Jeudi 15 août 2019 - 09:42
https://www.lematindalgerie.com/les-obscurantistes-et-les-femmes-au-siecle-x
Kamel Bencheikh
L'islamisme vrai visage de l'islam
Les Éditions de Paris Max Chaleil,
2012
http://atheisme.org/hamid-zanaz.html
En 2009, Hamid Zanaz
livre un brûlot : L'impasse islamique. Publié par les Éditions
Libertaires, il a suscité divers remous chez quelques pleutres et benêts. Il
récidive avec un petit opus essentiel qui se lit d'un trait aussi vif que sa
plume : L'islamisme vrai visage de l'islam, en librairie ce 8 mars
2012.
Le contenu est à la hauteur de la clarté du titre. En 80 pages, Hamid Zanaz fait bénéficier le lecteur de sa connaissance intime
de l'islam avec ses fondements totalitaires, sa structure intrinsèquement
politique, son accaparement total de l'individu. L'entreprise est suffisamment
rare pour mériter d'être soutenue, d'autant plus que l'auteur connaît
parfaitement son sujet.
Les cerveaux européens de beaucoup de non-musulmans sont étonnamment poreux à
la complaisance islamique et Hamid Zanaz est
contraint de marteler que l'islamisme "n'est pas une simple
déviation de la religion de Mahomet, comme aiment à le répéter la majorité des
commentateurs, il en est le cœur". Tout est dit. Si l'affirmation
poussera certains dans une rage inquisitrice sous le masque de la tolérance, il
en est d'autres qui ne le contrediront pas. Ceux présentés comme des
"intégristes" par les premiers partagent ce jugement et n'hésitent
jamais à rappeler que l'islam n'a pas de leçons à recevoir de la démocratie. Le
dit islamisme apparaît en fait, pour les intellectuels musulmans, comme "un
cadeau tombé du ciel pour prendre des coups à la place de leur religion".
On détourne la critique de l’islam pour mieux fustiger le prétendu islamisme
qui n’en est que la même face. La guerre, qui est au cœur de la religion, en
est l’illustration : "la guerre sainte appartient à l'islam
originel et n'est pas une création intégriste. [...] le djihad est l'héritier
de la razzia préislamique".
Le labyrinthe du féminisme à la sauce islamique est bien sûr une cible de
choix. La citation du verset 34 de la sourate 4 sur
les violences masculines clôt tout débat avec les prétendues féministes
musulmanes. De façon plus générale, "pourquoi [les femmes] seraient-elles
responsables par leur corps des phobies, maladies et autres complexes machistes
?"
Après avoir décrypté l'islam dans ses fondements et son histoire, les
comportements des croyants sont examinés avec leur relation au dogme et
l'enfermement imposé par des siècles d'obscurantisme. Il n'hésite pas à poser
des questions qui fâchent : "quand les parents de Juliette
émettent des réserves sur son mariage avec Mohammed, « racisme ! » crient ceux
qui sont noyés dans les eaux mercantiles de l'angélisme. Mais quand les parents
de Rachida ne veulent même pas imaginer une relation entre leur fille et
Samuel, « culture ! » lancent-ils."
Pendant ce temps, dans les sociétés assujetties au joug de l'islam, c'est un
flot de haine et, véritablement, de racisme qui est déversé contre les
non-musulmans, au nom précisément du respect de l'islam. La lecture des livres
musulmans serait, à cet effet, édifiante, assure l’auteur. Connaissant les deux
côtés de la barrière intellectuelle et politique, Hamid Zanaz
dispose de l'aisance nécessaire pour confronter les aveugles
à la réalité d'une société gouvernée par l'islam : l'islam n'est pas réformable
car il plonge le monde dans un état schizophrénique. L'individu accepte sa
soumission comme naturelle, "la pureté et la peur l'emportent sur
le processus de liberté", et l'idéologie islamique "impose
la logique de la foule pour mettre fin à celle de l'individu".
L'individu s'efface sous le poids d'une société toute
entière vouée au mythe et à l'ordre : "le « nous »
religieux écrase toujours le « je » profane." Doit-on
le taire encore longtemps ?
A lire sans attendre.
6 mars 2012
Vendredi
2 août 2019 - 20:05
REGARD
Auteur : Kamel Bencheikh
Batifolages entre la France des Lumières et l’Orient des
Ténèbres
https://www.lematindalgerie.com/batifolages-entre-la-france-des-lumieres-et-lorient-des-tenebres
"La religion n'est pas seulement un système d'idées, elle est avant
tout un système de forces." Emile Durkheim
Cette citation est tirée de Les
formes élémentaires de la vie religieuse (1912) du sociologue
positiviste Emile Durkheim. Elle synthétise impeccablement
les relations de notre pays avec les puissances financières et pétrolières du
Moyen-Orient, surtout depuis que la France s’est mise volontairement sous les
fourches caudines du Qatar et, subséquemment, sous celles de sa grande voisine,
l’Arabie saoudite.
Comment la patrie de la Déclaration
des Droits de l’Homme et du Citoyen de 1789 qui stipule, en son article 1er que
"les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits. Les
distinctions sociales ne peuvent être fondées que sur l'utilité commune"
peut-elle accepter de se mettre sous l’influence de ces deux pays qui n’ont
pour seules dialectiques que la discrimination basée sur l’appartenance à une
religion révélée.
La France est à mille lieues aux
sens géographique et idéologique, avec ces deux entités artificielles que la
Grande-Bretagne a aidées à mettre sur pieds à la fin de la Première Guerre
mondiale après l’effondrement des empires centraux. Rien, absolument rien, ne
relie la patrie des Lumières qui ont illuminé la planète il y a plus de deux
siècles à celles de l’obscurantisme le plus profond. Ici, chez nous, la femme
française est l’égale de son compagnon avec lequel elle peut faire des enfants
sans être mariée et, surtout, sans être passée devant monsieur le curé. Là-bas,
la femme ne décide de rien. Elle est mariée, contre son gré s’il le faut, par
son père, et si elle est orpheline, par son frère. Si elle n’a pas de frère, ce
sera son oncle, son grand-père ou son cousin au besoin qui décidera pour elle
ou n’importe quel homme de la famille, proche ou éloignée. Pourvu que ce soit
un homme qui ait l’honneur chevillé au corps, qu’il puisse montrer, haut et
flottant au vent, la bannière de la décence et de la pudeur.
Ici, toute citoyenne et tout citoyen
ont le droit de pratiquer la religion qui leur sied – ou de ne pas en pratiquer
du tout si ça fait partie de leurs convictions. Là-bas, seule l’adhésion à la
foi mahométane a droit de séjour. Ou, du moins, celle de faire semblant d’y
croire.
Ne jamais dire son athéisme. Ne
jamais l’avouer. Surtout pour les apostats qui sont des cadavres en sursis et
qui risquent d’y passer à la moindre interrogation.
Que lister encore ? On continue
l’arsenal des différences, que dis-je des gouffres ? Ici, l’immense humaniste
Robert Badinter, brave parmi les braves, géant au sein des géants, une des
rares figures qui me donne l’espoir de croire encore et encore dans l’être
humain, a tenu en 1981 un discours historique proche de la chanson de geste qui
traverse les temps, pour crier haut et fort son aversion de la barbarie : la
peine de mort a été définitivement déclarée hors la loi.
Là-bas, on lapide les femmes en
public jusqu’à ce que mort s’en suive, on fouette les rares personnes qui osent
faire état de leur scepticisme comme le blogueur Raïf
Badawi, emprisonné pour dix ans et condamné à être
flagellé de mille coups de fouet, et sur lequel les autorités des pays dits
démocratiques ont mis définitivement un voile, pour ne pas dire un hidjab. Ceux
qui sont voués à la mort sont exécutés dans la rue, à même l’asphalte, d’un
coup de sabre devant les passants.
Continuons la longue litanie qui
sépare les valeurs de notre pays du peu de morale que possèdent ces monarchies
d’un autre âge. A se demander comment de telles
épousailles, de raison faut-il le préciser, peuvent lier la France, patrie de
Voltaire, d’Olympe de Gouge et d’Antoine Lavoisier à l’Arabie saoudite, vaste
étendue sablonneuse où rien n’a jamais été fabriqué par l’être humain mais dont
les sous-sols sont gorgés de richesses naturelles qui font baver les
occidentaux. Cette réalité a pour conséquences de créer des relations
commerciales déséquilibrées qui prévoient d’un côté l’exportation des
hydrocarbures et de l’autre le bradage du peu de dignité des gouvernants des
pays de l’Ouest.
Ici, chez les infidèles, la femme a
le droit de voter depuis la fin de la Seconde guerre mondiale, et même d’être
élue, voire d’être nommée ministre, et même Première ministre. Là-bas, on
commence timidement à accepter de la voir assise au volant de sa propre
voiture. Ici, il y a le mariage pour tous, y compris, depuis quelques années
pour deux personnes du même sexe. Là-bas, le mariage ne peut se faire qu’entre
musulmans et au son de la « fatiha » s’il vous plaît,
psaume chanté par un imam dûment mandaté par la seule branche wahhabite. Ici,
nous élisons nos dirigeants, bons ou mauvais, même si nous le regrettons
pendant un laps de temps. Nous, nous pouvons dénigrer et déblatérer sur les
actions de nos gouvernants, nous pouvons même en rire et vomir sur les
vêtements avec lesquels s‘affublent leurs femmes ou leurs maris. De l’autre
côté, les autorités considèrent toute voix dissidente comme du terrorisme.
Là-bas, il y un roi tout puissant,
descendant forcément de la famille du prophète, voire un sultan, ou un émir qui
transmet le flambeau à son fils ou éventuellement à son frère. Tous les
ministres du gouvernement sont cousins, les dirigeants des sociétés
pétrolières, immobilières ou de tourisme, et tous ceux qui comptent dans
l’organigramme du pays sont de la même famille. Jusqu’au nom du pays qui prend
sa racine dans celui de la famille qui a été mise sur le trône à partir du «
quart vide », Rub el Khalli,
par les Britanniques en général et en particulier par T.E. Lawrence qui était
un ami personnel de Fayçal Ibn Hussein Al Saoud.
Voilà le démon que l’Occident a créé,
pour ses intérêts bien compris et sans savoir ce qu’il allait subir de la part
de sa propre créature, à l’image du docteur Frankenstein et son monstre.
Sponsorisés par les grandes capitales occidentales, voilà que le Qatar et
l’Arabie saoudite se mettent à leur tour à chaperonner des officines plus que
douteuses. Les nervis qui leurs servent d’ambassadeurs, fanatiques et
sectaires, noyautent les grandes organisations internationales et s’infiltrent
dans les associations européennes pour y injecter des sommes astronomiques,
achetant clubs de football, entreprises et partis politiques. Ils ouvrent des
centres communautaires, financent des écoles islamiques, construisent des
mosquées et ainsi, forment des islamistes dont la radicalisation n’est plus à
démontrer.
L’Occident et plus précisément la
France, cette terre qui a donné au monde des valeurs de générosité et de
grandeur, se voient petit à petit dépecés de leurs
attributs pour se constituer désormais en un conglomérat de wilayas de dhimmis
à la solde des enturbannés de tous poils qui n’ont comme seul projet que celui
de réduire la partie occidentale de la planète à une colonie servile. De ce point
de vue, ils sont sur le point de réussir : l’Europe est en train de se vider de
sa force d’âme et la France de son authenticité et de sa vaillance !
Le Président Macron à la recherche de la baraka
d’Al-Azhar !
Le
29 janvier 2019, le président français Emmanuel Macron à
rendu visite à Al-Azhar. Dans sa visite au pays de Taha Hussein, l’Égypte, M.
Le Président a été séduit par cette institution religieuse sacralisée,
Al-Azhar Achcharif! Quelle surprise et quelle
découverte ! Éblouissement présidentiel ! Bienvenue M. le Président dans
une institution qui un jour, pas très loin, a condamné et chassé Taha Hussein,
doyen de la littérature arabe et figure d’intellectuel rationaliste éclairé,
élève de Descartes et professeur de Monseigneur Henri Tessier.
Son
excellence Monsieur le président français désire voir Al-Azhar impliquer dans
le religieux en France, afin de sauver le pays de Sartre de l’islamisme !
Quelle belle découverte présidentielle !
Je
pense à Mohamed Arkoun !
Entre
la naïveté et l’opportunisme il n’y a qu’un cheveu. Entre l’ignorance et le
protocolaire il n’y a qu’un autre cheveu !
Les
dirigeants de toutes les sectes terroristes et extrémistes islamistes
éparpillés dans les quatre coins du monde sont des anciens d’Al Azhar;
bienvenue M. le Président !
Vous
déclarez, Monsieur le Président, que la France a besoin d’Al Azhar pour
combattre l’intégrisme, en tant qu’écrivain algérien, je me sens trahi par les
arrière-petits-enfants de Voltaire. Cette déclaration me dérange, me met en
colère. Face au phénomène de la montée de l’islam européen radical et
sauvage, les décideurs politiques en Europe, notamment en France, sont
dévoyés, sont confus ou indécis et ce n’est pas la baraka d’Al-Azhar qui va
régler le problème du terrorisme en France, bien au contraire. La boue se trouve
là !
Sachez
M. Le Président qu’Al Azhar, cette institution à qui vous demandez aide
politico-religieuse représente la source généreuse pour toutes les pathologies
religieuses islamiques, sur cette terre.
Al-Azhar
est l’usine, par excellence, qui a fabriqué depuis un siècle ou presque la
secte diabolique des Frères musulmans (c’était en 1928), a enfanté tous les
chefs de Daech, les Caïds d’al Qaïda, les hystériques
de Boko Haram, les nababs des talibans, les chefs d’Ennahdha,
les patrons de Hamas et les Tariq Ramadan, et beaucoup d’autres.
M.
Le Président, cette machine-institution qu’est Al-Azhar dont vous êtes venus
chercher la baraka et quémander une formation religieuse pour les enfants
français, n’est pas grippée, elle continue à produire ses petits monstres, pour
l’Europe et pour ailleurs !
Nous, en Algérie on en connaît quelque chose, beaucoup de choses !
Les plaies sont encore béantes ! Cette
institution appelée Al-Azhar nous a fait souffrir, elle était, directement ou
indirectement, l’appareil producteur de haine et du sang versé par le biais de
ses ulémas Ghazali et al-Qaradhawi installés en
Algérie.
Ceux
qui ont tué les Tahar Djaout, les Alloula,
les Fardeheb, les Madjoubi,
les Bakhti, les Baba Ahmed, les Hasseni…
en Algérie, sont les descendants des frères musulmans produits d’Al-Azhar…
Ceux
qui ont assassiné Faradj Fouda,
Houcine M’roua, Sobhi Assalah,
Mehdi Amel… sont la main idéologique d’Al-Azhar.
Ceux
qui ont assassiné les journalistes de Charlie Hebdo sont les frères jumeaux de
ceux qui ont semé la terreur dans mon pays, eux- aussi sont le produit
d’Al-Azhar. Ceux qui ont semé la terreur et le sang au Bataclan sont les
enfants spirituels d’Al-Azhar. Ceux qui ont assassiné à Bruxelles, à
Nice, à Strasbourg, à Berlin sont les rejetons spirituels d’Al-Azhar.
Au
nom de la liberté de confession, l’islamisme soutenu par Al Azhar conduit le
monde à la destruction, au chaos. Profitant de la démocratie, appuyé par des
références enseignées à Al-Azhar, l’islamisme viole les valeurs de la
république, viole l’État de droit et profane les droits de l’homme.
M.
le Président Emmanuel Macron, dire que vous avez besoin d’Al-Azhar pour
contrecarrer ou pour lutter contre l’islamisme est un discours qui refait une
nouvelle virginité à cette institution qui a tout perdu ou presque chez nous et
en Égypte.
Cette
institution depuis toujours était contre la modernité, contre les gens des
lettres éclairées à l’image de : Ali Abderrazak, Taha Hussein, Faradj Fouda, Nasr Hamid Abu
Zayd, Naguib Mahfouz et les autres.
Au moment où nous, intellectuels éclairés
du monde musulman, nous menons un combat intellectuel sans merci contre
Al-Azhar, contre ses programmes obscurantistes et racistes, vous M. le
Président, vous tapez à la porte, en Messie ou en Mehdi al-Montadhar,
pour sauver cet agonisant.
Les
programmes d’Al Azhar, enseignés jusqu’à nos jours, sont contre le
vivre-ensemble, contre le chrétien, contre le juif, contre la femme, contre les
minorités sexuelles, contre la démocratie, et vous M. le Président, vous rêvez
d’envoyer les enfants de France pour étudier dans cette institution !
Pour
former des imams de la France dans cette institution ! Vous cherchez les
Yousef al-Qaradâwi et les Ghazali et les Tariq
Ramadan pour la France ! Nous en Algérie, nous les avions tous
expérimentés !
Au
moment où on vous attend sur une autre tribune, à l’ONU par exemple, plaidant
pour une reforme approfondie des programmes enseignés à Al Azhar et même aux
écoles dites civiles étatiques, vous prenez votre bâton de pèlerin à la
recherche d’un avenir de l’islam français dans cette institution, à la
recherche d’un havre politico-religieux à l’ombre de cet Al-Azhar !
Il n’y a plus de baraka à Al-Azhar, Monsieur le Président