Culpabilité post-coloniale : on marche sur la
tête !
https://www.bvoltaire.fr/culpabilite-post-coloniale-on-marche-sur-la-tete/
Après que la France a restitué les restes de 24 combattants algériens
tués au début de la colonisation française
au XIXe siècle, le président algérien Abdelmadjid Tebboune
a déclaré, samedi, attendre des excuses de la France pour la
colonisation de l’Algérie : « On a déjà reçu des
demi-excuses. Il faut faire un autre pas ! »
Soyons justes : les pays colonisateurs ont pressuré les pays conquis et
s’ils les ont développés, c’est moins par humanisme – n’en déplaise à Jules
Ferry – que par souci économique. Alors, allons-y pour la
contrition. Mais en face, les peuples musulmans, en matière de
colonisation, de conquêtes, de massacres ou d’esclavage,
sont-ils mieux placés pour donner des leçons ? Rappelons donc quelques
réalités.
Côté colonisation, les Arabo-musulmans ne sont pas en reste : en 711, au
nom du Jihad, les Arabes envahissent l’Europe par l’Espagne. Après la prise de
Barcelone, ils franchissent les Pyrénées en 716 et conquièrent la Sicile, la
Sardaigne, la Corse, puis les Baléares et la Provence. En 719, ils s’emparent
de Narbonne, puis d’Agde, Béziers, Nîmes. Ils ravagent le Languedoc,
multipliant des razzias sanglantes contre Carcassonne, Arles, Nîmes, Alès,
Béziers, Agde, Maguelone… la Septimanie devient une province d’Al-Andalus avec,
à la clé, les inévitables persécutions des juifs et des chrétiens. Malgré une
défaite de l’armée arabe devant Toulouse, les razzias vont pourtant continuer :
Autun mise à sac en août 725, puis Beaune, Chalon-sur-Saône, Mâcon, Sens,
Luxeuil. En 732, Abd el-Rahman, gouverneur de Cordoue
et dernier des Omeyyades, islamiste convaincu et intransigeant, relance une
campagne militaire depuis l’Espagne vers l’Auvergne et vers Bordeaux.
Contrairement aux affirmations euphémisées qui dénoncent la violence de Charles
Martel et encensent la modération d’Abd el-Rahman,
celui-ci est féroce : « Laissant derrière eux Bordeaux en flammes,
chrétiens égorgés, églises détruites, palais saccagés, les Sarrasins se ruent
vers le nord, détruisent les domaines viticoles (Saint-Émilion), villages,
châteaux… avant d’atteindre Poitiers, faisant subir à cette ville un sort
identique à celui de Bordeaux. Puis, ils dressent leurs tentes à Moussais, sur
la route de Tours » (Renée Mussot-Goulard,
historienne du Moyen Âge). C’est là que Charles Martel mettra le coup d’arrêt
final. Mais il faudra attendre le seizième siècle et la défaite des
Ottomans à la bataille de Lépante, en 1571, puis devant Vienne, en
1683, pour que la pression se relâche .
Côté esclavage, là
encore, qui se frappe la poitrine ? L’Occident !
Pourtant, la plus grande traite esclavagiste des Noirs africains est
celle des Arabo-musulmans, selon l’étude réalisée par l’anthropologue Tidiane
N’Diaye : Par-delà les ténèbres blanches : Enquête historique.
Chercheur spécialisé dans l’histoire et l’anthropologie des
civilisations négro-africaines, N’Diaye va jusqu’à assimiler cette traite
à un génocide, car il mentionne un principe soigneusement occulté : la
castration systématique appliquée par les Turcs ou les Arabes, pour que les
populations noires ne puissent faire souche là où on les exploitait. Esclavage
qui se pratique toujours, même s’il est officiellement interdit. Libération évoquait,
en 2018, l’agence Reuters selon laquelle, à Tamanrasset,
des migrants subsahariens avaient affirmé avoir été torturés et vendus comme
esclaves par des passeurs, qui étaient pour la grande majorité de la même
nationalité qu’eux. Ousmane Bah, un ouvrier guinéen de 21 ans, disait avoir été
vendu à deux reprises en Algérie pour 100.000 francs CFA (150 euros). Abdoulaye
Maizoumbou, membre du Catholic
Relief Services (association au service des démunis), explique que sur les 30
migrants renvoyés d’Algérie qu’il a rencontrés, une vingtaine ont affirmé avoir
été esclaves.
Quant à l’accueil
de réfugiés, du moins les pays du Maghreb acceptent-ils que nous
nous en chargions sans nous reprocher de les en priver. Maigre
consolation…
L’Algérie, en victime vertueuse, attend ainsi de la contrition. Bonne
idée ! Chaque pays a des squelettes dans ses placards. Faut-il les étaler à tout
prix ? Pourquoi ce désir de pratiquer une surenchère mortifère dans
la contrition ? Vite, vite, expions ! Accueillons sans réserve tous
les demandeurs d’asile, les vrais et les faux, déboulonnons nos
grands hommes. Nul doute qu’à force de nous autoflageller, tous nos fidèles
amis arabo-musulmans finiront bien par nous aimer.