Europe : les Attaques Anti-Chrétiennes ont battu tous les records en 2019

 

Par Soeren Kern
5 janvier 2020

https://fr.gatestoneinstitute.org/15384/europe-attaques-chretiennes

 

Traduction du texte original: Europe: Anti-Christian Attacks Reach All-Time High in 2019

 

Les médias européens font rarement mention du vandalisme anti-chrétien ; mais en février 2019, ils ont commencé à s'y intéresser quand neuf églises ont été attaquées en l'espace de deux semaines. L'incendie suspect qui a ravagé l'emblématique Notre-Dame de Paris en avril 2019, a de nouveau ramené le sujet à la Une. Mais la chape de silence est depuis, retombée.

« Chercher à détruire ou endommager des édifices chrétiens est une manière de faire « table rase » du passé. » - Annie Genevard, députée Les Républicains, entretien accordé au Figaro, le 2 avril 2019.

 

 

« Dans le passé, même si l'on n'était pas chrétien, l'expression du sacré était respectée. La liberté religieuse est aujourd'hui clairement menacée. La laïcité ne doit pas être un rejet du religieux, mais un principe de neutralité qui laisse chacun libre d'exprimer sa foi. » - Dominique Rey, évêque de Fréjus-Toulon, entretien accordé au magazine italien Il Timone, 5 août 2019.

 

 

L'hostilité anti-chrétienne se répand en Europe occidentale. En 2019, jour après jour, des églises et des symboles chrétiens ont été délibérément attaqués. Le problème a fait la une des journaux en avril 2019, quand un incendie suspect a ravagé l'emblématique cathédrale Notre-Dame de Paris (photo). Mais depuis, la chape de silence médiatique est à nouveau retombée. (Photo de Véronique de Viguerie / Getty Images)


L'hostilité anti-chrétienne se répand en Europe occidentale. En 2019, jour après jour, des églises et des symboles chrétiens ont été délibérément attaqués.Le Gatestone Institute a passé en revue des milliers d'articles de presse, de rapports de police, d'enquêtes parlementaires, de publications sur les réseaux sociaux et de blogs spécialisés tant en Grande-Bretagne, qu'en France, Allemagne, Irlande, Italie et Espagne. Notre recherche a 
établi qu'environ 3000 églises, écoles, cimetières et monuments chrétiens ont été vandalisés, pillés ou dégradés en Europe, en 2019 - ce qui constitue une année record pour les sacrilèges anti-chrétien sur le continent.La violence contre les sites chrétiens est la plus répandue en France. Si l'on en croit les statistiques gouvernementales, les églises, écoles, cimetières et monuments chrétiens sont vandalisés, profanés et brûlés au rythme de trois par jour en moyenne. En Allemagne, les attaques contre les églises chrétiennes se produisent à un rythme moyen de deux par jour, selon les déclarations de police.Les attaques contre les églises et les symboles chrétiens sont également monnaie courante en Belgique, en Grande-Bretagne, au Danemark, en Irlande, en Italie et en Espagne. Les sites et symboles du catholicisme romain sont visés en premier, mais en Allemagne, les temples protestants sont également pris pour cible.Les auteurs de violences antichrétiennes - qui vont des incendies criminels au vandalisme en passant par la défécation, le sacrilège, le pillage, la moquerie, la profanation, le satanisme, le vol, et le crachat - sont rarement arrêtés.

Lorsqu'ils le sont, la police et les médias censurent leur identité et leur origine ethnique. Les suspects sont la plupart du temps traités en déséquilibrés ; si bien que les attaques anti-chrétiennes ne sont pas classées comme des crimes de haine.En France et en Allemagne, cette envolée des attaques antichrétiennes a coïncidé avec l'immigration de masse en provenance du monde musulman. L'absence de statistiques officielles sur les auteurs et les motivations empêche de savoir précisément combien d'attaques peuvent être attribuées à l'antichristianisme musulman ou à la cause jihadiste.En Espagne, en revanche, les attaques contre les églises et les croix sont menées à une écrasante majorité par des anarchistes, des féministes radicales et d'autres activistes d'extrême gauche, qui donnent le sentiment de vouloir éradiquer le christianisme de la sphère publique.Les attaques anti-chrétiennes semblent ne susciter qu'indifférence dans le grand public. Elles se divisent en quatre grandes catégories :

Pareilles violences, notamment celles qui attentent à l'essence même de la foi catholique romaine, ont pour but d'intimider et de harceler les catholiques comme s'il fallait les empêcher de pratiquer leur foi. Ces attaques sont passibles d'une condamnation pour crimes de haine. Elles menacent directement la liberté de religion en Europe, mais les poursuites sont rares.Juan Pedro Quiñonero, correspondant depuis 35 ans à Paris du journal espagnol ABCexplique :« Les profanations ont un caractère antichrétien évident. Des vandales ivres de haine agissent dans une perspective clairement antireligieuse. Ces derniers mois, des gangs antisémites ont profané des cimetières juifs, « signant » leurs actions avec des croix gammées. Les profanateurs d'églises catholiques ne « signent » pas leurs actes de vandalisme : mais tourner en dérision la figure du Christ en croix et profaner les autels sont des actes qui parlent d'eux- mêmes. »Les médias européens qui montent en épingle les attaques contre les musulmans, ont minimisé les actes malveillants contre les chrétiens. Ces médias qui évoquaient rarement le vandalisme anti-chrétien ont commencé de s'y intéresser en février 2019, quand neuf églises ont été attaquées en l'espace de deux semaines. L'incendie suspect qui a ravagé l'emblématique cathédrale Notre-Dame de Paris en avril 2019 a de nouveau ramené le sujet à la Une. Mais depuis, la chape de silence est retombée.

Le journal français Le Monde a 
contesté l'utilisation par le gouvernement du terme « actes antichrétiens » et a demandé au personnel politique de ne pas « instrumentaliser » la question :« Plus d'un millier d'actes par an, soit une moyenne de trois par jour : le nombre est élevé, mais que recouvre-t-il ? Peut-on vraiment parler de « profanations » – un terme fort, qui implique une atteinte au caractère sacré d'un lieu de culte ?« Les motivations idéologiques sont minoritaires : il s'agit principalement de vols et de vandalisme dont les auteurs sont souvent mineurs. »Annie Genevard, députée Les Républicains, a appelé à une enquête parlementaire afin de mieux comprendre la nature et les motivations des attaques antichrétiennes.

Dans une interview au journal français Le Figaro, elle a 
déclaré :« Récemment, deux actes de vandalisme terriblement graves ont été commis dans des lieux symboliques, et m'ont beaucoup choquée. Il y a quelques jours, l'incendie dans l'église Saint Sulpice, une église qui abrite des œuvres remarquables : il y en a pour près d'un million d'euros de dégâts et des œuvres irrémédiablement perdues ! Et quelque temps auparavant, des vandales se sont introduits dans la basilique Saint Denis, brisant notamment des vitraux et endommageant l'orgue. Saint Denis, ce n'est pas seulement un lieu de culte chrétien, c'est la nécropole des rois de France ! C'est un lieu de rencontre entre notre histoire nationale et nos racines chrétiennes. Que l'on ose s'en prendre à ce monument est vraiment choquant non seulement pour les chrétiens mais pour bon nombre de citoyens, quelles que soient leurs convictions. Lorsqu'un acte antichrétien est commis, on tourne alors le dos à l'Histoire de la France qui a un lien intime avec la religion chrétienne.« S'en prendre à une tombe chrétienne ou une église, quelle que soit la motivation de l'auteur, c'est une manière de s'en prendre à une part de notre identité collective, car le christianisme et ses monuments ont façonné notre culture, notre histoire et nos paysages. Chercher à détruire ou endommager des édifices chrétiens est une manière de faire « table-rase » du passé.

Dans une époque où règne le relativisme culturel le plus absolu, c'est d'autant plus grave que l'on met en péril certains de nos repères les plus précieux car les plus anciens. Une civilisation qui nierait et se détournerait de son passé serait une civilisation qui se perdrait. C'est cela qui me paraît inquiétant, et il faut y apporter une réponse politique forte. »Dans une 
interview donnée au magazine italien Il Timone, l'évêque de Fréjus-Toulon, Dominique Rey, a déclaré que les attaques contre les églises d'Europe se produisent dans des sociétés européennes travaillées par la laïcité, le nihilisme, l'hédonisme, le relativisme culturel et moral, le consumérisme et une perte généralisée du sens du sacré. Il a noté :« Dans le passé, même les non-chrétiens ou qui se disaient tels, acceptaient un environnement culturel marqué par le christianisme ... mais ces racines ont été abandonnées par notre culture et par nos sociétés. Une fois supprimées les racines chrétiennes qui étaient notre dénominateur commun, les gens se sont tournés vers le communautarisme, ce qui a conduit à une fragmentation sociale et à une rupture.

Pour recréer une base de valeurs commune et des référence qui se partagent, l'Europe doit restaurer la centralité de ses racines chrétiennes ...« Il y a une évolution des actes de profanation contre les monuments, et une évolution des actes de profanation contre la foi catholique elle-même. Dans le passé, même si l'on n'était pas chrétien, l'expression du sacré était respectée. Aujourd'hui, la liberté religieuse est clairement menacée. La laïcité ne doit pas être un rejet du religieux, mais un principe de neutralité qui donne à chacun la liberté d'exprimer sa foi.« Une convergence se produit entre le laïcisme - qui relègue les fidèles à la sphère privée et où chaque confession religieuse est soit banalisée soit stigmatisée - et un islam écrasant qui attaque les infidèles et ceux qui rejettent le Coran. D'un côté, les médias se moquent de nous ... et de l'autre, le fondamentalisme islamique se renforce. Ce sont les deux facettes de la réalité. »L'analyste politique français Jérôme Fourquet, dans son livre – 
L'Archipel français : naissance d'une nation multiple et divisée - montre que la déchristianisation s'est produite en France dans le contexte d'une immigration musulmane de masse. Des données statistiques détaillées - par exemple, moins de 5% des Français assistent régulièrement à la messe du dimanche –montrent que la France est désormais un pays « postchrétien ». Il écrit :« Il y a une déchristianisation croissante qui place la religion catholique en « phase terminale » ... Pendant des centaines d'années, la religion catholique a profondément structuré la conscience collective de la société française. Aujourd'hui, cette société est l'ombre de ce qu'elle était autrefois. Un profond changement de civilisation est en cours. »Soeren Kern est Senior Fellow du Gatestone Institute de New York.


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« QUE LE MONDE SACHE » : le Génocide des Chrétiens au Nigéria

Par Raymond Ibrahim

31 octobre 2019

Traduction du texte original: "WORLD TAKE NOTE!": Genocide of Christians in Nigeria

https://fr.gatestoneinstitute.org/15097/genocide-chretiens-nigeria

Le président du Nigeria, Muhammadu Buhari (photo) « mène ouvertement une politique anti-chrétienne qui a entraîné d'innombrables meurtres et la destruction de communautés chrétiennes vulnérables un peu partout dans le pays » a affirmé Bosun Emmanuel, secrétaire du Forum national des aînés chrétiens du Nigéria. (Photo par Olivier Douliery-Pool / Getty Images)

 

Muhammadu Buhari, le président musulman du Nigéria - il doit d'occuper cette position en partie au soutien que lui a apporté l'ancien président américain Barack H. Obama - encourage au « génocide » des chrétiens, affirment aujourd'hui les responsables de la communauté chrétienne du Nigeria.

Ainsi, le père Valentine Obinna, prêtre du diocèse Aba, affirme que les massacres des chrétiens participent à l' « islamisation du Nigéria » :

« Les gens en ont le pressentiment. C'est évident. C'est clandestin. Ils veulent transformer le Nigeria en pays musulman. Mais le contexte est celui d'un pays ou une grande partie de la population est chrétienne et c'est pourquoi cela devient très difficile pour lui [Buhari]. »

La population du Nigeria est à peu près équitablement répartie entre chrétiens et musulmans. Mais en 2011, ABC News a tenté d'expliquer les tenants et les aboutissants de la colère musulmane au Nigeria:

La vague d'émeutes [musulmanes] a été déclenchée par la Commission électorale nationale indépendante (INEC) qui a annoncé, lundi [18 avril 2011], que M. Goodluck Jonathan [un chrétien], était arrivé en tête du premier tour de scrutin. Des émeutes ont alors éclaté dans les États du Nord peuplés majoritairement de musulmans. La défaite du candidat musulman, Muhammadu Buhari, leur a paru intolérable. Les musulmans du Nord ont pensé qu'après le décès l'an dernier, du président musulman Umaru Yar'Adua, la succession revenait de droit à un autre musulman. Des groupes radicaux dans le nord [Boko Haram], ont donc entrepris de corriger l'anomalie d'un président chrétien. Leur colère est d'autant plus grande que les experts et les observateurs s'échinent à faire remarquer que l'élection a été la plus indépendante et la plus équilibrée de toute l'histoire du Nigeria.

Entre 2011 et 2015, Boko Haram - un groupe djihadiste qui a commis des atrocités de type Daech avant Daech –a terrorisé et massacré des milliers de chrétiens, notamment ceux qui vivaient en tant que minorités dans les régions musulmanes du nord. En 2015, les musulmans du Nigéria ont finalement obtenu ce qu'ils voulaient : un président musulman en la personne de Muhammadu Buhari. Mais loin de se calmer, la violence n'a fait qu'empirer. Les bergers musulmans Peuls - la tribu dont Buhari est originaire - ont rejoint et même dépassé Boko Haram dans le massacre de chrétiens.

En un an seulement, de juin 2017 à juin 2018, les musulmans Fulani ont massacré environ 9 000 chrétiens et détruit au moins un millier d'églises. (Sous la présidence de Jonathan, les Fulani avaient mis trois fois plus de temps pour tuer seulement une fraction [1 484] des chrétiens récemment assassiné.) Sur les six premiers mois de 2019, 52 attaques terroristes ont été menées contre des villages chrétiens. « Pas un jour ne passe sans qu'un SMS ne m'arrive en provenance de nos associés au Nigeria. Ce matin, c'était : « Des bergers ont poignardé à mort un fermier de 49 ans à Ogan », a déclaré en juillet, Ann Buwalda, avocate spécialisée dans les droits de l'homme.

Chaque fois que les médias grand public traitent de la violence qui sévit au Nigeria, ils reprennent la rengaine de Johnnie Carson, secrétaire d'État adjoint aux Affaires africaines d'Obama. A Pâques 2012, après le bombardement d'une église ou 40 chrétiens avaient trouvé la mort, Carson avait déclaré : « je profite de cette occasion pour souligner un point clé, à savoir qu'au Nigeria, le moteur de la violence extrémiste n'est pas la religion ».

Comme l'a récemment expliqué sœur Monica Chikwe , « allez donc expliquer aux chrétiens nigérians qu'ils ne sont pas victimes d'un conflit religieux alors qu'ils voient des combattants Fulani tout vêtus de noir, scander « Allahu Akbar! » et hurler « Mort aux chrétiens ».

L'Association chrétienne du Nigéria s'est elle aussi, interrogé :

« Comment affirmer qu'il s'agit d'un affrontement [laïque ou économique] quand un groupe [de musulmans] attaque, tue, mutile, détruit, et qu'un autre groupe [uniquement composé de chrétiens] subit assassinats, mutilations et destruction de ses lieux de culte ? »

En résumé, les bergers Fulani et Boko Haram prennent les chrétiens pour cible parce que, pour citer le père Valentine Obinna, le président Buhari et son cabinet musulman « se proposent d'islamiser le pays ».

Les citations suivantes montrent que le père Obinna n'est pas seul à accuser le président Buhari d'inciter en sous-main son clan Fulani à mener le djihad contre les chrétiens :

Sans aucunement nier le rôle du président Buhari, le Forum national des anciens, une association chrétienne, a pointé du doigt, ce qui lui paraissait être la cause première de violence au Nigéria :

« Le JIHAD a été déclenché au Nigeria par les islamistes du nord à la tête desquels se trouve l'ethnie Fulani. Ce Jihad est basé sur la haine enseignée dans les mosquées et les madrassas islamiques du nord du Nigeria, ainsi que sur l'idéologie suprémaciste des Fulani. Utilisant le djihad conventionnel (violent) et le djihad furtif (civilisationnel), les islamistes du nord apparaissent déterminés à faire du Nigéria un sultanat islamique et à remplacer la démocratie libérale par la charia... Nous voulons un Nigéria où les citoyens sont traités également devant la loi à tous les niveaux ... »

Bien que les chrétiens représentent depuis peu, la majorité de la population nigériane, le génocide perpétré à leur encontre a provoqué une baisse de la démographie telle que le christianisme au Nigéria est, selon le Forum national des aînés « en voie d'extinction », en raison de la progression de la charia au Nigeria [qui] sonne le glas de l'église nigériane. »

Telle est la situation actuelle : un djihad de type génocidaires frappe la population chrétienne du Nigéria – et, selon les dirigeants chrétiens nigérians, ce djihad est piloté par le président du Nigeria et ses compatriotes de la tribu des Fulani. Parallèlement, les médias et les analystes occidentaux présentent les conflits du Nigéria comme la conséquence des « inégalités », de la « pauvreté » et des problèmes économiques pour reprendre les termes de l'ancien président américain Bill Clinton sur « l'origine de tout cela ».

Raymond Ibrahim , auteur de Sword and Scimitar, Fourteen Centuries of War between Islam and the West (Sabre et Cimeterre : 14 siècles de guerre entre Islam et Occident), est Distinguished Senior Fellow du Gatestone Institute, Shillman Fellow du David Horowitz Freedom Centre et Fellow Judith Rosen Friedman du Middle East Forum.


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