Mariages forcés des
mineurs : témoignages
Nesrin, 17 ans: la Suisse valide
son mariage forcé
Le
7 novembre 2019
https://www.20min.ch/ro/news/suisse/story/Nesrin--17-ans--la-Suisse-valide-son-mariage-force-11761397

Chaque semaine, jusqu'à onze personnes se présentent
au Service national contre les mariages forcés. Et une sur trois est encore
mineure.Photo: Stringer Iraq

«Il y en a plus que jamais», confirme Anu Sivaganesan, directrice de ce centre
fédéral. En 2018, le service, basé à Zürich, s'est occupé de 119 cas de mineurs.
Photo: Christian Schnur

«Fondamentalement, il faut supposer que les mariages
de jeunes de moins de 16 ans sont forcés», estime la conseillère nationale
zurichoise Thérèse Schläpfer. Photo: Keystone

«Notre approche actuelle des mariages forcés n'est pas
tenable et de nouvelles mesures doivent être prises pour être réellement
efficaces», juge la conseillère nationale Arslan Sibel. Photo: Nils Fisch
Des centaines de mineurs d'origine étrangère vivant en
Suisse ont été mariés de force par leur famille. Leurs demandes d’annulation
restent sans réponse. L'inaction des autorités a des conséquences dramatiques.
Chaque semaine, jusqu’à onze personnes se présentent
au Service national contre les mariages forcés. Et une sur trois est encore
mineure. «Il y en a plus que jamais», annonce d'emblée Anu Sivaganesan,
directrice de ce centre fédéral. En 2018, le service, basé à Zürich, s’est
occupé de 119 cas de mineurs. La plupart des victimes sont des Kurdes d’Irak et
de Syrie ou des ressortissants d'origine turque, afghane ou somalienne.
Éviter à tout prix le déshonneur avant le mariage
«La principale raison (ndlr: de ces mariages précoces) est le culte de la
virginité des femmes», explique Anu Sivaganesan. En Suisse, les familles
craignent que leur fille ait des relations sexuelles avant le mariage parce que,
ici, les hommes et les femmes évoluent dans le même environnement et non dans
des sphères séparées, comme c’est le cas dans leur pays d'origine. «Afin de
protéger l'honneur de la famille, la fille est donc mariée ou fiancée à
l'étranger alors qu’elle est encore mineure.» Samira (19 ans) et
Nesrin (17 ans), deux jeunes femmes vivant en Suisse, ont été mariées de force
alors qu'elles étaient encore adolescentes. Pour protéger leur anonymat, leurs
noms et pays d’origine ont été modifiés. Elles nous racontent leur calvaire.
Samira
«J'ai tenté de me suicider»
Samira est suisse et elle est née sur le sol helvétique. Ses parents sont
originaires de Syrie. Elle avait 15 ans lorsqu'elle a été mariée, par téléphone,
avec un homme en Syrie. L’année dernière, Samira a eu 18 ans. En atteignant
l'âge de la majorité, son mariage a été légalement reconnu en Suisse. Lorsque la
jeune femme s’est rendu compte de la situation, elle a tenté de
mettre fin à ses jours: «J’ai avalé les médicaments de mon père. Mais j'ai
survécu.» L'union étant désormais officielle, son mari, qui vit
toujours en Syrie, a obtenu le droit de réunification familiale. Son arrivée en
Suisse est prévue dans les prochains jours. Un désastre pour Samira: «Pourquoi
la Suisse reconnaît-elle mon mariage précoce? Je ne veux pas être mariée!»
Avec l'aide du Service contre les mariages forcés, la jeune femme de 19 ans
tente désespérément d'empêcher l’arrivée en Suisse de son époux. Cependant, les
possibilités sont limitées: si Samira n'arrive pas à dissuader l'homme de la
rejoindre, elle n'aura guère d'autre choix que de quitter son emploi. En effet,
sans sécurité financière, le droit à la réunification familiale n’est plus
accordé.
Nesrin
Le Tribunal laisse traîner jusqu'à la date butoir.
Nesrin avait 14 ans quand sa famille l’a forcée à se
marier en Irak. Deux ans plus tard, elle est venue en Suisse et a obtenu
l'asile. Les autorités chargées de l'asile ont été informées de cette union non
désirée et ont renvoyé l'affaire en justice. Un Tribunal était censé évaluer si
le mariage était dans l’intérêt ou non de Nesrin. L'âge légal n'étant
pas considéré comme un critère déterminant, les seules raisons qui auraient pu
aller dans le sens d’un maintien de cette union sont une grossesse ou la
confirmation qu’il s’agit bien d’un mariage d’amour. Dans le cas de Nesrin,
aucune des deux conditions ne sont remplies. Pourtant, la jeune femme n’a pas
obtenu l’annulation de ce mariage. A ce jour, le Tribunal n'aurait pas encore eu
le temps de traiter son cas. Une inaction qui aura bientôt une conséquence
dramatique. Dans un mois, la jeune femme fêtera ses 18 ans. Et là, son mariage
sera d’office reconnu en Suisse.
Le divorce, en ultime recours.
Le mariage de mineurs n'est pas considéré comme un
mariage forcé en Suisse. Il n'est donc pas formellement interdit. Même l’examen
de ces unions, via l’évaluation des intérêts des mariés est une mesure
inefficace, selon la directrice du Service contre les mariages forcés. «Le
processus dure le plus souvent jusqu’à ce que la personne concernée soit majeure
et que le mariage soit automatiquement reconnu en Suisse.» Le dernier recours
des victimes reste donc le divorce, une procédure souvent longue et coûteuse.
Une loi inadaptée
Pour la conseillère nationale Thérèse Schläpfer (UDC),
«il faut par principe supposer que les mariages de moins de 16 ans sont forcés».
Elle a d'ailleurs déposé une motion en ce sens à la fin du mois de septembre.
A l'instar de Thérèse Schläpfer, la conseillère nationale Sibel Arslan (Verts)
juge que «notre approche actuelle des mariages forcés n’est pas tenable. De
nouvelles mesures doivent être prises pour être réellement efficaces». Via un
postulat, accepté par le Conseil national fin 2016, la politicienne d’origine
turque a chargé le Conseil fédéral de réévaluer l’efficacité de l’interdiction
des mariages forcés datant de 2013. Le gouvernement a jusqu'en janvier prochain
pour rendre son rapport. De son côté, le Service contre les mariages
forcés propose que la Suisse ne reconnaisse pas les mariages des jeunes de moins
de 18 ans qui ont été célébrés à l’étranger, même quand les personnes concernées
deviennent majeures.
Tu as besoin
d'aide?
Le service d'assistance téléphonique gratuit du Service des mariages forcés est
disponible à tout moment : 0800 800 007.
Chaque semaine, jusqu'à onze personnes se présentent au Service national contre
les mariages forcés. Et une sur trois est encore mineure.
Photo: Stringer Iraq
«Il y en a plus que jamais», confirme Anu Sivaganesan,
directrice de ce centre fédéral.
En 2018, le service, basé à Zürich, s'est occupé de 119 cas de mineurs.
Photo: Christian Schnur
Mariage forcé d'une
élue LaREM : une pratique loin d'être isolée
Par Caroline
Coupat
Mis à jour le 01/08/2018 Publié le 01/08/2018
http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2018/08/01/01016-20180801ARTFIG00306-mariage-force-d-une-elue-sa-famille-devant-le-tribunal.php

Les victimes de mariage
forcé sont notamment originaires d'Afrique du Nord ou de l'Ouest et d'Asie du
Sud-Est. Crédit
: Flickr
Le père de Mounia Haddad, conseillère départementale, ses oncles et son frère
auraient tenté de la marier de force en Algérie.Une
vie professionnelle épanouie, un compagnon aimant : à 29 ans, Mounia Haddad,
conseillère départementale LaREM de Saint-Pierre-des-Corps (Indre-et-Loire) et
cadre administrative au CHU de Tours, d'origine kabyle algérienne, cochait
toutes les cases d'un parcours réussi. Mais, malgré son parcours brillant, ses
proches n'ont pas accepté ses fiançailles avec l'homme qu'elle avait choisi.Ce
jeudi, à 13 h 30, doit avoir lieu devant le tribunal correctionnel de Tours le
procès de plusieurs membres de sa famille. Elle les accuse de l'avoir enlevée
puis séquestrée du 18 au 19 juillet pour lui imposer un autre mari. Son père et
deux de ses oncles sont poursuivis pour des chefs d'enlèvement et séquestration
de moins de sept jours, son frère pour des menaces de mort écrites.Deux
semaines après les faits, Mounia Haddad «est toujours très inquiète pour sa
situation et sa sécurité», affirme son avocat, Me Abed Bendjador. La jeune
femme, très choquée, ne sera d'ailleurs «très certainement pas présente à ...
Une élue LREM séquestrée pendant deux jours par sa famille, ses proches jugés
Mounia
Mounia Haddad, conseillère départementale La République
e
Mounia Haddad, conseillère départementale La République en marche (LREM)
d'Indre-et-Loire. (JEAN-FRANCOIS MONIER / AFP)
Ses parents voulaient la forcer à se marier en Algérie avec un homme choisi par
la famille.
Par L'Obs
Publié le 02
août 2018 à 10h53
Mounia Haddad, 29 ans, a crié "au secours" en apercevant les policiers arrivés
au domicile de ses parents pour la libérer. Cette conseillère départementale La
République en Marche (LREM) d'Indre-et-Loire a été séquestrée pendant deux jours
à la mi-juillet par sa propre famille, hostile à son projet de mariage. Son
père, son frère et deux oncles comparaissent ce jeudi 2 août au tribunal
correctionnel de Tours. Selon nos informations, Mounia Haddad ne devrait-elle
pas être présente à l'audience.
La jeune femme, également cadre administrative, avait quitté début mai la région
avec son compagnon, que sa famille n'acceptait pas. Le couple s'était installé
dans les Alpes-Maritimes avec pour projet de se marier. Mais le 18 juillet, la
police a été informée par son compagnon de la disparition de la jeune femme à
Mandelieu, près de Cannes.
L'enquête permet rapidement de géolocaliser le portable de la victime et de
suivre son parcours qui la ramène au domicile parental à Saint-Pierre-des-Corps,
dans la périphérie de Tours, domicile placé sous surveillance. Le 19 au matin,
une rixe violente survient devant l'habitation entre membres des deux familles,
entraînant l'intervention de la police. Une bagarre accompagnée d’insultes entre
le père de Mounia Haddad, son compagnon et plusieurs proches. La jeune femme
accourt alors vers les policiers, leur demandant de lui porter secours.
Des faits traumatisants qui font que l'élue LREM hésite encore à aller affronter
sa famille au procès. La jeune femme a raconté aux enquêteurs avoir été
embarquée de force, le 18 juillet, dans une voiture devant le domicile de son
fiancé, par son père et deux oncles, rapporte
Franceinfo.
Un projet de mariage forcé en Algérie
"La Nouvelle République" assure
de son côté que la famille de Mounia Haddad, d'origine kabyle, voulait qu'elle
parte en Algérie épouser un meilleur parti, et non l'homme avec qui elle
vivait... petit-fils de harki.
Au printemps dernier, sa famille l'avait d'ailleurs emmenée en Algérie en vue
d'y préparer un mariage à leur convenance, mais Mounia Haddad était rapidement
rentrée en France.
Le père et les deux oncles de la jeune femme ont été mis en examen pour
"enlèvement" et "séquestration" avec libération avant sept jours. Son frère l'a
été pour menaces de mort, envoyées par mail quelques semaines auparavant. Tous
les quatre ont été placés sous contrôle judiciaire.
Le jeune couple s'est constitué partie civile.
"Elle est inquiète et elle a peur pour sa sécurité. [...] Ma cliente va mal.
Elle est très triste de la situation dans laquelle elle se trouve", confie à
FranceInfo, maître Abed Bendjador fils, l'avocat de l'élue LREM.
"Elle est ferme dans ses intentions mais elle ne veut pas jeter d’huile sur le
feu. Elle n’a pas envie que sa famille éclate à cause de cette affaire", ajoute-t-il
auprès du "Parisien".
G.S.
Ça ne se passe pas qu’en Afghanistan

Les écoles reçoivent des dépliants contre le mariage forcé
Lorsque des familles issues de l'immigration se rendent dans leur pays d'origine
pendant les vacances d'été, les enfants font souvent face à des mariages
forcés. C'est pourquoi le canton de Lucerne distribue des milliers de
prospectus.
https://bazonline.ch/schweiz/standard/schulen-erhalten-flyer-gegen-zwangsheirat/story/28954169
Michael Soukup
26/06/2018
Elmedina * a 20 ans, elle vient du Kosovo et a été mariée de force : «Je ne
voulais pas ça, je ne le connaissais pas du tout. Mais mon oncle a tout organisé
et j'étais sous pression. Les gens du Kosovo ne voulaient que des papiers, pour
que mon fiancé puisse venir en Suisse. Mon oncle a reçu 100 euros et une chemise
pour ça. J'avais peur de dire non, j'avais peur de ne pas pouvoir retourner en
Suisse. Mon père a menacé à plusieurs reprises de me tuer. Par peur, j'ai alors
dit oui. Mon oncle au Kosovo a également menacé de me tuer. "Ainsi
le "Tages-Anzeiger" a rapporté presque
exactement le jour il y a exactement cinq ans. La raison en était que depuis le
1er juillet 2013, le mariage forcé n'était plus considéré comme une coercition,
mais formait sa propre responsabilité pénale. Le Conseil fédéral a porté la
peine à cinq ans d'emprisonnement au maximum. En même temps, le gouvernement
fédéral a lancé un programme quinquennal de lutte contre les mariages
forcés. Des bureaux régionaux de spécialistes ont été créés et le Centre for
Forced Marriage est devenu un centre d'excellence suprarégional - avant cela,
seules des ONG individuelles étaient contre. Dans le même temps, une campagne
d'information a été organisée pour sensibiliser les victimes potentielles.
À la fin de 2017, la Confédération a dressé son premier bilan. Il a constaté
qu'il y avait maintenant des points de contact compétents à l'échelle
nationale pour les personnes touchées. Néanmoins, le nombre de mariages
forcés est resté relativement élevé : en 2009, 900 cas ont été
enregistrés, en 2012 il y a eu 700 cas et entre 2015 et 2017 plus de 350
mariages forcés chaque année.
Lucerne envoie 1 500
dépliants dans ses écolesApparemment,
ceux-ci sont encore trop nombreux. Aujourd'hui, le canton de Lucerne a annoncé
que la brochure d'information "Qui décide qui vous mariez ?" A été envoyée ces
derniers jours. «Nous envoyons les flyers chaque année depuis 2014, avant les
vacances d'été», explique Renate Gisler de la coordination de la prévention de
la violence et de la gestion des menaces du canton de Lucerne sur demande. Il
concerne environ 1500 exemplaires, les destinataires sont principalement les
écoles du niveau supérieur, les écoles professionnelles, le travail social
scolaire ainsi que les rencontres de jeunes. C'est
ainsi que se dessine le flyer commun pour la prévention de la violence à Lucerne
et à la ville de Zurich :
Qui décide qui vous allez
épouser ? Dépliants
en allemand, français, croate, serbe, albanais, anglais, arabe,
tigrinya, somali, turc et tamoul. Source
: Ville de Zurich, Département pour l'égalité des sexes
Le timing n'est pas aléatoire. Les vacances d'été sont particulièrement
sensibles : pendant ce temps, de nombreuses familles issues de l'immigration se
rendent dans leur pays d'origine, où les mariages peuvent être initiés ou
décidés. Elmedina a également été contrainte par son père d'aller au Kosovo
pendant les vacances d'été et de s'y marier.Selon
l'enquête sur le programme fédéral «Lutte contre les mariages forcés», entre
2015 et 2017, 83% étaient des femmes. Plus d'un quart des personnes touchées
avaient moins de 18 ans. Les pays d'origine les plus courants étaient le Kosovo,
le Sri Lanka, la Turquie, l'Albanie, la Macédoine, l'Afghanistan et la
Syrie. Pour cette raison, en plus de l'allemand et du français, des dépliants
sont également distribués en albanais, serbe, tamoul, turc, arabe, croate,
tigrinya et somali.Le
message central du dépliant est que sous la contrainte, les mariages clandestins
sont expressément punissables et sont poursuivis d'office. En outre, la Suisse
ne tolère pas les mariages avec des mineurs même parmi les ressortissants
étrangers - même s'ils respectent les lois du pays d'origine. «Prenez
assez d'argent pour faire des appels»En
outre, le livret d'information vous recommande de vous préparer en conséquence
pour les vacances : «Si vous craignez de vous marier contre votre gré à
l'étranger, informez un centre de conseil ou une personne de confiance de votre
situation et de vos craintes. Déposer des copies de votre carte d'identité
(passeport, carte d'identité) dans un endroit sûr. Organisez les adresses et les
numéros de téléphone des centres de conseil en Suisse et dans votre pays
d'origine et prenez suffisamment d'argent pour faire des appels. »Le
dépliant a été créé en collaboration avec le Département de l'égalité des sexes
de la ville de Zurich et le Département de la violence domestique de la Suisse
centrale. Dans la ville de Zurich, l'information n'est pas envoyée mais affichée
sur l'intranet des écoles et les enseignants en sont informés par un message
push. Après cela, c'est aux enseignants de décider si et comment ils informent
les classes.Le
gouvernement fédéral a également déclaré dans son rapport que la question du
mariage forcé continue d'être une faible priorité dans la vie professionnelle
quotidienne de nombreux professionnels et que des groupes cibles importants tels
que les enseignants ou les employeurs ne peuvent être approchés de manière
adéquate. Pour cette raison, en plus des prospectus, la ville de Zurich offre
des offres éducatives
spéciales pour
les écoles et les entreprises de formation.
(Tages-Anzeiger)
Création : 26.06.2018, 18:09 heure
Les mariages religieux
avec des mineurs sont en hausse
Coutumes :
Plus de 20 unions avec des jeunes filles musulmanes ou chrétiennes ont été
recensées l’an dernier.
https://www.24heures.ch/suisse/mariages-religieux-mineurs-hausse/story/14652759

Les victimes de mariage forcé n’osent pas se manifester par loyauté envers leur
famille ou par peur.Image:
Gabriel Bouys/AFP
Par
Gabriel Sassoon
29.01.2017
Des représentants de la communauté musulmane ou chrétienne qui font fi du droit
suisse en mariant des mineurs : le Service contre le mariage forcé s’inquiète de
ces pratiques. L’an dernier, il a eu connaissance de 21 mariages religieux avec
des jeunes filles âgées de 14 ans à 17 ans, à Berne, à Zurich ou à Soleure,
relatait hier la NZZ am Sonntag . Dans la majeure partie des cas, il s’agissait
d’adolescentes originaires de Syrie, d’Afghanistan, d’Irak, d’Erythrée, de
Somalie, du Kosovo et de Macédoine. Mais trois cérémonies chrétiennes avec des
mineures de la communauté rom ont aussi été signalées.«
C’est un nouveau défi »«
La tendance est en hausse. Elle s’explique par les nouvelles vagues
d’immigration. C’est un nouveau défi », affirme Anu Sivaganesan, responsable du
Service contre le mariage forcé, qui est actif dans toute la Suisse. Selon cette
dernière, il y a beaucoup plus de cas que ceux qui sont déclarés à son service :
les victimes n’osent pas se manifester par loyauté envers leur famille ou par
peur. «En Suisse romande aussi le phénomène existe, c’est certain. Et cela
concerne toutes les religions, pas seulement l’islam.»Interdites par
la loi, ces unions avec des mineurs violent aussi la primauté du mariage civil,
rappelle Anu Sivaganesan. En Suisse, un mariage religieux n’est permis qu’après
une cérémonie civile. Les personnes qui les célèbrent s’exposent à des
sanctions. Si le mariage est forcé, ce qui est le cas la plupart du temps, il
s’agit également de contrainte, passible d’une peine allant jusqu’à 3 ans de
prison.Cérémonie
par téléphone«
Pour beaucoup de communautés, un mariage religieux revêt plus d’importance que
des noces civiles, qui ne sont perçues que comme une démarche administrative. Il
s’agit d’une manière de discipliner les jeunes filles, en les mariant tôt et en
restreignant leur sexualité », explique Anu Sivaganesan. Elle rapporte la tenue
de fêtes en présence de centaines d’invités. Dans d’autres cas, seul un petit
nombre de convives a assisté au rituel. Le profil de la personne officiant à la
célébration varie lui aussi. Il s’agit d’imams, mais aussi de personnes sans
aucune qualification spéciale. Des religieux ont même célébré des unions par
téléphone. Dans un cas, la fiancée se trouvait à Zurich et le fiancé en
Angleterre.Comment
prévenir ?Comment
prévenir ces cas ? Le centre appelle les autorités à mieux informer les migrants
de toute confession, ainsi que les représentants des communautés religieuses,
sur le cadre juridique légal suisse, qu’ils ne connaissent pas forcément. Un
travail de sensibilisation doit aussi être fait auprès des professionnels qui
sont en contact avec des migrants, souligne Anu Sivaganesan. Et de citer
l’exemple du mariage d’une requérante d’asile mineure : parmi les invités se
trouvait celui qui avait été désigné comme sa personne de confiance.
Pascal Gemperli, président de l’Union vaudoise des associations musulmanes,
dit ne pas avoir eu connaissance de cas, sans en exclure la probabilité. «
Nous les condamnons fermement.» La solution ? « Le problème est que
n’importe qui peut s’autoproclamer imam et célébrer ces unions. Si la
communauté musulmane était mieux structurée, en étant reconnue
officiellement, nous pourrions recenser tous les imams et établir un cahier
des charges clair. Une formation d’imam aiderait aussi.» (24 heures)
Créé : 29.01.2017, 22h36
En réponse à Pascal Gemperli : il faudrait aller aux sources du problème et
supprimer ou abroger les versets du Coran et les Hadiths de Mahomet qui
rendent licite le mariage des fillettes impubères, la polygamie et la
répudiation.
Il faudrait aussi dénoncer les
législations officielles des pays musulmans, qui institutionalisent les
précepts du Coran et de la Sunna dans leur législaltions officielle et les
appliquent en Suisse et en Europe à des citoyens suisses binationaux.
À titre d'exemple, un pays comme l'Algérie, qui n'est pas présenté comme un
pays obscurantiste.
ALGERIE
Le Centre d'Information et de Documentation sur les Droits de l'Enfant et de
la Femme plaide pour une étude sur le mariage des mineures en Algérie :"Une
adaptation des services sociaux, sanitaires, juridiques aux problèmes
particuliers des jeunes adolescentes mariées. mais aussi pour veiller à la
scolarisation de l’ensemble des filles sur le territoire national, à la
poursuite de leurs études, à œuvrer à l’autonomisation des filles, à
sensibiliser et mobiliser les familles sur les risques des mariages
précoces. Il faudrait fixer un âge minimum au-dessous duquel une dispense
d’âge ne peut être accordée, à supprimer les dispositions de l’article
326 du code pénal, à revoir l’article 7 de ce code, de manière à préciser la
notion d’‘‘intérêt’’ et d’‘‘aptitude au mariage’’ et à faire assister le
juge par des experts pour entendre et apprécier le consentement de
l’enfant".
Les cas de mariages forcés en augmentation.
Suisse :
Le Service des mariages forcés a traité 64 dossiers l'an dernier, soit plus du
double de l'année précédente (26). De 2005 à 2015, « seuls » 94 cas avaient été
annoncés.
https://www.24heures.ch/suisse/cas-mariages-forces-augmentation/story/20862073

Jusqu'à récemment, les mariages forcés parmi les demandeurs d'asile
représentaient 10% des cas soumis au service spécialisé. Désormais, c'est un
cinquième, a précisé à l'ATS la directrice Anu Sivaganesan.Elle
évoque par exemple l'histoire d'une Kurde irakienne, dont le père estimait
qu'elle prenait trop de libertés. Il l'a emmenée en Turquie, où elle a été
mariée de force. La jeune femme comptait se séparer de son mari à son retour en
Suisse, mais lorsque ses parents ont eu vent de ses intentions, ils l'ont
envoyée dans le Kurdistan irakien.Les mariages forcés concernent en
général des jeunes femmes, bien souvent mineures. Elles sont pour la plupart
originaires de Syrie, Afghanistan, Érythrée, Irak, Iran ou Somalie, pays d'où
sont issus nombre de requérants d'asile.
Mariage comme
«protection»
L'afflux de migrants ne peut expliquer seul l'augmentation du nombre d'unions
annoncées. Mme Sivaganesan met aussi en avant la disposition des personnes
nouvellement arrivées en Suisse à défendre leurs droits et libertés : comme
l'État de droit fonctionne bien, elles osent plus facilement chercher une issue.Souvent,
les personnes sont mariées de force dans leur pays d'origine, explique la
directrice du service, ou sur les routes de l'exil. Le mariage des mineurs est
malheureusement utilisé comme une «protection», surtout parmi les Syriennes.
Religieux puis civil
Mais des mariages forcés sont également conclus en Suisse. Ici aussi, les
victimes sont généralement des mineures. Presque toujours, leur famille les met
sous pression, parce qu'un mariage précoce et organisé correspond à la tradition
du pays d'origine, ou parce qu'il représente un rempart contre une société
occidentale «décadente».La plupart du temps, il s'agit d'un mariage
religieux qui, une fois les conjoints majeurs, sera conclu devant les autorités
civiles. Après quelques années, les victimes peuvent en effet avoir
partiellement accepté leur «destin», et ainsi consentir à un mariage civil.
Cinq ans de prison
Depuis 2013, le mariage forcé peut être sanctionné en Suisse de 5 ans
d'emprisonnement. Mais il faut en faire plus au niveau religieux, plaide Anu
Sivaganesan, car le problème de l'âge minimal de mariage est ainsi
régulièrement contourné.Un
poste de responsable au Département fédéral des affaires étrangères serait
aussi bienvenu, selon elle, pour des cas comme celui de la jeune Kurde
envoyée en Irak. En outre, si des ateliers à l'intention des requérants
d'asile ont été organisés dans différents cantons, la sensibilisation doit
se poursuivre. Le service des mariages forcés planifie une nouvelle
campagne. (ats/nxp)
Créé : 16.07.2017, 15h19
900 cas de mariages forcés en Suisse depuis 2015 :
nouvelles mesures nécessaires
Suisse : Berne va consacrer 800'000 francs ces quatre prochaines années pour
lutter contre les mariages forcés.
Au moins 900 cas ont été signalés depuis 2015.

https://www.24heures.ch/suisse/mariages-forces-nouvelles-mesures-necessaires/story/14308698
Un mariage est considéré comme forcé s'il a été
conclu en violation de la libre volonté d'un des époux ou si l'un d'eux est
mineur.
La lutte contre les mariages forcés doit continuer. Le Conseil fédéral va y
consacrer 800'000 francs ces quatre prochaines années. Il va également voir si
la législation doit encore être durcie. Son bilan a été publié mardi à
l'occasion d'un séminaire sur la question.Depuis juillet 2013, les
mariages forcés ne sont non seulement plus acceptés mais aussi annulés d'office
en Suisse. Un mariage est considéré comme tel s'il a été conclu en violation de
la libre volonté d'un des époux ou si l'un d'eux est mineur.Aucune
exception n'est prévue, même lorsque des enfants sont en jeu ou lorsque la
victime veut finalement maintenir l'union. Les mariages de personnes de moins de
18 ans ne sont pas acceptés, même si le droit de leur pays d'origine le permet.Les
sanctions pénales ont également été renforcées. La personne qui, par la menace
ou la violence, en oblige une autre à contracter une union est punie d'une peine
allant jusqu'à cinq ans d'emprisonnement ou d'une peine pécuniaire. La poursuite
n'est pas limitée dans le temps et se rendre à l'étranger ne permet pas d'y
échapper.
Nouvelle
évaluation
À la demande du Parlement, le Conseil fédéral va
évaluer si d'autres mesures sont nécessaires. Il s'agira notamment de savoir si
la clause de nullité du mariage lorsqu'une personne est mineure est suffisante.Le
gouvernement se penchera aussi sur les unions conclues à l'étranger. Les auteurs
d'une évaluation externe demandent en outre d'examiner si des mesures sont
nécessaires pour l'accompagnement à long terme des victimes.Les
mariages forcés restent un problème. Dans le cadre du programme fédéral de
lutte, 905 cas ont été signalés entre début 2015 et fin août 2017 dont 397 pour
la seule année 2016. Et tous les cas n'ont vraisemblablement pas pu être
recensés.La grande majorité des victimes (83%) sont des femmes. Près
d'un tiers (28,4%) sont des mineurs de moins de 18 ans. Il s'agit dans de
nombreux cas de personnes ayant un permis B ou C, mais la proportion de Suisses
n'est pas négligeable.Les pays d'origine les plus fréquents sont le
Kosovo, le Sri Lanka, la Turquie, l'Albanie et la Macédoine. Le nombre de cas de
personnes venant d'Afghanistan et de Syrie a augmenté.
Travail de longue
haleine
La lutte contre les mariages forcés ne peut être
couronnée de succès que si la Confédération, les cantons et les communes, les
institutions du secteur public et les organisations non gouvernementales (ONG)
s'y consacrent tous durablement, note le Conseil fédéral dans son rapport.Le
programme fédéral de quatre ans, initié en 2013 avec un budget de deux millions,
a permis de financer 18 projets, dont sept émanant d'ONG. Ils visaient notamment
la mise en réseau, l'information, la sensibilisation et la formation. Une
deuxième phase a permis de préciser les groupes cibles et d'étendre la portée
géographique des mesures.
Efforts à faire
Des efforts restent encore à faire. Contrairement à la
Suisse alémanique, il n'existe pas en Suisse latine de service spécialisé
interrégional disposant d'une expertise spécifique dans le conseil et la prise
en charge notamment de cas complexe. La couverture nationale reste déficitaire.Dans
neuf cantons, en particulier de Suisse centrale et orientale, qui représentent
ensemble 9% de la population, aucune activité n'a été entreprise. Dans les
cantons fortement peuplés de Berne et Zurich, les activités se sont concentrées
sur les villes principales et les services cantonaux n'ont pas été
systématiquement impliqués.La Confédération n'entend plus s'engager
en finançant directement des activités locales mais en soutenant un centre de
compétence national pour les années 2018 à 2021. Sa mission sera d'accompagner
les cas complexes qui ne peuvent être traités exclusivement sur place et de
mettre à disposition des acteurs locaux des connaissances spécialisées
(publications ou formation continue par exemple).Le centre devra
aussi mettre en œuvre des activités destinées à sensibiliser les professionnels,
les groupes-cible et l'opinion publique. Outre les 800'000 francs prévus à cet
effet, la Confédération maintiendra au Secrétariat d'État aux migrations un
poste dévolu à l'échange d'informations et de connaissances.
(ats/nxp)
Créé : 31.10.2017, 10h01
« Il faut apprendre
aux jeunes qu’ils peuvent dire non»
Mariages forcés :
Le Bureau vaudois de l’égalité organise une conférence publique sur cette
problématique qui touche surtout les filles.
https://www.24heures.ch/vaud-regions/faut-apprendre-jeunes-qu-peuvent/story/31321652

Dans 90% des
cas, les mariages forcés concernent les filles.
Image : Michel Perret
Par Madeleine Schürch
En 2016, trente personnes ont été signalées dans le canton de Vaud pour avoir
subi des pressions de leur entourage soit pour se marier, pour rompre une
relation amoureuse ou pour renoncer à un divorce (lire ci-dessous). S’il est
difficile de chiffrer le nombre de mariages forcés en Suisse, c’est qu’ils
couvrent des réalités très complexes. En marge d’une conférence qu’elle donnera
jeudi à Lausanne, la Française Marie-France Casalis, ancienne conseillère
technique de la Délégation régionale aux droits des femmes et à l’égalité
d’Ile-de-France, partage son expérience.
– Fait-on
une distinction entre le mariage arrangé et le mariage forcé ?
Dans le mariage arrangé, il y a aussi exercice d’une force, mais qui ne se voit
pas. On a vécu pendant des siècles avec ce type de mariage forcé. Cela allait
des rois, qui mariaient leurs enfants à des princes, au paysan qui voulait
élargir ses terres. Il y avait une intelligence dans la bourgeoisie à marier sa
fille ou son fils à une personne de la même classe sociale. On organisait des
réunions où la jeune fille pouvait choisir un jeune homme, mais au sein d’un
groupe défini. Dans ce cas, la pression est diffuse, les jeunes gens se laissant
avoir à l’idée de tenir leur rang. Pour moi, il n’y a pas de différence entre un
mariage forcé et arrangé.
– Quelle
est pour vous la pire des situations ?
C’est
la troisième catégorie, le mariage précoce des filles, en Afrique surtout. On
promet les enfants dès leur plus jeune âge pour les marier ensuite à l’âge de 10
ans. Même en France, on a mis longtemps à mettre à niveau l’âge légal du
mariage. Ce n’est que depuis 2006 qu’il est de 18 pour les deux sexes. Avant,
une fille pouvait se marier à 15 ans. Cet ajustement a été important pour agir
contre le mariage forcé des étrangères sur notre territoire, car 90% des cas
concernent les filles.
– Qu’est-ce qui a
déclenché la prise de conscience qu’il y avait tant de mariages forcés en Europe
?
En France, c’est quand le regroupement familial a été autorisé et qu’on a vu
arriver en nombre des femmes et des enfants de l’immigration maghrébine et
africaine. Les écoles ont été les premières à alerter les autorités sur ces
adolescentes qu’on envoie en vacances dans leur pays d’origine sans leur dire
que c’est pour les marier. Cela se passe souvent quand la jeune fille qui a
grandi en France et semble intégrée veut fréquenter des garçons.
– Comment lutter contre ces
coutumes si bien ancrées ?
Il faut expliquer que, chez nous, seul le mariage civil est reconnu et que
devant l’officier d’état civil qui la marie, une jeune fille peut encore dire
non. Nous avons fait des opérations commandos lors de mariages pour cela, mais
devant toute la famille réunie, cela n’est pas facile pour une adolescente de
faire un acte héroïque ! À titre de prévention, on demande aux officiers d’état
civil de faire de manière individuelle l’entretien des futurs époux avant la
publication des bans. Afin que chacun puisse s’exprimer librement. Car dans la
loi française, comme dans la loi suisse, il n’y a pas de mariage s’il n’y a pas
libre consentement.
– Quel est le profil des
victimes ?
Elles viennent
essentiellement de pays où le clan domine sur l’individu. On a beaucoup parlé
des crimes d’honneur des Turcs, car si la promesse de mariage faite à la
naissance, souvent consolidée par un cadeau, n’est pas tenue, la famille est
déshonorée et a une dette. Dans le pire des cas, la jeune fille est alors tuée
par un frère, en général le cadet, car devant la justice, il aura une peine
moins sévère que le père ou les aînés.
Le mariage
forcé concerne surtout le Maghreb, l’Afrique et l’Asie du Sud-Est.
Mais il existe aussi chez les bouddhistes et les chrétiens, notamment dans des
communautés protestantes aux États-Unis !
– Est-on mieux armé
aujourd’hui pour lutter contre le mariage forcé ?
On a fait d’immenses
progrès dans la lutte contre l’excision des femmes, qui est poursuivie sur le
plan judiciaire. Car là, il y a du sang, une mutilation. En revanche, avec le
mariage forcé, certains pensent encore que ce n’est pas si grave, qu’on peut
toujours divorcer. Mais la prévention marque des points. L’essentiel est que les
jeunes sachent qu’ils ont des droits pour faire appliquer la loi du pays où ils
résident. (24
heures)

Marie-France Casalis, porte-parole du Collectif féministe contre le viol (Image
: DR)
Vaud axe son action sur la formation
En Suisse, comme dans le reste de l’Europe, les signalements dénonçant
des contraintes ou mariages forcés sont
en augmentation. Depuis sa création, en 2005, le centre d’aide et d’accueil pour
les victimes, à Zurich, qui assure le monitoring national, a traité 1800 cas.
En 2016, il en répertoriait 311, dont 30
dans le canton de Vaud.
Une tendance à la hausse qui s’explique d’une part par les signalements plus
fréquents des professionnels, mieux sensibilisés à la problématique, et d’autre
part à la récente vague migratoire. L’an
dernier, 64 cas concernaient les demandeurs d’asile, soit le double des années
précédentes. Dans
le canton de Vaud, le Bureau de l’égalité entre les femmes et les hommes (BEFH)
manque de recul historique pour cerner cette évolution. «Il n’existe pas de
statistiques annuelles vaudoises, ce sont les institutions du réseau qui
annoncent les cas à Zurich», précise la cheffe de projet Raphaela Minore. Le
BEFH fait avant tout de la sensibilisation auprès des professionnels des régions
vaudoises et a inséré cette thématique au sein d’un programme de prévention des
violences et des comportements abusifs auprès des jeunes « Sortir ensemble et se
respecter».
En 2011, une étude de l’Université de Neuchâtel, mandatée pour faire un état des
lieux du mariage forcé dans le canton, relevait, sur la base de 21 cas, que la
situation la plus fréquente concernait la difficulté pour la jeune fille de
faire accepter le conjoint de son choix, et non le fait de rejeter une
proposition de mari formulé par la famille. Le mariage forcé était en outre
souvent utilisé pour remettre la jeune fille sur le droit chemin, quand elle
avait des fréquentations qui ne plaisaient pas à la famille.
Conférence publique 21 septembre de 16 h 30 à 18 h, bâtiment administratif de la
Pontaise, salle du 1er février 1959, Lausanne. Inscriptions :
info.befh@vd.ch/021 316 61 24.
Mabrouk, Slimani,
Guirous, Bougrab : ces femmes contre les dérives de l'islam
http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2017/09/19/01016-20170919ARTFIG00265-islamisme-quand-les-vigies-prennent-la-plume.php
Par Anne
Fulda
Mis
à jour le 19/09/2017 à 22:57
ENQUÊTE.
Elles sont jeunes, musulmanes. Françaises, nées en France ou pas. Et elles ont
décidé, chacune à sa façon, d'écrire afin de dénoncer les dérives de l'islam.
Plus qu'un phénomène éditorial, un engagement qui leur vaut pour certaines
d'être insultées, menacées, poursuivies en justice, voire traitées
d'islamophobes.
Il y a Leïla Slimani qui vient, après son prix Goncourt, de publier un
livre Sexe et Mensonges.
La vie sexuelle au Maroc (Les Arènes) ainsi qu'une BD sur la difficulté d'être
femme au Maroc, manière détournée de remettre en cause, à travers le patriarcat,
le poids de la religion dans la société marocaine. Il y a Jeannette
Bougrab, combattante de la laïcité, qui
vient d'écrire, depuis la Finlande, Lettre d'exil. La barbarie et nous (Les
éditions du Cerf).
Il y a aussi Lydia Guirous qui s'apprête à publier «Ça n'a rien à voir avec
l'islam?» Face à l'islamisme, réveillons-nous, réveillez-vous ! (Plon), parce
qu'elle ne supportait plus d'entendre, attentat après attentat et alors que les
revendications communautaristes gagnent du terrain, que «cela n'a rien à voir
avec l'islam». Il y a aussi la journaliste Sonia Mabrouk qui a publié, avant
l'été, un livre de conversation avec sa grand-mère tunisienne : Le monde ne
tourne pas rond, ma petite-fille (Flammarion, mars 2017), où elle évoque
pêle-mêle l'école, la culture et le déclin de l'islam sécularisé.
Ce sont des jeunes femmes françaises originaires
d'Algérie, de Tunisie ou du Maroc.
Des femmes musulmanes, en pointe dans la lutte contre l'islam radical.Leur
point commun ? Ce sont des jeunes femmes françaises originaires d'Algérie, de
Tunisie ou du Maroc. Des femmes musulmanes, en pointe dans la lutte contre
l'islam radical.
Chacune à sa manière : frontale ou plus douce. Mais désireuses de perpétuer
l'islam de leurs grands-parents et de leurs parents. Des jeunes femmes
courageuses en tout cas. Qui reçoivent des menaces, se font insulter, traiter
d'islamophobes ou se font traîner en justice par des ...
Une cuillère dans le
slip contre le mariage forcé
Royaume-Uni :
Afin d'éviter d'être mariées de force à l'étranger, des jeunes femmes cachent
des petites cuillères dans leurs sous-vêtements pour être secourues à
l'aéroport.
https://www.24heures.ch/vivre/societe/cuillere-slip-mariage-force/story/23954082

Faire
sonner les portiques de sécurité constitue un ultime recours pour les jeunes
femmes emmenées à l'étranger pour être mariées de force.
Image : ReutersPar
Aurore Boullé
19.08.2013 Comment échapper à
un mariage forcé ? Au Royaume-Uni, des jeunes filles dont l’union devait avoir
lieu à l’étranger ont trouvé secours en plaçant une petite cuillère dans leur
culotte. Selon The
Guardian, elles appliquaient les
recommandations de Karma
Nirvana, une organisation britannique qui
vient en aide aux victimes de cette pratique.
Ainsi cachée, la cuillère active les détecteurs de métaux des contrôles de
sécurité des aéroports. La jeune fille est alors conduite dans une pièce isolée
pour une fouille corporelle, ce qui lui donne une dernière occasion d’alerter
les autorités. Karma Nirvana a confié au quotidien britannique que ce conseil
avait déjà permis de sauver plusieurs femmes.
L'été, une période sensible
Le gouvernement a averti que l’été était une période à
risque en raison des vacances scolaires. Il a demandé aux enseignants, aux
médecins et au personnel des aéroports d’être particulièrement vigilants au
cours de cette période. L’année dernière, l’unité chargée des mariages forcés a
recensé 400 cas entre juin et août.Le nombre de femmes forcées à
quitter le Royaume-Uni pour être mariées est difficile à calculer. Selon les
autorités, chaque année 1500 à 5000 jeunes filles – dont un tiers a moins de 16
ans – sont victimes de cette pratique. Les associations pensent elles que ces
chiffrent sont sous-estimés.Aneeta Prem, fondatrice et présidente de
l’organisation Freedom
Charity qui lutte contre le mariage forcé
par l’information et l’éducation, a exprimé ses doutes au Guardian :
«Il est impossible de connaître les vrais chiffres puisque beaucoup de jeunes
victimes sont terrifiées à l’idée de sortir de l’ombre.» (Nxp)
Créé : 19.08.2013, 15h10
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Le Service des mariages forcés a traité 64 dossiers l'an dernier, soit plus du
double de l'année précédente (26). De 2005 à 2015, «seuls» 94 cas avaient été
annoncés.Plus...16.07.2017
Les mariages religieux avec des mineurs sont en hausseCoutumes Plus
de 20 unions avec des jeunes filles musulmanes ou chrétiennes ont été recensées
l’an dernier. Plus...Par Gabriel
Sassoon 29.01.2017

Mariée de force, une fillette est torturée à mort
Afghanistan
Une petite fille de 10 ans a été obligée d'épouser un homme d'une trentaine
d'années. Celui-ci a torturé la petite jusqu'à ce que mort s'ensuive.
31.07.2018
https://www.24heures.ch/monde/asie-oceanie/mariee-force-fillette-torturee-mort/story/25575612

Un rapport de l'Unicef publié dimanche sur «le mariage précoce» indique que plus
de 15% des femmes afghanes ont été mariées avant 15 ans. Image : AFP
Hameya avait 10 ans tout au plus, quand elle a été mariée à un homme d'une
trentaine d'années. Son petit corps, torturé à mort par son mari, a été retrouvé
dimanche dans un village du nord-ouest de l'Afghanistan.Hameya avait
épousé Ashraf dans le cadre d'un «badal», un mariage avec échange de filles.
Théoriquement interdites en Afghanistan, ces unions se pratiquent toujours,
surtout dans les provinces reculées comme celle de Badghis (nord-ouest) dont
elle était originaire.Selon Jamshid Shahabi, le porte-parole du
gouverneur de Badghis, «une fille de la famille d'Hameya a épousé un proche (de
son futur mari Ashraf). En retour, ils ont donné Hameya à Ashraf».
La fillette avait entre 7 et 10 ans, explique-t-il.Mais quand, pour
une raison non déterminée, «le proche d'Ashraf a tué sa femme, Ashraf, en
représailles, a torturé Hameya jusqu'à ce que mort s'ensuive. Puis il s'est
enfui dans une zone contrôlée par les talibans», poursuit le porte-parole.
Elle s'était enfuie
Naqibullaj Amini, porte-parole de la police de Badghis, a confirmé la fuite du
mari et l'arrestation du père d'Hameya «pour interrogatoire». Ashraf a «étranglé
l'enfant après l'avoir torturée», a-t-il précisé. Selon lui, la petite fille
«s'était récemment enfuie de chez son époux pour regagner le domicile de ses
parents mais, après médiation des anciens, son père l'avait ramenée chez son
mari».Lailuma Noorzad, responsable du département des Femmes dans la
province de Badghis, s'est également saisie de l'affaire.
D'après elle, c'était le frère d'Hameya qui avait épousé il y a six mois une
fille de la famille d'Ashraf. «En retour, ils ont donné Hameya à Ashraf, qui
était déjà marié». «Quand le frère d'Hameya a tué sa femme, Ashraf s'est vengé
en torturant la fillette avant de la tuer».Un rapport de l'Unicef
publié dimanche sur «le mariage précoce» - avant 18 ans, selon les normes
internationales, mais avant 16 ans selon la loi afghane -, indique que plus de
46% des femmes afghanes ont été mariées avant 18 ans et 15% avant 15 ans.
La plupart des personnes interrogées par l'ONU (63%) estiment que la
pratique du «badal» est illégale, mais plus acceptable que celle du «baad»,
quand une fille est donnée à une autre famille en règlement d'une dette ou d'une
dispute - (88% de rejet). (afp/nxp)Créé
: 31.07.2018, 16h25