Rappel de l'affaire Mila :
L'intolérance dans l'islam

Zineb El Rhazoui – Face à Mila, une conspiration de la lâcheté

VIDÉO. L'ex-journaliste de « Charlie Hebdo » condamne le silence d'une partie de la gauche, de l'Observatoire de la laïcité ou des médias dans l'affaire Mila. 

Par Zineb El Rhazoui

Modifié le 06/02/2020 à 11:15 - Publié le 05/02/2020 à 14:00 | Le Point

https://www.lepoint.fr/editos-du-point/sebastien-le-fol/zineb-el-rhazoui-face-a-mila-une-conspiration-de-la-lachete-05-02-2020-2361378_1913.php

 

 

La ministre de la Justice devrait-elle réviser son droit ? À en croire son analyse juridique de l'affaire Mila, Nicole Belloubet doit carrément revoir sa copie. Selon elle, insulter la religion comme l'a fait la lycéenne serait une « atteinte à la liberté de conscience », et « c'est grave », a-t-elle ajouté sur l'antenne d'Europe 1. Bien plus graves sont des propos aussi inquiétants dans la bouche de celle qui est censée être la garante du fonctionnement et de l'indépendance de la justice, car en plus d'être juridiquement incohérents, ils sonnent comme une condamnation de notre liberté…

 

 

 

Ni Mila ni Charlie :
pour Ségolène Royal, la lâcheté plutôt que la laïcité

 

Publié le 03/02/2020 à 12:22

https://www.marianne.net/politique/ni-mila-ni-charlie-pour-segolene-royal-la-lachete-plutot-que-la-laicite

 

Ségolène Royal a déclaré qu'elle ne soutenait "absolument pas" Mila, adolescente menacée de mort pour avoir insulté l'islam.

Ségolène Royal a déclaré qu'elle ne sonnait "absolument pas" Mila, adolescente menacée de mort pour avoir insulté l'islam. - Capture d'écran - France 3

 

Interrogée sur le cas de l'adolescente harcelée et menacée de mort pour avoir critiqué l'islam, l'ancienne candidate socialiste à la présidentielle a préféré critiquer le "manque de respect" de la jeune femme. Une prise de position anti-laïque finalement peu surprenante au regard du passif de Ségolène Royal.

Une débandade. Depuis le début de l'affaire Mila le 19 janvier, ce qui paraissait n'être au départ qu'un fait divers sert chaque jour un peu plus de révélateur : la classe politique, et notamment la gauche, apparaît profondément divisée et prête pour une partie à réhabiliter implicitement le délit de blasphème.

Rappel des faits : Mila, une adolescente de 16 ans, reçoit des insultes homophobes après avoir éconduit un jeune homme trop insistant sur les réseaux sociaux. Elle publie alors une courte vidéo dans laquelle elle critique violemment la religion musulmane, affirmant notamment qu'il n'y a "que de la haine" dans le Coran. S'ensuit une vague impressionnante de cyber-harcèlement contre Mila, accusée d'avoir "insulté l'islam" : injures, menaces de mort, divulgation d'informations personnelles. A ce jour, la jeune femme est toujours déscolarisée et ne peut pas reprendre ses études devant les menaces qui pèsent sur sa sécurité.

LIRE AUSSI : Mila, 16 ans, menacée de mort pour avoir critiqué l'islam

 

Depuis, plusieurs personnalités politiques, qui s'étaient tues au début de l'affaire, ont laissé planer le doute sur leur conception de la critique de la religion, qui ne connaît aucune limite légale en France. La ministre de la Justice Nicole Belloubet a ainsi créé une polémique en affirmant à tort que "l'insulte à la religion [était] évidemment une atteinte à la liberté de conscience". Mais on pourrait également citer Fabien Roussel, secrétaire national du Parti communiste français, qui a jugé sur RMC que les "propos injurieux" de Mila n'étaient "pas admissibles". Ou encore Martine Aubry, maire socialiste de Lille, qui a invité à "faire preuve de retenue et éviter ce genre de propos, même si les menaces sont inacceptables". Et donc, Ségolène Royal.

La candidate socialiste à l'élection présidentielle de 2007, à qui l'on prête des ambitions pour 2022, était l'invitée de Dimanche en politique sur France 3 ce dimanche 2 février. Elle s'y est nettement désolidarisée de Mila : "Il y a une liberté de critiquer les religions, mais moi je refuse de poser le débat sur la laïcité à partir des déclarations d'une adolescente de quinze ans. Ce n'est pas à partir de comportements comme cela qu'on peut poser la question de la laïcité (...)". Le journaliste Francis Letellier relance alors l'éphémère ambassadrice des pôles pour lui demander si elle mettrait le hashtag #JeSuisMila, mot-dièse créé sur les réseaux sociaux en soutien à la jeune femme. "Absolument pas, répond Ségolène Royal. D'ailleurs, revenons à des choses sérieuses : une adolescente, peut-être encore en crise d'adolescence, si elle avait dit la même chose sur son enseignant, sur ses parents, sur sa voisine, sur sa copine, qu'est-ce qu'on aurait dit ? Un peu de respect. Critiquer une religion, ça n'empêche pas d'avoir du respect, de l'éducation, de la connaissance, d'être intelligent par rapport à ce qu'on dit. Certainement pas d'ériger une adolescente qui manque de respect comme le parangon de la liberté d'expression, sûrement pas."

DimancheEnPolitique

@DimPolitique

.@RoyalSegolene il y a une liberté de critiquer les religions mais ne partage pas #JeSuisMila

"Je refuse de poser le débat sur la #laicite à partir des déclarations d'une adolescente de 15 ans considérée comme le parangon de la liberté d'expression"

📺

@France3tv @letellier_ftv

Embedded video

 

UNE ANTI-LAÏQUE DE LONGUE DATE

Une personnalité socialiste de premier plan refuse donc d'arbitrer entre l'exercice, certes vif, d'un droit (la liberté d'expression) et le harcèlement en meute assorti de menaces de violences physiques à l'encontre d'une adolescente. Surprenant ? En partie, mais un peu moins quand on connaît le passif de Ségolène Royal en matière de laïcité. La sexagénaire appartient à une deuxième gauche qui s'est considérablement éloignée de l'héritage laïque républicain et montre une déférence considérable envers les religions. En 2006, déjà, alors que la première polémique autour des caricatures de Mahomet par Charlie Hebdo éclate, celle qui est à l'époque candidate à la primaire socialiste prend position contre le magazine. Comme le révèle un article du Monde daté de juin 2006, Ségolène Royal, croyante et issue d'une famille catholique pratiquante, "trouve inadmissible qu'on insulte l'image sacrée du prophète musulman". Elle lance à son ami Jean-Pierre Mignard, avocat catholique de gauche et parrain de deux de ses enfants : "N'aie pas peur, Jean-Pierre ! Je ne laisserai pas insulter Dieu !"

Outre cette sortie, l'entourage de Ségolène Royal témoigne également de cette inclination hostile à la tradition républicaine. Jean Baubérot, l'universitaire de référence des tenants de la "laïcité ouverte" (une conception de la laïcité bienveillante à l'égard des religions qui vise en fait à démanteler la spécificité du modèle français pour l'aligner sur les paramètres du multiculturalisme), était ainsi conseiller auprès de Ségolène Royal de 1997 à 1998 lorsque celle-ci était ministre déléguée à l'Enseignement scolaire du gouvernement Jospin. L'un de ses disciples, le socialiste Jean-Louis Bianco, est également un soutien historique de l'ancienne compagne de François Hollande : Bianco était ainsi le porte-parole de Royal pendant la primaire socialiste de 2006, puis son codirecteur de campagne lors de la présidentielle, avant de la soutenir à nouveau aux primaires de 2011 puis d'être son conseiller spécial au ministère de l'Ecologie à partir de 2014.

En récompense de sa fidélité, Jean-Louis Bianco a été nommé président de l'Observatoire de la laïcité en 2013. Cette instance officielle rattachée au gouvernement a depuis adopté une ligne angélique inspirée de la "laïcité ouverte", s'inquiétant en priorité de la liberté et de la visibilité des religions tout en fermant volontairement les yeux sur la progression des intégrismes. Interrogée sur la liberté de "blasphémer", Ségolène Royal s'est d'ailleurs référée sur France 3 à l'Observatoire de la laïcité, qui selon elle "répète toujours clairement les choses justes par rapport à la laïcité". Les initiés n'auront donc pas été surpris de la voir enchaîner avec une exhortation au "respect" des religions.

 

Éric Zemmour: «La grande lâcheté des féministes dans l’affaire Mila»

CHRONIQUE - Les professionnelles du féminisme médiatique ne sont pas montées au créneau pour défendre la jeune femme qui a critiqué l’islam.

Par Eric Zemmour

Publié le 7 février 2020 à 11:46, mis à jour le 7 février 2020 à 17:02

https://www.lefigaro.fr/vox/societe/eric-zemmour-la-grande-lachete-des-feministes-dans-l-affaire-mila-20200207

Clémentine Autain, députée de Seine-Saint-Denis et Caroline de Haas lors de la marche contre l’islamophobie, le 10 novembre 2019 à Paris. Lionel Préau / Riva Press

Il y aura un avant et un après Mila. Cette jeune fille ne mérite sans doute pas cet excès d’honneur ou d’indignité. Elle n’est qu’une adolescente de son époque. Son expression est plus près des éructations de rappeur que de la prose de Chateaubriand. Mais, pour son malheur, et pour notre éclairage, elle n’a pas, elle, insulté la France, la police ou le catholicisme, mais l’islam. On connaît la suite. À partir de là, les réactions et les camps se sont ordonnés et séparés. Ceux qui n’ont retenu que les insultes grossières de la jeune fille ont oublié qu’elles répondaient à un harcèlement grossier et insultant de jeunes Maghrébins et qu’elles avaient provoqué des menaces de mort et la fuite de la jeune Mila de son lycée. Ces propos venaient surtout de femmes de gauche et féministes, telles Nicole Belloubet ou Ségolène Royal, qui ont expliqué que la dignité des musulmans était froissée et qu’il fallait la respecter…

 

Actualité  Société

Affaire Mila : « Qu'elle ne compte pas sur nous ! »

( Il y a 70 % de musulmans ici ! )


REPORTAGE. À Villefontaine, les anciens camarades de la lycéenne menacée de mort après avoir critiqué l'islam marquent leurs distances et leur désapprobation.

 Par Marion Cocquet

 

Modifié le 09/02/2020 à 09:21 - Publié le 08/02/2020 à 15:04 | Le Point.fr

https://www.lepoint.fr/editos-du-point/franz-olivier-giesbert/fog-la-france-nouveau-pakistan-28-01-2020-2359900_70.php

Villefontaine, 19 000 habitants, n'est pas une ville connue. C'est d'ailleurs à peine une ville : 
Lyon est tout proche, mais on est par endroits presque à la campagne. Il y a le vieux village, en haut de la colline, avec son église, son ancienne mairie, des maisons de maître et des fermes autour. Et puis, au bas, des immeubles par blocs, des lotissements, beaucoup de parkings : la « ville nouvelle », sortie de terre dans les années 1970 et dont le centre souffre un peu. Il y a un grand casino et des kebabs, une ou deux pharmacies, une ou deux boucheries hallal. Villefontaine, en somme, est une ville simple, et se serait passé de la notoriété que lui vaut « l'affaire Mila » – « mais si, tu sais, on l'a vue à la télé », dit à sa collègue une employée municipale. La jeune fille de 16 ans menacée de mort après avoir injurié l'islam et toutes les religions était scolarisée ici, au lycée Léonard-de-Vinci – un grand lycée de 1 400 élèves, bâti à flanc de coteau.

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Affaire Mila : « J'ai voulu blasphémer »

« Sa famille n'est pas domiciliée à Villefontaine, il faut se rapprocher de la gendarmerie », dit-on à l'hôtel de ville.



Monsieur le maire ne souhaite pas s'exprimer. Le lycée non plus, où l'on a prudemment conseillé aux élèves de ne pas répondre aux journalistes, le temps que les choses s'apaisent – «  La pauvre proviseure, on peut la comprendre : elle est arrivée en septembre et a déjà eu droit à un blocus pendant les grèves et à des tirs d'artifice dans la cour », raconte un élève.

À la maison de quartier, au rectorat, même retenue jalouse, même attention à ne pas provoquer un nouveau départ de feu.
Une solution a été trouvée pour rescolariser Mila dans un établissement où elle sera en sécurité. Un lycée privé ? Une autre académie ? On l'ignore – pour le moment. « Sa vidéo a fait le tour des réseaux sociaux et elle est apparue dans Quotidien à visage découvert, il y a peu de chances pour que son retour en classe passe inaperçu », soupire un proche du dossier.« Faites-lui sauter son compte »Les élèves, eux, sont plus diserts. L'intérêt pour l'affaire décroît – vingt jours déjà, « ça s'estompe, on est passé à autre chose » – mais ils en ont suivi chaque étape. Le 18 janvier, Mila est attaquée sur Instagram par un jeune homme dont elle a repoussé les avances, après avoir dit qu'elle préférait les filles et qu'en la matière les Arabes n'étaient « pas son style ». Elle reçoit une première salve d'injures : « sale gouine », « sale pute », « sale Française ».

Et la voilà, avec sa toute nouvelle mèche mauve et ses yeux très clairs, qui clame en direct : «  Votre religion, c'est de la merde, votre Dieu, je lui mets un doigt dans le trou du cul, merci, au revoir. » « C'est une copine qui m'a prévenue, elle m'a dit : “Tu devrais aller voir, Mila fait n'importe quoi” », raconte une proche de la jeune fille. Trop tard.Dans la meute qui s'abat alors sur l'adolescente figure un compte Instagram tenu par un élève anonyme du lycée et auquel tous les jeunes de Vinci sont abonnés. Il commente d'ordinaire la vie de l'établissement – on donne le menu de la cantine, on raconte les voyages scolaires, on facilite les histoires de cœur.

Ce jour-là, il publie ce message : « Allez [la] signaler pour ces story islamophobe (sic), faites-lui sauter son compte. » « Ça a été retiré assez vite, mais tout le monde l'a vu. Le lundi, l'ambiance était très tendue, on se demandait ce qui allait se passer », raconte un élève.
Tombereau d'insultes et de menacesCe jour-là, Mila ne revient pas en classe. Alertée par un enseignant pendant le week-end, la proviseure a appelé ses parents et convenu avec eux que le risque était trop grand.

De fait, la violence est inouïe. E-Enfance, une association de protection des mineurs sur Internet agréée par l'Éducation nationale, tâche d'éteindre l'incendie, signale et fait supprimer à mesure le tombereau d'insultes et de menaces, essaye d'endiguer aussi la diffusion des données personnelles de Mila : son adresse, son numéro de téléphone. « On lui a conseillé de suspendre pour un temps tous ses comptes, de se protéger de tels contenus, mais toutes les victimes de cyberharcèlement sont prises entre le besoin de se soustraire à l'agression et celui d'aller voir ce qui se dit, témoigne Justine Atlan, présidente de l'association. Personne n'est prêt à vivre ça, personne n'est outillé psychologiquement contre une telle violence, encore moins un mineur. » E-Enfance elle-même reçoit des menaces, depuis que son nom a été associé à l'affaire.
« Tuée, peut-être pas… »

Les anciens camarades de Mila se sont habitués à voir la presse et la télévision sur la passerelle biscornue qui relie leur établissement à la place Mendès-France, devant la mairie. Le discours, chez eux, est à peu près univoque. Aurait-elle été agressée, si elle était revenue au lycée ? « Ah oui, oui, oui, c'est sûr », dit une jeune fille blonde, qui frissonne dans un blouson trop mince. « C'est clair qu'il y avait des gens qui l'attendaient très énervés », ajoute son voisin. On évalue les risques avec une naïveté désarmante, en attendant la reprise des cours. « Tuée, peut-être pas quand même, brûlée, peut-être pas. Mais bon, elle se serait fait mal parler, mal regarder. Cracher dessus, sans doute. Des baffes, oui, mais de là à la tabasser… »

Tout le monde s'accorde à dire, en tout cas, que Mila « est allée trop loin », que « ça ne se fait pas », d'insulter une religion comme elle l'a fait.

« Je ne comprends pas, elle traînait avec des musulmans, des Noirs, des Arabes, elle n'était pas raciste », raconte une élève de seconde. « Moi, je suis neutre », avance une autre – et l'on comprend qu'être « neutre », c'est déjà beaucoup. 

Il y a 70 % de musulmans ici

« Elle a eu ce qu'elle a cherché, elle devait s'y attendre, lâche un petit blond en reniflant. Il y a 70 % de musulmans ici, ça ne pouvait pas bien se passer ». « Le pire, c'est que les gens qui la menacent finissent en un sens par lui donner raison », se désole une jeune fille, qui se dit elle-même musulmane. « Il y a ceux qui ont été choqués, blessés par ce qu'elle a dit. Ceux qui ont peur d'être associés à elle, et de payer les frais. Et quelques-uns qui pensent pareil mais ne l'avoueront jamais », résume un autre élève. Qui ajoute, un peu froidement : « Pour le soutien, maintenant, elle a #JeSuis Mila. Qu'elle ne compte pas sur nous. »


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Islam : « On en parle, mais le sujet reste piégé »

Mila était populaire, pourtant. Elle savait se faire remarquer, et elle aimait ça. Elle était étonnante, fantasque, avec ses cheveux dont la couleur et la coupe changeaient toujours, ses tenues curieuses, un short porté jambes nues en plein mois de janvier, sa façon de danser et de chanter dans les couloirs. Il y avait, aussi, son début de notoriété sur les réseaux sociaux : quelque 10 000 « followers » sur son compte Instagram, soit une communauté de taille déjà respectable, une dizaine de chansons publiées sur sa chaîne YouTube. « C'était un personnage.

Elle ne connaissait personne en arrivant au début de l'année, mais elle a très vite eu ses fans », raconte un élève de seconde. « Elle était assez fascinante », reconnaît un autre. Un « fort caractère », comme on dit, mais « gentille », « marrante ».
ÉtendardLe lundi qui suit les événements, Mila contacte sur un groupe de discussion commun les élèves de sa classe. Elle affecte le détachement – «  On dit quoi sur moi au lycée ? », « Les gens sont fans de moi en ce moment » – elle répète qu'elle n'a rien commis d'illégal, fait mine de trouver formidables ces vacances forcées. Les adolescents, eux, sont abasourdis, scandalisés par ses propos du week-end et sa tranquillité de façade. « Tu te rends pas compte de ce que tu as déclenché », «  Reviens pas ».Son rejet en bloc de toutes les religions, Mila l'avait déjà affirmé en termes aussi fleuris.

Une posture, peut-être, peut-être une conviction – ses parents, après tout, sont des lecteurs de 
Charlie, des anticléricaux bon teint. « J'étais sûr qu'une chose comme ça arriverait. On lui conseillait de faire gaffe à ce qu'elle disait, mais elle était impulsive », raconte un camarade. À l'évidence, cela aurait dû rester un débat d'adolescents. Intelligents, véhéments parfois, mais très jeunes encore. Fallait-il que Mila devienne une « affaire » ?#JeSuisMilaSolveig Mineo a été la première à faire connaître l'agression que la lycéenne subissait. Islamophobe revendiquée, « féministe occidentaliste », la jeune femme anime le blog Bellica. Elle joint Mila dès le 21 janvier et, dans l'article qu'elle rédige, publie les captures écran des menaces de mort et de viol.

Elle lance dans la foulée le #JeSuisMila, crée un comité de soutien, lance une pétition pour que l'adolescente reçoive une protection policière. En lui répondant, Mila savait-elle à qui elle s'adressait ? « Mes opinions sont publiques, rétorque Solveig Mineo. Je lui ai dit que j'avais une réputation sulfureuse, mais que je ferai un papier très factuel, notamment sur l'agression misogyne et lesbophobe qui avait précédé ses propos. »

Dans une vidéo postée sur son blog personnel, la militante invite cependant à blasphémer pour soutenir la jeune fille, répétant que « l'islam est une religion de merde ». De la récupération ? « C'est honteux d'insinuer une chose pareille. J'ai fait de mon mieux pour aider Mila et faire savoir ce qu'elle subissait, quand tout le monde se taisait ! Ceux qui parlent aujourd'hui de récupération se sentent merdeux, et savent très bien que ç'aurait été à eux d'agir. Il aurait fallu quoi ? Que je la laisse se faire lyncher ? »

Lire aussi :  Brice Couturier – Affaire Mila : la gauche éteint les Lumières

Force est de constater le silence assourdissant des associations féministes, pro-LGBT et de défense des droits de l'homme – dans les premiers temps au moins. La famille a fait savoir qu'elle refusait toute appropriation militante. Les soutiens, d'ailleurs, sont venus de tous bords. Reste que Mila est devenue un emblème, un étendard, une icône.
Sur la page 
Facebook de son comité de soutien, elle est présentée comme une « personnalité politique ». Villefontaine semble très loin.

 



Editoriaux - Polémiques - 31 janvier 2020

Affaire Mila : les masques sont tombés !

 

 https://www.bvoltaire.fr/affaire-mila-les-masques-sont-tombes/

 : François Falcon
Satiriste polémiste


L’affaire Mila – à l’origine, une vulgaire empoignade de cours de récréation – a été abondamment commentée et de nombreux masques sont déjà tombés, à commencer par celui du délégué général du Conseil français du culte musulman (CFCM), Abdallah Zekri.

De même, l’intervention alambiquée de notre garde des Sceaux, qui a semblé entériner le retour du
 délit de blasphème, aura permis aux observateurs les plus progressistes de prendre conscience du double jeu des macronistes à l’égard des islamistes. Le masque du gouvernement luttant contre le salafisme est donc tombé. Au cours des débats passionnés provoqués par l’affaire, des observateurs plus conservateurs ont également pu faire admettre à leurs interlocuteurs que si Mila avait insulté Jésus-Christ, elle n’aurait reçu aucune menace de mort. Le masque qui cachait la vacuité intellectuelle de ceux qui renvoient dos à dos « toutes les religions » est ainsi tombé à son tour.Des commentateurs encore plus avisés ont su, de leur côté, démasquer tout à la fois ceux qui s’interdisent de critiquer l’islam au nom du respect et ceux, parmi les musulmans, qui s’indignent de bonne foi.

Ainsi, questionnée par Guillaume Roquette pour 
Le Figaro, Ferghane Azihari a assené trois vérités bien ciselées : premièrement, a-t-il expliqué, « la liberté d’expression n’a pas été conceptualisée pour que l’on puisse parler de météo, mais pour que l’on puisse aussi tenir les propos les plus outranciers sans être inquiété physiquement ». Ensuite, a-t-il précisé, « assimiler la critique de l’islam à du racisme, c’est sous-entendre que les musulmans sont une espèce de sous-hommes incapables de prendre une distance critique à l’égard de leur religion ».

Pour lui, c’est précisément là un présupposé raciste. Et comme il ne souscrit pas à ce racisme et à cette infantilisation, Ferghane Azihari a finement ajouté : 
« Les musulmans doivent être capables d’entendre que leur religion puisse être perçue comme nuisible, délétère ou rétrograde sans que cela ne déchaîne ce genre de passions […] et si, ma foi, ils ne sont pas capables de le faire, c’est bien que leur religion a un problème. »

Mais il restait encore d’autres groupes à démasquer. Pour ce faire, il faut à la fois rappeler les propos de l’avocat de Mila et se livrer à un petit exercice d’imagination… Imaginons donc que Mila ait insulté Jésus-Christ et qu’une horde de catholiques vengeurs ait inondé les réseaux sociaux d’injures homophobes accompagnées de menaces de viol et de meurtre ! Des tombereaux d’insultes offusquées se seraient abattus sur l’Église ; tous les dignitaires de la République, du procureur concerné jusqu’au président de la République, y seraient allés de leur petite déclaration publique ; un rassemblement de soutien aurait été organisé sur la place du Trocadéro et tous les mouvements de gauche auraient répondu présent. Des heures d’émissions auraient été consacrées aux lynchages des ignobles cathos appelant au meurtre ; et les responsables locaux des associations lycéennes se seraient relayés sur les plateaux pour proposer à Mila de l’accueillir dans leur établissement…

Or, que dit Maître Richard Malka, l’avocat de Mila ? Que l’on ne trouve pas de lycées susceptibles d’accueillir Mila, en garantissant sa sécurité, et qu’elle n’a reçu aucun soutien d’aucune association de gauche, pas même des associations féministes ou LGBT.Et là, les masques sont tombés par dizaines : beaucoup d’associations, pour la plupart subventionnées, ne sont pas là pour défendre les opprimés mais pour faire du bruit médiatique au service du pouvoir, au prix d’une lâcheté et d’une incohérence qu’il faut être aveugle pour ne pas voir.
  


Par François FalconSatiriste polémiste



#JeSuisMila : « Nous paierons cher cette lâcheté » préviennent cinq personnalités dans une tribune

 

Par LePanacheFrançais 
Le 01/02/2020


http://www.fdesouche.com/1330653-jesuismila-nous-paierons-cher-cette-lachete-previennent-cinq-personnalites-dans-une-tribune

Par Elisabeth Badinter, Elisabeth de Fontenay, Marcel Gauchet, Jacques Julliard, Jean-Pierre Le Goff,

Publié le 31/01/2020 à 14:08 , mis à jour à 17:37

https://www.lexpress.fr/actualite/societe/affaire-mila-nous-paierons-cher-cette-lachete_2116892.html

La philosophe française Elisabeth Badinter, le 4 juin 2007 à Paris.

La philosophe française Elisabeth Badinter, le 4 juin 2007 à Paris. afp.com/ERIC PIERMONT

 

Cinq grandes voix reviennent dans un texte pour L'Express sur l'affaire Mila et l'inquiétant "deux poids, deux mesures" qui s'installe, au sujet du droit au blasphème.

 

Le 18 janvier dernier, une adolescente de 16 ans, prénommée Mila, s'est filmée sur le réseau social Instagram en tenant ces propos : "Je déteste la religion, (...) le Coran, il n'y a que de la haine là-dedans, l'islam, c'est de la merde. (...) Il y a encore des gens qui vont s'exciter, je n'en ai clairement rien à foutre, je dis ce que je veux, ce que je pense. Votre religion, c'est de la merde, votre Dieu, je lui mets un doigt dans le trou du cul, merci, au revoir." On pourrait contextualiser, expliquer l'origine de cette saillie mais, à vrai dire, qu'importe. Concentrons-nous sur l'essentiel : on peut être en désaccord avec ce que dit la jeune fille, apprécier ou non son vocabulaire, rien de ce qu'elle dit n'est illégalDix jours plus tôt, vendredi 10 janvier, l'humoriste Frédéric Fromet chantait, sur les ondes de France Inter : "Jésus, Jésus, Jésus est pédé (...) Du haut de la croix, plutôt que de l'avoir cloué, pourquoi pas l'avoir enculé ?" On pourrait également revenir sur les circonstances, l'intention, le bon ou le mauvais goût. De la même façon, concentrons-nous sur l'essentiel : rien de ce qu'il a chanté n'est illégal.  

 

Mila n’est pas la première victime du djihad scolaire

Les élèves juifs fuyaient déjà l'enseignement public

Par Yves Mamou

https://www.causeur.fr/affaire-mila-quotidien-islamisme-juifs-172175

Mila dans l'émission Quotidien sur TMC. Image: capture d'écran twitter


Pour l’instant, seule Mila est à la hauteur de l’affaire Mila ! Elle tient bon et maintient ses propos sur l’islam. Merci à elle. Sur TMC, la malheureuse lycéenne a rappelé hier qu’elle était déscolarisée par crainte de représailles. Il y a quelques années, des élèves juifs fuyaient l’enseignement public. Désormais, on s’en prend aussi à ceux qui critiquent le Coran.


Lundi 3 février, sur le plateau de « Quotidien » (TMC), Mila, cette lumineuse lycéenne n’a pas reculé d’un pouce. « Je ne regrette absolument pas mes propos, c’était vraiment ma pensée, mais je m’excuse, un petit peu, pour les personnes que j’ai pu blesser ». Notre nouvelle Jeanne d’Arc a rappelé que c’était elle la victime – « J’aurais pu être brûlée à l’acide, enterrée vivante » -, et que c’était elle qui était chassée de son établissement scolaire par des élèves musulmans de ce même établissement.

Mila n’a commis aucun délit

Mila a aussi rappelé qu’elle avait le droit au blasphème, qu’elle n’avait commis aucun délit et qu’elle avait seulement fait usage du droit inaliénable – qu’elle croyait être le sien en démocratie – de choquer qui bon lui semblait. Depuis le 18 janvier, Mila vit sous protection policière alors que ses persécuteurs se pavanent librement.

Les mêmes racailles antisémites qui ont chassé les élèves juifs des écoles publiques dans de nombreux départements, chassent maintenant les non juifs qui ne respectent pas le Coran

 

En France, en 2020, une élève est en danger dans les écoles de la République en raison de la présence massive d’élèves musulmans fanatisés. Le silence gêné des pouvoirs publics face à des petites frappes qui lynchent une jeune fille et la liberté d’expression en même temps, n’est pas recevable. Il n’est pas admissible que la République fasse de la déscolarisation de Mila un problème individuel.

 

À lire aussi, Benoit Rayski: Mila responsable des attentats à venir?

 

Il n’est pas supportable que le ministre de l’éducation « cherche des solutions » au lieu de mobiliser la police et la gendarmerie pour que Mila réintègre son lycée ; il n’est pas acceptable que le djihad d’élèves fanatisés ne soit pas sanctionné. Quand des islamistes fanatisés menacent la vie d’une « kouffar » ; quand des hommes musulmans s’en prennent à liberté de parole d’une femme – et d’une non musulmane en particulier – ; quand des fanatiques font la loi sur le territoire scolaire alors, c’est bel et bien de djihad dont il est question.

Un jalon dans le démantèlement de notre école républicaine

Le manque de discernement du pouvoir politique est ici gravement engagé.

Un président qui clame urbi et orbi que la France est éternelle débitrice d’un crime colonial généralisé et qu’un crime contre l’humanité a été commis en Algérie ; une ministre de la justice, qui affirme sur Europe 1 que la liberté de conscience (des djihadistes ?) a été menacée par la liberté d’expression de Mila… Ces représentants du pouvoir encouragent ces jeunes à intimider autrui, à exclure de l’école qui ne leur revient pas ou à réitérer les demandes d’épuration des programmes d’enseignement pour supprimer les faits historiques qui les dérangent.

L’affaire Mila est un épisode clé du démantèlement – qui a commencé par les juifs -, du seul vivre ensemble qui compte, le vivre-ensemble-républicain.

Rappelons-nous : Bernard Ravet, ce proviseur d’un lycée de Marseille avait raconté en 2017 qu’il avait dû refuser l’inscription d’un élève juif parce qu’il était incapable d’assurer sa sécurité(1). Les mêmes racailles antisémites qui ont chassé les élèves juifs des écoles publiques dans de nombreux départements, chassent maintenant les non juifs qui ne respectent pas le Coran.

De jeunes Français arabes musulmans jouent aux ségrégationnistes blancs

L’épuration ethnique menée contre les élèves juifs évolue en épuration politico-religieuse. Seuls les dhimmis qui baissent les yeux devant le Coran seront admis dans certains lycées publics ?

À relire: Mila ou le retour du blasphème

 

Qu’aurait-on dit en Europe si le gouvernement fédéral américain, à la fin des années 1950, n’avait pas mobilisé le FBI, la Garde nationale et l’armée pour imposer la fin de la ségrégation dans les établissements scolaires des États du Sud ? Des policiers blancs armés ont imposé la scolarisation de fillettes noires à des établissements hostiles à leur présence. L’apartheid scolaire américain a fini par céder.

En 2020, en France, de jeunes Français arabes musulmans jouent les ségrégationnistes blancs. Et – avec les complicités évoquées plus haut -, ces djihadistes excluent de l’école les juifs et les libres penseurs. Jamais l’État n’aura été si défaillant, ni si sorti de ses gonds, ni si cruellement en panne de compréhension de la situation. Si le pouvoir politique ne se ressaisit pas, qui peut prédire les formes à venir de ce djihad scolaire ?

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Le grand abandon: Les élites françaises et l'islamisme

 

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Principal de collège ou imam de la république ?

 

L’affaire Mila, une défaite pour la République

 

Publié le 29/01/2020 à 18:07

https://www.marianne.net/debattons/billets/l-affaire-mila-une-defaite-pour-la-republique

 

Razika Adnani
Philosophe, islamologue et auteur de nombreux ouvrages.
Le dernier, 
Islam : quel problème ? Les défis de la réforme, est paru en 2017 aux éditions UPblisher (France) et en 2018 aux éditions Afrique Orient (Maroc).

La philosophe franco-algérienne Razika Adnani revient sur l'affaire Mila et le droit au blasphème.

La philosophe franco-algérienne Razika Adnani revient sur l'affaire Mila et le droit au blasphème. Pour elle, cette histoire illustre l'influence néfaste du fondamentalisme islamique et islamiste.
Mila, une jeune fille de 16 ans, 
a été harcelée par des menaces de violences et de mort parce qu’elle a critiqué l’islam. C’est inacceptable mais aussi très inquiétant.

Les jeunes qui ont proféré ces menaces sont des Français. De jeunes Français pensent donc que l’islam, leur religion, prime sur les valeurs et les lois de la République qui garantissent la liberté de s’exprimer et de blasphémer. En appelant à la violence et au meurtre, ils veulent se faire justice eux-mêmes et ainsi se substituer au droit. Le problème est plus grave encore étant donné que des non musulmans trouvent que Mila mérite ce qui lui arrive, car elle a provoqué par ses propos. De plus en plus la provocation revient dans les discours pour justifier les agressions et les violences.

Ainsi, certains trouvent normal que la liberté de s’exprimer soit bafouée ou que les individus se substituent à la justice et que chacun punisse lui-même celui qu’il estime lui causer du mal. Voilà pourquoi cette affaire n’est pas seulement une menace contre Mila, elle est également une menace contre la République.

L'INFLUENCE FONDAMENTALISTE

Quand bien même Mila aurait commis une erreur ou offusqué certains, dans une société civilisée les individus ne punissent pas les autres individus. Personne n’a le droit de tuer ou d’appeler au meurtre parce qu’il n’apprécie pas ce qui se dit ou se fait. Cela n’empêche pas d’exprimer son désaccord, de critiquer ce qu’on n’aime pas à condition que cela se fasse dans le débat argumenté et l’échange fondé sur le respect de l’autre. Cela n’empêche pas non plus de dénoncer ce qu’elle considère comme injuste, de saisir même la justice tout en laissant la loi faire son travail.Dans une société, les individus n’ont jamais tous les mêmes goûts, les mêmes intérêts, les mêmes convictions ni les mêmes idées. Si tout ce qui provient de l’autre et qui ne nous plaît pas est considéré comme une provocation, cela revient à dire que vivre en société, c’est être constamment en situation de provoquer ou d’être provoqué. "Si la provocation justifie la violence, le monde dans lequel nous vivons sera un monde de violence de tous contre tous", écrit Razika Adnani dans La nécessaire réconciliation.

 


LIRE AUSSi :
Mila, harcelée pour avoir critiqué l'islam : "Elle l'a cherché, elle assume" estime le délégué général du CFCM

 

Le problème réside donc moins dans les textes que dans ce qu’on en fait

Ces jeunes qui croient qu’il est permis de violenter ou de tuer une personne parce qu’elle a critiqué leur religion sont influencés par un discours fondamentaliste qui prône des normes d’organisation sociale remontant au VIIsiècle, une époque où les valeurs sociales et politiques modernes n’étaient pas connues. Dans tous les pays où le fondamentalisme islamique et islamiste s’est installé, sa stratégie a consisté à affaiblir le droit et le faire reculer pour imposer sa propre loi. Le fondamentalisme islamique et islamiste menace les fondements de l’État moderne. Hier, il a fait échouer le projet de construction d’États modernes dans les pays arabes et au Maghreb.

Ce qui s’est passé avec Mila, et 
avant elle avec Hugo et beaucoup d’autres, révèle l’ampleur de l’influence de ce courant dans la société française ; la République et par la même la modernité sont mises à mal. Le phénomène touche notamment l’école qui n’arrive plus à transmettre les valeurs de la modernité et de l’humanisme, principes de la République.

 Le discours religieux met en avant des versets du Coran qui appellent à la violence tel le verset 33 de la sourate 5, "La Table Servie"

"La seule récompense à ceux qui font la guerre à la religion de Dieu et à son prophète, et qui provoquent le désordre sur terre, est qu’ils soient mis à mort…",

ou encore le verset 191 de la sourate 2, "La Vache" :
 
"Tuez-les où que vous les rencontriez et chassez-les d’où ils vous ont chassés : l’association est plus grave que le meurtre…"


En revanche, il néglige les passages du Coran (qui sont antérieurs et par voie de conséquence abrogés)le verset 125 de la sourate 16, "Les abeilles", invitant à l’échange et à la discussion : "Discute avec eux de la meilleure façon […]", et le verset 105 de la sourate 5, "La Table Servie", recommandant à chacun de s’occuper de ses propres actes : "Ô les croyants ! Vous êtes responsables de vous-mêmes ! Celui qui s’égare ne vous nuira point si vous, vous avez pris la bonne voie." Ce choix est déterminé par la relation que ses adeptes entretiennent avec l’autre et la représentation qu’ils se font de lui. Dans une culture où l’autre est respecté, où sa dignité et sa liberté de s’exprimer sont des valeurs incontournables, on ne peut que choisir les derniers versets. En revanche, dans celle où l’autre n’a aucune valeur, où il est un ennemi méritant tous les mauvais traitements, on choisit inévitablement les premiers. Le problème réside donc moins dans les textes que dans ce qu’on en fait.


Les attaquer, vouloir les affaiblir, c’est scier la branche sur laquelle ils sont assis.

Pour en finir, ceux qui veulent imposer le respect de leur religion par la terreur, qui préfèrent les lois de la jungle à celles de la République, doivent se rappeler que ce sont ces dernières qui les protègent et leur permettent d’être des citoyennes et des citoyens à part entière. Ils doivent être les premiers à défendre la République, ses lois et ses principes. Les attaquer, vouloir les affaiblir, c’est scier la branche sur laquelle ils sont assis.


Actualité  Débats

 

Islam : « On en parle, mais le sujet reste piégé »

En s'attaquant vivement à la religion musulmane, Mila a indirectement posé une question plus large : peut-on, aujourd'hui, parler sereinement d'islam en France ?

 

Par Valentine Arama

Modifié le 06/02/2020 à 12:46 - Publié le 05/02/2020 à 12:35 | Le Point.fr

https://www.lepoint.fr/debats/islam-on-en-parle-mais-le-sujet-reste-piege-05-02-2020-2361368_2.php

 

À la question : peut-on parler d'islam en France ?, Fatiha Agag-Boudjahlat, enseignante et essayiste, répond sans ambages :
« Oui, et on ne fait que ça d'ailleurs. » Savoir si l'on peut en débattre de manière apaisée est en revanche une tout autre question. « C'est la seule religion que l'on ne peut pas critiquer », assure cette féministe laïque, résolument universaliste. « On n'ose pas dire que l'islam n'est pas une religion comme les autres, pas tant à cause du fait religieux lui-même que de ses pratiquants et de ses cadres, qui prétendent que c'est le cas tout en réclamant sans cesse un statut d'exceptionnalité », poursuit-elle.


Lire aussi : 
Affaire Mila : retour sur dix jours de polémiques

Si le traitement médiatique de l'islam est souvent perçu comme anxiogène, il est, de surcroît, accompagné d'un discours plus passionnel que raisonné. La difficulté se situerait surtout au niveau politique, selon Frédéric Saint Clair, auteur de La Droite face à l'islam (éditions Salvator, 2018). « Parmi les Français qui sont de plus en plus largement hostiles à l'expression culturelle de l'islam, il est difficile d'y voir clair, de développer une critique de l'islam cohérente, d'être entendu des pouvoirs publics, qui ne savent pas comment s'emparer du sujet de manière efficace et apaisée », détaille le politologue, qui ajoute : « Il est aujourd'hui difficile de faire entendre un message critique sans être suspecté d'islamophobie. En réalité, on en parle, mais le sujet reste piégé. »« Le principe de laïcité impuissant »Selon Frédéric Saint Clair, ce piège résiderait essentiellement dans la diffusion d'un islam culturel : celui des interdits alimentaires, de l'usage de l'arabe ou encore des préconisations vestimentaires. « On n'arrête pas de faire passer le cultuel et l'orthopraxie pour du culturel.

Or, si c'est cultuel, on a le droit d'y mettre des limites dans notre régime laïque, mais si c'est culturel, c'est anthropologique, c'est de l'humain, c'est de l'identité. Le voile, ce n'est pas culturel, c'est cultuel, on peut le limiter ! » abonde Fatiha Agag-Boudjahlat. Pourquoi est-il crucial de cerner la notion d'islam culturel ? « Parce qu'une fois ce concept assimilé, il sera plus facile d'admettre qu'il exerce une emprise considérable sur notre façon de vivre et qu'il passe à travers les mailles du filet de la loi libérale. Et l'on comprendra ainsi pourquoi le principe de laïcité est impuissant à contraindre cet islam en progression constante », dit le politologue.

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Face à ces sujets, 
droite et gauche seraient impuissantes.

« À gauche, ce qui est très problématique, c'est que l'ADN est double : depuis toujours, elle lutte contre les formes d'obstruction de la pensée, se targue de défendre la laïcité et veut en même temps protéger les plus faibles, les opprimés… » décrit Gilles Clavreul, cofondateur du Printemps républicain, qui, à sa création, en 2016, s'était assigné pour mission de défendre les valeurs républicaines au sein de la gauche. Prise de tortillements à l'évocation de l'islam, la gauche française jouerait-elle l'évitement ?

« La droite n'est pas beaucoup plus à l'aise », poursuit Gilles Clavreul, ancien conseiller de 
François Hollande à l'Élysée, proche de Manuel Valls. Désormais délégué général du think tank l'Aurore – qui a pour objectif de nourrir intellectuellement la gauche sociale-démocrate –, Gilles Clavreul estime que le conflit multiséculaire « entre libéralisme et tradition » pose des difficultés tout aussi importantes à droite.Le CCIF, un « puissant lobby »

Reste que beaucoup estiment le sujet miné par plusieurs groupes régulièrement qualifiés de « propagandistes », comme le Collectif contre l'islamophobie en 
France (CCIF) ou le Parti des indigènes de la République (PIR). « Il y a une forme de terrorisme intellectuel mené par des groupes qui sont globalement en marge des mosquées », souligne Didier Leschi, président de l'Institut européen en sciences des religions et auteur La Laïcité au quotidien avec Régis Debray (éditions Folio). « La réalité du CCIF, c'est qu'il a plus d'influence en dehors des mosquées. Cette influence est amplifiée par des personnalités qui étaient historiquement de gauche, mais qui, aujourd'hui, ne semblent plus savoir où elles habitent… » constate Didier Leschi.

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« Une ado qui manque de respect » : Ségolène Royal ne cautionne pas #JeSuisMila

Pour Fatiha Agag-Boudjahlat, le CCIF n'est rien d'autre qu'un lobby « extrêmement actif et puissant ».
« Certaines personnalités essayent d'instaurer le terme d'islamophobie dès qu'on veut parler d'islam.

Mais l'islamophobie, ce n'est pas fait pour faire taire. C'est fait pour coaliser une communauté d'individus qui réagissent individuellement », confie l'essayiste.

Et Fatiha Agag-Boudjahlat de citer le philosophe américain 
Michael Walzer, qui explique que dans une société occidentale, « les leaders orthodoxes ont plus à craindre de l'indifférence de leurs membres que de l'intolérance de la société extérieure ».« À partir du moment où le CCIF intervient, ce n'est plus possible de parler d'islam. Leur sujet, c'est de nourrir l'idée que la France est un pays raciste. C'est le jeu des entrepreneurs identitaires… Ceux qui parlent d'islam tout le temps font tout pour qu'on n'en parle jamais. En réalité, il y a une espèce de bruit, de polémique, une sorte de manœuvre de propagande qui est faite pour que jamais le débat ne puisse être posé sereinement, pour que ça ne puisse pas entrer dans une discussion démocratique », explique, de son côté, Gilles Clavreul.

« Ça empêche aussi l'intervention des premiers concernés : les musulmans », déplore-t-il.
« Suicide intellectuel »Didier Leschi insiste également sur l'importante « bataille intellectuelle » qu'il reste à mener. « Le fait que si peu d'associations de gauche se soient élevées pour prendre la défense de Mila, c'est quand même incroyable ! Une partie des mouvements de gauche est restée muette, manifestant ainsi une forme d'alliance intellectuelle avec des groupes comme le CCIF », dit Leschi, qui conclut : « La non-défense de Mila par ces associations de gauche confine au suicide intellectuel. »

Une gauche qui s'est déjà pris les pieds dans le tapis à l'occasion de la « marche contre l'islamophobie » du 10 novembre dernier, co-organisée par le CCIF, qui, depuis 2004, combat ardemment la loi sur l'interdiction des signes religieux à l'école ainsi que celle de 2010, qui interdit aux Français de se dissimuler le visage dans l'espace public.

Si plusieurs personnalités politiques avaient d'abord annoncé y participer, elles sont nombreuses à avoir rétropédalé. Ce fut notamment le cas de Yannick Jadot (EELV), François Ruffin (LFI) ou encore Benoît Hamon (Génération•s). Le patron de La France insoumise, lui, a soutenu la marche. Pourtant, ce même Jean-Luc Mélenchon affirmait, après les attentats du 13 novembre 2015 : « Ce sont les musulmans qui pensent qu'on leur en veut parce qu'ils sont musulmans. Moi, je défends l'idée qu'on a le droit de ne pas aimer l'islam, on a le droit de ne pas aimer la religion catholique et que cela fait partie de nos libertés. »

Lire aussi Contre « l'islamophobie », une marche résolument politique

Plusieurs Insoumis étaient ainsi bien présents dans le cortège pour déplorer un « climat antimusulman pesant ». Le Parti socialiste, emmené par Olivier Faure, avait, lui, préféré ne pas s'associer au défilé, indiquant dans un communiqué ne pas se reconnaître « dans ses mots d'ordre qui présentaient les lois laïques en vigueur comme liberticides  ». Le patron du PS avait effectivement parlé d'une dérive « antilaïque et antirépublicaine » tout en assurant vouloir lutter « contre la hausse du sentiment antimusulman ».Les repères laïques fondamentaux menacés« Cette marche, elle aurait été impensable il y a cinq ans. Mais elle est le signe que le militantisme islamiste a progressé en France, et ce, dans des proportions qu'aucun discours, qu'aucune action publique n'a réussi à enrayer. Ce qu'on entend aujourd'hui dans certains quartiers, ce n'est que la vulgate du CCIF, qui s'est considérablement étendue. Cela signifie que la mobilisation entreprise autour des valeurs de la République a totalement échoué », note Gilles Clavreul, qui estime plus largement que « les repères laïques fondamentaux sont en train de se perdre ». « Mila, c'est une histoire de laïcité, peu importe si on estime qu'elle dit n'importe quoi, le fait est qu'elle a le droit de le dire. C'est la place qu'on réserve au fait religieux dans la société », martèle-t-il.

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Michèle Cotta – Laïcité, islamisme et immigration : le 3 en 1 d'Emmanuel Macron

Alors que Mila, 16 ans, subissait depuis plusieurs jours une avalanche de menaces de mort, d'appels au viol et d'injures sexistes pour avoir insulté l'islam dans une vidéo postée sur Instagram, le procureur de la République de Vienne avait décidé d'ouvrir deux enquêtes. La première, toujours en cours, à l'encontre des détracteurs de Mila pour « menaces de mort, menace de commettre un crime et harcèlement ». La seconde, contre la jeune fille, pour « provocation à la haine religieuse ». Un élément symptomatique d'un profond dysfonctionnement pour Fatiha Agag-Boudjahlat. « On donne des gages à tout le monde, parce que nous sommes entrés dans un discours performatif qui participe à la panique identitaire », juge l'enseignante. Si cette deuxième information judiciaire a été classée sans suite le 30 janvier dernier, l'adolescente, 
elle, est toujours déscolarisée. Elle et sa famille sont aujourd'hui placées sous protection policière.

 

 

Mila: qui n’a dit mot consent
59% des jeunes soutiennent les harceleurs et se prononcent pour l’interdiction du blasphème

Par
Céline Pina - 8 février 2020

https://www.causeur.fr/mila-qui-na-dit-mot-consent-172384

Céline Pina Photo: Hannah Assouline


59% des jeunes soutiennent les harceleurs et se prononcent pour l’interdiction du blasphème. Céline Pina s’inquiète: l’Affaire Mila nous parle de la fin de notre république, selon elle.


En ce début février, le sondage révélé par Charlie Hebdo suite à l’affaire Mila et portant sur le droit au blasphème a de quoi faire frémir. Une jeune fille risque sa vie alors qu’elle n’a rien fait de mal et 50% des Français, au lieu de la soutenir, défendent la sacralisation d’une religion en utilisant les mots des islamistes, dont un qui fut naguère beau mais justifie aujourd’hui toutes les soumissions : le respect.

Nous nous demandons quel monde nous allons laisser à nos enfants, mais si la vraie question était: à quels enfants nous allons laisser le monde?

Pire encore, dans ce sondage, ceux qui font le plus profession d’inhumanité sont les plus jeunes. Entre un être humain menacé et les justifications de ceux qui le menacent, 59% des 18/25 ans soutiennent les harceleurs et se prononcent pour l’interdiction du blasphème. Et pourtant dans le contexte actuel, on ne parle pas en théorie. La question n’est pas hypothétique. Le réel montre ce qu’induit la notion de blasphème : la validation de la haine d’autrui qui peut aller jusqu’à la justification de l’assassinat et du terrorisme. L’histoire des caricatures de Mahomet nous l’a déjà raconté. Cela s’est fini par le massacre de Charlie Hebdo. Aujourd’hui, il suffit de lire les insultes adressées à Mila, et de constater que sa sécurité ne peut plus être assurée, pour en avoir un nouvel exemple.

Nous nous demandons quel monde nous allons laisser à nos enfants, mais si la vraie question était à quels enfants, nous allons laisser le monde ? À des jeunes droits, debout et courageux comme Mila, ou à des nervis et des lâches comme ceux qui la menacent de mort et de viol parce qu’elle ose critiquer l’islam, eux-mêmes flanqués de la longue cohorte des imbéciles qui lui apporte son soutien.

Respect, frérot !

Au vu de tous ceux qui, de fait, cautionnent les menaces, en croyant en appeler au « respect », il faut être clair : ils ne sont pas dans le camp du Bien et de la tolérance. Ils ont choisi le camp des salauds, ils se sont fait les valets de la violence et les complices d’actes et de paroles plus qu’odieuses. Aujourd’hui, si la vie de Mila est en danger, c’est aussi et surtout à cause de leur complaisance. Si le tollé contre cette injustice était unanime, notre indignation serait son bouclier, la révolte de la jeunesse, son armure et la réaction des élites, son épée. Face à cela, ses harceleurs baisseraient les yeux, il n’y aurait pas d’affaire et nous ne tremblerions pas en redoutant que nos enfants, pour un mot sur l’islam, pourraient voir leur vie gâchée.

A lire aussi, du même auteur: Nicole Belloubet serait bien inspirée de partir

Si aujourd’hui, l’adolescente doit se cacher pour ne pas être tuée c’est aussi à cause de la lâcheté d’une certaine jeunesse, pas seulement à cause des islamistes. C’est à cause de toutes ces personnes qui cautionnent le fait que l’on puisse être menacée d’assassinat pour une parole forte, en présentant ce renoncement à cet interdit fondateur de civilisation comme l’expression de leur élévation morale. Sauf que c’est faux : il s’agit bien ici du constat d’un ensauvagement. Un ensauvagement encouragé par l’élite, car au plus haut niveau, c’est le silence, et dans ce cas tout le monde sait que « qui ne dit mot, consent ». Municipales obligent. Seuls Marlène Schiappa, Marine Le Pen, quelques LR, dont Jacqueline Eustache Brinio, sénatrice du Val d’Oise et François-Xavier Bellamy ont eu des mots justes.

Cette gauche « Allah akbar » se caractérise par sa veulerie

A gauche, ceux qui ont parlé n’ont en général pas eu un mot de compassion pour la jeune fille et ont préféré entonner le grand air du « respect de la religion ». Ainsi, dans leur esprit, pour séduire le vote musulman et respecter l’islam, il faut donc accepter et banaliser la menace d’être violée, défigurée au vitriol, égorgée ? Il faut prendre le parti des tourmenteurs d’une gamine ? C’est en tout cas sur ce fond de décor-là que la question est posée. Ce qui se joue ici a un nom : la veulerie. Le mot « respect » est dévoyé pour présenter l’acceptation de la pire des violences voire la justification du meurtre, comme une preuve de civilisation, de prise en compte de la sensibilité d’autrui.

C’est aussi la liberté des hommes que ces personnes mettent au clou. Elles rétablissent le surplomb d’un texte divin sur les lois que se donnent les hommes. C’est à terme la fin de la République et de l’émancipation humaine et le retour à l’ère du bétail humain dans le vivre ensemble du troupeau. Un vivre-ensemble dont les promoteurs zélés se tiennent néanmoins à bonne à distance… Et cela marche : suivant l’exemple et les justifications alambiquées de nombre de politiques, 50% des personnes interrogés abandonnent ainsi une de leur concitoyenne pour se prosterner devant une idéologie et des mentalités archaïques qui ont entrainé le meurtre de plus de 260 personnes sur notre sol, justement parce que nous sommes une société de blasphémateurs.

La faillite de notre école

Ces 50% là parlent donc d’un échec collectif et de la profondeur de la trahison des élites. Aucun principe ni aucun idéal n’a été transmis à trop de nos enfants. Nous, nous avons hérité d’un monde qui avait du sens, où les hommes se donnaient des lois et se liaient entre eux par l’usage de leur raison et la force de leur histoire. Ils ne vivaient pas ensemble sur un territoire, ils ont choisi de former une société politique et l’ont construite sur des valeurs et un imaginaire commun, ils lui ont ainsi donné une identité. Ils ont fait d’un territoire, une Nation et ont donné à cette nation la capacité d’intégrer ceux qui nourrissent les mêmes rêves et aspirent à la même société. La France, c’est le choix de la dignité et de la grandeur de l’homme contre les dogmes imposés des religieux. La France, c’est la laïcité, le choix de croire en la capacité de l’homme de définir l’intérêt général et d’agir en son nom. La France, c’est une promesse d’émancipation, de liberté, d’égalité, forcément imparfaite mais toujours inspirante. Notre histoire intellectuelle est riche, fut féconde, mais aujourd’hui, la plupart de ceux dont c’est le rôle de la transmettre, au mieux l’ignorent, au pire la méprisent. Je pense à nombre d’enseignants ou de fonctionnaires qui parlent de neutralité de l’Etat, alors qu’aucun Etat n’est neutre, ils sont tous bâtis sur une vision de l’homme, de la société et de son avenir plus ou moins explicite, mais jamais absente.

A lire aussi: « Français malgré eux »: un précis de décomposition française

Mais aujourd’hui qui parle à la jeunesse ? qui lui transmet une histoire ? des principes ? une exigence ? un projet ? Pas l’école de la République en tout cas. Ni nos politiques. Ils s’effacent et laissent les islamistes travailler les mentalités de trop de nos enfants, essentiellement par le biais des décoloniaux et autres islamogauchistes. Ceux-ci inventent un monde scindé en deux entités où il y a les méchants dominants – les Blancs et les Juifs – et les gentils dominés – tous les autres. Un monde où le sens de l’histoire constitue pour les uns à faire la peau aux autres, à renverser la domination et à venger « son sang ». Qui d’autres encore ? Des alliés des frères musulmans comme Coexister qui, sous des discours où le gnangnan le dispute au cucul la pralinisme, diffuse une vision caricaturale du monde qui n’a rien à envier à celle que répandent les frères musulmans. Un monde d’où les athées, agnostiques et apostats sont bannis et où « la seule alternative à la coexistence est la co-destruction » selon leur récent manifeste. Bref un monde simple où il n’y a qu’une seule bonne voie, le reste menant à la mort et à l’apocalypse. Un monde pour des êtres infantilisés, pour qui la foi n’est plus un acte spirituel, mais un moyen de contrôler la bête humaine, de lui imposer pensées et comportements et de la soulager de ses responsabilités et de son libre arbitre, pour mieux la contrôler.

On recherche le bon grain

Au terme de ce processus, 50% d’entre nous vivent déjà à genoux et s’y sont mis d’eux-mêmes, avant même d’être confrontés au despotisme, simplement en entendant le bruit des balles qui ont tués les nôtres. Car déjà ce n’était plus vraiment les leurs. Quant au 59% de jeunes qui soutiennent l’interdiction du blasphème, ce blé en herbe sera un jour aux commandes du pays. Lui donne-t-on réellement les moyens de mûrir ?

L’histoire de Mila met sous nos yeux une faillite morale et politique collective. Ce président qui abandonne une enfant au profit d’une stratégie électorale qui s’appuie sur les ennemis de son propre peuple, est disqualifié pour nous demander de faire barrage au RN. Il est en train de nous prouver qu’il ne vaut pas mieux et qu’entre un de nos enfants et les menaces au nom de l’islam, il a choisi son camp. Si ce n’est pas le cas, qu’il parle.

Car le message que son silence envoie a le goût de la trahison.

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Silence coupable

 

Après ses critiques de l'islam, l'adolescente Mila ne peut toujours pas retourner au lycée

Inondée de menaces sur les réseaux sociaux, la lycéenne iséroise de 16 ans dont les critiques sur l'islam ont été massivement relayées se retrouve sans affectation scolaire, dans l'attente d'une solution du rectorat.

Par Caroline Piquet et AFP agence

 

Publié le 1 février 2020

https://www.lefigaro.fr/actualite-france/apres-ses-critiques-de-l-islam-l-adolescente-mila-ne-peut-toujours-pas-retourner-au-lycee-20200201

Le lycée Léonard de Vinci à Villefontaine en Isère (38). Capture écran Google Maps.

 

 

Mila est toujours cloîtrée chez elle. Dix jours après la publication de sa vidéo controversée, suivie d'une vague de menaces de mort et de viol, la lycéenne n'a pas réintégré son établissement de Villefontaine (Isère), où les attaques contre elle ont provoqué l'indignation d'une partie des élèves.

 

À lire aussi : Menaces de mort, blasphème, polémique... l’affaire Mila en cinq actes

 

«Ça a choqué beaucoup de monde ici», a dit à l'AFP une élève de 15 ans qui l'a côtoyée. «Toute la France a vu sa vidéo...», relève-t-elle, souhaitant rester anonyme. Dans cette séquence, Mila évoquait un conflit avec un jeune homme qui l'a insultée en ligne, avant de s'en prendre aux musulmans: «Le Coran il n'y a que de la haine là-dedans, l'islam c'est de la merde».

Débat sur le plateau de Points de vue autour de Mila, une lycéenne de 16 ans menacée de mort depuis une semaine pour des propos outranciers vis-à-vis de l'islam.

 «Plusieurs options sur la table»

Depuis, la jeune fille n'a pas remis les pieds à l'école. «On n'arrive pas à trouver un établissement dans lequel on pourrait assurer sa sécurité, c'est vertigineux», a récemment réagi son avocat Me Richard Malka sur BFMTV, tout en rappelant qu'elle n'avait commis aucun délit.

 

BFMTV

@BFMTV

Selon l'avocat de Mila, sa famille "n'arrive pas à trouver un établissement dans lequel la sécurité de cette jeune fille serait assurée"

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En lien avec la famille, le rectorat de l'académie de Grenoble - dont la lycéenne de seconde dépend - s'est mis en quête d'une solution. «Plusieurs options sont sur la table», indique à l'AFP Aymeric Meiss, directeur de cabinet de la rectrice de l'académie de Grenoble, sans préciser si un retour dans son lycée est envisagé. En attendant, l'académie de Grenoble a affirmé au Monde que la «continuité pédagogique, à distance, [était] assurée».

 

« Il n'y a malheureusement pas de solutions miracles »

 

Olivier Raluy, secrétaire national CPE au Snes-FSU

Mais quelles options pourraient être envisagées pour la jeune fille dont le visage est désormais connu ? «Il n'y a malheureusement pas de solutions miracles», reconnaît Olivier Raluy, secrétaire national CPE au Snes-FSU qui évoque la possibilité d'une scolarisation à domicile, «le temps que les choses retombent». Deux possibilités dans ce cas : «soit elle prend des cours à distance par le Cned, soit une équipe d'enseignants se relaie chez elle», ajoute le syndicaliste. Autre option : changer d'établissement. Sans garantie que cela suffise. «Une chose est sûre : le rectorat va devoir faire du sur-mesure», estime Rémy-Charles Sirvent, secrétaire national du SE Unsa au secteur laïcité. «Car à ma connaissance, une situation de harcèlement de cette ampleur ne s'est jamais présentée auparavant pour un élève».

En revanche, le professeur des écoles ne croit pas à l'efficacité d'une protection policière car elle «n'empêcherait pas les menaces». Et quid d'une exfiltration anonymisée de la jeune femme ? Même réponse. «L'adolescence étant un moment charnière dans la construction d'un individu, changer d'identité pourrait sans doute produire plus de dégâts qu'autre chose», estime pour sa part Olivier Raluy qui est par ailleurs conseiller principal d'éducation (CPE) dans un établissement rattaché à l'académie de Clermont-Ferrand. «Je ne sais pas si le temps fera son oeuvre mais je pense qu'elle va devoir passer dans un espèce de sas», conclut-il.

Une polémique dans la polémique

Il y a dix jours, la vidéo de l'adolescente est devenue virale sur les réseaux sociaux, attirant un déferlement de menaces, de soutiens et un lot de polémiques impliquant jusqu'à des ministres. Les propos de la ministre de la Justice Nicole Belloubet, qui a assimilé mercredi 29 janvier la critique des religions à «une atteinte à la liberté de conscience» avant de rétropédaler en plaidant la maladresse, ont notamment beaucoup fait réagir.

La secrétaire d'État à l'Égalité femmes-hommes, Marlène Schiappa, s'en est prise aux déclarations du délégué général du Conseil français du culte musulman (CFCM), Abdallah Zekri - «qui sème le vent récolte la tempête». «Je trouve que ce sont des propos criminels, ce sont des propos coupables», a réagi Marlène Schiappa.

Pas d'incitation à la haine

Le parquet de Vienne, qui avait ouvert une enquête pour «provocation à la haine à l'égard d'un groupe de personnes, en raison de leur appartenance à une race ou à une religion déterminée», l'a finalement classée sans suite. Pour le procureur Jérôme Bourrier, l'enquête a démontré que les propos diffusés, «quelle que soit leur tonalité outrageante», avaient pour «seul objet d'exprimer une opinion personnelle à l'égard d'une religion, sans volonté d'exhorter à la haine ou à la violence contre des individus».

Les enquêteurs poursuivent en revanche leurs investigations pour trouver les auteurs des menaces de mort exprimées à l'encontre de la jeune fille, qui a porté plainte. En attendant, plusieurs de ses camarades à Villefontaine voient d'un mauvais œil un éventuel retour dans l'établissement, où «pas mal de monde lui en veut», selon l'une d'elles.

 

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«De l’affaire Mila à l’affaire d’État»

https://www.lefigaro.fr/vox/politique/de-l-affaire-mila-a-l-affaire-d-etat-20200131

FIGAROVOX/TRIBUNE -
Benjamin Sire dénonce l’abandon de la jeune Mila dans cette affaire qui représente tous les travers de la dérive identitaire actuelle.

Par Benjamin Sire


Publié le 8 février 2020

 

«Elle considère qu’il serait sans doute appréciable de traduire dans le droit français l’évolution du droit européen sur la liberté religieuse.» Nicolas Kovarik/Nicolas Kovarik/IP3

Benjamin Sire est compositeur. Il est membre du Conseil d’Administration du Printemps Républicain.


Plus personne n’ignore aujourd’hui l’existence de l’affaire Mila, du nom de cette jeune fille de 16 ans dont la vie a été bouleversée après qu’elle ait diffusé une vidéo dans laquelle elle critiquait vivement et en termes fleuris l’islam, mais aussi l’ensemble des religions. Harcelée préalablement à la vidéo en raison de son homosexualité par un dragueur refoulé se revendiquant musulman, elle a depuis été victime de milliers de messages d’insultes et de menaces, voyant même l’ensemble de ses coordonnées, écoles comprises, être jetées en pâture à la jungle de la toile.

Contrainte à la déscolarisation, recluse et faisant désormais l’objet de mesures de protection spécifiques, elle vit un drame dont personne ne peut mesurer l’ampleur exacte.Cette affaire représente tous les travers de la déliquescence identitaire, et de la désintégration du commun qui caractérisent notre époque.L’histoire aurait pu s’arrêter là, et connaître réparation, si l’État avait immédiatement volé au secours de la jeune fille et si la communauté nationale avait condamné d’une seule voix les agissements des agresseurs de la lycéenne. Oui mais voilà, pour cela, encore aurait-il fallu qu’il subsistât un État, et sinon, au moins une communauté nationale à même de corriger l’inconséquence machiavélique de celui-ci.

Or dans la fusée à plusieurs étages que représente cette affaire, tous les travers de la déliquescence identitaire, et de la désintégration du commun qui caractérisent notre époque, se sont exprimés pour donner à l’ensemble un tour hautement explosif.Le premier fait marquant entourant cette affaire fut justement qu’il n’y en eut pas. La toile par l’entremise principale du réseau Twitter déversait nonchalamment sa haine à l’encontre de la jeune fille et nulle réaction d’importance ne se fit entendre, la laissant se noyer dans le marigot de la haine homophobe qui caractérise souvent les plus obscurantistes tenants des religions, l’islam ici en l’occurrence.

Et puisqu’il s’agissait d’islam, le silence le plus assourdissant vint, comme de coutume, de la gauche, et les soubresauts d’intérêts de la droite, par l’entremise de sa frange la plus extrême.
»

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Mila: Belloubet a-t-elle commis une faute?

La ministre Nicole Belloubet a fait une déclaration concernant l'affaire Mila : "l'insulte de la religion est une atteinte à la liberté de conscience". On en débat ce soir sur le plateau de Points de vue.Le premier média à donner la parole à la jeune fille fut le site occidentaliste Bellica, très vite rejoint par le chœur des sympathisants du Rassemblement National, Marine Le Pen en tête. Comme souvent, en pareil cas, cette réaction entraîna celle de quelques chroniqueurs de la «gauche du bien» qui, plutôt que de s’intéresser au sort de Mila, disqualifièrent son malheur par la simple origine de ses soutiens intéressés.

Le mécanisme n’est pas nouveau et rappelle celui qui a récemment entouré l’affaire Ladj Ly que 
nous avons évoqué dans ces colonnes il y a peu de temps. Puisque les turpitudes anciennes du réalisateur des Misérables avaient été exhumées par des médias de droite, cela ne pouvait que signifier qu’il s’agissait d’un coup tordu contre la diversité et de faits ne méritant pas d’être révélés.Ni même dans les associations de lutte contre l’homophobie, quiconque eut la moindre volonté d’exprimer une once de compassion à l’égard de la jeune fille.Mais les choses n’en restèrent évidemment pas là.

Au fur et à mesure que l’affaire Mila finit par être portée à la connaissance d’un public plus large que celui du réseau Twitter, seules quelques voix de la gauche laïque, à commencer par celle du Printemps Républicain, se firent entendre avec clarté. Ailleurs il ne se trouva nulle part, ni au gouvernement, ni dans la presse, ni même dans les associations de lutte contre l’homophobie, quiconque eut la moindre volonté d’exprimer une once de compassion à l’égard de la jeune fille, voire quelque inquiétude sur le sort qui pouvait désormais être le sien.Pire, bien pire, le débat fini par se déplacer sur un terrain autrement glissant qui vit certaines voix, y compris dans le prétendu camp progressiste, condamner principalement la lycéenne pour ses propos insultants à l’égard des religions, comme si insulter une religion équivalait à en blâmer tous les adeptes personnellement, la croyance devenant ainsi une sorte de part intrinsèque de l’identité d’un individu et l’atteinte à Dieu une mise en cause répréhensible de la liberté de croyance.On vit ainsi le responsable d’une association de lutte contre l’homophobie qualifier d’«inacceptable», non pas les menaces contre la jeune fille qu’il condamnait néanmoins du bout des lèvres, mais bien les propos de celle-ci après qu’elle fut harcelée...

Puis vint le tour de l’inénarrable Abdallah Zekri, délégué général du Conseil français du culte musulman (CFCM), qui considéra carrément que Mila «l’a cherché, elle assume. Les propos qu’elle a tenus, les insultes qu’elle a tenues, je ne peux pas les accepter», la condamnant une seconde fois sans un mot quant aux menaces dont elle est l’objet.Pendant ce temps, la presse du centre et de la gauche, comme le gouvernement, à l’exception de Marianne et de Marlène Schiappa, continuaient de regarder dans l’autre sens, alors que le débat s’enflammait de plus belle, éclairant chaque jour davantage le nœud sous-jacent de l’affaire, à savoir la résurgence de la notion de blasphème, pourtant enterrée de longue date par la loi du 29 juillet 1881.

Mais le silence du gouvernement, contrairement à celui de médias ou de partis (comme le PS) habitués aux lâchetés et compromissions quand rode la peur de se voir qualifié d’islamophobe, relevait davantage d’une stratégie que d’une absence, en ces heures où les questions religieuses et la laïcité sont sans cesse interrogées et que le chef de l’État tarde à affirmer une position claire sur ces sujets.Alors que deux courants s’affrontent dans le parti présidentiel, comme au sein même du gouvernement, l’Élysée semble chaque jour plus sensible à la petite sirène qui chante un peu partout en Europe, comme dans la sphère anglo-saxonne, une mélopée qui voudrait non seulement faire de la liberté religieuse un droit fondamental, mais de la religion elle-même un attribut de la personne, la rendant de facto inattaquable sans provoquer une réaction judiciaire.
Et c’est en ce sens que s’est brisé le silence de l’État, par le truchement lointain du Procureur de la République de Vienne qui, en plus de la logique ouverture d’une enquête quant aux menaces subies par Mila, en ouvrait une autre, à l’encontre de la jeune fille pour «provocation à la haine religieuse», se référant alors sans doute à la loi Pleven du 1er Juillet 1972, relative à la lutte contre le racisme et introduisant le délit d’incitation à la haine, notamment quand elle est fondée sur la religion.Même s’il nous est impossible de l’affirmer, il y a quelque raison de croire que le Procureur de Vienne n’a pas intenté cette action de sa propre initiative, bien que la sachant peu susceptible d’aboutir, mais bien dans la volonté étatique de lancer un ballon d’essai pour commencer à faire bouger des lignes figées depuis la jurisprudence Houellebecq du 17 septembre 2002 (affaire ayant vu l’écrivain être relaxé après avoir été attaqué en justice par différentes associations pour avoir notamment déclaré «La religion la plus con, c’est quand même l’islam.»
)Et c’est à partir de là, bien que l’enquête ait été depuis classée sans suite, que l’affaire prend une autre dimension, faisant passer le classique silence, soit apeuré de la gauche, soit militant des indigénistes et autres gauchistes, comme les imprécations de l’autre bord, pour des anecdotes. Même si on ne résiste pas au plaisir de citer l’excuse hilarante du rédacteur en chef des Inrocks, qui explique le désintérêt de sa rédaction pour l’affaire au prétexte que le journal se serait recentré sur la culture depuis un moment, alors que ses colonnes regorgent pourtant de papiers traitant de faits sociétaux.Qui peut croire qu’une femme, professeure de droit, ancienne membre du Conseil Constitutionnel, Ministre de la Justice, n’ait pas une connaissance aiguë de l’état du droit en cette matière ?La salve la plus révélatrice est arrivée de tout en haut, par la voix de Nicole Belloubet, Ministre de la Justice qui, le 29 janvier déclare au micro de BFM TV: «l’insulte à la religion est évidemment une atteinte à la liberté de conscience». Ce scud ne doit rien au hasard. Abondamment commenté sur les réseaux sociaux, il prend la ministre dans un bad buzz.

Tantôt accusée de faire le jeu des islamistes et des bigots de tous poils, tantôt condamnée pour sa lâcheté, tantôt raillée pour sa supposée méconnaissance de la loi, Nicole Belloubet se voit contrainte de rétropédaler le lendemain, regrettant que son expression ait pu être «maladroite ou lapidaire». Problème, son aggiornamento gêné n’est pas à la hauteur des attentes et tend à prendre ses interlocuteurs pour des idiots. Elle prétend dans un premier temps ne jamais avoir remis «en cause le droit de critiquer la religion», ce qui est pourtant l’exact sens de ses propos précédents, et embraye ensuite sur son refus d’accepter «la haine et le rejet de l’autre», comme si cela avait un rapport avec les mots de la jeune Mila, qui n’a rien fait d’autre que de critiquer la religion. Ainsi, en souhaitant se racheter, la Ministre, sans doute par ailleurs à l’origine du renoncement à l’enquête contre Mila par le procureur de Vienne, ne fait que confirmer en creux ce qu’elle avait dit la veille.

Dans son esprit, relayant la petite musique anglo-saxonne du Président de la République et les différentes interventions du bien mal nommé Observatoire de la Laïcité, elle considère qu’il serait sans doute appréciable de traduire dans le droit français l’évolution actuelle du droit européen sur la liberté religieuse. Ses propos secondaires, se voulant être apaisants, correspondent à la réaction courante d’un politique ayant constaté que le pays n’était pas encore prêt à considérer comme acceptable son ballon d’essai, mais ayant instillé dans le débat une petite musique qui sera sans doute rejouée périodiquement dans les prochains temps.

Certains ont dénoncé une faute politique dans ses différentes sorties, à plus forte raison qu’elles ont été applaudies par certains tenants de l’islamisme politique, comme la journaliste Feiza Ben Mohammed. Mais si faute il y a, c’est une faute assumée qui risque de déboucher sur une nouvelle saison sur le même thème. Car, qui peut croire qu’une femme, professeure de droit, ancienne membre du Conseil Constitutionnel, Ministre de la Justice, n’ait pas une connaissance aiguë de l’état du droit en cette matière? Personne hormis quelques naïfs qui hantent les réseaux en quête d’existence.

À lire aussi : Affaire Mila: «Non, Madame Belloubet, injurier l’islam n’est pas une atteinte à la liberté de conscience!»

Pendant ce temps, très loin de ces considérations, la pauvre Mila est toujours en danger, comme en témoignent les propos de son avocat Richard Malka, également conseil de Charlie Hebdo, qui alerte sur le fait que la jeune fille n’arrive toujours pas à trouver un nouvel établissement scolaire où sa sécurité pourrait être préservée. Elle n’a que 16 ans, bon Dieu.



Affaire Mila : regardons la réalité en face  

https://www.bvoltaire.fr/affaire-mila-regardons-la-realite-en-face/

  

  :  Christian Vanneste :Homme politique
Ancien député UMP, Président du Rassemblement pour la France, Président de La Droite Libre
 

Le parquet de Vienne a renoncé à la procédure contre 
Mila pour incitation à la haine envers un groupe, tandis que Mme Belloubet subissait à juste titre une avalanche de critiques à l’encontre de l’étonnante égalité qu’elle avait instaurée entre les menaces de mort portant évidemment atteinte à la liberté d’expression et les propos injurieux, qui auraient, selon elle, mis en péril la liberté de conscience. On peut donc se féliciter que Voltaire se soit réveillé pour réintroduire un peu de raison dans notre pays. Si l’on veut pointer, toutefois, la cause première de cette polémique, on se rend compte à quel point elle révèle la dérive suicidaire de notre société. Le problème se situe dans un signe « égal » dont on abuse jusqu’à l’absurde.C’est une réaction de bon sens qui a restauré des distinctions dans cette polémique opposant une jeune « lesbienne » injuriant l’islam et des musulmans outragés et évidemment hostiles à « l’orientation sexuelle » de l’adolescente de seize ans.

On proclame l’égalité entre les « communautés » raciales, religieuses, sexuelles, en oubliant d’ailleurs que ces communautés n’ont aucune légitimité dans la République des citoyens, mais on voit bien que les groupes de pression à quoi elles correspondent n’ont pas du tout le même pouvoir, notamment en raison de leur présence plus ou moins forte dans la politique ou les médias. 


L’insulte envers l’islam provoque une levée de boucliers mais mal comprise et rejetée par la majorité de la population parce que, pour l’instant, les musulmans sont encore marginalisés dans la sphère des pouvoirs.

En revanche, qu’on en soit scandalisé ou amusé, on constatera qu’il est plus difficile à Zemmour qu’à 
Mila de dire ce qu’il pense de l’islam, et que « l’homophobie » est mieux en cour que « l’islamophobie », plus facile à invoquer devant les tribunaux.Une société civilisée repose sur des distinctions et des hiérarchies.

Le progrès ne consiste pas dans leur nivellement, mais dans leur plus grande légitimité, intellectuelle et sociale. Sont-elles fondées rationnellement ? Correspondent-elles au bien commun ? Voilà les questions qu’il faudrait se poser. On pourrait ainsi considérer que l’injure, la critique, la discrimination envers une race ou un sexe sont infondées car elles touchent des individus qui subissent un déterminisme naturel dont ils ne sont nullement responsables, qui suppose des différences, non des inégalités, notamment au plan du droit.

Mais ici, cette égalité devrait s’accompagner de réciprocité : le 
racisme anti-Blanc, les manifestations sexistes excluant les hommes devraient être également condamnés.

Ce n’est pas le cas.La religion, elle, appartient au domaine de la pensée. Des comparaisons peuvent donc s’établir, des jugements se formuler, des choix s’opérer. Toutefois, il faudrait tout faire pour que la violence des propos qui envahit les débats soit réfrénée, que la force d’un argument l’emporte sur la vulgarité de l’injure. Des rappeurs aux humoristes, c’est à qui sera le plus vulgaire, le plus ordurier, et cela conduit à la manière de s’exprimer de Mila. Il n’y a pas à s’en féliciter.Où, dans ce tableau, placer les « orientations sexuelles », ces comportements privés, intimes même, qui peuvent d’ailleurs varier au cours d’une vie ? Évidemment, les militants exigent que l’orientation sexuelle soit reconnue comme « naturelle », innée en quelque sorte, alors que rien ne le prouve. Cela la placerait du côté de la race. Guy Hocquenghem avait réalisé un film engagé dans ce sens : La Race d’Ep. Mais si c’est un choix personnel que chacun doit assumer, alors le débat et la critique devraient être ouverts, ce qui est devenu impossible. Pourrais-je encore dire que l’existence de familles stables fondées sur le mariage entre un homme et une femme ayant trois enfants est, sinon un idéal, tout au moins ce qu’il y a de préférable pour notre pays ? Je n’en suis pas sûr…Derrière le sursaut et la petite victoire de la liberté d’expression, on devine trop la confusion qui règne dans notre société. Celle-ci devrait connaître une profonde révolution, une révolution conservatrice, si elle veut survivre.

 

Affaire Mila : l'adolescente et sa famille "protégées par la police"

Le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner a annoncé mardi 4 février que Mila et sa famille étaient sous protection policière à cause des menaces de mort dont la jeune fille fait l'objet.

Des forces de police françaises (illustration)

Des forces de police françaises (illustration)Crédit : GERARD JULIEN / AFP

Photo Esther Esther Serrajordiaet AFP

PUBLIÉ LE 04/02/2020 À 16:03 MIS À JOUR LE 04/02/2020 À 16:07


https://www.rtl.fr/actu/justice-faits-divers/affaire-mila-l-adolescente-et-sa-famille-protegees-par-la-police-7800027819

Christophe Castaner, ministre de l'Intérieur, a affirmé ce mardi 4 février que l'adolescente 
Mila et sa famille étaient "protégées par la police", la jeune fille faisant l'objet de menaces de mort pour avoir critiqué l'islam. "Mila et sa famille font l'objet d'une vigilance particulière, pour les protéger, de la part de la police nationale", a déclaré le ministre qui était interrogé à l'Assemblée nationale lors des questions d'actualité au gouvernement. L'entourage de Christophe Castaner a précisé qu'il ne s'agissait pas "d'une protection rapprochée mais d'une vigilance particulière de la part des forces de l'ordre". 
La jeune lycéenne de 16 ans a été prise à partie 
après avoir publié, sur les réseaux sociaux, une vidéo critique de l'islam. Depuis, elle a été suspendue et est toujours sans affectation scolaire. De nombreuses menaces de morts ont en effet été exprimées à l'encontre de la jeune iséroise, qui a porté plainte. Une enquête a notamment été ouverte pour retrouver les auteurs de ces menaces. 

 

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