N’oublions pas la persécution des chrétiens dans le monde actuel !

 

https://www.bvoltaire.fr/noublions-persecution-chretiens-monde-actuel/

 

https://www.youtube.com/watch?v=Jei6cKr8z0s

La persécution des chrétiens dans le monde aujourd'hui

 

Si rien n’arrête le flot destructeur, dans quelques années, en dehors des lieux sanctuarisés, les chrétiens auront disparu.

Voici un mois, le réalisateur du documentaire intitulé La persécution des chrétiens aujourd’hui dans le monde, Raphaël Delpard, expliquait sur ce même site qu’il avait choisi ce sujet à la fin des années 1990, ayant été “littéralement stupéfait d’apprendre qu’au XXe siècle, des hommes, des femmes et des enfants puissent être persécutés en raison de leur foi” et “frappé par l’extraordinaire ferveur de ces gens”.

Bien que confidentiellement diffusé au cinéma parisien Le Lucernaire, j’invite tous les lecteurs de Boulevard Voltaire à se précipiter dans cette salle pour découvrir ce remarquable film, si toutefois sa projection se poursuit dans les semaines à venir.

Dans une première partie consacrée aux reportages sur le terrain, le film dresse un constat accablant des persécutions subies par plus de 215 millions de chrétiens de toutes obédiences dans une cinquantaine de pays à travers la planète, à savoir les derniers États communistes poursuivant les méthodes totalitaires de l’époque soviétique et la majorité des pays musulmans rejetant toute forme de liberté de conscience.

Emprisonnements dans des camps de concentration accompagnés de tortures physiques, de séances d’autocritique et de délations comme au bon vieux temps du “petit père des peuples” en Corée du Nord ou au Vietnam ; assassinats, lapidations, viols des femmes, enlèvements de jeunes filles converties et mariées de force à des musulmans en terre d’islam, particulièrement dans la péninsule Arabique, au Pakistan et en Afrique subsaharienne.

Mais le plus intéressant, selon moi, réside dans la seconde partie du reportage consacrée aux interventions des responsables d’associations de défense des chrétiens dans le monde, telle l’Aide à l’Église en détresse (AED) ou SOS Chrétiens d’Orient, ainsi qu’à l’analyse de diplomates, universitaires et autres spécialistes de la question comme Annie Laurent ou Alexandre del Valle.

Il en ressort que les organisations internationales chargées de la défense des droits de l’homme, qu’il s’agisse de la Commission ad hoc auprès de l’ONU ou des institutions de l’Union européenne, habituellement promptes à réagir dès qu’une minorité ethnique, culturelle ou religieuse est victime d’oppression, gardent un silence coupable sur la persécution des disciples du Christ, les abandonnant lâchement dès que le représentant d’un État couvrant ou ordonnant les exactions dénoncées formule une objection.

Une des personnes interrogées a rappelé que le gouvernement français, quel que soit le parti au pouvoir, s’est toujours refusé à intervenir pour défendre ou secourir les populations persécutées en raison de leur foi chrétienne, au nom d’une conception étroite et sectaire de la laïcité et du “principe de non-discrimination”. Pour les mêmes raisons, nos dirigeants n’ont jamais accepté d’accorder en priorité le statut de réfugié aux immigrés coptes, syriaques ou chaldéens fuyant le Proche-Orient.

Pour conclure, laissons de nouveau la parole à Raphaël Delpard, qui entend lancer “un cri d’alerte, un cri d’épouvante, en face de l’ethnocide qui se déroule à un jet de pierre de notre conscience, dans l’épais silence des institutions censées protéger les individus” et nous “invite à prendre la mesure du drame, car si rien n’arrête le flot destructeur, dans quelques années, en dehors des lieux sanctuarisés, les chrétiens auront disparu. Pourrez-vous alors dire que vous ne le saviez pas ?”

 

Editoriaux - Religion - 25 avril 2019

De la spécificité des persécutions antichrétiennes

https://www.bvoltaire.fr/de-la-specificite-des-persecutions-antichretiennes/

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Si les fidèles de toutes les religions peuvent aussi être victimes de violences, les persécutions touchant les chrétiens revêtent une nature particulière.

Le dernier attentat perpétré contre les églises du Sri Lanka prouve, une nouvelle fois, que le christianisme est l’objet d’un acharnement meurtrier à nul autre pareil, comme le reconnaît le journal Le Monde dans un récent article consacré à cette tragédie, titrant : 

« Attentats au Sri Lanka : les attaques les plus meurtrières contre des chrétiens depuis 1970. »

S’appuyant sur une étude de l’université du Maryland, qui a recensé plus de 180 actes de terroristes dans le monde depuis 1970, l’auteur a extrait de cette base de données les 100 attentats les plus meurtriers visant exclusivement des édifices religieux, afin d’éviter toute incertitude quant à la dimension religieuse de la communauté visée.

Il en ressort que si les mosquées sont davantage ciblées par des attaques meurtrières et que les musulmans représentent, ainsi, plus de 70 % des victimes de ces attentats, ces victimes « payent le plus lourd tribut du terrorisme international dans le contexte des clivages géopolitiques et religieux entre sunnites et chiites ».

 

Cette analyse révèle, ainsi, que si les musulmans demeurent, comme on nous le répète à l’envi, les premières victimes du terrorisme, force est de reconnaître qu’il s’agit d’attaques provenant de fidèles de la même religion et non des persécutions perpétrées par des adeptes d’autres cultes.

 

À ma connaissance, aucune violence n’a été provoquée à l’encontre de mahométans, au cours de la période étudiée, par des chrétiens se réclamant de l’Évangile : les motivations de l’auteur de l’attentat contre deux mosquées de la ville de Christchurch, en Nouvelle-Zélande, perpétré le 15 mars dernier, ne sont nullement de nature religieuse mais essentiellement politiques, le terroriste cherchant à dénoncer le « Grand Remplacement » des populations de race blanche et de culture occidentale et par d’autres, venues en particulier du monde islamique.

 

S’agissant des actes antisémites recensés dans le monde depuis de nombreuses décennies, ils ont soit été commis sur le fondement de théories racistes (Hitler), soit justifiés par des préoccupations d’ordre patriotique ou social, comme l’a révélé l’affaire Dreyfus ; sans oublier la célèbre formule du comte de Clermont-Tonnerre, prononcée en décembre 1789 : « Il faut tout refuser aux Juifs comme nation et tout accorder aux Juifs comme individus. »

En revanche, comme le montrait le documentaire réalisé en 2017 par Raphaël Delpard, La persécution des chrétiens aujourd’hui dans le monde, plus de 215 millions de fidèles du Christ (chiffre à revoir, sans doute, à la hausse) sont victimes d’assassinats, de viols, de lapidations, de mise en esclavage et autres exactions en raison de leur foi, alors même que la minorité qu’ils constituent ne menace nullement le pouvoir des pays où ils vivent.

Alors que, sur notre propre sol, se multiplient les violences à l’encontre de prêtres et de religieux catholiques, qu’églises et cimetières sont régulièrement profanés ou vandalisés, prenons garde que la France, « fille aînée de l’Église » et « pays des droits de l’homme » ne vienne s’ajouter à la liste noire des États où la liberté de conscience n’est plus assurée.

Chrétiens en pays d’islam: pourquoi tant de haine?

https://www.letemps.ch/opinions/chretiens-pays-dislam-tant-haine

 

 

https://assets.letemps.ch/sites/default/files/styles/lt_article_full/public/media/2016/05/03/file6pkdyg5aq35dey3r69f.jpg?itok=QCatkCQz

Plus d'information sur l'image Manifestations coptes en Égypte.  
© David McNew / Reuters, Reuters
 

Religions

Mireille Vallette
Publié mardi 3 mai 2016 à 22:48.


Imams et responsables d’associations islamiques font beaucoup d’efforts pour nous persuader que l’islam a le plus grand respect pour les chrétiens. Mais comment est enseignée cette «tolérance» dans une religion qui ne la respecte nulle part, se demande Mireille Vallette.Pourquoi les chrétiens sont-ils discriminés, persécutés, assassinés dans les pays musulmans? Quel rapport avec l’islam? Les discriminations concernent en fait tous les non-musulmans. Il n’existe aucun pays d’islam où l’égalité religieuse soit une réalité. Partout les condamnations pleuvent pour «offense à la religion», «insulte à l’islam» «outrage au prophète»… Même la tolérante Indonésie a cédé devant la rage islamiste de la province d’Aceh. Celle-ci peut appliquer certaines injonctions de la charia, dont le fouet pour les transgresseurs.

La christianophobie partout à l’œuvre

Je mettrai cependant l’accent sur les persécutions les moins graves à l’endroit des chrétiens, sur leur origine et leur persistance. Le remarquable «Observatoire de la christianophobie» témoigne de la haine quotidienne qui les poursuit partout, y compris dans nos pays. Cette lecture est presque insupportable.

 

L’Algérie

https://www.christianophobie.fr/la-une/algerie-dilem-inspire-condamnation-de-slimane-bouhafs

 

Dans des pays proches, que l’on imagine religieusement civilisés, les discriminations demeurent. L’Algérie interdit comme les autres pays le mariage d’une musulmane avec un non-musulman. Par le biais d’une loi promulguée il y a dix ans, les autorités algériennes se livrent même à une chasse aux chrétiens. Prison ferme pour «prosélytisme et offense au prophète de l’islam», poursuites judiciaires pour s’être trouvé en possession de Bibles, pour s’être réunis dans un lieu afin de pratiquer son culte. Les convertis – comme les apostats en général — ne peuvent hériter.

Le Maroc

Le Maroc est un autre exemple. Frère Rachid, un musulman marocain converti au christianisme, anime une émission en arabe sur la chaîne satellitaire Al-Hayat basée aux États-Unis. Il adresse ce jour-là une lettre ouverte au roi du Maroc. Que demande-t-il? Que cesse le harcèlement de la police qui oblige les chrétiens à s’enfermer dans des lieux obscurs pour pratiquer leur culte. Que les Marocaines puissent se marier avec des non-musulmans. Que les chrétiens aient le droit de disposer d’une Bible en arabe, de la transporter sans menace de fouilles. Il réclame la reconnaissance du mariage chrétien, le droit de donner des prénoms chrétiens à ses enfants, de cesser de les obliger à apprendre l’islam et d’avoir le droit de leur enseigner le christianisme.Imagine-t-on que nos pays interdisent le Coran en français? Qu’ils obligent les enfants musulmans à apprendre la religion chrétienne?

 

Où est la réciprocité?

Ici, les musulmans dévots considèrent la liberté religieuse comme un dû, une évidence. Ils n’hésitent pas à recourir au tribunal pour élargir son champ. Mais quelle indifférence devant l’absence de cette liberté dans les pays régis par l’islam! Jamais nous n’avons vu sortir de leurs mosquées ou associations le moindre mouvement de protestation, la moindre pétition (par exemple contre la condamnation d’Asia Bibi) réclamant la réciproque.Depuis le début de l’islam, les armées musulmanes ont envahi et détruit des civilisations chrétiennes. Des communautés ont survécu, tels les Coptes d’Égypte, malgré une insécurité et des discriminations permanentes, comme en témoigne Jean-Pierre Péroncel-Hugoz («Le radeau de Mahomet») qui cite même cette comptine entendue dans la bouche de petits musulmans: «Demain c’est notre fête, les chrétiens seront nos chiens!»

 

Le rejet des non-musulmans

Ce rejet des non musulmans est omniprésent dans le Coran et les Hadiths. Le premier instaure un impôt de «protection» des juifs et des chrétiens, à verser «dans l’humiliation». Il aura été durant plus d’un millénaire la source d’innombrables extorsions… Et humiliations.Mais de qui les chrétiens (et les juifs) devaient-ils être protégés? Des régimes musulmans eux-mêmes! «C’est une forme de rançon en échange du droit de vivre», résume Georges Bensoussan.Revenons-en aux textes. En lisant le Coran, dès les premières pages, j’ai été choquée par les incessantes imprécations contre ceux qui ne croient pas à la religion d’Allah, crime inexpiable. Ce qui fait d’eux des «pervers», des «criminels», des «bestiaux».

Où est la tolérance ?
Les chrétiens associent Jésus à Dieu, c’est un crime impardonnable qui fait dire à Allah: «Que Dieu les anéantisse!» Il incite ses croyants à jeter l’effroi dans leurs cœurs, à frapper sur leur cou. Au Jugement dernier, il réserve aux incrédules, dans d’innombrables versets, un «châtiment terrible, ignominieux». Ils seront conduits à la Géhenne «comme un troupeau à l’abreuvoir».Vous, imams et responsables d’associations faites beaucoup d’efforts pour nous persuader que l’islam a le plus grand respect pour les chrétiens. Comment enseignez-vous cette «tolérance» dans votre religion qui ne la respecte nulle part? Comment conciliez-vous l’image d’un livre parfait, incréé, intouchable et ce qu’il dit des «incrédules» à d’innombrables reprises? Pourrions-nous ouvrir le débat?

Mireille Vallette, présidente de l’Association suisse vigilance islam (ASVI)


Shafique Keshavjee en appelle à la résistance face à un islam conquérant

Pour Shafique Keshavjee. L’islam n'est pas monolithique | © Jacques Berset
20.06.2019 par Jacques Berset, cath.ch


https://www.cath.ch/newsf/shafique-keshavjee-en-appelle-a-la-resistance-face-a-un-islam-conquerant/

 

Pour Shafique Keshavjee. l'islam n'est pas monolithique | © Jacques Berset
On ne peut le nier: il y a une longue histoire de mépris des musulmans envers les juifs, les chrétiens et les polythéistes, et cela a fait – et continue de faire – de gros dégâts dans le monde!” Le théologien et écrivain vaudois Shafique Keshavjee, qui a été vivement épinglé suite à la parution de “L’islam conquérant”, son dernier ouvrage, est pourtant tout en nuances.
Le spécialiste met bien le curseur entre les courants de l’islam, qui sont très diversifiés: islam sunnite (avec ses écoles juridiques hanafite, malikite, chafiite et hanbalite, dont la wahhabite), chiite (qui a trois courants: le chiisme duodécimain, qui reconnaît 12 imams, le chiisme ismaélien, qui en reconnaît 7 et d’autres successeurs, et le courant zaydiste, qui n’en reconnaît que 5). Et de mentionner encore l’ibadisme, que l’on rencontre principalement à Oman, sans oublier des confessions dissidentes du chiisme, dont l’appartenance à l’islam est parfois contestée par les musulmans eux-mêmes, comme le sont les alévis, les alaouites ou les druzes, ou le soufisme, tendance mystique de l’islam, qui existe aussi bien dans l’islam sunnite que dans l’islam chiite.

“Une partie de ma famille est musulmane”

Ce spécialiste des religions originaire d’Inde, né au Kenya en 1955 et arrivé en Suisse en 1963, précise d’emblée avoir écrit ce livre pour toute l’Europe, le Moyen-Orient et l’Afrique. C’est de là qu’il reçoit quantité de réactions positives. Il considère comme non problématiques le soufisme ou l’islam libéral. “Je ne veux pas que mon livre serve à faire des amalgames et soit utilisé pour prêcher la discorde et la haine… Une partie de ma famille est musulmane !” Il a dans le collimateur non pas une majorité de musulmans pacifiques, mais bien les courants plus radicaux, politiques, révolutionnaires, djihadistes, salafistes ou frèristes (des Frères musulmans), et leurs soutiens en Arabie saoudite, au Qatar ou en Turquie.

L’aveuglement de l’Occident

“Je mets en cause le grand aveuglement des Etats-Unis, qui ont choisi comme alliée l’Arabie saoudite, qui promeut un islam très conservateur, qui fait beaucoup de ravages dans le monde. Il faut savoir que l’Organisation de la Coopération islamique (OCI), qui regroupe 57 États, a une stratégie très claire de conquête de l’Occident. On ne veut pas voir cette réalité, car d’importants intérêts économiques sont en jeu. Nos élites, nos universitaires, sont aveuglés, ils n’étudient pas leurs textes, alors qu’il faudrait résister face à cette politique de conquête qui n’a rien à voir avec un islam de paix!”

De la Péninsule arabique se propage un islam très conquérant, qui a de grands moyens financiers, ce qui lui permet de créer un peu partout des centres spirituels et des mosquées. “Dans beaucoup de ces lieux, on n’y prêche pas la cohabitation avec les autres religions, bien au contraire. On demande aux fidèles, par exemple, de ne plus fêter Noël avec les chrétiens, de ne plus les saluer…”

https://www.cath.ch/wp-content/uploads/sites/3/2019/06/Shafique-Keshavjee-th%C3%A9ologien-et-%C3%A9crivain-Jacques-Berset-2-1920x1080.jpg

Théologien et écrivain, Shafique Keshavjee demande aux Occidentaux d’être cohérents avec leurs valeurs |© Jacques Berset

https://www.cath.ch/newsf/shafique-keshavjee-en-appelle-a-la-resistance-face-a-un-islam-conquerant/

“L’intérêt financier avant la défense de nos valeurs”

Shafique Keshavjee sort alors des statistiques montrant que les plus grands exportateurs d’armes sont des pays chrétiens, et leurs clients, la plupart du temps, des pays musulmans. “Les besoins économiques sont tellement forts qu’ils entrent rapidement en contradiction avec les principes moraux et les valeurs chrétiennes et démocratiques des pays exportateurs. Il n’y a pas que les Etats-Unis qui trahissent leurs valeurs en vendant des armes à ce genre de pays”.

La Suisse occupe ainsi le 11e rang mondial des exportateurs d’armes, vers des pays comme le Pakistan, les Emirats arabes unis, Bahrein, Arabie saoudite, ces derniers pays étant engagés dans la guerre au Yémen, qui a produit un drame humanitaire sans précédent. “Le problème, face à l’islam conquérant, c’est notre lâcheté, notre avidité à faire de l’argent, au risque de perdre nos racines!”

“L’Occident doit se réveiller”

Le théologien protestant veut que les pays occidentaux se réveillent et gardent leur identité. Si l’islam conquérant progresse si facilement en Occident, affirme-t-il, “c’est parce qu’il fait face à un vide spirituel. Un membre d’al Qaïda a dit que si ces pays étaient vraiment chrétiens, son mouvement ne pourrait pas avancer de cette façon”. Il interpelle également les musulmans, en leur demandant de faire un travail de mise à jour de leurs textes fondamentaux. “Qu’ils abrogent les textes qui prônent la violence contre les non musulmans, leur soumission voire leur extermination!”

“C’est une tâche ardue, il faut le reconnaître. Mais, de leur côté, les chrétiens ont fait le travail. L’Ancien Testament est lu à la lumière du Nouveau Testament. Pendant les trois premiers siècles de l’ère chrétienne, les chrétiens minoritaires vivaient pacifiquement,  puis quand le christianisme est devenu la religion de l’Empire, les chrétiens sont devenus à leur tour des persécuteurs. Mais, à la différence du Coran, qui est la parole incrée, éternelle, inaltérable et explicite d’Allah, transmise par un unique Messager, la Bible, pour les chrétiens, est un Livre de livres, à la fois inspirés de Dieu et profondément humains. A la différence des textes fondateurs de l’islam, rien dans le Nouveau Testament ne justifie la conquête par la violence psychologique ou militaire!”

“Neutraliser” les textes violents de la tradition musulmane

Comme les chrétiens ont dû le faire avec quelques textes du Nouveau Testament qui ont pu justifier les nombreuses atrocités commises à l’égard de non-chrétiens, en particulier des juifs, les musulmans sont instamment invités à “mettre à distance et à neutraliser” les textes violents de leur tradition. JB


La situation vaudoise pas abordée

“Je ne parle pas dans mon livre ‘L’islam conquérant’  de la situation vaudoise, où l’Union vaudoise des associations musulmanes (UVAM), a déposé une demande pour sa reconnaissance par l’Etat de Vaud. Ce n’est pas mon propos”. Et de relever par ailleurs que l’UVAM représente l’islam organisé, et de loin pas l’ensemble des musulmans du canton.

Mais le pasteur Keshavjee  demande toutefois que ces communautés, qui sollicitent la reconnaissance officielle de l’Etat, se positionnent explicitement sur certains sujets, comme celui des couples mixtes. Un chrétien qui épouse une musulmane ne devrait pas être obligé de se convertir à l’islam, affirme-t-il. Ces couples, dès qu’ils sont en contact avec des centres islamiques, subissent de fortes pressions. “Je demande à ces communautés de donner concrètement la priorité aux droits de l’Homme et à liberté religieuse de chacun”.

Les déclarations iréniques sur la paix et la convivialité sont insuffisantes

Ne se contentant pas de déclarations iréniques sur la paix et la convivialité, Shafique Keshavjee demande depuis des années que l’on aborde au sein d’instances de dialogue, comme la Maison de l’Articlier, à Lausanne, dont il est co-fondateur, “les questions qui fâchent”. Mais malgré des années de dialogue interreligieux, “on préfère éviter d’aller au fond des choses et de remettre en question les textes fondateurs de l’islam qui font problème”.

L’ancien pasteur de l’Église évangélique réformée du canton de Vaud (EERV) regrette qu’à la Maison de l’Arzillier, le pluralisme de l’islam ne soit pas représenté au sein du comité. Du côté musulman, on ne trouve actuellement que des représentants du sunnisme, et pas du chiisme, de l’islam libéral ou du courant soufi. Il n’y a pas non plus de représentants de l’hindouisme et du bouddhisme depuis des années. Malgré les critiques de son comité, qui déplore que son livre porterait atteinte à la convivialité entre les communautés, Shafique Keshavjee reste membre de l’association de l’Arzillier. Un certain nombre d’anciens membres du comité lui ont fait part de leur solidarité et de leur soutien. (cath.ch/be)

SUISSE

Einsiedeln: Aide à l'Église en Détresse dénonce la montée d'un islam intolérant

20.05.2019 par Jacques Berset, cath.ch

https://www.cath.ch/newsf/einsiedeln-aide-a-leglise-en-detresse-denonce-la-montee-en-afrique-dun-islam-intolerant/

Rafael d'Aqui, responsable des projets pour l'Afrique d'AED-ACN à Königstein  | © Jacques Berset

Rafael d'Aqui, responsable des projets pour l'Afrique d'AED-ACN à Königstein | © Jacques Berset

La pénétration en Afrique d’un islam radical de tendance wahhabite – financé par l’Arabie saoudite et le Qatar – préoccupe Aide à l’Eglise en Détresse (AED-ACN). L’œuvre d’entraide basée à Lucerne l’a dénoncé lors du traditionnel pèlerinage des amis et bienfaiteurs de la section suisse d’AED à Notre-Dame des Ermites à Einsiedeln, dimanche 19 mai 2019.

200 millions de chrétiens sont discriminés et persécutés aujourd’hui dans le monde, relève l’organisation catholique AED/ACN, qui a organisé dans l’après-midi un podium intitulé “La plus grande persécution des chrétiens depuis 2000 ans”. “Un chrétien est assassiné toutes les cinq minutes dans le monde en raison de son appartenance à la communauté chrétienne”, a-t-on pu entendre en introduction.

Dans le collimateur des djihadistes

Sur la scène du centre culturel et de congrès ZWEI RABEN d’Einsiedeln: Mgr Thomas E. Gullickson, nonce apostolique pour la Suisse et le Liechtenstein, Mgr Obiora Francis Ike, professeur d’éthique et d’études interculturelles à l’Université Godfrey Okoye, à Enugu, au Nigeria, et Rafael d’Aqui, responsable des projets de la section Afrique d’AED-ACN International, à Königstein, près de Francfort.

https://www.cath.ch/wp-content/uploads/sites/3/2019/05/Mgr-Gullickson-ouvre-la-c%C3%A9l%C3%A9bration-du-p%C3%A8lerinage-dAide-%C3%A0-lEglise-en-D%C3%A9tresse-%C3%A0-Einsiedeln-le-19-mai-2019-Jacques-Berset-1920x1080.jpg

Mgr Gullickson ouvre la célébration du pèlerinage d’Aide à l’Église en Détresse à Einsiedeln le 19 mai 2019 | © Jacques Berset

Près de 500 auditeurs ont prêté une oreille attentive à la description de cette dure réalité par des témoins connaissant particulièrement bien la situation sur le terrain, dans des “zones rouges” où sévissent des groupes djihadistes comme Boko Haram.

“Une soudaine atmosphère de haine et d’hostilité”

“La persécution par l’islam fondamentaliste – j’en fais l’expérience – prend malheureusement de l’ampleur en Afrique. C’est le vieux rêve de l’islamisation du continent africain, porté en son temps par Mouammar Kadhafi, le dictateur libyen renversé et assassiné”, relève Rafael d’Aqui.

Le Brésilien se rend deux fois par an dans les régions d’Afrique dont il a la charge pour AED-ACN. “Ce n’est pas du tourisme, souvent c’est dangereux.  J’y rencontre des paroissiens, des évêques, des missionnaires, des prêtres ou des sœurs”, explique celui qui doit traiter près de 700 demandes d’aide en provenance des Eglises de 27 pays d’Afrique. Citant l’exemple du Burkina Faso, du Cameroun, du Mali et d’autres pays connus pour la coexistence pacifique d’autrefois entre chrétiens et musulmans, il note “une soudaine atmosphère de haine et d’hostilité”.

Vers une “arabisation” de l’islam africain

Sur place, certains interlocuteurs – dont il ne cite pas le nom pour des raisons de sécurité – déplorent une “arabisation” de l’islam africain, en principe plutôt ouvert et tolérant. En cause notamment les fonds provenant d’Arabie saoudite ou du Qatar pour financer le développement d’une interprétation rigide du Coran. “Les problèmes et les conflits se développent massivement là où on prêche et impose le ‘wahhabisme’ aux populations. Au Burkina Faso, la situation s’est détériorée rapidement, en quelques mois seulement, avec une multiplication des attentats”.

La tension a augmenté ces derniers temps dans toute l’Afrique de l’Ouest, en particulier  là où les Peuls, des tribus nomades appelées aussi Foulanis, se déplacent en raison des changements climatiques et se heurtent à des populations sédentaires.

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Mgr Obiora Francis Ike, professeur d’éthique et d’études interculturelles à Enugu, Nigeria | © Jacques Berset

 

“Tandis que nos amis en Europe dorment, lance Mgr Obiora Ike, le Nigeria compte déjà 200’000 victimes, non seulement ciblées par les terroristes de Boko Haram, mais également par les bergers foulanis, qui sont armés et n’hésitent pas à piller les villages et à tuer”.

“Une vache plus importante qu’un être humain !”

“Le sang coule et la majorité des victimes sont des chrétiens. Il y a des attaques de Foulanis dans 40 diocèses du Nigeria… pour eux, une vache est plus importante que la vie d’un être humain!”, lance le Nigérian. Cet ardent défenseur des droits de l’Homme préside le Globethic.net, une ONG basée à Genève qui bénéficie d’un statut consultatif auprès de l’ECOSOC, le Conseil économique et social de l’ONU. Lui aussi relève que si l’on a tué Kadhafi, les armes dont regorgeait la Libye ont été récupérées par divers groupes. “Elles sont désormais dispersées dans toute la région, et c’est le peuple qui en paie le prix…”

“L’Organisation de la coopération islamique (OCI), l’ancienne Organisation de la conférence islamique, déplore Mgr Obiora Ike, veut que l’on construise des mosquées tous les dix kilomètres, même dans les régions où il n’y a pas de musulmans: on dort en Occident!” Touche d’optimisme: au sein des familles africaines comme la sienne, on rencontre des membres appartenant à diverses confessions.

“On se rencontre, sur le plan humain, sans aucun problème, dans le respect les uns des autres. Mais quand on commence à instrumentaliser la religion, quand on veut imposer aux chrétiens la charia, la loi islamique, alors que nous avons dans notre pays une loi pour tous, cela ne va pas. Pourquoi les pays européens ne réagissent-ils pas ?”

https://www.cath.ch/wp-content/uploads/sites/3/2019/05/Ivo-Sch%C3%BCrman-collaborateur-dAED-ACN-%C3%A0-Lucerne-allume-une-bougie-en-m%C3%A9moire-des-chr%C3%A9tiens-assassin%C3%A9s-en-haine-de-la-foi-1920x1080.jpg

Ivo Schürman, collaborateur d’AED-ACN à Lucerne, allume une bougie en mémoire des chrétiens assassinés en haine de la foi | © Jacques Berset

La passivité de l’Occident

Mgr Thomas E. Gullickson abonde: “En Occident, on est trop passifs face à de tels défis!” Mais la préoccupation du nonce concerne avant tout la région dont il a la charge depuis septembre 2015. “Dans les pays qui nous entourent, en France, en Allemagne, etc., on entend parler d’actes violents contre des croyants, contre des hommes et des femmes de l’Eglise. Il s’agit avant tout d’actes de vandalisme”, déclare le nonce, qui relève qu’on peut effectivement être heureux de vivre en Suisse et au Liechtenstein, où on ne signale pas de tels cas.

“Mais sommes-nous vraiment sur une île de bienheureux”, lance-t-il, tout en se défendant d’être hypersensible ou de prendre une loupe, à la recherche de possibles délits. “Mais nous ne devons jamais oublier que le diable a toujours essayé de déguiser et de cacher ses attaques contre l’Epouse du Christ. Il essaie de dépeindre le martyre avec ambivalence et d’obscurcir le témoignage des confesseurs. Cela a toujours été ainsi dans l’histoire”.

Une atmosphère de relativisme omniprésente

A l’inverse des martyrs et des confesseurs de la foi des premiers siècles, qui étaient souvent la cible d’une cruelle répression, insiste-t-il, en Occident aujourd’hui, la situation n’est pas comparable. Toutefois, pour les chrétiens, la foi est confrontée à une atmosphère de relativisme omniprésente, qui prescrit que tout est égal.

 

“Comme notre position est connue, la liberté de témoigner de l’unique Seigneur dans l’espace public est pour nous restreinte, voire même refusée!” Mgr Thomas Gullickson admet qu’en face du martyre auquel font face les chrétiens de nombreux pays, cette situation de relativisme ne serait pas si grave. “Ce qui est dévastateur, cependant, c’est que cette dynamique se produit aussi et surtout au sein de l’Eglise catholique”. Et de citer par exemple l’abandon du devoir de tous les catholiques qui ont fait leur première communion de prendre part à la messe le dimanche et les jours de fête. “Le mépris de ce commandement est un péché mortel!” JB


Le nonce évoque une “ Église souterraine ” en Suisse

En Europe occidentale, et en Suisse particulièrement, confie-t-il à cath.ch, on ne peut parler de violences, seulement de discriminations. “Ainsi, il arrive que l’on ne laisse pas d’espace aux chrétiens, aux catholiques, pour vivre leur foi librement. Dans certains cantons, les fonctionnaires ne peuvent pas porter une petite croix. Dans l’Église catholique, des gens se disant catholiques prétendent définir ce qu’est la nature de l’Église, alors qu’ils n’ont pas la légitimité de le faire. Tous ces gens sont prêts à réinventer l’Église selon leur goût. L’Église est toujours la même, c’est une blague de dire que le monde change toujours et que l’Église doit s’adapter. Même si, avec l’arrivée d’internet et des réseaux sociaux, et malgré les progrès de la science, tout se complexifie, cela ne change pas la nature fondamentale de l’homme et de l’Église !”

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Le nonce Thomas Gullickson évoque l’existence d’une ‘Église souterraine’ en Suisse | © Jacques Berset

 

Le nonce affirme qu’il existe en Suisse une “Église quasiment souterraine”, “des chrétiens qui ne veulent pas se laisser dépouiller de leur catholicité, de la sainte messe du dimanche, qui sont prêts à se mobiliser pour trouver un endroit où ils pourront communier. C’est la vérité, il y a des Unités pastorales (UP) où on a perdu la possibilité de fréquenter la messe”. (cath.ch/be)


Voyage du pape en Égypte : « Comment j’ai été éduqué à détester les chrétiens »

TRIBUNE

Saïd Shuayb

https://www.lemonde.fr/afrique/article/2017/05/19/voyage-du-pape-en-egypte-comment-j-ai-ete-eduque-a-detester-les-chretiens_5130727_3212.html

Dans une tribune, le journaliste égyptien Saïd Shuayb appelle à une mobilisation pour « réanimer et promouvoir la critique humaniste » au sein de l’islam.

Publié le 19 mai 2017 à 18h27 -

Un Egyptien montre une page de l’évangile de Jean ensanglantée par l’attentat perpétré contre les chrétiens coptes de l’église de Tanta, au nord du Caire, le 9 avril 2017.

Un Égyptien montre une page de l’évangile de Jean ensanglantée par l’attentat perpétré contre les chrétiens coptes de l’église de Tanta, au nord du Caire, le 9 avril 2017. AFP

« Je suis musulman et je déteste les chrétiens. »

Oui, avoir les chrétiens en abomination est un devoir religieux islamique, les mépriser est une nécessité. Ce ne sont pas véritablement des êtres humains. Soit on les pousse à émigrer en dehors des pays musulmans, soit on les tue. Et si on est un musulman noble, on les laisse vivre, mais humiliés, outragés, et on leur fait payer la jiziya, le tribut prévu dans le Coran pour les minorités non musulmanes, pour les rabaisser.

Ceci est clairement une partie importante de la culture religieuse islamique. Il ne faut pas tomber dans le piège de croire que ce qui est arrivé dans la province d’Al-Miniya, à 240 km au sud du Caire [en mai 2016 dans un village, une femme copte de 70 ans avait été agressée et humiliée par des islamistes], et ce qui est arrivé avant et ce qu’arrivera encore dans d’autres lieux est uniquement causé par des salafistes puritains radicaux ou des wahhabites saoudiens.

Le fruit d’une culture raciste et inhumaine

C’est une conséquence logique de la façon dont on m’a éduqué en tant que musulman et de ce qui m’a nourri tout au long de ma vie. A la mosquée, à l’école, dans les programmes religieux, dans les médias officiels et indépendants, on nous a bien appris que, conformément à ce que nous a ordonné Dieu, le Très-Haut, pour aller au paradis, il faut commencer par détester, outrager, porter préjudice, et tuer si nécessaire.

Le gouverneur d’Al-Miniya, le préfet, le président de la République et les autres responsables des institutions étatiques sont, tous, le fruit de cette culture raciste et inhumaine.

C’est ce que nomme, mon cher ami, le chercheur Magdi Khalil, « l’Etat islamique profond » – en référence au terme « Etat profond », apparu après la révolution de 2011 pour désigner le système et les personnes qui dirigent le pays sans apparaître sur la scène politique.

Ainsi, le gouverneur d’Al-Miniya, qui avait été bouleversé par la découverte d’un œuf de poule sur lequel était inscrit le nom de Dieu, n’a pas été troublé par le feu mis à la maison d’une femme chrétienne, à son expulsion et aux tortures qu’on lui a infligées.

Le pape Théodore II, chef des coptes, et le pape François à l’église Saint-Pierre-et-Saint-Paul du Caire, le 28 avril 2017.

Le pape Théodore II, chef des coptes, et le pape François à l’église Saint-Pierre-et-Saint-Paul du Caire, le 28 avril 2017. ANDREAS SOLARO/AFP

Cette culture islamique traditionnelle n’est pas seulement dirigée contre les chrétiens, mais aussi contre toutes les minorités. On se rappelle ainsi comment, en 2004, des bahaïs ont été expulsés de chez eux et leurs maisons brûlées [le bahaïsme est une religion monothéiste qui proclame l’unité spirituelle de l’humanité].

En effet, cette culture sauvage utilise sa puissance pour faire la guerre à toute personne de religion différente. Il faut ainsi se souvenir, par exemple, du cheikh chiite Hassan Shahatah. En 2013, on lui a arraché ses vêtements et on l’a lynché. Ceux qui se trouvaient avec lui dans le village de Zawiyyat Abu Mossalam, dans le gouvernorat de Guizeh, il y a quelques années, ont été aussi torturés jusqu’à ce que mort s’en suive.

École sanglante

Cette culture terroriste, j’insiste, n’est pas née du wahhabisme saoudien. Il est vrai que le wahhabisme l’a diffusée, mais Muhammad Ben Abd Al-Wahhab, fondateur de cette école sanglante, n’a pas inventé ce radicalisme. Il en va de même pour l’État islamique, pour les talibans et bien d’autres encore parmi les organisations terroristes.

Tous se fondent sur :

- Les versets violents du Coran incitant à monter les musulmans contre les « associateurs » (polythéistes) les « Nazaréens »(chrétiens), les juifs et les autres. Et il est demandé au musulman, pour complaire à Dieu, le Très-Haut, et pour entrer au paradis, de devenir terroriste, et de haïr tout ce qui est humain. Ces versets constituent l’échine de l’école sunnite dans toutes ses formes et doctrines. Cette doctrine est enseignée à Al-Azhar, la mosquée et l’institut sunnite officiel, dans les écoles publiques, dans les mosquées, dans les médias et partout ailleurs.

- Les hadiths [parole de Mahomet non retenue dans le Coran, reconnue comme authentique et qui fait force de loi pour les croyants]appelant clairement à tuer et à terroriser l’ennemi, y compris les musulmans non sunnites.

- L’histoire du califat de Quraysh (que je ne considère pas islamique, comme le califat ottoman et d’autres encore) était celle de l’occupation d’autres peuples et des razzias innombrables. Elle ressemble, bien sûr, à celle de tous les empires antérieurs : soumission, dictature, despotisme, discrimination, crimes. Il n’a jamais existé une histoire idéale. Même l’histoire d’« Al-Andalus » était plutôt celle d’une occupation colonialiste.

Le musulman sunnite ordinaire est porteur de tous ces fardeaux inhumains. Les puissances politiques et religieuses tout au long de l’histoire du califat de Quraysh, et des suivants pendant le règne ottoman, ont combattu toute tentative visant à promouvoir l’ijtihad qui renouvellerait l’interprétation du texte religieux. Ils ont, en effet, incité à tuer et à laminer les rénovateurs les plus importants tels que les Mutazilites, Ibn Rushd (Averroès), Mahmoud Muhammad Taha, Nasr Hamid Abu Zayd, Sayyid Al-Qemni, Farag Fuda, Islam Al-Bihayri et d’autres encore.

Des versets qui ne s’appliquent plus à notre temps

Ces personnes illustres entendaient, par exemple, expliquer que les versets qui incitent à la violence étaient liés aux circonstances dans lesquelles ils avaient été révélés.

Le Prophète avait émigré vers Médine et s’était engagé dans un combat politique afin de promouvoir et d’obliger à la da’awa(prosélytisme). Cela signifie que ces versets ne s’appliquent pas à notre temps, mais qu’ils étaient liés à des circonstances historiques. Un autre ijtihad consiste à dire que le fondement, ce sont les versets mecquois, mais que les versets qui ont été révélés à Médine forment une partie secondaire, et que rien ne permet à ce qui est secondaire de l’emporter sur ce qui est fondamental. Or ce qui est fondamental en islam c’est : « Pas de contrainte en religion » et « À vous, votre religion, à moi, la mienne ». Ce qui s’oppose à ces versets fondamentaux a été déterminé par les circonstances historiques et ne s’applique donc pas aujourd’hui.

Dans les autres religions abrahamiques, des interprétations violentes du texte sacré ont dominé à un moment. Puis, tout particulièrement en Occident, les sociétés sont parvenues à promouvoir l’interprétation ou la critique en un sens humaniste.

Nous devons proclamer et reconnaître, en tant que musulmans sunnites, que nous sommes devant une catastrophe considérable qui nous touche autant que les autres. Les musulmans sont pauvres d’esprit, leur tête a été emplie par l’idée selon laquelle on ne peut plaire à Dieu et gagner son paradis, où on déjeune avec le Prophète et gagner les houris, qu’en devenant un bloc de ressentiment et de haine : un terroriste qui se réjouit et éprouve de l’orgueil à déshabiller une femme copte, parce qu’elle est copte, qui sourit quand il met le feu et qu’il la tue, car il se considère comme la main de Dieu contre les ennemis de Dieu. Ainsi, le chemin vers le paradis est rempli du sang des « mécréants ».

Nous devons nous mobiliser pour réanimer et promouvoir la critique humaniste au sein de notre magnifique religion. Cette critique qui interdit catégoriquement de mettre à nu la femme copte de Miniya, d’incendier les maisons de bahaïs, de bannir des athées, et de brûler vifs des otages. Cette critique se réconcilie avec la vie, et ne devient jamais un prétexte pour la détruire. Et tous ceux qui sont contre cela, qu’ils soient du côté des puissances religieuses ou politiques, sont des ennemis de l’humanité.

Saïd Shuayb, journaliste et chercheur égyptien, a notamment été rédacteur en chef d’Al-Yaom Al-Sabea de 2006 à 2010. Aujourd’hui, il habite au Canada et publie notamment des articles sur le terrorisme pour le think tank américain Gateston.

Traduction Dominique Avon et Hussein Emara

Cette tribune a été publiée en arabe sur le site d’information canadien arabophone Good News.