Jeudi 15 août 2019 - 09:42
Coup de gueule :
Les obscurantistes et les femmes au siècle XXI

https://www.lematindalgerie.com/les-obscurantistes-et-les-femmes-au-siecle-x

Kamel Bencheikh

"Il est significatif que le statut de la femme demeure à peu près inchangé là où les religions sont encore très puissantes. Partout ailleurs, il est remis en question." "Ce que je crois" - Hervé Bazin

Il y a ceux qui n’acceptent pas que les beaux cheveux des femmes flottent au vent et ceux qui ne veulent pas voir les belles jambes, nues et à l’air, des jeunes filles. Il y a ceux qui ne supportent pas que jeunes filles et jeunes hommes flânent ensemble le long des quais de Seine en se tenant par la main et ceux qui s’accommodent mal de voir des femmes qui savourent un verre de petit Chablis bien frais aux terrasses des cafés. Il y a ceux qui n’adoptent pas le mode de vie occidental et qui gardent gandoura, pantalon bouffant et qui s’affublent de barbes hirsutes.

Il y a ceux qui se promènent avec leurs familles comme s’ils sortaient d’un souk, femmes et filles couvertes à n’en plus respirer même en période caniculaire, et ceux qui continuent à sermonner, pendant le mois du ramadan, les personnes dont le faciès est proche de celui qu’ils ont toujours connu, parce que ces derniers ont l’outrecuidance de manger et de boire sans tenir compte des particularismes religieux. Il y a ceux qui vont prier cinq fois par jour à la mosquée du coin pour se faire voir et, si l’endroit est rempli à bloc, n’hésitent pas à étaler leurs tapis sur le trottoir, empêchant du même coup les piétons de vaquer à leurs occupations. Et il y a enfin ceux qui crachent sur les homosexuels qui passent, qui ont l’insolence de ne pas se cacher, et qui déambulent même main dans la main, et la tête haute.

Ces énergumènes qui auraient vendu père et mère pour venir s’établir à Paris, Londres ou Berlin, qui auraient traversé la Méditerranée à la nage s’il le fallait, au risque de servir de plats exotiques aux poissons, qui tenaient les murs à Alger, Oran ou Constantine et qui ne rêvaient que de s’oxygéner dans une grande ville occidentale, se transforment petit à petit en imams de quartiers. Ils commencent par imposer leurs lois divines aux jeunes qui gravitent autour d’eux. Ils oublient soudainement que, dans ce pays, la mixité est la norme, que les filles ont le droit de laisser la brise caresser leurs sublimes cheveux et que la jupe est un accessoire qu’il leur est loisible de choisir sans s’attirer les foudres d’un quelconque calife autoproclamé. 

Ils s’affublent d’une amnésie qui ne leur permet pas de comprendre qu’ici, les femmes se maquillent où elles le désirent, y compris en public, dans un bistrot, et qu’il n’y a pas matière à lever les sourcils au ciel et à se frapper la poitrine au risque de s’étouffer. Ces exaltés se dotent d’un raisonnement qui ne leur permet pas d’admettre que la cigarette que la voisine de tablée fume n’aura comme conséquence que de noircir ses propres poumons et que le droit est de son côté si elle ne crapote pas dans un endroit public fermé.

Du coup, les lois du pays d’accueil deviennent secondaires pour beaucoup de ceux qui ne rêvaient que de s’y installer, sinon quantité négligeable. Ces enragés se dotent d’un arsenal juridique qui leur est propre.
S’ils n’ont pas été élus démocratiquement puisque ne s’étant présentés à aucun suffrage, ils se gratifient eux-mêmes d’un titre et promulguent le fait que leur dieu les a choisis pour leurs qualités intrinsèques et la preuve se trouve en plein milieu de leur front – la fameuse zabiba ! Cette marque noire est l’effigie de leur dévotion et de la ferveur qui les caractérisent.Ils n’arrivent pas à lire des livres profanes qui sont déconseillés par dieu et ses prophètes. Lire Kateb Yacine le communiste ? Vous n’y pensez pas. Il doit d’ailleurs brûler en enfer à l’heure qu’il est. Les écrivains algériens bien vivants, comme Boualem Sansal ou Mohamed Kacimi ? Des islamophobes patentés qui n’ont que le blasphème comme seul viatique. Des vendus à l’occident chrétien. Des graines de harkis. Des mécréants qui emploient des formules haram que dieu rejettent nuit et jour.

Seul le Coran, le Livre des Livres est halal et il convient de le lire avec respect et humilité. 
La question essentielle qu’il convient de poser à ces exaltés, c’est celle-ci : pourquoi ces militants politiques qui officient dans les mosquées sous couvert de religion, qui ont un programme rédigé par des pontes qui dirigent des multinationales dont le siège se trouve à Kaboul, Peshawar ou Le Caire, au Qatar ou ailleurs vers l’est, pourquoi acceptent-ils de faire perdurer cette souffrance de rester dans un pays impie, un pays de «kouffars» où les mécréants sont légion ?
Pourquoi ne prennent-ils pas le premier avion vers des terres plus hospitalières pour leurs idées et leurs pratiques, où prier en plein désert n’est pas une manifestation totalement exotique ? Pourquoi ne choisissent-ils pas de s’établir dans des endroits où porter le seroual froncé est si naturel ? Pourquoi cette schizomanie les oblige-t-elle à demeurer coûte que coûte dans le berceau de la laïcité et du droit de disposer librement de son cerveau et donc d’être totalement athée ? Pourquoi ne se décident-ils pas à se poser dans des pays où la barbe embroussaillée passe pour un signe d’ascétisme et de sagesse ?

La France d’abord, la Belgique, l’Italie, l’Espagne, les Pays-Bas ensuite, interdisent la polygamie et donnent un droit absolu de se gouverner aux femmes dès que ces dernières atteignent la majorité. Et la majorité y est fixée à 18 ans. La majorité, c’est de faire, dans le cadre des lois du pays, ce que l’on a vraiment envie de faire comme sortir le soir ou fréquenter l’homme que l’on aime sans demander la moindre autorisation à un quelconque tuteur qui n’aura aucun droit de remettre la jeune fille sur les rails que lui seuls jugent comme étant le droit chemin. 

Ici, ce sont les lois communes des hommes qui sont les seuls préceptes qui régissent la cité. Il n’y a pas à se référer à une autorité supra-rationnelle ou à des textes divins. Ce sont les députés, librement élus, qui décident d’adopter des observances auxquelles la totalité des citoyens seront soumis. Obligatoirement soumis. Ici, c’est le présent qui dicte les motivations des habitants. Et il convient de se tourner vers ce présent qui contraint tout le monde à observer les mêmes règles comme ne pas soumettre sa femme, ou sa fille, ou sa sœur, à des doctrines importées qui réduisent la gente féminine à des biens meubles.

Ici, l’héritage se partage équitablement, que l’on veuille ou pas parce que les femmes sont les égales des hommes et c’est tellement normal. Ici, chaque homme vaut un autre homme quelle que soit sa religion ou son origine ethnique. Mais alors pourquoi ces sectaires surexcités s’obligent-ils à habiter le XXIème siècle européen alors que leur esprit vagabonde dans le passé le plus rétrograde qui soit, pourquoi ?

 

L'islamisme vrai visage de l'islam
Par
Hamid Zanaz

Les Éditions de Paris Max Chaleil, 2012
http://atheisme.org/hamid-zanaz.html

 

En 2009, Hamid Zanaz livre un brûlot : L'impasse islamique. Publié par les Éditions Libertaires, il a suscité divers remous chez quelques pleutres et benêts. Il récidive avec un petit opus essentiel qui se lit d'un trait aussi vif que sa plume : L'islamisme vrai visage de l'islam, en librairie ce 8 mars 2012. 

Le contenu est à la hauteur de la clarté du titre. En 80 pages, Hamid Zanaz fait bénéficier le lecteur de sa connaissance intime de l'islam avec ses fondements totalitaires, sa structure intrinsèquement politique, son accaparement total de l'individu. L'entreprise est suffisamment rare pour mériter d'être soutenue, d'autant plus que l'auteur connaît parfaitement son sujet. 

Les cerveaux européens de beaucoup de non-musulmans sont étonnamment poreux à la complaisance islamique et Hamid Zanaz est contraint de marteler que l'islamisme "n'est pas une simple déviation de la religion de Mahomet, comme aiment à le répéter la majorité des commentateurs, il en est le cœur". Tout est dit. Si l'affirmation poussera certains dans une rage inquisitrice sous le masque de la tolérance, il en est d'autres qui ne le contrediront pas. Ceux présentés comme des "intégristes" par les premiers partagent ce jugement et n'hésitent jamais à rappeler que l'islam n'a pas de leçons à recevoir de la démocratie. Le dit islamisme apparaît en fait, pour les intellectuels musulmans, comme "un cadeau tombé du ciel pour prendre des coups à la place de leur religion". On détourne la critique de l’islam pour mieux fustiger le prétendu islamisme qui n’en est que la même face. La guerre, qui est au cœur de la religion, en est l’illustration : "la guerre sainte appartient à l'islam originel et n'est pas une création intégriste. [...] le djihad est l'héritier de la razzia préislamique"

Le labyrinthe du féminisme à la sauce islamique est bien sûr une cible de choix. La citation du verset 34 de la sourate 4 sur les violences masculines clôt tout débat avec les prétendues féministes musulmanes. De façon plus générale, "pourquoi [les femmes] seraient-elles responsables par leur corps des phobies, maladies et autres complexes machistes ?" 

Après avoir décrypté l'islam dans ses fondements et son histoire, les comportements des croyants sont examinés avec leur relation au dogme et l'enfermement imposé par des siècles d'obscurantisme. Il n'hésite pas à poser des questions qui fâchent : "quand les parents de Juliette émettent des réserves sur son mariage avec Mohammed, « racisme ! » crient ceux qui sont noyés dans les eaux mercantiles de l'angélisme. Mais quand les parents de Rachida ne veulent même pas imaginer une relation entre leur fille et Samuel, « culture ! » lancent-ils." 

Pendant ce temps, dans les sociétés assujetties au joug de l'islam, c'est un flot de haine et, véritablement, de racisme qui est déversé contre les non-musulmans, au nom précisément du respect de l'islam. La lecture des livres musulmans serait, à cet effet, édifiante, assure l’auteur. Connaissant les deux côtés de la barrière intellectuelle et politique, Hamid Zanaz dispose de l'aisance nécessaire pour confronter les aveugles à la réalité d'une société gouvernée par l'islam : l'islam n'est pas réformable car il plonge le monde dans un état schizophrénique. L'individu accepte sa soumission comme naturelle, "la pureté et la peur l'emportent sur le processus de liberté", et l'idéologie islamique "impose la logique de la foule pour mettre fin à celle de l'individu". L'individu s'efface sous le poids d'une société toute entière vouée au mythe et à l'ordre : "le « nous » religieux écrase toujours le « je » profane." Doit-on le taire encore longtemps ? 

A lire sans attendre. 


6 mars 2012

Vendredi 2 août 2019 - 20:05

REGARD

Auteur : Kamel Bencheikh

 

Batifolages entre la France des Lumières et l’Orient des Ténèbres

https://www.lematindalgerie.com/batifolages-entre-la-france-des-lumieres-et-lorient-des-tenebres


"La religion n'est pas seulement un système d'idées, elle est avant tout un système de forces." Emile Durkheim

Cette citation est tirée de Les formes élémentaires de la vie religieuse (1912) du sociologue positiviste Emile Durkheim. Elle synthétise impeccablement les relations de notre pays avec les puissances financières et pétrolières du Moyen-Orient, surtout depuis que la France s’est mise volontairement sous les fourches caudines du Qatar et, subséquemment, sous celles de sa grande voisine, l’Arabie saoudite. 

Comment la patrie de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen de 1789 qui stipule, en son article 1er que "les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits. Les distinctions sociales ne peuvent être fondées que sur l'utilité commune" peut-elle accepter de se mettre sous l’influence de ces deux pays qui n’ont pour seules dialectiques que la discrimination basée sur l’appartenance à une religion révélée. 

La France est à mille lieues aux sens géographique et idéologique, avec ces deux entités artificielles que la Grande-Bretagne a aidées à mettre sur pieds à la fin de la Première Guerre mondiale après l’effondrement des empires centraux. Rien, absolument rien, ne relie la patrie des Lumières qui ont illuminé la planète il y a plus de deux siècles à celles de l’obscurantisme le plus profond. Ici, chez nous, la femme française est l’égale de son compagnon avec lequel elle peut faire des enfants sans être mariée et, surtout, sans être passée devant monsieur le curé. Là-bas, la femme ne décide de rien. Elle est mariée, contre son gré s’il le faut, par son père, et si elle est orpheline, par son frère. Si elle n’a pas de frère, ce sera son oncle, son grand-père ou son cousin au besoin qui décidera pour elle ou n’importe quel homme de la famille, proche ou éloignée. Pourvu que ce soit un homme qui ait l’honneur chevillé au corps, qu’il puisse montrer, haut et flottant au vent, la bannière de la décence et de la pudeur.

Ici, toute citoyenne et tout citoyen ont le droit de pratiquer la religion qui leur sied – ou de ne pas en pratiquer du tout si ça fait partie de leurs convictions. Là-bas, seule l’adhésion à la foi mahométane a droit de séjour. Ou, du moins, celle de faire semblant d’y croire.

Ne jamais dire son athéisme. Ne jamais l’avouer. Surtout pour les apostats qui sont des cadavres en sursis et qui risquent d’y passer à la moindre interrogation.

Que lister encore ? On continue l’arsenal des différences, que dis-je des gouffres ? Ici, l’immense humaniste Robert Badinter, brave parmi les braves, géant au sein des géants, une des rares figures qui me donne l’espoir de croire encore et encore dans l’être humain, a tenu en 1981 un discours historique proche de la chanson de geste qui traverse les temps, pour crier haut et fort son aversion de la barbarie : la peine de mort a été définitivement déclarée hors la loi.

Là-bas, on lapide les femmes en public jusqu’à ce que mort s’en suive, on fouette les rares personnes qui osent faire état de leur scepticisme comme le blogueur Raïf Badawi, emprisonné pour dix ans et condamné à être flagellé de mille coups de fouet, et sur lequel les autorités des pays dits démocratiques ont mis définitivement un voile, pour ne pas dire un hidjab. Ceux qui sont voués à la mort sont exécutés dans la rue, à même l’asphalte, d’un coup de sabre devant les passants.

Continuons la longue litanie qui sépare les valeurs de notre pays du peu de morale que possèdent ces monarchies d’un autre âge. A se demander comment de telles épousailles, de raison faut-il le préciser, peuvent lier la France, patrie de Voltaire, d’Olympe de Gouge et d’Antoine Lavoisier à l’Arabie saoudite, vaste étendue sablonneuse où rien n’a jamais été fabriqué par l’être humain mais dont les sous-sols sont gorgés de richesses naturelles qui font baver les occidentaux. Cette réalité a pour conséquences de créer des relations commerciales déséquilibrées qui prévoient d’un côté l’exportation des hydrocarbures et de l’autre le bradage du peu de dignité des gouvernants des pays de l’Ouest.

Ici, chez les infidèles, la femme a le droit de voter depuis la fin de la Seconde guerre mondiale, et même d’être élue, voire d’être nommée ministre, et même Première ministre. Là-bas, on commence timidement à accepter de la voir assise au volant de sa propre voiture. Ici, il y a le mariage pour tous, y compris, depuis quelques années pour deux personnes du même sexe. Là-bas, le mariage ne peut se faire qu’entre musulmans et au son de la « fatiha » s’il vous plaît, psaume chanté par un imam dûment mandaté par la seule branche wahhabite. Ici, nous élisons nos dirigeants, bons ou mauvais, même si nous le regrettons pendant un laps de temps. Nous, nous pouvons dénigrer et déblatérer sur les actions de nos gouvernants, nous pouvons même en rire et vomir sur les vêtements avec lesquels s‘affublent leurs femmes ou leurs maris. De l’autre côté, les autorités considèrent toute voix dissidente comme du terrorisme.

Là-bas, il y un roi tout puissant, descendant forcément de la famille du prophète, voire un sultan, ou un émir qui transmet le flambeau à son fils ou éventuellement à son frère. Tous les ministres du gouvernement sont cousins, les dirigeants des sociétés pétrolières, immobilières ou de tourisme, et tous ceux qui comptent dans l’organigramme du pays sont de la même famille. Jusqu’au nom du pays qui prend sa racine dans celui de la famille qui a été mise sur le trône à partir du « quart vide », Rub el Khalli, par les Britanniques en général et en particulier par T.E. Lawrence qui était un ami personnel de Fayçal Ibn Hussein Al Saoud.

Voilà le démon que l’Occident a créé, pour ses intérêts bien compris et sans savoir ce qu’il allait subir de la part de sa propre créature, à l’image du docteur Frankenstein et son monstre. Sponsorisés par les grandes capitales occidentales, voilà que le Qatar et l’Arabie saoudite se mettent à leur tour à chaperonner des officines plus que douteuses. Les nervis qui leurs servent d’ambassadeurs, fanatiques et sectaires, noyautent les grandes organisations internationales et s’infiltrent dans les associations européennes pour y injecter des sommes astronomiques, achetant clubs de football, entreprises et partis politiques. Ils ouvrent des centres communautaires, financent des écoles islamiques, construisent des mosquées et ainsi, forment des islamistes dont la radicalisation n’est plus à démontrer. 

L’Occident et plus précisément la France, cette terre qui a donné au monde des valeurs de générosité et de grandeur, se voient petit à petit dépecés de leurs attributs pour se constituer désormais en un conglomérat de wilayas de dhimmis à la solde des enturbannés de tous poils qui n’ont comme seul projet que celui de réduire la partie occidentale de la planète à une colonie servile. De ce point de vue, ils sont sur le point de réussir : l’Europe est en train de se vider de sa force d’âme et la France de son authenticité et de sa vaillance !

 

https://www.liberte-algerie.com/chronique/le-president-macron-a-la-recherche-de-la-baraka-dal-azhar-442

Le Président Macron à la recherche de la baraka d’Al-Azhar !

Le 29 janvier 2019, le président français Emmanuel Macron à rendu visite à Al-Azhar. Dans sa visite au pays de Taha Hussein, l’Égypte, M. Le Président a été séduit par cette institution religieuse sacralisée, Al-Azhar Achcharif! Quelle surprise et quelle découverte ! Éblouissement présidentiel ! Bienvenue M. le Président dans une institution qui un jour, pas très loin, a condamné et chassé Taha Hussein, doyen de la littérature arabe et figure d’intellectuel rationaliste éclairé, élève de Descartes et professeur de Monseigneur Henri Tessier.

Son excellence Monsieur le président français désire voir Al-Azhar impliquer dans le religieux en France, afin de sauver le pays de Sartre de l’islamisme ! Quelle belle découverte présidentielle !

Je pense à Mohamed Arkoun !

 

Entre la naïveté et l’opportunisme il n’y a qu’un cheveu. Entre l’ignorance et le protocolaire il n’y a qu’un autre cheveu !

Les dirigeants de toutes les sectes terroristes et extrémistes islamistes éparpillés dans les quatre coins du monde sont des anciens d’Al Azhar; bienvenue M. le Président !

Vous déclarez, Monsieur le Président, que la France a besoin d’Al Azhar pour combattre l’intégrisme, en tant qu’écrivain algérien, je me sens trahi par les arrière-petits-enfants de Voltaire. Cette déclaration me dérange, me met en colère. Face au phénomène de la montée de l’islam européen radical et sauvage, les décideurs politiques en Europe, notamment en France, sont dévoyés, sont confus ou indécis et ce n’est pas la baraka d’Al-Azhar qui va régler le problème du terrorisme en France, bien au contraire. La boue se trouve là !

 

Sachez M. Le Président qu’Al Azhar, cette institution à qui vous demandez aide politico-religieuse représente la source généreuse pour toutes les pathologies religieuses islamiques, sur cette terre.

Al-Azhar est l’usine, par excellence, qui a fabriqué depuis un siècle ou presque la secte diabolique des Frères musulmans (c’était en 1928), a enfanté tous les chefs de Daech, les Caïds d’al Qaïda, les hystériques de Boko Haram, les nababs des talibans, les chefs d’Ennahdha, les patrons de Hamas et les Tariq Ramadan, et beaucoup d’autres.

 

M. Le Président, cette machine-institution qu’est Al-Azhar dont vous êtes venus chercher la baraka et quémander une formation religieuse pour les enfants français, n’est pas grippée, elle continue à produire ses petits monstres, pour l’Europe et pour ailleurs !

Nous, en Algérie on en connaît quelque chose, beaucoup de choses !

 

Les plaies sont encore béantes ! Cette institution appelée Al-Azhar nous a fait souffrir, elle était, directement ou indirectement, l’appareil producteur de haine et du sang versé par le biais de ses ulémas Ghazali et al-Qaradhawi installés en Algérie.

Ceux qui ont tué les Tahar Djaout, les Alloula, les Fardeheb, les Madjoubi, les Bakhti, les Baba Ahmed, les Hasseni… en Algérie, sont les descendants des frères musulmans produits d’Al-Azhar…

Ceux qui ont assassiné Faradj Fouda, Houcine M’roua, Sobhi Assalah, Mehdi Amel… sont la main idéologique d’Al-Azhar.

 

Ceux qui ont assassiné les journalistes de Charlie Hebdo sont les frères jumeaux de ceux qui ont semé la terreur dans mon pays, eux- aussi sont le produit d’Al-Azhar. Ceux qui ont semé la terreur et le sang au Bataclan sont les enfants spirituels d’Al-Azhar.  Ceux qui ont assassiné à Bruxelles, à Nice, à Strasbourg, à Berlin sont les rejetons spirituels d’Al-Azhar.

Au nom de la liberté de confession, l’islamisme soutenu par Al Azhar conduit le monde à la destruction, au chaos. Profitant de la démocratie, appuyé par des références enseignées à Al-Azhar, l’islamisme viole les valeurs de la république, viole l’État de droit et profane les droits de l’homme.

 

M. le Président Emmanuel Macron, dire que vous avez besoin d’Al-Azhar pour contrecarrer ou pour lutter contre l’islamisme est un discours qui refait une nouvelle virginité à cette institution qui a tout perdu ou presque chez nous et en Égypte.

Cette institution depuis toujours était contre la modernité, contre les gens des lettres éclairées à l’image de : Ali Abderrazak, Taha Hussein, Faradj Fouda, Nasr Hamid Abu Zayd, Naguib Mahfouz et les autres.

 

Au moment où nous, intellectuels éclairés du monde musulman, nous menons un combat intellectuel sans merci contre Al-Azhar, contre ses programmes obscurantistes et racistes, vous M. le Président, vous tapez à la porte, en Messie ou en Mehdi al-Montadhar, pour sauver cet agonisant.

 

Les programmes d’Al Azhar, enseignés jusqu’à nos jours, sont contre le vivre-ensemble, contre le chrétien, contre le juif, contre la femme, contre les minorités sexuelles, contre la démocratie, et vous M. le Président, vous rêvez d’envoyer les enfants de France pour étudier dans cette institution !

Pour former des imams de la France dans cette institution ! Vous cherchez les Yousef al-Qaradâwi et les Ghazali et les Tariq Ramadan pour la France ! Nous en Algérie, nous les avions tous expérimentés !

 

Au moment où on vous attend sur une autre tribune, à l’ONU par exemple, plaidant pour une reforme approfondie des programmes enseignés à Al Azhar et même aux écoles dites civiles étatiques, vous prenez votre bâton de pèlerin à la recherche d’un avenir de l’islam français dans cette institution, à la recherche d’un havre politico-religieux à l’ombre de cet Al-Azhar !


Il n’y a plus de baraka à Al-Azhar, Monsieur le Président