Rappel de l'affaire Mila :
L'intolérance dans l'islam
Zineb El Rhazoui – Face à Mila, une conspiration de la lâcheté
VIDÉO. L'ex-journaliste de
« Charlie Hebdo » condamne le silence d'une partie de la gauche, de
l'Observatoire de la laïcité ou des médias dans l'affaire Mila.
Par Zineb El
Rhazoui
Modifié le 06/02/2020 à 11:15 - Publié le 05/02/2020 à 14:00 | Le Point
https://www.lepoint.fr/editos-du-point/sebastien-le-fol/zineb-el-rhazoui-face-a-mila-une-conspiration-de-la-lachete-05-02-2020-2361378_1913.php
La
ministre de la Justice devrait-elle réviser son droit ? À en croire son analyse
juridique de l'affaire Mila, Nicole Belloubet doit carrément revoir sa copie.
Selon elle, insulter la religion comme l'a fait la lycéenne serait une «
atteinte à la liberté de conscience », et «
c'est grave », a-t-elle ajouté sur l'antenne d'Europe 1. Bien plus
graves sont des propos aussi inquiétants dans la bouche de celle qui est censée
être la garante du fonctionnement et de l'indépendance de la justice, car en
plus d'être juridiquement incohérents, ils sonnent comme une condamnation de
notre liberté…
Ni Mila ni Charlie :
pour Ségolène Royal, la lâcheté plutôt que la laïcité
Publié le 03/02/2020 à 12:22
https://www.marianne.net/politique/ni-mila-ni-charlie-pour-segolene-royal-la-lachete-plutot-que-la-laicite

Ségolène Royal a déclaré qu'elle ne sonnait "absolument pas" Mila, adolescente
menacée de mort pour avoir insulté l'islam. -
Capture d'écran - France 3
Interrogée sur le cas de l'adolescente harcelée et menacée de mort pour avoir
critiqué l'islam, l'ancienne candidate socialiste à la présidentielle a préféré
critiquer le "manque de respect" de la jeune femme. Une prise de position
anti-laïque finalement peu surprenante au regard du passif de Ségolène Royal.
Une débandade. Depuis le début de l'affaire Mila le 19 janvier, ce qui
paraissait n'être au départ qu'un fait divers sert chaque jour un peu plus de
révélateur : la classe politique, et notamment la gauche, apparaît profondément
divisée et prête pour une partie à réhabiliter implicitement le délit de
blasphème.
Rappel des faits : Mila, une adolescente de 16 ans, reçoit des insultes
homophobes après avoir éconduit un jeune homme trop insistant sur les réseaux
sociaux. Elle publie alors une courte vidéo dans laquelle elle critique
violemment la religion musulmane, affirmant notamment qu'il n'y a "que de la
haine" dans le Coran. S'ensuit une vague impressionnante de
cyber-harcèlement contre Mila, accusée d'avoir "insulté l'islam" :
injures, menaces de mort, divulgation d'informations personnelles. A ce jour, la
jeune femme est toujours déscolarisée et ne peut pas reprendre ses études devant
les menaces qui pèsent sur sa sécurité.
LIRE AUSSI :
Mila, 16 ans, menacée
de mort pour avoir critiqué l'islam
Depuis, plusieurs personnalités politiques, qui s'étaient tues au début de
l'affaire, ont laissé planer le doute sur leur conception de la critique de la
religion, qui ne connaît aucune limite légale en France. La ministre de la
Justice Nicole Belloubet a ainsi créé
une polémique en
affirmant à tort que "l'insulte à la religion [était] évidemment une
atteinte à la liberté de conscience". Mais on pourrait également citer
Fabien Roussel, secrétaire national du Parti communiste français, qui a jugé sur
RMC que les "propos injurieux" de Mila n'étaient "pas admissibles".
Ou encore Martine Aubry, maire socialiste de Lille, qui a invité à "faire
preuve de retenue et éviter ce genre de propos, même si les menaces sont
inacceptables". Et donc, Ségolène Royal.
La candidate socialiste à l'élection présidentielle de 2007, à qui l'on prête des
ambitions pour 2022,
était l'invitée de Dimanche en politique sur France 3 ce dimanche 2 février.
Elle s'y est nettement désolidarisée de Mila : "Il y a une liberté de
critiquer les religions, mais moi je refuse de poser le débat sur la laïcité à
partir des déclarations d'une adolescente de quinze ans. Ce n'est pas à partir
de comportements comme cela qu'on peut poser la question de la laïcité (...)".
Le journaliste Francis Letellier relance alors l'éphémère
ambassadrice des pôles pour
lui demander si elle mettrait le hashtag #JeSuisMila, mot-dièse créé sur les
réseaux sociaux en soutien à la jeune femme. "Absolument pas, répond
Ségolène Royal. D'ailleurs, revenons à des choses sérieuses : une
adolescente, peut-être encore en crise d'adolescence, si elle avait dit la même
chose sur son enseignant, sur ses parents, sur sa voisine, sur sa copine,
qu'est-ce qu'on aurait dit ? Un peu de respect. Critiquer une religion, ça
n'empêche pas d'avoir du respect, de l'éducation, de la connaissance, d'être
intelligent par rapport à ce qu'on dit. Certainement pas d'ériger une
adolescente qui manque de respect comme le parangon de la liberté d'expression,
sûrement pas."

.@RoyalSegolene
il y a une liberté de critiquer les religions mais ne partage pas
#JeSuisMila
"Je refuse de poser le débat sur la
#laicite
à partir des déclarations d'une adolescente de 15 ans considérée comme le
parangon de la liberté d'expression"

@France3tv
@letellier_ftv

UNE ANTI-LAÏQUE DE LONGUE DATE
Une personnalité socialiste de premier plan refuse donc d'arbitrer entre
l'exercice, certes vif, d'un droit (la liberté d'expression) et le harcèlement
en meute assorti de menaces de violences physiques à l'encontre d'une
adolescente. Surprenant ? En partie, mais un peu moins quand on connaît le
passif de Ségolène Royal en matière de laïcité. La sexagénaire appartient à une
deuxième gauche qui s'est considérablement éloignée de l'héritage laïque
républicain et montre une déférence considérable envers les religions. En 2006,
déjà, alors que la première polémique autour des caricatures de Mahomet par Charlie
Hebdo éclate, celle qui est à l'époque candidate à la primaire socialiste
prend position contre le magazine. Comme le révèle un article
du Monde daté
de juin 2006, Ségolène Royal, croyante et issue d'une famille catholique
pratiquante, "trouve inadmissible qu'on insulte l'image sacrée du prophète
musulman". Elle lance à son ami Jean-Pierre Mignard, avocat catholique de
gauche et parrain de deux de ses enfants : "N'aie pas peur, Jean-Pierre ! Je
ne laisserai pas insulter Dieu !"
Outre cette sortie, l'entourage de Ségolène Royal témoigne également de cette
inclination hostile à la tradition républicaine. Jean Baubérot, l'universitaire
de référence des tenants de la "laïcité ouverte" (une conception de la
laïcité bienveillante à l'égard des religions qui vise en fait à démanteler la
spécificité du modèle français pour l'aligner sur les paramètres du
multiculturalisme), était ainsi conseiller auprès de Ségolène Royal de 1997 à
1998 lorsque celle-ci était ministre déléguée à l'Enseignement scolaire du
gouvernement Jospin. L'un de ses disciples, le socialiste Jean-Louis
Bianco,
est également un soutien historique de l'ancienne compagne de François Hollande
: Bianco était ainsi le porte-parole de Royal pendant la primaire socialiste de
2006, puis son codirecteur de campagne lors de la présidentielle, avant de la
soutenir à nouveau aux primaires de 2011 puis d'être son conseiller spécial au
ministère de l'Ecologie à partir de 2014.
En récompense de sa fidélité, Jean-Louis Bianco a été nommé président de
l'Observatoire de la laïcité en 2013. Cette instance officielle rattachée au
gouvernement a depuis adopté une
ligne angélique inspirée
de la "laïcité ouverte", s'inquiétant en priorité de la liberté et de la
visibilité des religions tout en fermant volontairement les yeux sur la
progression des intégrismes. Interrogée sur la liberté de "blasphémer", Ségolène
Royal s'est d'ailleurs référée sur France 3 à l'Observatoire de la laïcité, qui
selon elle "répète toujours clairement les choses justes par rapport à la
laïcité". Les initiés n'auront donc pas été surpris de la voir enchaîner
avec une exhortation au "respect" des religions.
Éric Zemmour: «La grande lâcheté des féministes dans l’affaire Mila»
CHRONIQUE - Les professionnelles du féminisme médiatique ne sont pas montées au
créneau pour défendre la jeune femme qui a critiqué l’islam.
Par Eric
Zemmour
Publié le 7 février 2020 à 11:46, mis à jour le 7 février 2020 à 17:02
https://www.lefigaro.fr/vox/societe/eric-zemmour-la-grande-lachete-des-feministes-dans-l-affaire-mila-20200207
Clémentine Autain, députée de Seine-Saint-Denis et Caroline de Haas lors de la
marche contre l’islamophobie, le 10 novembre 2019 à Paris. Lionel
Préau / Riva Press
Il y
aura un avant et un après Mila. Cette jeune fille ne mérite sans doute pas cet
excès d’honneur ou d’indignité. Elle n’est qu’une adolescente de son époque. Son
expression est plus près des éructations de rappeur que de la prose de
Chateaubriand. Mais, pour son malheur, et pour notre éclairage, elle n’a pas,
elle, insulté la France, la police ou le catholicisme, mais l’islam. On connaît
la suite. À partir de là, les réactions et les camps se sont ordonnés et
séparés. Ceux qui n’ont retenu que les insultes grossières de la jeune fille ont
oublié qu’elles répondaient à un harcèlement grossier et insultant de jeunes
Maghrébins et qu’elles avaient provoqué des menaces de mort et la
fuite de la jeune Mila de son lycée.
Ces propos venaient surtout de femmes de gauche et féministes, telles
Nicole Belloubet ou
Ségolène Royal, qui ont expliqué que la dignité des musulmans était froissée et
qu’il fallait la respecter…
Actualité Société
Affaire Mila : « Qu'elle ne compte pas sur nous ! »
( Il y a 70 % de musulmans ici ! )
REPORTAGE. À Villefontaine, les anciens camarades de la lycéenne menacée de mort
après avoir critiqué l'islam marquent leurs distances et leur désapprobation.
Par Marion
Cocquet
Modifié le 09/02/2020 à
09:21 - Publié le 08/02/2020 à 15:04 | Le Point.fr
https://www.lepoint.fr/editos-du-point/franz-olivier-giesbert/fog-la-france-nouveau-pakistan-28-01-2020-2359900_70.php
Villefontaine, 19 000 habitants, n'est pas une ville connue. C'est d'ailleurs à
peine une ville : Lyon est
tout proche, mais on est par endroits presque à la campagne. Il y a le vieux
village, en haut de la colline, avec son église, son ancienne mairie, des
maisons de maître et des fermes autour. Et puis, au bas, des immeubles par
blocs, des lotissements, beaucoup de parkings : la « ville nouvelle », sortie de
terre dans les années 1970 et dont le centre souffre un peu. Il y a un grand
casino et des kebabs, une ou deux pharmacies, une ou deux boucheries hallal.
Villefontaine, en somme, est une ville simple, et se serait passé de la
notoriété que lui vaut « l'affaire Mila » – « mais si, tu sais, on
l'a vue à la télé », dit à sa collègue une
employée municipale. La
jeune fille de 16 ans menacée de mort après avoir injurié l'islam et
toutes les religions était scolarisée ici, au lycée Léonard-de-Vinci – un
grand lycée de 1 400 élèves, bâti à flanc de coteau.
Lire aussi : Affaire
Mila : « J'ai voulu blasphémer »
« Sa famille n'est pas domiciliée à Villefontaine, il faut se rapprocher de la
gendarmerie », dit-on à l'hôtel de ville.
Monsieur le maire ne souhaite pas s'exprimer. Le lycée non plus, où l'on a
prudemment conseillé aux élèves de ne pas répondre aux journalistes, le temps
que les choses s'apaisent – « La pauvre proviseure, on peut la comprendre :
elle est arrivée en septembre et a déjà eu droit à un blocus pendant les grèves
et à des tirs d'artifice dans la cour », raconte un élève.
À la maison de quartier, au rectorat, même retenue jalouse, même attention à ne
pas provoquer un nouveau départ de feu.Une
solution a été trouvée pour rescolariser Mila dans
un établissement où elle sera en sécurité. Un lycée privé ? Une autre académie ?
On l'ignore – pour le moment. « Sa vidéo a fait le tour des réseaux sociaux et elle
est apparue dans Quotidien à
visage découvert, il y a peu de chances
pour que son retour en classe passe inaperçu », soupire un proche du dossier.« Faites-lui
sauter son compte »Les élèves, eux,
sont plus diserts. L'intérêt pour l'affaire décroît – vingt jours déjà, « ça
s'estompe, on est passé à autre chose » – mais ils en ont suivi chaque étape. Le
18 janvier, Mila est attaquée sur Instagram par un jeune homme dont elle a
repoussé les avances, après avoir dit qu'elle préférait les filles et qu'en la
matière les Arabes n'étaient « pas son style ». Elle reçoit une première salve
d'injures : « sale gouine », « sale pute », « sale Française ».
Et la voilà, avec sa toute nouvelle mèche mauve et ses yeux très clairs, qui
clame en direct : « Votre religion, c'est de la merde, votre Dieu, je lui mets
un doigt dans le trou du cul, merci, au revoir. » « C'est une copine qui m'a
prévenue, elle m'a dit : “Tu devrais aller voir, Mila fait n'importe quoi” »,
raconte une proche de la jeune fille. Trop tard.Dans la meute qui
s'abat alors sur l'adolescente figure un compte Instagram tenu par un élève
anonyme du lycée et auquel tous les jeunes de Vinci sont abonnés. Il commente
d'ordinaire la vie de l'établissement – on donne le menu de la cantine, on
raconte les voyages scolaires, on facilite les histoires de cœur.
Ce jour-là, il publie ce message : « Allez [la] signaler pour ces story
islamophobe (sic), faites-lui sauter son compte. » « Ça a été retiré assez vite,
mais tout le monde l'a vu. Le lundi, l'ambiance était très tendue, on se
demandait ce qui allait se passer », raconte un élève.Tombereau
d'insultes et de menacesCe jour-là,
Mila ne revient pas en classe. Alertée par un enseignant pendant le week-end, la
proviseure a appelé ses parents et convenu avec eux que le risque était trop
grand.
De fait, la violence est inouïe. E-Enfance, une association de protection des
mineurs sur Internet agréée par l'Éducation nationale, tâche d'éteindre
l'incendie, signale et fait supprimer à mesure le tombereau d'insultes et de
menaces, essaye d'endiguer aussi la diffusion des données personnelles de Mila :
son adresse, son numéro de téléphone. « On lui a conseillé de suspendre pour un
temps tous ses comptes, de se protéger de tels contenus, mais toutes les
victimes de cyberharcèlement sont prises entre le besoin de se soustraire à
l'agression et celui d'aller voir ce qui se dit, témoigne Justine Atlan,
présidente de l'association. Personne n'est prêt à vivre ça, personne n'est
outillé psychologiquement contre une telle violence, encore moins un mineur. »
E-Enfance elle-même reçoit des menaces, depuis que son nom a été associé à
l'affaire.« Tuée,
peut-être pas… »
Les anciens camarades de Mila se sont habitués à voir la presse et la télévision
sur la passerelle biscornue qui relie leur établissement à la place
Mendès-France, devant la mairie. Le discours, chez eux, est à peu près univoque.
Aurait-elle été agressée, si elle était revenue au lycée ? « Ah oui, oui, oui,
c'est sûr », dit une jeune fille blonde, qui frissonne dans un blouson trop
mince. « C'est clair qu'il y avait des gens qui l'attendaient très énervés »,
ajoute son voisin. On évalue les risques avec une naïveté désarmante, en
attendant la reprise des cours. « Tuée, peut-être pas quand même, brûlée,
peut-être pas. Mais bon, elle se serait fait mal parler, mal regarder. Cracher
dessus, sans doute. Des baffes, oui, mais de là à la tabasser… »
Tout le monde s'accorde à dire, en tout cas, que Mila « est allée trop
loin », que « ça ne se fait pas », d'insulter une religion comme elle l'a fait.
« Je ne comprends pas, elle traînait avec des musulmans, des Noirs, des Arabes,
elle n'était pas raciste », raconte une élève de seconde. « Moi, je suis
neutre », avance une autre – et l'on comprend qu'être « neutre », c'est déjà
beaucoup.
Il y a 70 % de musulmans ici
« Elle a eu ce qu'elle a cherché, elle devait s'y attendre, lâche un petit blond
en reniflant. Il y a 70 % de musulmans ici, ça ne pouvait pas bien se
passer ». « Le pire, c'est que les gens qui la menacent finissent en un
sens par lui donner raison », se désole une jeune fille, qui se dit elle-même
musulmane. « Il y a ceux qui ont été choqués, blessés par ce qu'elle a dit. Ceux
qui ont peur d'être associés à elle, et de payer les frais. Et quelques-uns qui
pensent pareil mais ne l'avoueront jamais », résume un autre élève. Qui ajoute,
un peu froidement : « Pour le soutien, maintenant, elle a #JeSuis Mila. Qu'elle
ne compte pas sur nous. »
Lire aussi :
Islam : « On en parle, mais le sujet reste piégé »
Mila était populaire, pourtant. Elle savait se faire remarquer, et elle aimait
ça. Elle était étonnante, fantasque, avec ses cheveux dont la couleur et la
coupe changeaient toujours, ses tenues curieuses, un short porté jambes nues en
plein mois de janvier, sa façon de danser et de chanter dans les couloirs. Il y
avait, aussi, son début de notoriété sur les réseaux sociaux : quelque
10 000 « followers » sur son compte Instagram, soit une communauté de taille
déjà respectable, une dizaine de chansons publiées sur sa chaîne YouTube.
« C'était un personnage.
Elle ne connaissait personne en arrivant au début de l'année, mais elle a très
vite eu ses fans », raconte un élève de seconde. « Elle était assez
fascinante », reconnaît un autre. Un « fort caractère », comme on dit, mais
« gentille », « marrante ».ÉtendardLe
lundi qui suit les événements, Mila contacte sur un groupe de discussion commun
les élèves de sa classe. Elle affecte le détachement – « On dit quoi sur moi au
lycée ? », « Les gens sont fans de moi en ce moment » – elle répète qu'elle n'a
rien commis d'illégal, fait mine de trouver formidables ces vacances forcées.
Les adolescents, eux, sont abasourdis, scandalisés par ses propos du week-end et
sa tranquillité de façade. « Tu te rends pas compte de ce que tu as déclenché »,
« Reviens pas ».Son rejet en bloc de toutes les religions, Mila
l'avait déjà affirmé en termes aussi fleuris.
Une posture, peut-être, peut-être une conviction – ses parents, après tout, sont
des lecteurs de Charlie,
des anticléricaux bon teint. « J'étais sûr qu'une chose comme ça arriverait. On
lui conseillait de faire gaffe à ce qu'elle disait, mais elle était impulsive »,
raconte un camarade. À l'évidence, cela aurait dû rester un débat d'adolescents.
Intelligents, véhéments parfois, mais très jeunes encore. Fallait-il que Mila
devienne une « affaire » ?#JeSuisMilaSolveig
Mineo a été la première à faire connaître l'agression que la lycéenne subissait.
Islamophobe revendiquée, « féministe occidentaliste », la jeune femme anime le
blog Bellica. Elle joint Mila dès le 21 janvier et, dans l'article qu'elle
rédige, publie les captures écran des menaces de mort et de viol.
Elle lance dans la foulée le #JeSuisMila, crée un comité de soutien, lance une
pétition pour que l'adolescente reçoive une protection policière. En lui
répondant, Mila savait-elle à qui elle s'adressait ? « Mes opinions sont
publiques, rétorque Solveig Mineo. Je lui ai dit que j'avais une réputation
sulfureuse, mais que je ferai un papier très factuel, notamment sur l'agression
misogyne et lesbophobe qui avait précédé ses propos. »
Dans une vidéo postée sur son blog personnel, la militante invite
cependant à blasphémer pour soutenir la jeune fille, répétant que « l'islam est
une religion de merde ». De la récupération ? « C'est honteux d'insinuer une
chose pareille. J'ai fait de mon mieux pour aider Mila et faire savoir ce
qu'elle subissait, quand tout le monde se taisait ! Ceux qui parlent aujourd'hui
de récupération se sentent merdeux, et savent très bien que ç'aurait été à eux
d'agir. Il aurait fallu quoi ? Que je la laisse se faire lyncher ? »
Lire aussi : Brice
Couturier – Affaire Mila : la gauche éteint les Lumières
Force est de constater le silence assourdissant des associations féministes,
pro-LGBT et de défense des droits de l'homme – dans les premiers temps au moins.
La famille a fait savoir qu'elle refusait toute appropriation militante. Les
soutiens, d'ailleurs, sont venus de tous bords. Reste que Mila est devenue un
emblème, un étendard, une icône.
Sur la page Facebook de
son comité de soutien, elle est présentée comme une « personnalité politique ».
Villefontaine semble très loin.
Editoriaux - Polémiques - 31
janvier 2020
Affaire Mila : les masques sont tombés !


https://www.bvoltaire.fr/affaire-mila-les-masques-sont-tombes/
:
François Falcon
Satiriste polémiste
L’affaire Mila – à l’origine, une vulgaire
empoignade de cours de récréation – a été abondamment commentée et de nombreux
masques sont déjà tombés, à commencer par celui du délégué général du Conseil
français du culte musulman (CFCM), Abdallah Zekri.
De même, l’intervention alambiquée de notre garde des Sceaux, qui a semblé
entériner le retour du délit
de blasphème, aura permis aux observateurs
les plus progressistes de prendre conscience du double jeu des macronistes à
l’égard des islamistes. Le masque du gouvernement luttant contre le salafisme
est donc tombé. Au cours des débats passionnés provoqués par l’affaire, des
observateurs plus conservateurs ont également pu faire admettre à leurs
interlocuteurs que si Mila avait
insulté Jésus-Christ, elle n’aurait reçu aucune menace de mort. Le masque qui
cachait la vacuité intellectuelle de ceux qui renvoient dos à dos « toutes les
religions » est ainsi tombé à son tour.Des commentateurs encore plus
avisés ont su, de leur côté, démasquer tout à la fois ceux qui s’interdisent de
critiquer l’islam au nom du respect et ceux, parmi les musulmans, qui
s’indignent de bonne foi.
Ainsi, questionnée par Guillaume Roquette pour Le
Figaro, Ferghane Azihari a assené
trois vérités bien ciselées : premièrement, a-t-il expliqué, «
la liberté d’expression n’a pas été conceptualisée pour que l’on puisse parler
de météo, mais pour que l’on puisse aussi tenir les propos les plus outranciers
sans être inquiété physiquement ».
Ensuite, a-t-il précisé, «
assimiler la critique de l’islam à du racisme, c’est sous-entendre que les
musulmans sont une espèce de sous-hommes incapables de prendre une distance
critique à l’égard de leur religion ».
Pour lui, c’est précisément là un présupposé raciste. Et comme il ne souscrit
pas à ce racisme et à cette infantilisation, Ferghane Azihari a finement ajouté
: «
Les musulmans doivent être capables d’entendre que leur religion puisse être
perçue comme nuisible, délétère ou rétrograde sans que cela ne déchaîne ce genre
de passions […] et si, ma foi, ils ne sont pas capables de le faire, c’est bien
que leur religion a un problème. »
Mais il restait encore
d’autres groupes à démasquer. Pour ce faire, il faut à la fois rappeler les
propos de l’avocat de Mila et se livrer à un petit exercice d’imagination…
Imaginons donc que Mila ait insulté Jésus-Christ et qu’une horde de catholiques
vengeurs ait inondé les réseaux sociaux d’injures homophobes accompagnées de
menaces de viol et de meurtre ! Des tombereaux d’insultes offusquées se seraient
abattus sur l’Église ; tous les dignitaires de la République, du procureur
concerné jusqu’au président de la République, y seraient allés de leur petite
déclaration publique ; un rassemblement de soutien aurait été organisé sur la
place du Trocadéro et tous les mouvements de gauche auraient répondu présent.
Des heures d’émissions auraient été consacrées aux lynchages des ignobles cathos
appelant au meurtre ; et les responsables locaux des associations lycéennes se
seraient relayés sur les plateaux pour proposer à Mila de l’accueillir dans leur
établissement…
Or, que dit Maître Richard Malka, l’avocat de Mila ? Que l’on ne trouve
pas de lycées susceptibles d’accueillir Mila, en garantissant sa sécurité, et
qu’elle n’a reçu aucun soutien d’aucune association de gauche, pas même des
associations féministes ou LGBT.Et là, les masques sont tombés par
dizaines : beaucoup d’associations, pour la plupart subventionnées, ne sont pas
là pour défendre les opprimés mais pour faire du bruit médiatique au service du
pouvoir, au prix d’une lâcheté et d’une incohérence qu’il faut être aveugle pour
ne pas voir.
Par
François FalconSatiriste
polémiste
#JeSuisMila : « Nous paierons cher cette lâcheté » préviennent cinq
personnalités dans une tribune
Par LePanacheFrançais
Le 01/02/2020
http://www.fdesouche.com/1330653-jesuismila-nous-paierons-cher-cette-lachete-previennent-cinq-personnalites-dans-une-tribune

Par Elisabeth Badinter,
Elisabeth de Fontenay, Marcel Gauchet, Jacques Julliard, Jean-Pierre Le Goff,
Publié le 31/01/2020 à 14:08 , mis à jour à 17:37
https://www.lexpress.fr/actualite/societe/affaire-mila-nous-paierons-cher-cette-lachete_2116892.html

La philosophe française Elisabeth Badinter, le 4 juin 2007 à Paris. afp.com/ERIC
PIERMONT
Cinq grandes voix reviennent dans un texte pour L'Express sur l'affaire Mila et
l'inquiétant "deux poids, deux mesures" qui s'installe, au sujet du droit au
blasphème.
Le 18 janvier dernier, une adolescente de 16 ans, prénommée Mila,
s'est filmée sur le réseau social Instagram en
tenant ces propos : "Je déteste la religion, (...) le Coran, il n'y a que de la
haine là-dedans, l'islam, c'est de la merde. (...) Il y a encore des gens qui
vont s'exciter, je n'en ai clairement rien à foutre, je dis ce que je veux, ce
que je pense. Votre religion, c'est de la merde, votre Dieu, je lui mets un
doigt dans le trou du cul, merci, au revoir." On pourrait contextualiser,
expliquer l'origine de cette saillie mais, à vrai dire, qu'importe.
Concentrons-nous sur l'essentiel : on peut être en désaccord avec ce que dit la
jeune fille, apprécier ou non son vocabulaire, rien
de ce qu'elle dit n'est illégal. Dix
jours plus tôt, vendredi 10 janvier, l'humoriste Frédéric Fromet chantait, sur
les ondes de France Inter : "Jésus, Jésus, Jésus est pédé (...) Du haut de la
croix, plutôt que de l'avoir cloué, pourquoi pas l'avoir enculé ?" On pourrait
également revenir sur les circonstances, l'intention, le bon ou le mauvais goût.
De la même façon, concentrons-nous sur l'essentiel : rien de ce qu'il a chanté
n'est illégal.
Mila n’est pas la première victime du djihad scolaire
Les élèves juifs fuyaient déjà l'enseignement public
Par
Yves Mamou
- 4 février 2020

Mila dans l'émission Quotidien sur TMC. Image: capture d'écran twitter
Pour l’instant, seule Mila est à la hauteur de l’affaire Mila ! Elle tient bon
et maintient ses propos sur l’islam. Merci à elle. Sur TMC, la malheureuse
lycéenne a rappelé hier qu’elle était déscolarisée par crainte de représailles.
Il y a quelques années, des élèves juifs fuyaient l’enseignement public.
Désormais, on s’en prend aussi à ceux qui critiquent le Coran.
Lundi 3 février, sur le plateau de « Quotidien » (TMC), Mila, cette lumineuse
lycéenne n’a pas reculé d’un pouce. « Je
ne regrette absolument pas mes propos, c’était vraiment ma pensée, mais je
m’excuse, un petit peu, pour les personnes que j’ai pu blesser ». Notre
nouvelle Jeanne d’Arc a rappelé que c’était elle la victime – « J’aurais
pu être brûlée à l’acide, enterrée vivante » -, et que c’était elle
qui était chassée de son établissement scolaire par des élèves musulmans de ce
même établissement.
Mila n’a commis aucun délit
Mila a aussi rappelé qu’elle avait le droit au blasphème, qu’elle n’avait commis
aucun délit et qu’elle avait seulement fait usage du droit inaliénable – qu’elle
croyait être le sien en démocratie – de choquer qui bon lui semblait. Depuis le
18 janvier, Mila vit sous protection policière alors que ses persécuteurs se
pavanent librement.
Les mêmes racailles antisémites qui ont chassé les élèves juifs des écoles
publiques dans de nombreux départements, chassent maintenant les non juifs qui
ne respectent pas le Coran
En France, en 2020, une élève est en danger dans les écoles de la République en
raison de la présence massive d’élèves musulmans fanatisés. Le silence gêné des
pouvoirs publics face à des petites frappes qui lynchent une jeune fille et la
liberté d’expression en même temps, n’est pas recevable. Il n’est pas admissible
que la République fasse de la déscolarisation de Mila un problème individuel.
À lire aussi, Benoit Rayski: Mila
responsable des attentats à venir?
Il n’est pas supportable que le ministre de l’éducation « cherche
des solutions » au lieu de mobiliser la police et la gendarmerie
pour que Mila réintègre son lycée ; il n’est pas acceptable que le djihad
d’élèves fanatisés ne soit pas sanctionné. Quand des islamistes fanatisés
menacent la vie d’une « kouffar » ; quand des hommes musulmans s’en prennent à
liberté de parole d’une femme – et d’une non musulmane en particulier – ; quand
des fanatiques font la loi sur le territoire scolaire alors, c’est bel et bien
de djihad dont il est question.
Un jalon dans le démantèlement de notre école républicaine
Le manque de discernement du pouvoir politique est ici gravement engagé.
Un président qui clame urbi
et orbi que la France est éternelle débitrice d’un crime colonial
généralisé et qu’un crime contre l’humanité a été commis en Algérie ; une
ministre de la justice, qui affirme sur Europe 1 que la liberté de conscience
(des djihadistes ?) a été menacée par la liberté d’expression de Mila… Ces
représentants du pouvoir encouragent ces jeunes à intimider autrui, à exclure de
l’école qui ne leur revient pas ou à réitérer les demandes d’épuration des
programmes d’enseignement pour supprimer les faits historiques qui les
dérangent.
L’affaire Mila est un épisode clé du démantèlement – qui a commencé par les
juifs -, du seul vivre ensemble qui compte, le vivre-ensemble-républicain.
Rappelons-nous : Bernard Ravet, ce proviseur d’un lycée de Marseille avait
raconté en 2017 qu’il avait dû refuser l’inscription d’un élève juif parce qu’il
était incapable d’assurer sa sécurité(1).
Les mêmes racailles antisémites qui ont chassé les élèves juifs des écoles
publiques dans de nombreux départements, chassent maintenant les non juifs qui
ne respectent pas le Coran.
De jeunes Français arabes musulmans jouent aux ségrégationnistes blancs
L’épuration ethnique menée contre les élèves juifs évolue en épuration
politico-religieuse. Seuls les dhimmis qui baissent les yeux devant le Coran
seront admis dans certains lycées publics ?
À relire: Mila
ou le retour du blasphème
Qu’aurait-on dit en Europe si le gouvernement fédéral américain, à la fin des
années 1950, n’avait pas mobilisé le FBI, la Garde nationale et l’armée pour
imposer la fin de la ségrégation dans les établissements scolaires des États du
Sud ? Des policiers blancs armés ont imposé la scolarisation de fillettes noires
à des établissements hostiles à leur présence. L’apartheid scolaire américain a
fini par céder.
En 2020, en France, de jeunes Français arabes musulmans jouent les
ségrégationnistes blancs. Et – avec les complicités évoquées plus haut -, ces
djihadistes excluent de l’école les juifs et les libres penseurs. Jamais l’État
n’aura été si défaillant, ni si sorti de ses gonds, ni si cruellement en panne
de compréhension de la situation. Si le pouvoir politique ne se ressaisit
pas, qui peut prédire les formes à venir de ce djihad scolaire ?

Le grand abandon: Les élites françaises et l'islamisme

Principal de collège ou imam de la république ?
L’affaire Mila, une défaite pour la République
Publié le 29/01/2020 à 18:07
https://www.marianne.net/debattons/billets/l-affaire-mila-une-defaite-pour-la-republique
Razika Adnani
Philosophe, islamologue et auteur de nombreux
ouvrages.
Le dernier, Islam
: quel problème ? Les défis de la réforme,
est paru en 2017 aux éditions UPblisher (France) et en 2018 aux éditions Afrique
Orient (Maroc).

La philosophe
franco-algérienne Razika Adnani revient sur l'affaire Mila et le droit au
blasphème. Pour elle, cette histoire illustre l'influence néfaste du
fondamentalisme islamique et islamiste.
Mila, une jeune fille de 16 ans, a
été harcelée par des menaces de violences et de mort parce
qu’elle a critiqué l’islam. C’est inacceptable mais aussi très inquiétant.
Les jeunes qui ont proféré ces menaces sont des Français. De jeunes Français
pensent donc que l’islam, leur religion, prime sur les valeurs et les lois de la
République qui garantissent la liberté de s’exprimer et de blasphémer. En
appelant à la violence et au meurtre, ils veulent se faire justice eux-mêmes et
ainsi se substituer au droit. Le problème est plus grave encore étant donné que
des non musulmans trouvent que Mila mérite ce qui lui arrive, car elle a
provoqué par ses propos. De plus en plus la provocation revient dans les
discours pour justifier les agressions et les violences.
Ainsi, certains trouvent normal que la liberté de s’exprimer soit bafouée ou que
les individus se substituent à la justice et que chacun punisse lui-même celui
qu’il estime lui causer du mal. Voilà pourquoi cette affaire n’est pas seulement
une menace contre Mila, elle est également une menace contre la République.
L'INFLUENCE FONDAMENTALISTE
Quand bien même Mila
aurait commis une erreur ou offusqué certains, dans une société civilisée les
individus ne punissent pas les autres individus. Personne n’a le droit de tuer
ou d’appeler au meurtre parce qu’il n’apprécie pas ce qui se dit ou se fait.
Cela n’empêche pas d’exprimer son désaccord, de critiquer ce qu’on n’aime pas à
condition que cela se fasse dans le débat argumenté et l’échange fondé sur le
respect de l’autre. Cela n’empêche pas non plus de dénoncer ce qu’elle considère
comme injuste, de saisir même la justice tout en laissant la loi faire son
travail.Dans
une société, les individus n’ont jamais tous les mêmes goûts, les mêmes
intérêts, les mêmes convictions ni les mêmes idées. Si tout ce qui provient de
l’autre et qui ne nous plaît pas est considéré comme une provocation, cela
revient à dire que vivre en société, c’est être constamment en situation de
provoquer ou d’être provoqué. "Si la provocation justifie la violence, le
monde dans lequel nous vivons sera un monde de violence de tous contre tous", écrit
Razika Adnani dans La
nécessaire réconciliation.
LIRE AUSSi :
Mila,
harcelée pour avoir critiqué l'islam : "Elle l'a cherché, elle assume" estime le
délégué général du CFCM
Le problème réside donc
moins dans les textes que dans ce qu’on en fait
Ces jeunes qui croient qu’il est permis de violenter
ou de tuer une personne parce qu’elle a critiqué leur religion sont influencés
par un discours fondamentaliste qui prône des normes d’organisation sociale
remontant au VIIe siècle, une époque où les valeurs sociales et
politiques modernes n’étaient pas connues. Dans tous les pays où le
fondamentalisme islamique et islamiste s’est installé, sa stratégie a consisté à
affaiblir le droit et le faire reculer pour imposer sa propre loi. Le
fondamentalisme islamique et islamiste menace les fondements de l’État moderne.
Hier, il a fait échouer le projet de construction d’États modernes dans les pays
arabes et au Maghreb.
Ce qui s’est passé avec Mila, et avant
elle avec Hugo et
beaucoup d’autres, révèle l’ampleur de l’influence de ce courant dans la société
française ; la République et par la même la modernité sont mises à mal. Le
phénomène touche notamment l’école qui n’arrive plus à transmettre les valeurs
de la modernité et de l’humanisme, principes de la République.
Le discours religieux met en avant des versets du Coran qui appellent à la
violence tel le verset 33 de la sourate 5, "La Table Servie" :
"La
seule récompense à ceux qui font la guerre à la religion de Dieu et à son
prophète, et qui provoquent le désordre sur terre, est qu’ils soient mis à
mort…",
ou encore le verset 191 de la sourate 2, "La Vache" :
"Tuez-les où que vous les rencontriez et chassez-les d’où ils vous ont chassés :
l’association est plus grave que le meurtre…"
En revanche, il néglige les passages du Coran (qui sont antérieurs et par voie
de conséquence abrogés)le verset 125 de la sourate 16, "Les abeilles", invitant
à l’échange et à la discussion : "Discute avec eux de la meilleure façon
[…]", et le verset 105 de la sourate 5, "La Table Servie", recommandant à
chacun de s’occuper de ses propres actes : "Ô les croyants ! Vous êtes
responsables de vous-mêmes ! Celui qui s’égare ne vous nuira point si vous, vous
avez pris la bonne voie." Ce choix est déterminé par la relation que ses
adeptes entretiennent avec l’autre et la représentation qu’ils se font de lui.
Dans une culture où l’autre est respecté, où sa dignité et sa liberté de
s’exprimer sont des valeurs incontournables, on ne peut que choisir les derniers
versets. En revanche, dans celle où l’autre n’a aucune valeur, où il est un
ennemi méritant tous les mauvais traitements, on choisit inévitablement les
premiers. Le problème réside donc moins dans les textes que dans ce qu’on en
fait.
Les
attaquer, vouloir les affaiblir, c’est scier la branche sur laquelle ils sont
assis.
Pour en finir, ceux qui veulent imposer le respect de leur religion par la
terreur, qui préfèrent les lois de la jungle à celles de la République, doivent
se rappeler que ce sont ces dernières qui les protègent et leur permettent
d’être des citoyennes et des citoyens à part entière. Ils doivent être les
premiers à défendre la République, ses lois et ses principes. Les attaquer,
vouloir les affaiblir, c’est scier la branche sur laquelle ils sont assis.
Actualité Débats
Islam :
« On en parle, mais le sujet reste piégé »
En
s'attaquant vivement à la religion musulmane, Mila a indirectement posé une
question plus large : peut-on, aujourd'hui, parler sereinement d'islam en
France ?
Par Valentine
Arama
Modifié le 06/02/2020 à 12:46 - Publié le 05/02/2020
à 12:35 | Le Point.fr
https://www.lepoint.fr/debats/islam-on-en-parle-mais-le-sujet-reste-piege-05-02-2020-2361368_2.php
À la question : peut-on parler d'islam en France ?, Fatiha
Agag-Boudjahlat, enseignante et essayiste,
répond sans ambages :
« Oui, et on ne fait que ça d'ailleurs. » Savoir si l'on peut en débattre de
manière apaisée est en revanche une tout autre question. « C'est la seule
religion que l'on ne peut pas critiquer », assure cette féministe laïque,
résolument universaliste. « On n'ose pas dire que l'islam n'est pas une religion
comme les autres, pas tant à cause du fait religieux lui-même que de ses
pratiquants et de ses cadres, qui prétendent que c'est le cas tout en réclamant
sans cesse un statut d'exceptionnalité », poursuit-elle.
Lire aussi : Affaire
Mila : retour sur dix jours de polémiques
Si le traitement médiatique de l'islam
est souvent perçu comme anxiogène, il est, de surcroît, accompagné d'un discours
plus passionnel que raisonné. La difficulté se situerait surtout au niveau
politique, selon Frédéric Saint Clair, auteur de La
Droite face à l'islam (éditions Salvator,
2018). « Parmi les Français qui sont de plus en plus largement hostiles à
l'expression culturelle de l'islam, il est difficile d'y voir clair, de
développer une critique de l'islam cohérente, d'être entendu des pouvoirs
publics, qui ne savent pas comment s'emparer du sujet de manière efficace et
apaisée », détaille le politologue, qui ajoute : « Il est aujourd'hui difficile
de faire entendre un message critique sans être suspecté d'islamophobie. En
réalité, on en parle, mais le sujet reste piégé. »« Le
principe de laïcité impuissant »Selon
Frédéric Saint Clair, ce piège résiderait essentiellement dans la diffusion d'un
islam culturel : celui des interdits alimentaires, de l'usage de l'arabe ou
encore des préconisations vestimentaires. « On n'arrête pas de faire passer le
cultuel et l'orthopraxie pour du culturel.
Or, si c'est cultuel, on a le droit d'y mettre des limites dans notre régime
laïque, mais si c'est culturel, c'est anthropologique, c'est de l'humain, c'est
de l'identité. Le voile, ce n'est pas culturel, c'est cultuel, on peut le
limiter ! » abonde Fatiha Agag-Boudjahlat. Pourquoi est-il crucial de cerner la
notion d'islam culturel ? « Parce qu'une fois ce concept assimilé, il sera plus
facile d'admettre qu'il exerce une emprise considérable sur notre façon de vivre
et qu'il passe à travers les mailles du filet de la loi libérale. Et l'on
comprendra ainsi pourquoi le principe de laïcité est impuissant à contraindre
cet islam en progression constante », dit le politologue.
Lire aussi Brice
Couturier – Affaire Mila : la gauche éteint les Lumières
Face à ces sujets, droite
et gauche seraient impuissantes.
« À gauche, ce qui est très problématique, c'est que l'ADN est double : depuis
toujours, elle lutte contre les formes d'obstruction de la pensée, se targue de
défendre la laïcité et veut en même temps protéger les plus faibles, les
opprimés… » décrit Gilles Clavreul, cofondateur du Printemps républicain, qui, à
sa création, en 2016, s'était assigné pour mission de défendre les valeurs
républicaines au sein de la gauche. Prise de tortillements à l'évocation de
l'islam, la gauche française jouerait-elle l'évitement ?
« La droite n'est pas beaucoup plus à l'aise », poursuit Gilles Clavreul, ancien
conseiller de François
Hollande à l'Élysée, proche de Manuel
Valls. Désormais délégué général du think
tank l'Aurore – qui a pour objectif de nourrir intellectuellement la gauche
sociale-démocrate –, Gilles Clavreul estime que le conflit multiséculaire
« entre libéralisme et tradition » pose des difficultés tout aussi importantes à
droite.Le
CCIF, un « puissant lobby »
Reste que beaucoup estiment le sujet miné par plusieurs groupes régulièrement
qualifiés de « propagandistes », comme le Collectif contre l'islamophobie en France (CCIF)
ou le Parti des indigènes de la République (PIR). « Il y a une forme de
terrorisme intellectuel mené par des groupes qui sont globalement en marge des
mosquées », souligne Didier Leschi, président de l'Institut européen en sciences
des religions et auteur La
Laïcité au quotidien avec Régis
Debray (éditions Folio). « La réalité du
CCIF, c'est qu'il a plus d'influence en dehors des mosquées. Cette influence est
amplifiée par des personnalités qui étaient historiquement de gauche, mais qui,
aujourd'hui, ne semblent plus savoir où elles habitent… » constate Didier
Leschi.
Lire aussi « Une
ado qui manque de respect » : Ségolène Royal ne cautionne pas #JeSuisMila
Pour Fatiha Agag-Boudjahlat, le CCIF n'est rien d'autre qu'un
lobby « extrêmement actif et puissant ».
« Certaines personnalités essayent d'instaurer le terme d'islamophobie dès qu'on
veut parler d'islam.
Mais l'islamophobie, ce n'est pas fait pour faire taire. C'est fait pour
coaliser une communauté d'individus qui réagissent individuellement », confie
l'essayiste.
Et Fatiha Agag-Boudjahlat de citer le philosophe américain Michael
Walzer, qui explique que dans une société
occidentale, « les leaders orthodoxes ont plus à craindre de l'indifférence de
leurs membres que de l'intolérance de la société extérieure ».« À
partir du moment où le CCIF intervient, ce n'est plus possible de parler
d'islam. Leur sujet, c'est de nourrir l'idée que la France est un pays raciste.
C'est le jeu des entrepreneurs identitaires… Ceux qui parlent d'islam tout le
temps font tout pour qu'on n'en parle jamais. En réalité, il y a une espèce de
bruit, de polémique, une sorte de manœuvre de propagande qui est faite pour que
jamais le débat ne puisse être posé sereinement, pour que ça ne puisse pas
entrer dans une discussion démocratique », explique, de son côté, Gilles
Clavreul.
« Ça empêche aussi l'intervention des premiers concernés : les musulmans »,
déplore-t-il.« Suicide
intellectuel »Didier Leschi insiste
également sur l'importante « bataille intellectuelle » qu'il reste à mener. « Le
fait que si peu d'associations de gauche se soient élevées pour prendre la
défense de Mila, c'est quand même incroyable ! Une partie des mouvements de
gauche est restée muette, manifestant ainsi une forme d'alliance intellectuelle
avec des groupes comme le CCIF », dit Leschi, qui conclut : « La non-défense de
Mila par ces associations de gauche confine au suicide intellectuel. »
Une gauche qui s'est déjà pris les pieds dans le tapis à l'occasion de la
« marche contre l'islamophobie » du 10 novembre
dernier, co-organisée par le CCIF, qui, depuis 2004, combat ardemment la loi sur
l'interdiction des signes religieux à l'école ainsi que celle de 2010, qui
interdit aux Français de se dissimuler le visage dans l'espace public.
Si plusieurs personnalités politiques avaient d'abord annoncé y participer,
elles sont nombreuses à avoir rétropédalé. Ce fut notamment le cas de Yannick
Jadot (EELV), François Ruffin (LFI) ou encore Benoît Hamon (Génération•s). Le
patron de La France insoumise, lui, a soutenu la marche. Pourtant, ce même
Jean-Luc Mélenchon affirmait, après les attentats du 13 novembre 2015 : « Ce
sont les musulmans qui pensent qu'on leur en veut parce qu'ils sont musulmans.
Moi, je défends l'idée qu'on a le droit de ne pas aimer l'islam, on a le droit
de ne pas aimer la religion catholique et que cela fait partie de nos
libertés. »
Lire aussi Contre
« l'islamophobie », une marche résolument politique
Plusieurs Insoumis étaient ainsi bien
présents dans le cortège pour déplorer un « climat antimusulman pesant ». Le
Parti socialiste, emmené par Olivier Faure, avait, lui, préféré ne pas
s'associer au défilé, indiquant dans un
communiqué ne pas se reconnaître « dans ses mots d'ordre qui présentaient les
lois laïques en vigueur comme liberticides ». Le
patron du PS avait effectivement parlé d'une dérive « antilaïque et
antirépublicaine » tout en assurant vouloir lutter « contre la hausse du
sentiment antimusulman ».Les
repères laïques fondamentaux menacés« Cette
marche, elle aurait été impensable il y a cinq ans. Mais elle est le signe que
le militantisme islamiste a progressé en France, et ce, dans des proportions
qu'aucun discours, qu'aucune action publique n'a réussi à enrayer. Ce qu'on
entend aujourd'hui dans certains quartiers, ce n'est que la vulgate du CCIF, qui
s'est considérablement étendue. Cela signifie que la mobilisation entreprise
autour des valeurs de la République a totalement échoué », note Gilles Clavreul,
qui estime plus largement que « les repères laïques fondamentaux sont en train
de se perdre ». « Mila, c'est une histoire de laïcité, peu importe si on estime
qu'elle dit n'importe quoi, le fait est qu'elle a le droit de le dire. C'est la
place qu'on réserve au fait religieux dans la société », martèle-t-il.
Lire aussi Michèle
Cotta – Laïcité, islamisme et immigration : le 3 en 1 d'Emmanuel Macron
Alors que Mila, 16 ans, subissait depuis plusieurs jours une avalanche de
menaces de mort, d'appels au viol et d'injures sexistes pour avoir insulté
l'islam dans une vidéo postée sur Instagram, le procureur de la République de
Vienne avait décidé d'ouvrir deux enquêtes. La première, toujours en cours, à
l'encontre des détracteurs de Mila pour « menaces de mort, menace de commettre
un crime et harcèlement ». La seconde, contre la jeune fille, pour « provocation
à la haine religieuse ». Un élément symptomatique d'un profond dysfonctionnement
pour Fatiha Agag-Boudjahlat. « On donne des gages à tout le monde, parce que
nous sommes entrés dans un discours performatif qui participe à la panique
identitaire », juge l'enseignante. Si cette deuxième information judiciaire a
été classée sans suite le 30 janvier dernier, l'adolescente, elle,
est toujours déscolarisée. Elle et sa
famille sont aujourd'hui placées sous protection policière.
Mila: qui n’a dit mot consent
59% des jeunes
soutiennent les harceleurs et se prononcent pour l’interdiction du blasphème
Par
Céline Pina - 8
février 2020
https://www.causeur.fr/mila-qui-na-dit-mot-consent-172384

Céline Pina Photo: Hannah Assouline
59% des jeunes soutiennent les harceleurs et se prononcent pour l’interdiction
du blasphème. Céline Pina s’inquiète: l’Affaire Mila nous parle de la fin de
notre république, selon elle.
En ce début février, le sondage révélé par Charlie
Hebdo suite à l’affaire
Mila et
portant sur le droit au blasphème a de quoi faire frémir. Une jeune fille risque
sa vie alors qu’elle n’a rien fait de mal et 50% des Français, au lieu de la
soutenir, défendent la sacralisation d’une religion en utilisant les mots des
islamistes, dont un qui fut naguère beau mais justifie aujourd’hui toutes les
soumissions : le respect.
Nous nous demandons quel monde nous allons laisser à nos enfants, mais si la
vraie question était: à quels enfants nous allons laisser le monde?
Pire encore, dans ce
sondage,
ceux qui font le plus profession d’inhumanité sont les plus jeunes. Entre un
être humain menacé et les justifications de ceux qui le menacent, 59% des 18/25
ans soutiennent les harceleurs et se prononcent pour l’interdiction du
blasphème. Et pourtant dans le contexte actuel, on ne parle pas en théorie. La
question n’est pas hypothétique. Le réel montre ce qu’induit la notion de
blasphème : la validation de la haine d’autrui qui peut aller jusqu’à la
justification de l’assassinat et du terrorisme. L’histoire des caricatures de
Mahomet nous l’a déjà raconté. Cela s’est fini par le massacre de Charlie
Hebdo. Aujourd’hui, il suffit de lire les insultes adressées à Mila,
et de constater que sa sécurité ne peut plus être assurée, pour en avoir un
nouvel exemple.
Nous nous demandons quel monde nous allons laisser à nos enfants, mais si la
vraie question était à quels enfants, nous allons laisser le monde ? À des
jeunes droits, debout et courageux comme Mila, ou à des nervis et des lâches
comme ceux qui la menacent de mort et de viol parce qu’elle ose critiquer
l’islam, eux-mêmes flanqués de la longue cohorte des imbéciles qui lui apporte
son soutien.
Respect, frérot !
Au vu de tous ceux qui, de fait, cautionnent les menaces, en croyant en appeler
au « respect », il faut être clair : ils ne sont pas dans le camp du Bien et de
la tolérance. Ils ont choisi le camp des salauds, ils se sont fait les valets de
la violence et les complices d’actes et de paroles plus qu’odieuses.
Aujourd’hui, si la vie de Mila est en danger, c’est aussi et surtout à cause de
leur complaisance. Si le tollé contre cette injustice était unanime, notre
indignation serait son bouclier, la révolte de la jeunesse, son armure et la
réaction des élites, son épée. Face à cela, ses harceleurs baisseraient les
yeux, il n’y aurait pas d’affaire et nous ne tremblerions pas en redoutant que
nos enfants, pour un mot sur l’islam, pourraient voir leur vie gâchée.
A lire aussi, du même auteur: Nicole
Belloubet serait bien inspirée de partir
Si aujourd’hui, l’adolescente doit se cacher pour ne pas être tuée c’est aussi à
cause de la lâcheté d’une certaine jeunesse, pas seulement à cause des
islamistes. C’est à cause de toutes ces personnes qui cautionnent le fait que
l’on puisse être menacée d’assassinat pour une parole forte, en présentant ce
renoncement à cet interdit fondateur de civilisation comme l’expression de leur
élévation morale. Sauf que c’est faux : il s’agit bien ici du constat d’un
ensauvagement. Un ensauvagement encouragé par l’élite, car au plus haut niveau,
c’est le silence, et dans ce cas tout le monde sait que « qui ne dit mot,
consent ». Municipales obligent. Seuls Marlène Schiappa, Marine Le Pen, quelques
LR, dont Jacqueline Eustache Brinio, sénatrice du Val d’Oise et François-Xavier
Bellamy ont eu des mots justes.
Cette gauche « Allah akbar » se caractérise par sa veulerie
A gauche, ceux qui ont parlé n’ont en général pas eu un mot de compassion pour
la jeune fille et ont préféré entonner le grand air du « respect de la
religion ». Ainsi, dans leur esprit, pour séduire le vote musulman et respecter
l’islam, il faut donc accepter et banaliser la menace d’être violée, défigurée
au vitriol, égorgée ? Il faut prendre le parti des tourmenteurs d’une gamine ?
C’est en tout cas sur ce fond de décor-là que la question est posée. Ce qui se
joue ici a un nom : la veulerie. Le mot « respect » est dévoyé pour présenter
l’acceptation de la pire des violences voire la justification du meurtre, comme
une preuve de civilisation, de prise en compte de la sensibilité d’autrui.
C’est aussi la liberté des hommes que ces personnes mettent au clou. Elles
rétablissent le surplomb d’un texte divin sur les lois que se donnent les
hommes. C’est à terme la fin de la République et de l’émancipation humaine et le
retour à l’ère du bétail humain dans le vivre ensemble du troupeau. Un
vivre-ensemble dont les promoteurs zélés se tiennent néanmoins à bonne à
distance… Et cela marche : suivant l’exemple et les justifications alambiquées
de nombre de politiques, 50% des personnes interrogés abandonnent ainsi une de
leur concitoyenne pour se prosterner devant une idéologie et des mentalités
archaïques qui ont entrainé le meurtre de plus de 260 personnes sur notre sol,
justement parce que nous sommes une société de blasphémateurs.
La faillite de notre école
Ces 50% là parlent donc d’un échec collectif et de la profondeur de la trahison
des élites. Aucun principe ni aucun idéal n’a été transmis à trop de nos
enfants. Nous, nous avons hérité d’un monde qui avait du sens, où les hommes se
donnaient des lois et se liaient entre eux par l’usage de leur raison et la
force de leur histoire. Ils ne vivaient pas ensemble sur un territoire, ils ont
choisi de former une société politique et l’ont construite sur des valeurs et un
imaginaire commun, ils lui ont ainsi donné une identité. Ils ont fait d’un
territoire, une Nation et ont donné à cette nation la capacité d’intégrer ceux
qui nourrissent les mêmes rêves et aspirent à la même société. La France, c’est
le choix de la dignité et de la grandeur de l’homme contre les dogmes imposés
des religieux. La France, c’est la laïcité, le choix de croire en la capacité de
l’homme de définir l’intérêt général et d’agir en son nom. La France, c’est une
promesse d’émancipation, de liberté, d’égalité, forcément imparfaite mais
toujours inspirante. Notre histoire intellectuelle est riche, fut féconde, mais
aujourd’hui, la plupart de ceux dont c’est le rôle de la transmettre, au mieux
l’ignorent, au pire la méprisent. Je pense à nombre d’enseignants ou de
fonctionnaires qui parlent de neutralité de l’Etat, alors qu’aucun Etat n’est
neutre, ils sont tous bâtis sur une vision de l’homme, de la société et de son
avenir plus ou moins explicite, mais jamais absente.
A lire aussi: «
Français malgré eux »: un précis de décomposition française
Mais aujourd’hui qui parle à la jeunesse ? qui lui transmet une histoire ? des
principes ? une exigence ? un projet ? Pas l’école de la République en tout cas.
Ni nos politiques. Ils s’effacent et laissent les islamistes travailler les
mentalités de trop de nos enfants, essentiellement par le biais des décoloniaux et
autres islamogauchistes. Ceux-ci inventent un monde scindé en deux entités où il
y a les méchants dominants – les Blancs et les Juifs – et les gentils dominés –
tous les autres. Un monde où le sens de l’histoire constitue pour les uns à
faire la peau aux autres, à renverser la domination et à venger « son sang ».
Qui d’autres encore ? Des alliés des frères musulmans comme Coexister qui, sous
des discours où le gnangnan le dispute au cucul la pralinisme, diffuse une
vision caricaturale du monde qui n’a rien à envier à celle que répandent les
frères musulmans. Un monde d’où les athées, agnostiques et apostats sont bannis
et où « la seule alternative à la coexistence est la co-destruction » selon leur
récent manifeste. Bref un monde simple où il n’y a qu’une seule bonne voie, le
reste menant à la mort et à l’apocalypse. Un monde pour des êtres infantilisés,
pour qui la foi n’est plus un acte spirituel, mais un moyen de contrôler la bête
humaine, de lui imposer pensées et comportements et de la soulager de ses
responsabilités et de son libre arbitre, pour mieux la contrôler.
On recherche le bon grain
Au terme de ce processus, 50% d’entre nous vivent déjà à genoux et s’y sont mis
d’eux-mêmes, avant même d’être confrontés au despotisme, simplement en entendant
le bruit des balles qui ont tués les nôtres. Car déjà ce n’était plus vraiment
les leurs. Quant au 59% de jeunes qui soutiennent l’interdiction du blasphème,
ce blé en herbe sera un jour aux commandes du pays. Lui donne-t-on réellement
les moyens de mûrir ?
L’histoire de Mila met sous nos yeux une faillite morale et politique
collective. Ce président qui abandonne une enfant au profit d’une stratégie
électorale qui s’appuie sur les ennemis de son propre peuple, est disqualifié
pour nous demander de faire barrage au RN. Il est en train de nous prouver qu’il
ne vaut pas mieux et qu’entre un de nos enfants et les menaces au nom de
l’islam, il a choisi son camp. Si ce n’est pas le cas, qu’il parle.
Car le message que son silence envoie a le goût de la trahison.

Silence coupable
Après ses critiques de l'islam, l'adolescente Mila ne peut toujours pas
retourner au lycée
Inondée de menaces sur les réseaux sociaux, la lycéenne iséroise de 16 ans dont
les critiques sur l'islam ont été massivement relayées se retrouve sans
affectation scolaire, dans l'attente d'une solution du rectorat.
Par Caroline
Piquet et AFP
agence
Publié le 1 février 2020
https://www.lefigaro.fr/actualite-france/apres-ses-critiques-de-l-islam-l-adolescente-mila-ne-peut-toujours-pas-retourner-au-lycee-20200201

Le lycée Léonard de Vinci à Villefontaine en Isère (38). Capture
écran Google Maps.
Mila est toujours cloîtrée chez elle. Dix jours après la publication de sa vidéo
controversée, suivie d'une vague de menaces de mort et de viol, la lycéenne n'a
pas réintégré son établissement de Villefontaine (Isère), où les attaques contre
elle ont provoqué l'indignation d'une partie des élèves.
À lire aussi : Menaces
de mort, blasphème, polémique... l’affaire Mila en cinq actes
«Ça a choqué beaucoup de monde ici», a dit à l'AFP une élève de 15 ans
qui l'a côtoyée. «Toute la France a vu sa vidéo...», relève-t-elle,
souhaitant rester anonyme. Dans cette séquence, Mila évoquait un conflit avec un
jeune homme qui l'a insultée en ligne, avant de s'en prendre aux musulmans: «Le
Coran il n'y a que de la haine là-dedans, l'islam c'est de la merde».
Débat sur le plateau de Points de vue autour de Mila, une lycéenne de 16 ans
menacée de mort depuis une semaine pour des propos outranciers vis-à-vis de
l'islam.
«Plusieurs
options sur la table»
Depuis, la jeune fille n'a pas remis les pieds à l'école. «On n'arrive pas à
trouver un établissement dans lequel on pourrait assurer sa sécurité, c'est
vertigineux», a récemment réagi son avocat Me Richard Malka sur BFMTV, tout
en rappelant qu'elle n'avait commis aucun délit.

BFMTV
✔@BFMTV
Selon l'avocat de Mila, sa famille "n'arrive pas à trouver un établissement dans
lequel la sécurité de cette jeune fille serait assurée"

À lire aussi : Affaire
Mila: «Non, Madame Belloubet, injurier l’islam n’est pas une atteinte à la
liberté de conscience!»
En lien avec la famille, le rectorat de l'académie de Grenoble - dont la
lycéenne de seconde dépend - s'est mis en quête d'une solution. «Plusieurs
options sont sur la table», indique à l'AFP Aymeric Meiss, directeur de
cabinet de la rectrice de l'académie de Grenoble, sans préciser si un retour
dans son lycée est envisagé. En attendant, l'académie de Grenoble a affirmé au Monde que
la «continuité pédagogique, à distance, [était] assurée».
« Il n'y a malheureusement pas de solutions miracles »
Olivier Raluy, secrétaire national CPE au Snes-FSU
Mais quelles options pourraient être envisagées pour la jeune fille dont le
visage est désormais connu ? «Il n'y a malheureusement pas de solutions
miracles», reconnaît Olivier Raluy, secrétaire national CPE au Snes-FSU qui
évoque la possibilité d'une scolarisation à domicile, «le temps que les
choses retombent». Deux possibilités dans ce cas : «soit elle prend des
cours à distance par le Cned, soit une équipe d'enseignants se relaie chez elle»,
ajoute le syndicaliste. Autre option : changer d'établissement. Sans garantie
que cela suffise. «Une chose est sûre : le rectorat va devoir faire du
sur-mesure», estime Rémy-Charles Sirvent, secrétaire national du SE Unsa au
secteur laïcité. «Car à ma connaissance, une situation de harcèlement de
cette ampleur ne s'est jamais présentée auparavant pour un élève».
En revanche, le professeur des écoles ne croit pas à l'efficacité d'une
protection policière car elle «n'empêcherait pas les menaces». Et quid
d'une exfiltration anonymisée de la jeune femme ? Même réponse. «L'adolescence
étant un moment charnière dans la construction d'un individu, changer d'identité
pourrait sans doute produire plus de dégâts qu'autre chose», estime pour sa
part Olivier Raluy qui est par ailleurs conseiller principal d'éducation (CPE)
dans un établissement rattaché à l'académie de Clermont-Ferrand. «Je ne sais
pas si le temps fera son oeuvre mais je pense qu'elle va devoir passer dans un
espèce de sas», conclut-il.
Une polémique dans la polémique
Il y a dix jours, la vidéo de l'adolescente est devenue virale sur les réseaux
sociaux, attirant un déferlement de menaces, de soutiens et un lot de polémiques
impliquant jusqu'à des ministres. Les
propos de la ministre de la Justice Nicole Belloubet,
qui a assimilé mercredi 29 janvier la critique des religions à «une atteinte
à la liberté de conscience» avant
de rétropédaler en plaidant la maladresse,
ont notamment beaucoup fait réagir.
La secrétaire d'État à l'Égalité femmes-hommes, Marlène Schiappa, s'en
est prise aux déclarations
du délégué général du Conseil français du culte musulman (CFCM), Abdallah Zekri -
«qui sème le vent récolte la tempête». «Je trouve que ce sont des
propos criminels, ce sont des propos coupables», a réagi Marlène Schiappa.
Pas d'incitation à la haine
Le parquet de Vienne, qui avait ouvert une enquête pour «provocation à la haine
à l'égard d'un groupe de personnes, en raison de leur appartenance à une race ou
à une religion déterminée», l'a
finalement classée sans suite.
Pour le procureur Jérôme Bourrier, l'enquête a démontré que les propos diffusés,
«quelle que soit leur tonalité outrageante», avaient pour «seul objet d'exprimer
une opinion personnelle à l'égard d'une religion, sans volonté d'exhorter à la
haine ou à la violence contre des individus».
Les enquêteurs poursuivent en revanche leurs investigations pour trouver les
auteurs des menaces de mort exprimées à l'encontre de la jeune fille, qui a
porté plainte. En attendant, plusieurs de ses camarades à Villefontaine voient
d'un mauvais œil un éventuel retour dans l'établissement, où «pas mal de monde
lui en veut», selon l'une d'elles.
À lire aussi : «De
l’affaire Mila à l’affaire d’État»
«De l’affaire Mila à l’affaire d’État»

https://www.lefigaro.fr/vox/politique/de-l-affaire-mila-a-l-affaire-d-etat-20200131
FIGAROVOX/TRIBUNE -
Benjamin Sire dénonce l’abandon de la jeune Mila dans cette affaire qui
représente tous les travers de la dérive identitaire actuelle.
Par Benjamin Sire
Publié le 8 février 2020
«Elle considère qu’il serait sans doute appréciable de traduire dans le droit
français l’évolution du droit européen sur la liberté religieuse.» Nicolas
Kovarik/Nicolas Kovarik/IP3
Benjamin Sire est compositeur. Il est membre du Conseil d’Administration du
Printemps Républicain.
Plus personne n’ignore aujourd’hui l’existence de l’affaire Mila, du nom de
cette jeune fille de 16 ans dont la vie a été bouleversée après qu’elle ait
diffusé une vidéo dans laquelle elle critiquait vivement et en termes fleuris
l’islam, mais aussi l’ensemble des religions. Harcelée préalablement à la vidéo
en raison de son homosexualité par un dragueur refoulé se revendiquant musulman,
elle a depuis été victime de milliers de messages d’insultes et de menaces,
voyant même l’ensemble de ses coordonnées, écoles comprises, être jetées en
pâture à la jungle de la toile.
Contrainte à la déscolarisation, recluse et faisant désormais l’objet de mesures
de protection spécifiques, elle vit un drame dont personne ne peut mesurer
l’ampleur exacte.Cette affaire représente tous les travers de la
déliquescence identitaire, et de la désintégration du commun qui caractérisent
notre époque.L’histoire aurait pu s’arrêter là, et connaître
réparation, si l’État avait immédiatement volé au secours de la jeune fille et
si la communauté nationale avait condamné d’une seule voix les agissements des
agresseurs de la lycéenne. Oui mais voilà, pour cela, encore aurait-il fallu
qu’il subsistât un État, et sinon, au moins une communauté nationale à même de
corriger l’inconséquence machiavélique de celui-ci.
Or dans la fusée à plusieurs étages que représente cette affaire, tous les
travers de la déliquescence identitaire, et de la désintégration du commun qui
caractérisent notre époque, se sont exprimés pour donner à l’ensemble un tour
hautement explosif.Le premier fait marquant entourant cette affaire
fut justement qu’il n’y en eut pas. La toile par l’entremise principale du
réseau Twitter déversait nonchalamment sa haine à l’encontre de la jeune fille
et nulle réaction d’importance ne se fit entendre, la laissant se noyer dans le
marigot de la haine homophobe qui caractérise souvent les plus obscurantistes
tenants des religions, l’islam ici en l’occurrence.
Et puisqu’il s’agissait d’islam, le silence le plus assourdissant vint, comme de
coutume, de la gauche, et les soubresauts d’intérêts de la droite, par
l’entremise de sa frange la plus extrême.»
À voir aussi - Mila: Belloubet a-t-elle commis une faute?
Mila: Belloubet a-t-elle commis une faute?
La ministre Nicole Belloubet a fait une déclaration concernant l'affaire Mila :
"l'insulte de la religion est une atteinte à la liberté de conscience". On en
débat ce soir sur le plateau de Points de vue.Le premier média à
donner la parole à la jeune fille fut le site occidentaliste Bellica, très vite
rejoint par le chœur des sympathisants du Rassemblement National, Marine Le Pen
en tête. Comme souvent, en pareil cas, cette réaction entraîna celle de quelques
chroniqueurs de la «gauche du bien» qui, plutôt que de s’intéresser au sort de
Mila, disqualifièrent son malheur par la simple origine de ses soutiens
intéressés.
Le mécanisme n’est pas nouveau et rappelle celui qui a récemment entouré
l’affaire Ladj Ly que nous
avons évoqué dans ces colonnes il
y a peu de temps. Puisque les turpitudes anciennes du réalisateur des Misérables avaient
été exhumées par des médias de droite, cela ne pouvait que signifier qu’il
s’agissait d’un coup tordu contre la diversité et de faits ne méritant pas
d’être révélés.Ni même dans les associations de lutte contre
l’homophobie, quiconque eut la moindre volonté d’exprimer une once de compassion
à l’égard de la jeune fille.Mais les choses n’en restèrent évidemment
pas là.
Au fur et à mesure que l’affaire Mila finit par être portée à la connaissance
d’un public plus large que celui du réseau Twitter, seules quelques voix de la
gauche laïque, à commencer par celle du Printemps Républicain, se firent
entendre avec clarté. Ailleurs il ne se trouva nulle part, ni au gouvernement,
ni dans la presse, ni même dans les associations de lutte contre l’homophobie,
quiconque eut la moindre volonté d’exprimer une once de compassion à l’égard de
la jeune fille, voire quelque inquiétude sur le sort qui pouvait désormais être
le sien.Pire, bien pire, le débat fini par se déplacer sur un terrain
autrement glissant qui vit certaines voix, y compris dans le prétendu camp
progressiste, condamner principalement la lycéenne pour ses propos insultants à
l’égard des religions, comme si insulter une religion équivalait à en blâmer
tous les adeptes personnellement, la croyance devenant ainsi une sorte de part
intrinsèque de l’identité d’un individu et l’atteinte à Dieu une mise en cause
répréhensible de la liberté de croyance.On vit ainsi le responsable
d’une association de lutte contre l’homophobie qualifier d’«inacceptable», non
pas les menaces contre la jeune fille qu’il condamnait néanmoins du bout des
lèvres, mais bien les propos de celle-ci après qu’elle fut harcelée...
Puis vint le tour de l’inénarrable Abdallah Zekri, délégué général du Conseil
français du culte musulman (CFCM), qui considéra carrément que Mila «l’a
cherché, elle assume. Les propos qu’elle a tenus, les insultes qu’elle a tenues,
je ne peux pas les accepter», la condamnant une seconde fois sans un mot quant
aux menaces dont elle est l’objet.Pendant ce temps, la presse du
centre et de la gauche, comme le gouvernement, à l’exception de Marianne et
de Marlène Schiappa, continuaient de regarder dans l’autre sens, alors que le
débat s’enflammait de plus belle, éclairant chaque jour davantage le nœud
sous-jacent de l’affaire, à savoir la résurgence de la notion de blasphème,
pourtant enterrée de longue date par la loi du 29 juillet 1881.
Mais le silence du gouvernement, contrairement à celui de médias ou de partis
(comme le PS) habitués aux lâchetés et compromissions quand rode la peur de se
voir qualifié d’islamophobe, relevait davantage d’une stratégie que d’une
absence, en ces heures où les questions religieuses et la laïcité sont sans
cesse interrogées et que le chef de l’État tarde à affirmer une position claire
sur ces sujets.Alors que deux courants s’affrontent dans le parti
présidentiel, comme au sein même du gouvernement, l’Élysée semble chaque jour
plus sensible à la petite sirène qui chante un peu partout en Europe, comme dans
la sphère anglo-saxonne, une mélopée qui voudrait non seulement faire de la
liberté religieuse un droit fondamental, mais de la religion elle-même un
attribut de la personne, la rendant de facto inattaquable sans provoquer une
réaction judiciaire.
Et c’est en ce sens que s’est brisé le silence de l’État, par le truchement
lointain du Procureur de la République de Vienne qui, en plus de la logique
ouverture d’une enquête quant aux menaces subies par Mila, en ouvrait une autre,
à l’encontre de la jeune fille pour «provocation à la haine religieuse»,
se référant alors sans doute à la loi Pleven du 1er Juillet 1972, relative à la
lutte contre le racisme et introduisant le délit d’incitation à la haine,
notamment quand elle est fondée sur la religion.Même s’il nous est
impossible de l’affirmer, il y a quelque raison de croire que le Procureur de
Vienne n’a pas intenté cette action de sa propre initiative, bien que la sachant
peu susceptible d’aboutir, mais bien dans la volonté étatique de lancer un
ballon d’essai pour commencer à faire bouger des lignes figées depuis la
jurisprudence Houellebecq du 17 septembre 2002 (affaire ayant vu l’écrivain être
relaxé après avoir été attaqué en justice par différentes associations pour
avoir notamment déclaré «La religion la plus con, c’est quand même l’islam.»)Et
c’est à partir de là, bien que l’enquête ait été depuis classée sans suite, que
l’affaire prend une autre dimension, faisant passer le classique silence, soit
apeuré de la gauche, soit militant des indigénistes et autres gauchistes, comme
les imprécations de l’autre bord, pour des anecdotes. Même si on ne résiste pas
au plaisir de citer l’excuse hilarante du rédacteur en chef des Inrocks,
qui explique le désintérêt de sa rédaction pour l’affaire au prétexte que le
journal se serait recentré sur la culture depuis un moment, alors que ses
colonnes regorgent pourtant de papiers traitant de faits sociétaux.Qui
peut croire qu’une femme, professeure de droit, ancienne membre du Conseil
Constitutionnel, Ministre de la Justice, n’ait pas une connaissance aiguë de
l’état du droit en cette matière ?La salve la plus révélatrice est
arrivée de tout en haut, par la voix de Nicole Belloubet, Ministre de la Justice
qui, le 29 janvier déclare au micro de BFM TV: «l’insulte à la religion est
évidemment une atteinte à la liberté de conscience». Ce scud ne doit rien au
hasard. Abondamment commenté sur les réseaux sociaux, il prend la ministre dans
un bad buzz.
Tantôt accusée de faire le jeu des islamistes et des bigots de tous poils,
tantôt condamnée pour sa lâcheté, tantôt raillée pour sa supposée méconnaissance
de la loi, Nicole Belloubet se voit contrainte de rétropédaler le lendemain,
regrettant que son expression ait pu être «maladroite ou lapidaire». Problème,
son aggiornamento gêné n’est pas à la hauteur des attentes et tend à prendre ses
interlocuteurs pour des idiots. Elle prétend dans un premier temps ne jamais
avoir remis «en cause le droit de critiquer la religion», ce qui est
pourtant l’exact sens de ses propos précédents, et embraye ensuite sur son refus
d’accepter «la haine et le rejet de l’autre», comme si cela avait un
rapport avec les mots de la jeune Mila, qui n’a rien fait d’autre que de
critiquer la religion. Ainsi, en souhaitant se racheter, la Ministre, sans doute
par ailleurs à l’origine du renoncement à l’enquête contre Mila par le procureur
de Vienne, ne fait que confirmer en creux ce qu’elle avait dit la veille.
Dans son esprit, relayant la petite musique anglo-saxonne du Président de la
République et les différentes interventions du bien mal nommé Observatoire de la
Laïcité, elle considère qu’il serait sans doute appréciable de traduire dans le
droit français l’évolution actuelle du droit européen sur la liberté religieuse.
Ses propos secondaires, se voulant être apaisants, correspondent à la réaction
courante d’un politique ayant constaté que le pays n’était pas encore prêt à
considérer comme acceptable son ballon d’essai, mais ayant instillé dans le
débat une petite musique qui sera sans doute rejouée périodiquement dans les
prochains temps.
Certains ont dénoncé une faute politique dans ses différentes sorties, à plus
forte raison qu’elles ont été applaudies par certains tenants de l’islamisme
politique, comme la journaliste Feiza Ben Mohammed. Mais si faute il y a, c’est
une faute assumée qui risque de déboucher sur une nouvelle saison sur le même
thème. Car, qui peut croire qu’une femme, professeure de droit, ancienne membre
du Conseil Constitutionnel, Ministre de la Justice, n’ait pas une connaissance
aiguë de l’état du droit en cette matière? Personne hormis quelques naïfs qui
hantent les réseaux en quête d’existence.
À lire aussi : Affaire
Mila: «Non, Madame Belloubet, injurier l’islam n’est pas une atteinte à la
liberté de conscience!»
Pendant ce temps, très loin de ces considérations, la pauvre Mila est toujours
en danger, comme en témoignent les propos de son avocat Richard Malka, également
conseil de Charlie Hebdo, qui alerte sur le fait que la jeune fille n’arrive
toujours pas à trouver un nouvel établissement scolaire où sa sécurité pourrait
être préservée. Elle n’a que 16 ans, bon Dieu.
Affaire Mila : regardons la réalité en face
https://www.bvoltaire.fr/affaire-mila-regardons-la-realite-en-face/


:
Christian Vanneste :Homme
politique
Ancien député UMP, Président du Rassemblement pour la
France, Président de La Droite Libre
Le parquet de Vienne a renoncé à la procédure contre Mila pour
incitation à la haine envers un groupe, tandis que Mme Belloubet subissait à
juste titre une avalanche de critiques à l’encontre de l’étonnante
égalité qu’elle avait instaurée entre
les menaces de mort portant évidemment atteinte à la liberté d’expression et les
propos injurieux, qui auraient, selon elle, mis en péril la liberté de
conscience. On peut donc se féliciter que Voltaire se soit réveillé pour
réintroduire un peu de raison dans notre pays. Si l’on veut pointer, toutefois,
la cause première de cette polémique, on se rend compte à quel point elle révèle
la dérive suicidaire de notre société. Le problème se situe dans un signe « égal
» dont on abuse jusqu’à l’absurde.C’est une réaction de bon sens qui
a restauré des distinctions dans cette polémique opposant une jeune « lesbienne
» injuriant l’islam et des musulmans outragés et évidemment hostiles à «
l’orientation sexuelle » de l’adolescente de seize ans.
On proclame l’égalité entre les « communautés » raciales, religieuses,
sexuelles, en oubliant d’ailleurs que ces communautés n’ont aucune légitimité
dans la République des citoyens, mais on voit bien que les groupes de pression à
quoi elles correspondent n’ont pas du tout le même pouvoir, notamment en raison
de leur présence plus ou moins forte dans la politique ou les médias.
L’insulte envers l’islam provoque une levée de boucliers mais
mal comprise et rejetée par la majorité de la population parce que, pour
l’instant, les musulmans sont encore marginalisés dans la sphère des pouvoirs.
En revanche, qu’on en soit scandalisé ou amusé, on constatera qu’il est plus
difficile à Zemmour qu’à Mila de
dire ce qu’il pense de l’islam, et que « l’homophobie » est mieux en cour que «
l’islamophobie », plus facile à invoquer devant les tribunaux.Une
société civilisée repose sur des distinctions et des hiérarchies.
Le progrès ne consiste pas dans leur nivellement, mais dans leur plus grande
légitimité, intellectuelle et sociale. Sont-elles fondées rationnellement ?
Correspondent-elles au bien commun ? Voilà les questions qu’il faudrait se
poser. On pourrait ainsi considérer que l’injure, la critique, la discrimination
envers une race ou un sexe sont infondées car elles touchent des individus qui
subissent un déterminisme naturel dont ils ne sont nullement responsables, qui
suppose des différences, non des inégalités, notamment au plan du droit.
Mais ici, cette égalité devrait s’accompagner de réciprocité : le racisme
anti-Blanc,
les manifestations sexistes excluant les hommes devraient être également
condamnés.
Ce n’est pas le cas.La religion, elle, appartient au domaine de la
pensée. Des comparaisons peuvent donc s’établir, des jugements se formuler, des
choix s’opérer. Toutefois, il faudrait tout faire pour que la violence des
propos qui envahit les débats soit réfrénée, que la force d’un argument
l’emporte sur la vulgarité de l’injure. Des rappeurs aux humoristes, c’est à qui
sera le plus vulgaire, le plus ordurier, et cela conduit à la manière de
s’exprimer de Mila. Il n’y a pas à s’en féliciter.Où, dans ce
tableau, placer les « orientations sexuelles », ces comportements privés,
intimes même, qui peuvent d’ailleurs varier au cours d’une vie ? Évidemment, les
militants exigent que l’orientation sexuelle soit reconnue comme « naturelle »,
innée en quelque sorte, alors que rien ne le prouve. Cela la placerait du côté
de la race. Guy Hocquenghem avait réalisé un film engagé dans ce sens : La
Race d’Ep. Mais si c’est un choix personnel que chacun doit assumer,
alors le débat et la critique devraient être ouverts, ce qui est devenu
impossible. Pourrais-je encore dire que l’existence de familles stables fondées
sur le mariage entre un homme et une femme ayant trois enfants est, sinon un
idéal, tout au moins ce qu’il y a de préférable pour notre pays ? Je n’en suis
pas sûr…Derrière le sursaut et la petite victoire de la liberté
d’expression, on devine trop la confusion qui règne dans notre société. Celle-ci
devrait connaître une profonde révolution, une révolution conservatrice, si elle
veut survivre.
Affaire Mila : l'adolescente et sa famille "protégées par la police"
Le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner a annoncé mardi 4 février que
Mila et sa famille étaient sous protection policière à cause des menaces de mort
dont la jeune fille fait l'objet.

Des forces de police françaises
(illustration)Crédit
: GERARD JULIEN / AFP
Esther
Serrajordiaet
AFP
PUBLIÉ LE 04/02/2020 À 16:03 MIS À JOUR LE 04/02/2020 À 16:07
https://www.rtl.fr/actu/justice-faits-divers/affaire-mila-l-adolescente-et-sa-famille-protegees-par-la-police-7800027819
Christophe Castaner, ministre de l'Intérieur, a affirmé ce mardi 4 février que
l'adolescente Mila et
sa famille étaient "protégées
par la police",
la jeune fille faisant l'objet de menaces
de mort pour
avoir critiqué l'islam. "Mila et sa famille font
l'objet d'une vigilance particulière,
pour les protéger, de la part de la police nationale", a déclaré le ministre qui
était interrogé à l'Assemblée nationale lors des questions d'actualité au
gouvernement. L'entourage de Christophe Castaner a précisé qu'il ne s'agissait
pas "d'une protection rapprochée mais d'une vigilance particulière de la part
des forces de l'ordre".
La jeune lycéenne de 16 ans a été prise à partie après
avoir publié, sur les réseaux sociaux, une vidéo critique de l'islam.
Depuis, elle a été suspendue et est toujours sans
affectation scolaire.
De nombreuses menaces de morts ont en effet été exprimées à l'encontre de la
jeune iséroise, qui a porté plainte. Une enquête a notamment été ouverte pour
retrouver les auteurs de ces menaces.
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