Les désillusions de la France avec «son» islam «modéré»


Gauche et droite sont insensibles à l'échauffement islamique depuis 30 ans

 

Par Yves Mamou - 29 juin 2019

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Scène de rue à Paris en 2010 © SEVGI / SIPA Numéro de reportage : 00598602_000006

Le rapport parlementaire sur l’islamisation des services publics ne devrait étonner personne. Depuis trente ans, les pouvoirs publics et les ministres de l’Intérieur successifs ont mis en place une stratégie délétère vis-à-vis de l’islamisme!

Le rapport parlementaire sur l’islamisation des services publics pose une redoutable question : pourquoi les élites politiques, médiatiques, universitaires et économiques sont-elles restées sourdes à tous les avertissements, livres et rapports qui traitaient de l’islamisation des quartiers et des entreprises ? Pourquoi sont-elles demeurées aveugles à l’intolérance dans les salles de classe, ou dans la rue ? Pourquoi sont-elles demeurées indifférentes à la sécession des banlieues et à la montée de l’antisémitisme dans ces quartiers ?

 

A lire aussi : Banlieue lyonnaise: il court, il court le communautarisme islamique

Peut-être doit-on formuler l’hypothèse suivante : il n’y a pas eu « aveuglement », mais une stratégie dommageable délibérée. L’islamisme – celui des Frères Musulmans et des salafistes – n’aurait pu s’installer en France avec une telle facilité s’il n’y avait pas eu autant de responsables pour lui tenir la porte.


Gauche et droite: bonnet blanc et blanc bonnet
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Tous les gouvernements de gauche et de droite qui se sont succédé depuis trente ans étaient conscients que la révolution chiite iranienne en 1979 et la ré-islamisation en retour des populations arabes sunnites allaient produire leurs effets sur les populations arabes et africaines musulmanes installées en France.

 

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Le rapport parlementaire sur l’islamisation des services publics ne devrait étonner personne. Depuis trente ans, les pouvoirs publics et les ministres de l’Intérieur successifs ont mis en place une stratégie délétère vis-à-vis de l’islamisme!Le rapport parlementaire sur l’islamisation des services publics pose une redoutable question : pourquoi les élites politiques, médiatiques, universitaires et économiques sont-elles restées sourdes à tous les avertissements, livres et rapports qui traitaient de l’islamisation des quartiers et des entreprises ? Pourquoi sont-elles demeurées aveugles à l’intolérance dans les salles de classe, ou dans la rue ? Pourquoi sont-elles demeurées indifférentes à la sécession des banlieues et à la montée de l’antisémitisme dans ces quartiers ? 

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Peut-être doit-on formuler l’hypothèse suivante : il n’y a pas eu « aveuglement », mais une stratégie dommageable délibérée. L’islamisme – celui des Frères Musulmans et des salafistes – n’aurait pu s’installer en France avec une telle facilité s’il n’y avait pas eu autant de responsables pour lui tenir la porte.

 

Gauche et droite: bonnet blanc et blanc bonnet.

Tous les gouvernements de gauche et de droite qui se sont succédé depuis trente ans étaient conscients que la révolution chiite iranienne en 1979 et la ré-islamisation en retour des populations arabes sunnites allaient produire leurs effets sur les populations arabes et africaines musulmanes installées en France. 

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Tous les gouvernements ont compris très vite que l’échauffement islamique au Moyen-Orient allait être facteur de troubles sur notre territoire. Pour y parer, une double stratégie a donc été bricolée, et elle s’épanouit encore aujourd’hui : le premier axe de cette politique a été de tout faire pour institutionnaliser l’islam de manière à permettre l’émergence d’un interlocuteur musulman unique capable de parler aux pouvoirs publics et de faire passer des messages aux imams. Le second axe a consisté à apaiser la colère dans les banlieues et ailleurs par une politique de cadeaux financiers, culturels et institutionnels destinés à prouver la bonne volonté des pouvoirs publics.

Les Frères musulmans sous les ors de la République ?

Jusqu’au début des années 1980, les ministres de l’Intérieur successifs ont considéré que les musulmans de France relevaient, pour toutes les questions relatives à la religion, des dirigeants de leurs pays d’origine.

Alors que tous les dirigeants arabes étaient déstabilisés par l’islamisme, Pierre Joxe, Charles Pasqua, Jean-Pierre Chevènement, Nicolas Sarkozy et aujourd’hui Emmanuel Macron se sont échinés à monter de toutes pièces un « islam de France » pour régler tous les problèmes. Toutes leurs tentatives (Corif, CFCM, Fondation pour l’islam de France… et bientôt nomination d’un « grand imam de France ») n’ont abouti qu’à une chose : installer l’islamisme le plus liberticide (celui des Frères Musulmans) sous les ors de la République.

Le précédent Chevènement

C’est en 1997 avec Jean-Pierre Chevènement que l’Etat contournera la laïcité en généralisant les baux emphytéotiques pour aider à la construction de mosquées sur des terrains fournis gracieusement par les municipalités. Il s’agissait de lutter contre la salafisation des mosquées des caves, mais cet islam s’épanouit désormais encore mieux en ayant pignon sur rue.

C’est en 2003 que Nicolas Sarkozy crée le Conseil français du culte musulman (qui sera pris d’assaut et contrôlé par l’UOIF, alias les Frères musulmans) comme interlocuteur d’Etat. Sans tirer les leçons des échecs précédents, Bernard Cazeneuve, ministre de l’Intérieur sous Hollande, reconduira les bourdes de ses prédécesseurs avec la création d’un nouvel organisme, la Fondation de l’islam de France, chargée de régler tous les problèmes qui n’avaient pu l’être depuis 1980. Ce ministre de l’Intérieur a refusé de comprendre que la « communauté musulmane » n’existe pas. En raison de la répugnance de ses leaders les plus dynamiques – les islamistes – de prêter allégeance à l’Etat.

Justice défaillante

Les ministres de la Justice et le Conseil d’Etat portent une responsabilité historique dans la dissémination en France des menées islamistes.

Christiane Taubira, garde des Sceaux, au lendemain de l’attentat contre Charlie Hebdo, édictera une circulaire liberticide intimant aux différents parquets de France l’ordre de réprimer toute critique des religions (sous-entendu toute critique de l’islam, pour éviter de stigmatiser les musulmans).

L’authentique djihad judiciaire qui s’est ouvert contre diverses personnalités intellectuelles (Georges Bensoussan, Eric Zemmour, Mohamed Louizi…) est la conséquence de cette politique. Le Conseil d’Etat, de son côté, n’a guère aidé nos politiques à se faire une « religion » sur l’islam en multipliant arrêts et avis en faveur du voile à l’école, du voile dans la rue, de la burqa (heureusement bloqué ensuite par une loi), ou en faveur de l’immigration musulmane ou encore du burqini

Politiques d’apaisement contre-productives

Ces politiques, dans l’idée d’apaiser, ont sapé les fondements de la laïcité et de la liberté d’expression pour donner des gages aux islamistes.

Devenu président de la République en 2007, Nicolas Sarkozy crée un ministère de l’immigration, de l’intégration, de l’identité nationale et du codéveloppement dont il confie le portefeuille à Brice Hortefeux. Ce dernier s’empressera, l’année de sa nomination, de se rendre au Congo, au Gabon, au Bénin, au Sénégal, en Tunisie, à l’île Maurice, au Cap-Vert ou au Burkina Faso pour signer des accords bilatéraux d’immigration. En 2009, Eric Besson, transfuge du PS, qui succède à Brice Hortefeux, s’empresse de saborder son ministère en déclarant : « La France n’est ni un peuple, ni une langue, ni un territoire, ni une religion, c’est un conglomérat de peuples qui veulent vivre ensemble. Il n’y a pas de Français de souche, il n’y a qu’une France de métissage. »

C’est cette même vision de la France que l’on retrouvera sous François Hollande et Emmanuel Macron. Comment expliquer autrement les déclarations d’Emmanuel Macron sur l’identité française ? « Il n’y a pas de culture française. Il y a une culture en France. Et elle est diverse ».

 

Grenoble: le burkini contre la République

Les tensions n'en finissent plus à Grenoble

Par Aurélien Marq - 

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Des échanges tendus ont eu lieu hier entre des usagers et des membres de l’association « Alliance citoyenne » à la piscine municipale Jean Bron à Grenoble. Ces tensions viennent rappeler que le burkini n’est pas un simple costume religieux folklorique. Il affirme la volonté d’imposer un projet total et hégémonique, avide de contrôler chaque aspect de la vie privée ou publique. 


Depuis plusieurs semaines, Grenoble est le théâtre d’une campagne de pression et de désinformation de la part d’une association partageant largement l’idéologie des Frères Musulmans. A plusieurs reprises, des groupes de femmes sont entrés dans une piscine municipale pour s’y baigner en burkini, au mépris du règlement intérieur et au mépris évident d’un certain art de vivre de l’Occident où elles ont choisi d’habiter, et de plusieurs des principes fondamentaux de la République.

Lucide Zineb El Rhazoui

Comme souvent, ce qui se cache derrière le masque des bons sentiments et de la défense des droits n’est qu’une démonstration de force de l’islamisme. Zineb El Rhazoui le dénonce et le prouve, soulignant les collusions entre l’association « Alliance Citoyenne » à l’origine des coups de force de Grenoble, les Frères Musulmans, et toute une sphère islamiste qui préfère condamner les victimes des attentats jihadistes que leurs auteurs : le slogan « n’oubliez pas que c’est Charlie qui a dégainé le premier » est infâme, comme si blesser l’ego surdimensionné de certains ou froisser leurs tabous personnels était du même ordre qu’assassiner

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Jérémy Benhaïm@JeremBenhaim

Hier, la journaliste Zineb El Rhazoui a révélé qui était derrière l’affaire du #burkini à la piscine de Grenoble.
On apprend qu’il s’agissait de militantes islamistes appartenant au courant des Frères Musulmans et non de "simples mamans". Il faut toujours rétablir la vérité.
12:23 - 26 juin 2019

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Christian Romain a très justement montré l’absurdité de la plupart des arguments invoqués par « Alliance Citoyenne », même si j’irai plus loin en rappelant que, tout comme l’habillement ou une cigarette, la religion ne fait pas partie de l’être d’une personne, contrairement à son ethnie, son sexe ou son orientation sexuelle. La religion relève de l’intime et touche au cœur les croyants, certes, mais elle est et demeure un choix. Certains musulmans choisissent l’islam humaniste, l’islam des théophanies, l’islam d’Abdennour Bidar ou de Maajid Nawaz, et pour paraphraser Yadh Ben Achour choisissent de prier un Dieu qui préfère voir l’Homme comme un ami que comme un esclave. D’autres musulmans choisissent l’islam coranique littéraliste, l’islam des Frères Musulmans, des salafistes, des wahhabites, ou l’islam de l’État Islamique, et choisissent de s’incliner devant la puissance arbitraire d’un Moloch qui ne reconnaît à l’Homme ni dignité intrinsèque ni véritable liberté. Tous choisissent, et doivent tôt ou tard assumer leurs choix. Trop de fanatiques veulent nier la liberté de conscience, ne manquons pas une occasion de la réaffirmer : la religion n’est pas une couleur de peau !

A lire aussi : Burkini à Grenoble: les fausses discriminées

 

Malgré les déclarations louables de Marlène Schiappa, les réactions officielles restent très insuffisantes : que je sache, il n’est pas envisagé sérieusement de mettre fin au financement public d’« Alliance Citoyenne », ni de procéder à sa dissolution administrative. Sans parler des prises de position d’un ami proche (semble-t-il) du chef de l’État, qu’Emmanuel Macron n’a pas cru bon de désavouer. Je ne suis moi-même pas toujours d’accord avec mes amis, loin de là, mais aucun ne se permettrait de se réclamer de notre amitié pour essayer de promouvoir des idées que je condamne. Manque-t-il à Yassine Belattar cette élémentaire honnêteté, ou le président de la République soutient-il ses engagements communautaristes ?

En outre, même parmi les adversaires résolus du burkini, une hésitation demeure pour savoir s’il faut le combattre sur le terrain de la laïcité ou du féminisme. Les deux, tout simplement.

Grave atteinte à la laïcité

Laïcité d’abord. Sans le prétexte religieux, le port du burkini dans les piscines serait interdit pour des raisons d’hygiène, et nul ne songerait à accorder le moindre crédit à l’argument du « je m’habille comme je veux ». Or, envisager une exception à la loi commune pour les prescriptions religieuses est bel et bien une atteinte à la laïcité. Et même si les questions vestimentaires peuvent sembler anecdotiques, la gravité d’une telle atteinte ne doit pas être sous-estimée.

Accepter le burkini là où l’on refuse les shorts de bain, ce serait reconnaître un poids juridique à la règle religieuse, en l’occurrence à la charia. Aujourd’hui dans les piscines, et demain ? Jusqu’où cette « tolérance » amènerait-elle l’État à renoncer à la loi de la République pour se plier à je ne sais quelles lois révélées ? Lois évidemment opposées les unes aux autres selon les religions dont elles sont issues. Lois reposant sur des arguments irrationnels et invérifiables, et donc impossibles à partager entre citoyens de confessions différentes, ces incompatibilités multiples ne pouvant alors que conduire à la fragmentation du territoire en enclaves chacune régie par des règles communautaristes différentes.

Féminisme républicain

Pire encore. Accepter le burkini sous prétexte que cet « accommodement » serait nécessaire pour que les musulmanes puissent accéder à la piscine, ce serait donner une légitimité officielle à l’affirmation délirante selon laquelle une musulmane ne pourrait pas ôter son voile, par goût personnel ou ne serait-ce que pour respecter la sensibilité du peuple au sein duquel elle a choisi de demeurer. Ce serait accepter que la loi religieuse s’impose aux croyants à tout moment, dans chaque activité, chaque aspect de leur vie, et que la loi républicaine doit renoncer à s’imposer pour abandonner certains citoyens à cette emprise permanente, qui la supplanterait et donc supplanterait aussi les libertés qu’elle garantit. Et c’est bien, là encore, un problème de laïcité.

Mais imaginons que le burkini ne contrevienne à aucune règle d’hygiène, que son port ne suppose de contourner aucune loi. Il n’en resterait pas moins une atteinte aux règles fondamentales de la République, qui ne sont pas toutes écrites, ici aux droits des femmes et au féminisme républicain.

#JeKiffeMonDécolleté

Précisons d’abord le sens de ce terme, tragiquement galvaudé et trahi depuis quelques années. Le féminisme républicain est la reconnaissance publique et la défense résolue de l’égale dignité intrinsèque entre les sexes, de leur égale liberté et de leurs égales libertés, de l’identité absolue de leurs droits civiques, et de la mixité de l’espace public. C’est le féminisme de Simone Veil et Élisabeth Badinter, celui de Lydia Guirous et de Zineb El Rhazoui, celui dont témoigne depuis des années Zohra Bitan avec une force et une dignité admirable. Et oui, n’en déplaise à certains, #JeKiffeMonDécolleté est infiniment plus digne que la prétendue « pudeur » du hijab, de la burqa ou du burkini !

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Les Grandes Gueules

@GG_RMC

💥Coup de gueule de @ZohraBitan : "Ils peuvent chialer tout ce qu'ils veulent, appeler à la stigmatisation ou à l'islamophobie, je n'en ai plus rien à foutre. Je me suis battue pour ne pas être mariée de force. Ce n'est pas aujourd'hui qu'on va nous imposer des lois islamiques !"

10:36 - 25 juin 2019

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Car la dignité, la liberté et la responsabilité forment un triptyque inséparable. De même que la liberté ne saurait être le droit d’imposer ses caprices au monde entier au mépris de l’intérêt général (il manquerait la dignité et la responsabilité), la dignité n’est en aucun cas l’enfermement dans un corpus rigide de règles « d’honneur familial » ou de « perle dans son écrin », obsession du paraître au détriment de l’être, de l’affichage au détriment de l’intériorité. La dignité véritable est d’oser se tenir debout, regarder ses semblables dans les yeux, et décider de sa vie par soi-même et non seulement pour soi-même, mais pour assumer ses responsabilités au service de l’intérêt général sans jamais renoncer à soi.

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Laurent Bouvet@laurentbouvet

Rosa Parks ? Vraiment ? #Grenoble #islamisme #RosaParks

11:43 - 30 juin 2019

 

Le féminisme républicain est la reconnaissance de ce triptyque pour tous les êtres humains, puisque les octroyer aux hommes pour les refuser aux femmes reviendrait à les refuser à la commune humanité des deux sexes – tout comme le serait le fait de les octroyer aux femmes pour les refuser aux hommes qui seraient tous des « porcs », incapables de se maîtriser devant la moindre mèche de cheveux…. L’apartheid sexuel que veulent les islamistes est une mutilation pour les deux sexes.

Refus de la République

Le triptyque humaniste « dignité, liberté, responsabilité » est ce qui fonde la possibilité même du « sapere aude » et de l’émancipation citoyenne, donc de la démocratie et de la République. Refuser ce féminisme, c’est refuser la citoyenneté des femmes, c’est refuser la République. Et j’ajoute qu’au plan religieux, nier la dignité, la liberté et la responsabilité des femmes sous prétexte de leur féminité, c’est les dénier à la féminité en tant que telle, et ce mépris est d’une arrogance folle envers le(s) Créateur(s) de cette féminité. Si l’on y croit, cela constitue aussi un blasphème incroyable envers la part féminine du Divin – et les Grecs vous diront qu’un tel hubris finit toujours par se payer.

Le nouveau puritanisme qui présente toutes les femmes comme des Saintes Nitouches traumatisées par le moindre regard masculin n’est pas du féminisme. Le « féminisme intersectionnel » qui donne la primauté aux injonctions religieuses ou traditionnelles, aux origines ethniques et aux pressions claniques sur la liberté de chaque femme, n’est pas du féminisme.

Or, le burkini n’est pas seulement un signe de foi ou de religiosité, mais l’affichage de l’adhésion à une vision du monde bien particulière, et résolument anti-féministe. Car plus encore que le hijab, le burkini proclame « toutes les femmes non voilées sont impudiques et impures », et c’est bien sur ce double registre que jouent les campagnes de promotion de ce genre de vêtements (comme le montre l’excellent Naëm Bestandji sur son blog), dévalorisant systématiquement les femmes aux cheveux libres.

Non seulement le port du burkini dans une piscine est l’exigence de passe-droits pour raisons religieuses, c’est la négation ostentatoire et militante de l’un des principaux fondements de la démocratie républicaine. Pouvons-nous le tolérer ?

La liberté d’expression détournée

Mais si nous répondons « non », que faisons-nous de la liberté d’expression ? N’est-elle pas le droit de dire haut et fort ce qui dérange le plus ?

Dit autrement, aurais-je le droit d’aller dans l’espace public porteur d’un message (sur quelque support que ce soit : t-shirt, pancarte….) disant « toutes les femmes non voilées sont impudiques et impures » ? Pour bien faire, posons-nous aussi la question en remplaçant « non voilées » par l’une ou l’autre des « minorités opprimées » à la mode….

A lire aussi : Proposition de loi « contre l’islamophobie » : Avia se fait tirer l’oreille

Ce n’est pas seulement une question rhétorique. En 2011 déjà, c’est bien au nom de la supposée « liberté d’expression des femmes voilées » que certains attaquaient Charlie Hebdo2. De plus, étant moi-même farouchement attaché à cette liberté, je me dois de la prendre au sérieux y compris – voire surtout – pour mes adversaires idéologiques. Même si dire « Charlie a dégainé le premier » pour ensuite défendre une tenue dont le port est une insulte à tous les féministes du monde est pour le moins paradoxal !

Ce n’est pas un choix individuel, c’est un projet hégémonique !

Si l’idéologie dont le burkini est le signe se limitait à la sphère privée, l’argument de la liberté d’expression serait peut-être recevable – encore qu’il faudrait alors aborder le sujet de la servitude volontaire : dans quelle mesure la République peut-être laisser un citoyen libre de renoncer à l’un des fondements de sa citoyenneté ? C’est que celle-ci se compose de droits, mais aussi de devoirs. A Rome, il était interdit de se vendre soi-même comme esclave….

Mais le port du burkini (comme du hijab, d’ailleurs) n’est pas seulement une affaire privée. En France ou ailleurs, il n’y a aucun exemple d’un endroit où les femmes voilées seraient majoritaires et où les droits des femmes non-voilées (et tout simplement les droits des femmes) seraient véritablement respectés. Le port du voile n’est donc pas seulement un choix individuel. Ce n’est pas l’usage légitime d’une permission, mais la banalisation d’une prescription, et une pression mise sur toutes celles qui ne le portent pas, ou voudraient pouvoir enfin l’enlever.

Agenda sectaire et factieux

L’idéologie que soutiennent les porteuses de burkini (par le biais de sa normalisation, de son marquage territorial, du contrôle social), l’islam littéraliste théocratique, ne se limite donc pas à un libre choix, ni à la sphère privée. Elle est et s’affirme un projet total, hégémonique, avide de contrôler chaque aspect de la vie, privée, civique ou publique, ne respectant pas même le for intérieur. Elle n’est pas seulement une opinion librement exprimée, elle est la promotion active d’un agenda sectaire et factieux, le soutien conscient à un totalitarisme ambitieux et agressif, désireux de s’imposer à tous et par tous les moyens.

A lire aussi : En France, l’homosexualité reste une «maladie» ou une «perversion» pour 63% des musulmans

 

« Pas d’amalgame », certes. Mais enfin, parmi tous les croyants de toutes les religions présentes sur notre sol, ce ne sont pas les fidèles d’Héraclès et de son amant Hylas qui se distinguent par leur homophobie persistante. Ce n’est pas au nom d’Amaterasu que tant d’attentats ont été commis, et un commissariat attaqué il y a quelques jours. Ce n’est évidemment pas non plus au nom de tous les musulmans, mais toutes les musulmanes n’exigent pas le burkini.

Crachat au visage des femmes qui voudraient retirer le voile

Porter cet emblème n’est pas seulement une injure faite à toutes les femmes non voilées, c’est un geste de soutien à un projet totalitaire visant à les priver de leurs libertés, et de leur liberté. C’est, aussi, un crachat au visage de toutes celles qui se battent pour ôter le voile. La situation des pays du Moyen-Orient et du Maghreb est éclairante : partout où le pouvoir officiel n’impose pas le voile (sous une forme ou sous une autre), les groupes de pression islamistes se font de plus en plus actifs et brutaux pour l’imposer par deux-mêmes. Et il n’y a aucune raison de penser que les choses seront différentes ici si nous les laissons faire.

À lire aussi : L’islam de France est-il (vraiment) différent des autres?

 

De la loi Pleven de 1972 au dangereux projet de Laetitia Avia, en passant par les lois mémorielles, notre pays n’a déjà que trop institué de délits d’opinion (qu’il serait d’ailleurs bon d’abolir, de manière générale). Mais le burkini ne relève pas de la libre expression d’une opinion, ni du libre exercice d’un culte (le but est bien de l’arborer en dehors de toute cérémonie ou célébration religieuse), mais du port du symbole d’un groupe factieux, d’un acte visant à matérialiser l’emprise de celui-ci sur un territoire, dans le but en particulier de faire pression sur la population locale pour qu’elle se soumette aux normes de ce groupe au détriment de la loi républicaine. Voilà la grille de lecture, aujourd’hui, qui est la mieux adaptée pour comprendre ce à quoi nous sommes confrontés, et pour y faire face4.

La République doit bien apporter une réponse à ce qui se passe à Grenoble

La République peut-elle interdire, malgré la liberté d’expression, d’appeler à lui déclarer la guerre ? Peut-elle interdire d’appeler à l’instauration en France d’un régime théocratique totalitaire ? Peut-elle interdire d’appeler à supprimer les droits élémentaires de la moitié des citoyens – en l’occurrence les citoyennes ? Et plus encore que d’appeler à le faire : de contribuer à le faire, activement, par le biais de la pression communautaire et du contrôle social ?

Non seulement elle le peut, mais elle le doit. Et ne nous y trompons pas, c’est bien de cela dont il est question, à Grenoble et ailleurs, et certainement pas du droit de porter un costume folklorique à la piscine.

L’offensive islamiste passe des plages publiques aux piscines

Et cela appelle quelques réflexions

Par
André Sénik  - 

Un dernier mot sur le burkini


L’offensive du burkini sur les piscines publiques à Grenoble – et ailleurs – exige des réponses lapidaires : il faut lui répondre sommairement sans noyer le poisson dans le mauvais bassin. Bien que l’offensive soit la même, il faut distinguer la question posée par le burkini sur les plages publiques et dans les piscines publiques.

Burkini sur les plages publiques

Exhiber un burkini sur les plages publiques appartient à une offensive de nature islamiste. On est en droit de la combattre au nom seulement de deux raisons suffisantes, sans alléguer à tort la laïcité:

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La première raison suffisante est que quand les nouveaux venus sont porteurs d’une autre culture, il doivent se conformer aux mœurs du pays d’accueil, étant donné que ces mœurs expriment les valeurs de cette société. « Faites comme chez nous! » La seconde raison suffisante de combattre cette offensive est la guerre que nous fait l’islamisme terroriste, lequel islamisme est associé au mot burqa. 

Burkini et piscines publiques

L’offensive du burkini en direction des piscines prétend qu’il s’agit de lutter contre une discrimination. L’argument est simplement ridicule : le règlement des piscines ne vise pas les musulmanes porteuses de burkini puisque ce règlement a été formulé avant l’apparition de ce vêtement de bain.

Cette offensive est indiscutablement une exigence de discrimination positive, en faveur des femmes musulmanes désireuses de porter ce vêtement.

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Cette discrimination positive est contraire à la laïcité qui protège l’égalité en droits de toutes les convictions privées, sans discrimination positive ou négative.

Faisons un rêve en eaux troubles

Imaginons que le burkini dans les piscines publiques soit accepté un jour, au nom d’une tolérance libérale sans bornes, comme étant un aménagement raisonnable. Quelles en seraient les conséquences ?

Au nom de quel principe interdirait-on aux naturistes mâles de nager le dos crawlé dans le costume d’Adam ?

Cette tolérance serait-elle supportable pour les yeux des porteuses de burkini ? 

Comment s’assurer que les porteuses d’un burkini auront correctement lavé leurs parties intimes avant d’entrer dans le bain commun, comme cela est exigible des autres nageurs et nageuses ?

Burkini à Grenoble: les fausses discriminées

Stop à la récupération de Rosa Parks

par

Christian Romain

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https://www.causeur.fr/burkini-grenoble-piscine-municipale-162744

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La polémique autour du burkini reprend. La récupération de la figure de Rosa Parks par des militants islamistes organisés et décidés nuit gravement à l’ordre public. Comme la cigarette nuit à la santé?


Voici une bibliothèque municipale, comme il y en a beaucoup en France. Un homme y entre, cigarette fumante à la bouche. La personne à l’entrée lui fait remarquer qu’il est interdit de fumer à l’intérieur de la bibliothèque, pour des raisons d’hygiène, de sécurité et d’agrément des usagers, et l’invite donc à l’éteindre avant d’entrer. L’homme sourit, prononce quelques mots d’excuse, éteint sa cigarette et entre dans la bibliothèque. Une scène banale.

Une polémique récurrente depuis 2016 : Tous nos articles sur le burkini

Supposons maintenant que l’homme, au lieu d’éteindre sa cigarette, se mette à protester, argue du fait que sa cigarette allumée correspond à un mode de vie qui est le sien, que cette cigarette qu’il fume participe en quelque sorte de son identité, et qu’un règlement l’empêchant de fumer où et quand il le veut n’est rien d’autre qu’une intolérable discrimination à son encontre. Que ferait alors le personnel de la bibliothèque ?

Le Maire de Grenoble Eric Piolle refuse d'entrer dans la polémique... © JEAN PIERRE CLATOT / AFP

Le Maire de Grenoble Eric Piolle reste ambigu en refusant d’entrer dans la polémique… © JEAN PIERRE CLATOT / AFP

Cigarette et burkini? Même combat.

Sans doute s’opposerait-il à l’entrée de l’homme, au nom du respect du règlement intérieur et de la loi sur l’interdiction de fumer dans les lieux publics.

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Supposons alors que notre homme tente un coup de force et que le lendemain dix à vingt personnes, fumeurs et fumeuses par lui rameutés, entrent simultanément dans la bibliothèque pour y stationner, cigarettes et pipes à la bouche, pendant près d’une heure, présentant leur action comme un acte de « désobéissance civile » destiné à dénoncer « un traitement discriminatoire », et allant jusqu’à convoquer pour l’occasion les mânes de Rosa Parks.

Rosa Parks a de quoi se retourner dans sa tombe

Il me paraît clair que cette argumentation serait rapidement balayée : la proscription d’un acte, d’un comportement ou d’un accessoire n’est en rien comparable à la proscription d’une personne. Pour dire les choses simplement : ce n’est pas le fumeur ou la fumeuse qui sont interdits d’entrée, mais la cigarette – et même, pour être plus précis, la cigarette allumée. Ce n’est pas le fumeur ou la fumeuse en tant qu’individus qui sont proscrits, mais le fumeur ou la fumeuse en train de fumer. Tant que, fumeur ou fumeuse par ailleurs, ils s’abstiennent de fumer dans la bibliothèque, rien ni personne ne les empêche d’y entrer. Cela n’a rien à voir avec une interdiction ou une ségrégation portant sur la couleur de la peau, tant il semble évident qu’il est aussi aisé de jeter sa cigarette que difficile de modifier la couleur de son épiderme. On ne peut pas mettre sur le même plan la proscription d’un acte et la proscription d’un être. Il est relativement aisé de s’abstenir d’un acte ; il est fort malaisé de modifier son être.

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Lorsque les militantes islamistes de Grenoble dénoncent une « discrimination » à leur égard et en appellent à Rosa Parks pour justifier leur opération-commando, elles jouent (sciemment ou pas) sur cette confusion entre « être » et « faire ». Car dans la réalité, aucune ni aucun musulman ne s’est jamais vu interdire l’entrée d’une piscine au motif de sa religion. On n’a jamais vu aucun personnel de piscine dire à qui que ce soit : « Vous êtes musulman ? Alors, vous n’avez pas le droit d’entrer. » La vérité, c’est que la question ne se pose jamais – et c’est bien normal. Mais en revanche, tel accessoire de bain ou tel comportement peuvent être proscrits, pour des raisons de sécurité, d’hygiène ou d’agrément des usagers. Le bermuda est proscrit, le short est proscrit, la baignade nu est proscrite. Affirmer que l’interdiction du burkini est « une discrimination envers les femmes musulmanes », c’est poser en principe que le burkini participe de l’identité de la femme musulmane et constitue pour elle une seconde peau dont il lui est physiquement impossible de se départir. C’est affirmer que le burkini est partie intégrante de « l’être » de ces femmes, tout comme sa peau noire était partie intégrante de l’être de Rosa Parks. C’est évidemment une absurdité.

On ne fume pas à la bibliothèque

Donc, répétons-le : interdire tel ou tel accessoire dans tel ou tel lieu public n’est pas une discrimination envers une personne. Face à la proscription d’un accessoire ou d’un acte, chacun est renvoyé à sa liberté comme à sa responsabilité : le fumeur peut cesser de fumer et entrer dans la bibliothèque, ou vouloir continuer à fumer et dès lors ne pas entrer. La femme qui voulait se baigner peut choisir de mettre un maillot autorisé par le règlement, ou décider de ne pas se baigner. Mais ni le fumeur ni la femme ne peuvent prétendre que le règlement les « discrimine » en tant que personne ni en raison de leur croyance ou de leur mode de vie. S’ils affirment cela, ils se trompent ou ils mentent.

Karim Ouchikh : “Nous sommes en présence d’une forme de terrorisme islamique de basse intensité”

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Opération Burkini à Grenoble

 

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