L’Obs accuse le mouvement #Exmuslim d’être récupéré… par l’extrême
droite
Une "Exmuslim" s'en indigne

Le blogueur
Majid Oukacha se définit comme un ex-musulman. Image: capture d'écran
YouTube
Notre contributrice, jadis triste salafiste, regrette les analyses du
mouvement
#Exmuslim
publiées dans l’Obs. L’hebdomadaire
a un drôle de sens des priorités… Ne devrait-il pas plutôt encourager un
mouvement dont les membres sont constamment menacés?
« Celui qui quitte
sa religion, tuez le».
Hadith rapporté par Bukhari, et dont la fiabilité fait débat.C’est
pourtant en se basant sur ce hadith, et sur d’autres passages de la
tradition islamique, que l’apostasie est criminalisée en terre d’islam
et par l’islam. Le fait de changer de religion est passible de peines
allant de la condamnation à mort, dans les pays les plus rigoristes, à
l’emprisonnement, dans les pays musulmans dits « modérés ». Pour ceux
qui disent que « ce n’est pas ça l’islam », je tiens à rappeler qu’il
s’agit bien d’une loi islamique, tout autant que celles qui imposent
l’obligation des cinq prières quotidiennes, le jeûne du mois de Ramadan
ou encore le voile pour la femme.Il s’agit donc d’une
authentique forme de bravoure et de courage que de quitter une religion
qu’il est interdit de quitter, et de l’assumer. Dans les pays où l’on
est censé ne rien risquer, il s’agit aussi d’un devoir de soutien,
d’aider à porter la voix de ces personnes, de leur dire « vous n’êtes
pas seules ». C’est pour cela que nous retrouvons le hashtag #ExMuslims
aussi bien chez d’anciens musulmans que chez des soutiens de cette
cause.Car même dans un pays comme la France, où les lois ne
nous l’interdisent pas, il est très difficile pour beaucoup de
s’affranchir de l’islam et de tout ce qui en découle. L’islam est plus
qu’une religion, elle est devenue une identité. La critiquer revient
pour certains à critiquer les musulmans dans leur ensemble, à cracher
sur leurs origines, à renier qui ils sont.
Même en France, le
mouvement « Exmuslims » est combattu
Le blasphème dans cette religion est inadmissible. On se souvient par
exemple d’
Asia
Bibi accusée de blasphémer au Pakistan et c’est le pays tout
entier qui se soulève pour réclamer sa tête. Il est idiot de croire que
l’idéologie s’arrête aux frontières. Nous avons pu le constater avec
Charlie ou encore en Suède. Suite à un documentaire où Mahomet a été
moqué, il a fallu l’intervention des forces de l’ordre pour calmer la
colère d’étudiants musulmans, et des débuts d’émeutes au doux son de
« Allahu akbar. » Or, les apostats, sur Twitter notamment, les exmuslims
partout dans le monde ont très souvent le point commun d’être de
terribles blasphémateurs.
Voilà ce qui leur vaut cette
inimitié de tant de musulmans: plus encore que leur abandon de la
religion, c’est sa critique sans concession, souvent acerbe, parfois
virulente et, comble de malheur pour les fervents croyants, souvent
pointue et documentée. Le mouvement exmuslims a permis une libération de
la parole, et la critique enfin ouverte de l’islam provoque un véritable
tsunami d’athéisme au sein du « monde musulman », au grand désespoir des
islamistes.
À lire aussi: Vive
Fatiha, vive Zineb, vive la France!
On pourrait penser qu’en
France, pays de la laïcité, réputé pour être le pays des droits de l’homme,
la patrie des bouffeurs de curés, ce magnifique élan de liberté et d’esprit
critique serait encouragé et soutenu. Eh bien pas du tout. La France a
choisi les islamistes: je rappelle que Jean-Pierre Chevènement, alors
ministre de l’Intérieur, a lancé en novembre 1999 une consultation
officielle des principaux organismes islamiques en France. Il a soumis à ses
interlocuteurs un texte qui ne pouvait « faire l’objet d’aucune
négociation », une charte qui devait aboutir à définir les statuts de ce qui
est aujourd’hui le CFCM. Et pourtant! Ce texte n’a finalement été accepté
qu’au prix d’un lâche compromis sur son contenu. La mention du droit de
changer de religion, donc d’apostasier, en a été retirée à la demande de
l’UOIF. Renoncement par la France à un droit pourtant inscrit dans la
déclaration universelle des Droits de l’Homme: la liberté de conscience.
Impossible
normalisation de l’apostasie pour l’islam
Choisir l’apostasie, renier les croyances de nos parents, abandonner la
religion qui est devenue aussi une part de notre identité est une voie
difficile et solitaire. Les musulmans qui osent questionner ou douter de
l’islam sont dénigrés, méprisés, et les apostats se permettant de critiquer
sont systématiquement rejetés, ostracisés, et réduits au silence. Mais ce
silence a un coût: nous sommes invisibilisés.Si tous les apostats
choisissaient de se taire pour tempérer, apaiser ou seulement pour éviter
les représailles, le résultat serait que ceux qui veulent aussi quitter
cette religion ne sauraient pas qu’il en existe d’autres comme eux. Le
mouvement « exmuslims » a été créé dans ce but, avoir des contacts
permettant la normalisation de l’apostasie, briser ce cercle vicieux qui
commence par le silence imposé par la peur. Nous voulons créer des espaces
de tolérance et d’ouverture d’esprit, nous voulons faire connaître notre
existence pour tendre la main à ceux que leur quête de vérité isole, nous
voulons susciter des opportunités pour échanger des pensées et des idées
généralement taboues. Nous voulons faire ce que craint par-dessus tout
l’islam, et ce pour quoi il criminalise l’apostasie: nous voulons montrer
que la liberté est possible.L’islam est ici minoritaire et
pourtant je vois qu’en France, en Europe, nous facilitons les enseignements
coraniques qui créent des extrémistes, les tribunaux chariatiques en
Angleterre, les écoles confessionnelles qui apprennent aux enfants que je
dois être tuée parce que je suis apostate, et dans le même temps, on me
demande de me taire et de me satisfaire de la situation. Si j’ose dire: «
l’islam est mal » je suis insultée, traitée d’islamophobe et accusée de
faire le jeu des extrêmes. Pourtant, comme tant d’autres, je me contente de
dénoncer l’islam tel qu’il est enseigné aujourd’hui!Il est
cocasse de constater que nombreux sont les comptes d’imams, de « savants
musulmans » qui enseignent ce que nous dénonçons: l’infériorité de la femme,
la haine envers les juifs et les homosexuels… Mais les musulmans et
les « progressistes » reprochent aux exmuslims de dévoiler ces
enseignements, les qualifiant de « dévoyés », pendant que les islamistes
continuent leur propagande. J’entends aujourd’hui des débats insensés sur le
voile, sur l’abattage rituel, sur les limites de la critique de l’islam à ne
pas dépasser, sur les caricatures à ne pas faire pour ne pas offenser. On
nous demande de tolérer leur intolérance, mais quelqu’un pense-t-il vraiment
que cela va rendre l’islam plus tolérant? Pour ma part, je partage l’avis de
Ayaan Hirsi Ali: la tolérance de l’intolérance, c’est de la lâcheté.
Une enquête de l’Obs m’indigne
Dans cette religion, nous ne sommes pas autorisés à être nous-mêmes, nos
vies ne nous appartiennent pas, nos rêves, nos espoirs n’ont aucune
importance, l’individu vit au service de sa communauté. Nous ne pouvons pas
nous marier avec qui nous voulons, ni même simplement être qui nous
souhaitons. Des gens souffrent, en silence, invisibles, victimes de
violences et d’abus, la femme est au service de son mari qui a le droit de
la frapper, l’enfant est battu pour l’obliger à prier, les amants sont
punis, les minorités persécutées.Les apostats vivent en
clandestinité pour beaucoup, la plupart refuse de faire leur coming out, des
femmes restent voilées, des jeunes personnes font semblant de prier, de
jeûner, cachent leurs orientations sexuelles. Tous craignent les
représailles, parfois physiques, souvent psychologiques, venant de leur
famille, de leurs voisins, ou veulent simplement éviter de blesser,
décevoir, offenser leurs parents musulmans qu’ils aiment et respectent. Il
faut que la parole se libère et que les témoignages se multiplient!Nous
essayons d’expliquer aux gens la réalité qu’ils ne voient pas, Certains
renoncent volontairement aujourd’hui à leur liberté d’expression, pour ne
pas «stigmatiser», pour apaiser, mais ils ne voient pas les conséquences
mortelles à cette soumission: plus ils se taisent, plus les ex-musulmans,
tous les ex-musulmans, sont en danger. Et ceux qui parlent risquent leur
vie.
À
lire aussi: Majid
Oukacha: « L’islam est une religion violente, misogyne et liberticide »
Quelle ne fut donc pas ma
joie, hélas de courte durée, de voir passer sur le net un
article de l’Obs accompagné
du hashtag #ExMuslim. En France, contrairement aux pays anglo-saxons, il est
malheureusement encore très peu répandu. Rares sont les internautes qui le
revendiquent, et plus rares encore ceux qui sont des figures publiques. Je
peux légitimement comprendre que beaucoup évitent de s’en vanter: malgré
l’anonymat sur les réseaux sociaux, les exmuslims sont invariablement
insultés, dénigrés, menacés, harcelés avec des campagnes de signalements
massifs pour que leurs comptes soient suspendus et qu’ils soient réduits au
silence. Mais, ai-je envie de dire, les musulmans sont là dans leur rôle.
C’est ce que l’islam attend d’eux, il leur a appris à ne jamais supporter ni
accepter la critique.Par contre lorsque des journalistes, en
France, publient un article sur les exmuslims, j’attends de leur part un
minimum de rigueur et d’enquête. Malheureusement, le texte de l’Obs est
une caricature, un pamphlet à charge, une pseudo enquête qui a pour projet
de dénoncer une proximité imaginaire entre les apostats et l’extrême droite
pour décrédibiliser la quête de liberté et de vérité des apostats. Le
journaliste Timothée de Rauglaudre publiera son article en tweetant : « On a
enquêté sur le mouvement ExMuslim (…) En France ses principales figures
flirtent avec l’extrême-droite et la fachosphère. »
Je tiens à dire à ces « enquêteurs » qu’il n’y a pas de mouvement
exmuslims en France. Il y a des individus qui se battent et qui
défendent la liberté de conscience, indépendamment de toute opinion
politique. Nous sommes des centaines, des athées convaincus aussi bien
que des catholiques conservateurs, des maghrébins et des européens, et
nous n’avons aucun représentant, aucune organisation ni revendication
politique, nous exerçons notre droit de non seulement dénoncer les
dérives que l’on regroupe couramment sous le nom d’islamisme, mais aussi
de critiquer, moquer, caricaturer l’islam et ses dogmes.
Zineb el Rhazoui, Waleed al Husseini, Majid Oukacha…
Ces prétendus « enquêteurs » se sont contentés d’interroger deux
militants pour qui j’ai le plus grand respect. Waleed al Husseini, qui
dira sur Facebook que rien de ce qu’il a pu leur expliquer n’a modifié
les idées préconçues de ses interlocuteurs. Lui, qui a été emprisonné et
torturé pour athéisme, sera accusé d’être récupéré par l’extrême droite.
Le paternalisme teinté de racisme de cette gauche lui nie même la
capacité de penser par lui-même et d’assumer ses positions, il ne peut
qu’être récupéré.Le papier de l’Obs passe
très brièvement sur les conséquences des prises de positions de ces
apostats. Alors même que les collègues de Zineb ont été massacrés, que
Majid vit en semi clandestinité et doit prendre des précautions
inconcevables pour acheter son pain en sécurité, l’accent est mis sur
leurs maisons d’édition. On ne parlera pas du contenu des livres, ni des
combats pour la laïcité, on n’évoquera pas la déferlante de haine qu’ils
subissent, les menaces quotidiennes, les insultes racistes qu’ils
essuient, non, l’article nous parlera des auteurs qui partagent la même
maison d’édition afin de prouver qu’en France, « les
vedettes du mouvement exmuslims flirtent avec l’extrême-droite ».Ces
journalistes sont de dangereux irresponsables, ils donnent aujourd’hui
caution à ceux qui veulent nous faire taire. Leur message est clair : OK
pour l’apostasie mais doucement sur la critique de l’islam, et je tiens
à signaler que c’est le discours que tient aussi l’Arabie Saoudite
vis-à-vis de l’apostat. Voici ce qu’est devenue cette gauche: un relais
d’opinion pour les éléments de langage d’une théocratie qui piétine les
droits de l’homme.La gauche dans sa quasi-totalité a
manifesté hier main dans la main avec les islamistes, la gauche a trahi
toutes ses valeurs pour scander Allahu akbar en cœur avec les ennemis de
la laïcité, la gauche me traite de raciste lorsque j’explique que le
voile que j’ai porté pendant 10 ans était un étendard suprémaciste, la
gauche écrit des articles à charge amalgamant des centaines de militants
à deux personnes qu’elle discrédite, la gauche soutient mes pires
ennemis, les ennemis de la France, de la liberté, de l’universalisme,
elle soutient les racistes et les antisémites. La gauche, qui nous a
abandonnés, et qui collabore aujourd’hui avec ceux qui veulent nous
tuer, devrait se regarder dans un miroir avant d’oser accuser qui que ce
soit de « flirter avec l’extrême-droite ».J’invite les
journalistes de l’Obs à
regarder tous les commentaires sous leur article: les « collabeurs » et
autres « bougnoules de service » qui fleurissent comme à chaque fois
qu’un maghrébin ne reste pas à sa place assignée de musulman, de
victime, les insultes mais aussi les menaces sérieuses (nous avons
signalé des comptes publiant des vidéos de décapitations sous le hashtag
exmuslims).Il y a différentes façons, complémentaires, de
vaincre l’islamisme. On peut le faire par l’humour, la caricature, on
peut le faire en banalisant, en normalisant l’apostasie, en encourageant
ceux encore trop rares qui osent parler, qui osent être eux-mêmes, et
qui disent qu’il est possible de quitter l’islam, que l’obscurantisme et
l’intolérance ne sont pas une fatalité.Zineb, Waleed, Majid,
merci.

Blasphémateur ! Les prisons d'Allah
Prix: EUR
18,00
Vive Fatiha, vive Zineb, vive la France!
Elles ont toutes deux été récompensées cette semaine
Par
Aurélien Marq - 8
novembre 2019

À gauche Zineb El Rhazoui, à droite Fatiha Boudjahlat © Photos SIPA
Numéros de reportage: 00928384_000047 et 00846228_000008
Fatiha Agag-Boudjahlat et Zineb El Rhazoui, récompensées cette
semaine, sont la preuve que la France n’est pas encore tout à fait
morte. N’en déplaise à certains rappeurs…
Trois bonnes nouvelles, trois grandes joies.
Le 5 novembre, le prix de la laïcité a récompensé Ariane Mnouchkine,
Karima Bennoune, Virginie Tournay, Nadia Geerts et Fatiha
Agag-Boudjahlat – félicitations à toutes, même si je me concentrerai sur
la dernière, parce que j’ai l’honneur et le plaisir de la connaître. Et
le 7 novembre, le Prix Simone Veil des Trophées « Elles de France » a
été décerné à Zineb El Rhazoui, pour « son
courage et sa force dans ses combats pour la défense de la laïcité, la
lutte contre toutes les formes d’obscurantisme, et pour l’égalité
femmes-hommes ».Permettez-moi
de savourer. De jubiler. De profiter d’un moment d’euphorie.Ah,
oui, me demanderez-vous: et la troisième bonne nouvelle ? La voici: la
France est vivante! La France mérite que l’on croie en elle, et que l’on
se batte pour la défendre! Grâce à Fatiha, grâce à Zineb, et c’est grâce
à elles que je le sais.
Retenez ces deux prénoms!
Elles s’appellent Fatiha et Zineb. L’une est
née en France, l’autre au Maroc. L’une est musulmane, l’autre athée.
Elles ont en commun d’aimer la France, et de se battre pour protéger et
transmettre ce que la France a de meilleur. Pour nous, pour nos enfants,
pour toutes et celles et tous ceux, partout, qui espèrent accéder à la
liberté et à la dignité que la France se doit de porter.Mieux
que quiconque elles en connaissent la valeur, parce qu’elles ne les
voient pas comme des acquis, banalisés à force d’être familiers, mais
comme le résultat d’une exigence sans cesse à renouveler et d’une
vigilance constante, bienveillante mais lucide.
À
lire aussi, du même auteur: «
Stop à l’islamophobie »: mon immense lassitude
Mieux que quiconque elles en savent le prix,
parce qu’elle sont confrontées chaque jour aux injures, aux pressions,
aux menaces, au danger bien réel, et qu’elles ne cèdent ni à la peur, ni
au découragement, ni à la haine.Comment pourrait-on ne pas
croire que la France est grande, vivante, vibrante, si de telles femmes
ont choisi de l’aimer et de la défendre ? Comment pourrait-on ne pas
croire que la République est grande, vivante, vibrante, si de telles
femmes ont choisi de l’aimer et de la défendre ? Et plus encore: comment
pourrait-on ne pas voir que la France et la République sont grandies et
ennoblies par ce choix, et qu’elles se grandissent en honorant ce choix?
Zineb El Rhazoui choque sur CNews
Zineb El Rhazoui a fait scandale ces jours-ci en
rappelant le droit des policiers à la légitime défense, en
rappelant que la République a les moyens de se faire respecter même dans
les quartiers les plus difficiles, au lieu de les abandonner à la loi
des bandes au détriment avant tout de leurs autres habitants. On l’a
accusée de semer les graines de la guerre civile. Mais non! C’est
l’impuissance publique qui encourage les groupes factieux. C’est cette
impuissance qui pousse certains réseaux à attiser les haines et les
exaspérations en espérant se poser ensuite en seul recours lorsque le
pays sera au bord de l’explosion – n’est-ce pas, la nébuleuse
fréro-salafiste? Vous espérez terrifier la France pour ensuite l’obliger
à acheter la paix, au prix de sa dignité et de la liberté de ses
citoyens, en particulier des femmes.
Zineb, depuis des années, montre une autre
voie et porte une autre voix. Celle des responsabilités assumées. De la
tête haute. Du courage.Car la laïcité, il serait temps de le
comprendre et de le dire, n’est en rien anti-religieuse : tout ce à quoi
elle s’oppose, c’est à l’idolâtrie des religions par elles-mêmes, mais
certainement pas à la foi. « Tous
les hommes, si on rappelle leur origine première, sont enfants des dieux
» écrivait Sénèque. La
laïcité n’est rien d’autre que le combat pour que ces enfants aient le
droit d’assumer librement et dignement leurs responsabilités d’adultes.
Rien de plus, et rien de moins.La
laïcité, trop compliqué pour les musulmans?Et
quel mépris envers les Dieux ce serait que de croire qu’ils auraient
fait les humains à jamais incapables d’accéder à la plénitude de cette
exigence! Et quel mépris envers nos concitoyens musulmans, au passage,
que de prétendre que la laïcité serait bonne pour tous, mais trop
difficile à porter pour eux….A ceux qui sans cesse renvoient
ces femmes formidables à leurs origines – et ceux-là ne sont pas les
républicains, les universalistes, les laïques, ce sont au contraire les
pseudo-antiracistes vendus au racialisme et à l’islamisme – je dis ceci:
peu importe où elles sont nées, ce qui compte à nos yeux c’est qui elles
sont, et ce pour quoi elles se battent. « Ce
merveilleux mot d’émancipation, c’est un effort, individuel et
collectif. » nous rappelle Fatiha
Boudjahlat à propos de la laïcité. Alors que certains accusent la
laïcité d’être islamophobe, voudraient l’assouplir, c’est-à-dire la
saborder, une musulmane en parle à merveille et travaille avec ses
élèves à la faire inscrire au patrimoine immatériel de l’Unesco !
Magnifique projet.
À
lire aussi
: Yassine
Belattar: l’entrepreneur identitaire près du dépôt de bilan
La France ne les a pas choisies comme
paravent, comme prétexte, comme « arabes de service », non. Les Français
– une bonne partie d’entre eux en tout cas, un mouvement de fond, une
clameur sans cesse croissante – les ont choisies comme héroïnes. Oui, la
France s’est parfois montrée ingrate, oui elle a parfois trahi ceux qui
lui avaient fait confiance et la servaient. Mais elle a appris. Elle a
grandi. Ceux qui ont versé leur sang pour elle, de toutes origines, l’on
faite grandir.Et depuis toujours la France dans ce qu’elle a
de meilleur s’éveille à la voix de femmes qui l’appellent, et ravivent
son ardeur. De Jeanne d’Arc à la
Liberté guidant le Peuple,
foin des récupérations, ces figures font battre son cœur.
Merci
Fatiha et Zineb, je suis heureux et fier de vous compter parmi mes
concitoyennes, mes compagnes de lutte, mes amies. Votre exemple me
redonne la foi, m’encourage et m’oblige. Votre exemple nous oblige tous.
Par vous, « Fatiha » et « Zineb » sont devenus
des prénoms français, ils sont entrés par la grande porte dans
l’histoire de notre pays, dans sa culture, dans son âme, comme symboles
de responsabilité, de liberté, de dignité. Et en cela ce n’est pas la
France qui vous honore: c’est vous qui l’honorez.François
Cheng, peut-être le plus grand poète français vivant – il est né Chinois
en Chine, il n’a commencé à apprendre le français qu’à 19 ans, et lui
aussi aime profondément la France, la comprend avec finesse, et
l’ennoblit de cet amour, de cette compréhension, et de la beauté qu’il
fait naître avec ses mots – François Cheng a écrit :« Nous
rions, nous trinquons. En nous défilent les blessés,
Les meurtris ; nous
leur devons mémoire et vie. Car vivre,
C’est savoir que tout
instant de vie est rayon d’or
Sur une mer de
ténèbres, c’est savoir dire: merci. »Fatiha,
Zineb, vous connaissez les blessures, les meurtrissures, vous portez
votre part de douloureuses mémoires. Et par vos vies, vous faites
resplendir des rayons d’or magnifiques. Merci.

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Majid Oukacha: « L’islam est une religion violente, misogyne et
liberticide »
Entretien avec un "ex-musulman"
Par
Daoud Boughezala - 26
août 2019
https://www.causeur.fr/majid-oukacha-islam-ex-musulman-2-164755

Majid Oukacha. DR.
A
33 ans, le blogueur Majid Oukacha se définit comme un ex-musulman. Né en
France, il consacre une grande partie de son temps à la critique des
textes sacrés islamiques sur Youtube. Entretien.
Daoud Boughezala. Pourquoi vous définissez-vous comme un « ex-musulman »
?
Majid
Oukacha. « Ex-musulman »
n’est qu’une facette parmi tant d’autres de ma personnalité. Je me
définis avant tout, de façon constructive, par ce que je suis et ce que
je fais, plus que par ce que j’ai cessé d’être ou ce que j’aspirerais à
devenir. Je me sens davantage un humain, un Français, un écrivain, un
blogueur et un militant qui défend à la mesure de ses moyens les
libertés individuelles qui lui sont chères, qu’un « ex-croyant ».
Cependant, la spécificité identitaire pour laquelle je suis le plus
connu dans la sphère publique est indéniablement le rôle intellectuel et
politique de ma parole d’ex-musulman qui critique les fondements
scripturaires de l’islam.J’ai été musulman durant les 18
premières années de ma vie de la même façon que l’écrasante majorité des
musulmans adultes du monde le sont encore aujourd’hui : par
endoctrinement, depuis l’enfance. Un endoctrinement, éducatif par
certains aspects et sectaire par d’autres, qui lie les musulmans à un
Dieu big-brotherien qui les observe en permanence, qui espionne même
leurs pensées les plus intimes, et qui menace surtout quiconque se
détournerait de l’islam d’un enfer éternel après une résurrection
post-mortem. Est-on vraiment libre de choisir sa foi ou d’y demeurer
dans de telles conditions, face à un tel chantage apocalyptique,
permanent et irrévocable ? J’accepte tout à fait l’étiquette d’«
ex-musulman » comme un raccourci capable de me définir dans l’agora
politico-médiatique contemporaine. Ironiquement, cette expression
souligne d’ailleurs, par le refus volontaire de la soumission à la
parole coranique déifiée, ma capacité à choisir librement, loin du
fatalisme, et à penser par moi-même.
Comment avez-vous
abjuré votre foi ?
J’ai cessé de croire en l’islam après une période de doutes intensifs,
qui se sont étalés sur plusieurs mois consécutifs à l’aube de l’âge
adulte. C’est néanmoins en réalité toute une enfance de questionnements
croissants et cumulatifs vis-à-vis des lois et des dogmes islamiques qui
m’a accompagné dans ma démarche d’apostasie. La plupart des ex-musulmans
se justifient du fait qu’ils ont quitté l’islam en se basant sur des
constats manichéens et moralistes que je peux tout à fait partager.
L’islam est une religion violente, misogyne et liberticide, et de
nombreux versets de ce Coran incréé censé citer Allah lui-même de la
première à la dernière phrase sont là pour en attester. Ce qui m’a le
plus fait douter de la divinité du Coran est le fait que les préceptes
et les lois juridiques formulés par son auteur sont des paroles
incohérentes, imprécises et difficilement applicables. Cela est assez
aberrant pour un Dieu qui se qualifie de nombreuses fois dans le Coran
de Juste, d’Omniscient, d’Omnipotent et, excusez du peu, de Parfait !Je
vais vous donner un exemple de mon point de vue critique tout à fait
particulier sur ce Coran dont le caractère sacré n’engage en réalité que
ceux qui y croient (pour paraphraser l’adage sur les promesses en
politique !). Au verset 38 de la sourate 5 du Coran, Allah demande aux
musulmans de couper la main du voleur et de la voleuse, tandis qu’au
second verset de la sourate 24 de ce même Coran, Allah exige que celles
et ceux qui font l’amour en dehors du mariage reçoivent 100 coups de
fouet. Plus que la barbarie de ces châtiments corporels, ce qui me saute
d’abord aux yeux ici c’est la suffisance et l’imprécision qui encadrent
ces sanctions pénales dans le Coran. Allah ne précise à aucun moment
dans le Coran quelle main du voleur il faudrait couper, ni le montant
minimum du larcin à partir duquel il faudrait couper la main du voleur,
ni l’âge minimum à partir duquel on peut imputer à une personne le crime
du vol. De fait, qu’est-ce qui pourrait empêcher un islamiste désirant
appliquer le Coran de se sentir la légitimité de couper la main d’un
orphelin de 12 ans qui a volé une pomme parce qu’il était affamé ? Et
Allah ne précise pas non plus les matériaux autorisés ou interdits dans
le fouet qui flagellera celles et ceux qui font l’amour en dehors du
mariage, ni la distance minimale ou maximale entre le fouettard et la
personne fouettée, ni les parties du corps à fouetter ou à ne pas
fouetter chez cette dernière. Il serait donc tout à fait possible de
vider de son sang le corps d’une personne coupable de fornication si on
mettait ce fouet de la justice coranique entre les mains d’un champion
olympique du lancer de javelot…Ces textes lacunaires et
indécis ne me semblent pas avoir été formulés par un esprit à
l’intelligence supérieure qui sait tout et qui peut tout faire. 14
siècles après leur avènement, des muftis en sont encore à débattre
actuellement de la façon de comprendre des lois du Coran. Mais
franchement, si après presque 1400 ans les savants du monde musulman
n’ont toujours pas trouvé de clarté consensuelle sur le sens de leurs
textes sacrés par rapport au voile, au coupage de main du voleur ou à la
peine de la flagellation envers les fornicateurs, alors pourquoi est-ce
que ça arriverait bientôt, dans les semaines ou les mois à venir ? J’ai
perdu la foi en l’islam à cause d’un antagonisme moral mais aussi
intellectuel que j’éprouve vis-à-vis de la parole d’Allah dans le Coran.
Ce livre n’est pas à la hauteur des prétentions de celui qui s’y juge
supérieurement intelligent à quiconque, en plus d’avoir comme projet de
société un monde idéal où les libertés individuelles de penser et
d’aimer sont criminalisées.
Le mot « islam » désigne à la fois une religion et une civilisation.
Certains, à l’instar de Rémi Brague, y voient également un quasi-code
civil qui prétend régir les rapports entre les hommes. Comment
définissez-vous l’islam ?
À mes yeux, toute idéologie est potentiellement une religion. La foi
d’un militant politique envers son candidat qui lui promet un meilleur
avenir est d’ailleurs d’une certaine manière une foi religieuse. À un
salut post-mortem près, bien des programmes politiques utopiques et
mensongers n’ont rien à envier à des textes sacrés qui assènent des
vérités morales universelles. En laïc authentique, je ne reconnais
aucune religion, ou alors je considère que toutes les idéologies sont
potentiellement une religion.L’islam est bien évidemment une
religion dans le sens où elle relie des hommes et des femmes autour de
croyances et de pratiques sacrées régies par un esprit supérieur qui les
transcende. Mais l’islam est surtout une doctrine politique et
totalitaire, et cela pour une raison très simple : c’est son auteur
lui-même qui le dit ! Ce n’est pas parce qu’il y a autant de façons de
penser et pratiquer l’islam sur Terre qu’il y a de croyants que l’islam
originel est dépourvu de toute identité fondatrice et immuable. Dans le
Coran, Allah a instauré un code juridique fait d’interdits et
d’obligations qui n’ont aucune limite temporelle ou géographique. Et il
y a surtout instauré des sanctions pénales contre celles et ceux qui se
détourneraient de ces interdits et obligations. Ce ne sont pas seulement
des sanctions après la mort, mais bien des sanctions qui ont vocation à
être appliquées du vivant du fautif, par la communauté. Dès lors,
l’islam devient une religion éminemment politique. Beaucoup de nos
concitoyens de confession musulmane vivent leur foi intimement et ne
mettent pas en application les lois du Coran qui contredisent les lois
de notre république, ce qui prouve bien évidemment que tous les
musulmans ne sont pas des islamistes. En revanche, je ne vois pas au nom
de quoi une intelligentsia parisianiste persuadée de la supériorité
morale de son optimisme sur nos inquiétudes, dénierait aux islamistes
d’avoir le même livre sacré que les musulmans pacifistes qui ne font pas
de politique avec leur foi.
On pourrait vous
rétorquer qu’un texte – fut-il sacré – importe moins que ce que les gens
en font. Autrement dit, d’un pays musulman à l’autre, les lois sont très
diverses : même entre l’Algérie et la Tunisie, où l’islam est religion
d’Etat et le rite malikite majoritaire, le statut de la femme se révèle
très différent. Ne péchez-vous pas par essentialisme ?
Une de mes
thèses est que le Coran est trop imprécis et lacunaire pour être
appliqué de façon claire et concrète, d’où l’impossibilité à trouver un
islam uniforme, univoque ou fédérateur à travers le Monde Musulman. Le
Coran, dont le contenu théorique est figé depuis le 7ème siècle, n’est
qu’une variable parmi tant d’autres (comme l’économie) pour expliquer la
vie sociale complexe et multiforme à l’échelle d’un pays islamique. Mes
analyses critiques vis-à-vis du Coran peuvent néanmoins être illustrées
par des tendances sociologiques et politiques indéniables à échelle
macroscopique et sur la durée.Un exemple : le World Economic
Forum publie chaque année une étude internationale (le Global Gender Gap
Report) sur le niveau de traitement équitable entre les hommes et les
femmes dans chaque pays du monde, à travers l’accès aux soins, à
l‘éducation, à l’emploi et à la politique. Cette étude n’avantage pas
les pays les plus riches de la planète, car si un pays pauvre répartit
plus équitablement ses modestes moyens financiers et opportunités de
réussite sociale entre ses femmes et ses hommes, ce pays y sera alors
mieux classé qu’un pays riche mais discriminant davantage ses femmes.
Dans les 15 premiers pays du classement le plus récent, basé sur les
données de l’année 2018, on retrouve des pays occidentaux comme la
France, l’Allemagne, le Royaume-Uni, la Norvège ou la Suède, mais aussi
des pays du « tiers-monde » où les femmes sont traitées relativement
équitablement sur le plan politique et juridique par rapport au reste du
monde. Bien que cela reste encore sans doute perfectible, comme partout
ailleurs. Ainsi, parmi ce peloton de tête des pays occidentaux, on
retrouve également des pays plus modestes comme le Nicaragua ou les
Philippines, à culture dominante chrétienne soit dit en passant. Ces
pays plus pauvres ne sont pas désavantagés dans le classement par
rapport aux pays les plus riches de la planète qu’ils devancent car
leurs citoyennes y ont un accès aux soins médicaux, aux responsabilités
politiques, au monde du travail ou à l’école très proche de celui de
leurs homologues de sexe masculin.Et quand en prenant une
fourchette deux fois plus large, on s’intéresse aux 30 pays du monde en
fin de classement, c’est-à-dire les 30 pays les plus misogynes du monde,
que trouve-t-on ? L’Arabie Saoudite, la Mauritanie, le Qatar, l’Égypte,
la Jordanie, le Maroc, le Tchad, la Turquie, l’Iran, le Pakistan, le
Yémen, l’Algérie, la Tunisie, etc. N’y a-t-il donc pas un point commun
culturel évident à la plupart de ces « derniers de la classe » qui vous
saute immédiatement aux yeux ? J’en vois un : l’islam qui domine
culturellement les sociétés qui y vivent. Et l’excuse de la colonisation
du passé ne tient pas pour expliquer cette situation ! En quoi la
colonisation subie il y a 50 ans ou plus par la plupart de ces pays les
empêche-t-elle de traiter
dorénavant les
femmes de façon équitable par rapport aux hommes ?
Votre lecture univoque du Coran semble donner raison aux interprétations
les plus littéralistes, comme celles des milieux salafistes…
Si j’admets qu’un Coran compris de façon univoque par le plus grand
nombre pourrait être la preuve de sa capacité à fédérer autour de son
sens et de ses idéaux, je n’ai en revanche jamais défendu l’idée selon
laquelle il n’y aurait qu’une seule façon de lire son contenu. Comme je
l’ai dit précédemment, une de mes thèses principales, que l’on peut
d’ailleurs retrouver dans mon livre Il
était une foi, l’islam…,
est que le Coran est trop incohérent et peu subtil pour être appliqué de
façon claire, uniforme et concrète. D’où la multiplicité des courants de
pensées et des divergences d’opinions par rapport au Coran que l’on peut
trouver à travers le monde musulman. De surcroît, en quoi une
interprétation littéraliste du Coran serait-elle une démarche malhonnête
ou illogique sur le plan intellectuel ? J’ai ainsi remarqué que les
débats concernant les diverses dimensions interprétatives à donner aux
versets du Coran se basaient toujours sur certains versets plutôt que
d’autres. Quand dans le Coran Allah explique qu’il n’y a qu’un seul Dieu
et aucun autre en dehors de lui, je n’ai jamais entendu personne
expliquer que ce fait pouvait être soumis à interprétation. Peut-être
parce que ce récit ne contredit en rien les lois libertaires et
égalitaires du Monde Occidental. En revanche, quand Allah indique au
verset 34 de la sourate 4 du Coran que les maris doivent frapper les
épouses dont ils auraient à craindre la désobéissance (et c’est là un
commandement juridique sans limite temporelle ni géographique, et qui
n’est contredit par aucun autre verset dans le Coran), il faudrait tout
à coup s’éloigner du sens littéral de ce texte ! C’est curieux.Ceux qui
me disent que mon interprétation littéraliste du Coran leur rappelle
celle d’islamistes ont-ils conscience du fait que l’entreprise
exégétique visant à systématiquement mettre du « contexte », de
l’« interprétation » ou de la « métaphore » dans tous les versets
coraniques violents est aussi une grille de lecture utilisée par des
islamistes ? Cette pirouette rhétoricienne a pour but de faire passer le
Coran pour un code civil compatible avec le sens des lois occidentales.
Elle vise à endormir notre vigilance à tous, et plus particulièrement
celle des sentinelles de la laïcité, de la démocratie et de la science
qui pourraient se méfier et se dresser face à ce totalitarisme islamiste
qui n’a ni bottes ni frontières. Ce totalitarisme ne se voit pas
forcément sur le visage de ses thuriféraires, surtout à l’ère de
l’internet démocratisé, avec tous ces imams salafistes 2.0 portant des
costumes et des barbes court rasées pour prêcher un islam de paix et de
tolérance en lequel ils n’ont jamais cru.Quand Allah dit dans
le Coran que « les hommes ont autorité sur les femmes », je comprends au
bout du compte au moins le sens littéral de cette sentence, que je
dénonce. Je ne vois pas comment en partant d’une telle phrase, prise au
sens littéral ou métaphorique, je pourrais en arriver au sens « les
hommes et les femmes demeurent libres et égaux en droits ». Il n’y a que
dans un monde aussi perturbé que celui de la subversion des valeurs les
plus élémentaires qu’un lanceur d’alertes comme moi peut se voir
reprocher d’avoir compris du Coran ce que des salafistes en ont compris
eux aussi. La lecture ne signifie pas l’adhésion. Je comprends sans
doute ce que eux comprennent du Coran, mais eux en plébiscitent le
contenu, tandis que moi je le dénonce.
Beaucoup de militants
opposés à l’islamisme s’engagent dans le combat laïque. Est-ce votre cas
?
Au-delà de cette propriété relationnelle qu’est la laïcité, une forme de
bon sens politique dans la gestion du rapport entre l’État et les
citoyens dans notre pays à mes yeux, l’outil que j’utilise
principalement afin de défendre mes convictions dans ce combat est
d’abord le bon sens intellectuel. Je ne fais partie d’aucun groupe
politique, philosophique ou associatif mais ma chaîne YouTube, qui
cumule des millions de vues, est mon propre média. J’essaie
régulièrement d’y exprimer, de façon sérieuse ou divertissante, les
constats critiques les plus cohérents avec lesquels je juge l’islam.
L’islam des textes avant tout, mais aussi ses conséquences sociales et
politiques dans le monde. J’essaie de façon totalement indépendante et
individuelle de donner vie, par écrit ou en vidéo, aux idées qui me
passent par la tête. Je suis menacé de mort pour cela et c’est parfois
difficile à vivre au quotidien. Mais je reçois aussi régulièrement des
messages d’ex-musulmans, d’hommes et de femmes, qui me disent que les
questions et les réponses qu’apportent mon livre et mes vidéos les ont
convaincus que l’islam n’était finalement pas la vérité. Dans ces
témoignages, je lis souvent des « au début, je vous détestais » ou des
« plus je vous écoute, et plus je comprends que vous n’êtes finalement
pas aussi fou que je le pensais au départ, lorsque je vous avais entendu
pour la première fois ».
La laïcité est-elle un
bouclier efficace contre l’islamisation ?
La laïcité est
une réponse nécessaire mais elle n’est pas la seule. Le savoir et le
goût pour la liberté individuelle sont selon moi les meilleurs remparts
face à cette religion islamique qui a besoin de la peur et de
l’ignorance pour dominer les masses. Si les enfants avaient, par
exemple, dès le collège, des cours de science ou de logique qui les
confrontent à tous les points de vue par rapport à l’islam, je suis
persuadé que ça en aiderait beaucoup à relativiser leur endoctrinement
religieux depuis l’enfance. L’éducation, des enfants comme celles des
adultes, est la clef dans ce combat politique et intellectuel, mais pas
seulement.Pourquoi un livre comme le Coran est-il vendu dans le commerce
sans la mention, comme sur les paquets de cigarette, de la dangerosité
de son usage ? Après tout, ce livre demande quand même aux musulmans de
frapper les épouses désobéissantes et de combattre ceux qui n’appliquent
pas les interdictions voulues par Allah et Muhammad. Plus qu’une
victoire dans les faits, car le Coran peut être lu sur un site web
étranger et sans mise en garde par quiconque voudrait le découvrir, ce
serait surtout là une victoire idéologique dans le débat public. Voter
aux élections politiques est une autre solution face à l’islamisation de
notre laïcité et de notre espace public. Les Français doivent élire des
gens qui en retour leur donneront accès à un pouvoir de décision
beaucoup plus direct afin de voter des lois s’opposant à l’islamisation
politique de leur pays. C’est un enjeu que le bon sens populaire peut
bien plus aider à appréhender au quotidien, loin des palais dorés qui
font vite oublier le réel. Les modes de scrutin actuels favorisent
l’immobilisme et le centrisme mou qui ne prend aucun risque sur des
sujets polémiques. Je suggère en tout cas à mes compatriotes d’au moins
commencer par arrêter de voter pour des politiciens qui courtisent
l’islamisme pour acheter la paix sociale ou leur réélection. Enfin, ce
par quoi j’aurais sans doute dû commencer et qui importe dans la défense
de nos libertés individuelles et de nos modes de vie, c’est tout
simplement de cesser d’avoir peur de s’exprimer. Plus les Français
feront de l’autocensure face à l’islamisme, et plus il y aura de gens
pour trouver subversive la critique de l’islam. Or c’est l’islam qui est
subversif, et sa critique devrait relever du comportement le plus normal
et le plus sain. Les musulmans doivent s’habituer à entendre de la
critique intellectuelle et de l’humour sur leurs textes sacrés, sinon
l’arsenal législatif et judiciaire que vont nous préparer nos élites qui
préfèrent taire les problèmes plutôt que de les affronter va finir par
ressembler à celui d’un pays musulman, où le blasphème est vu comme une
provocation et de la haine.L’autocensure n’est pas la
solution face à cet islam politique par nature qui prend une place
grandissante dans notre société. Rien n’est acquis en politique, et la
démocratie peut même s’annuler démocratiquement. L’islamisation de la
France, de son espace public et de sa laïcité n’est pas impossible à
terme, et elle se fera davantage sur les renoncements à réagir par le
plus grand nombre que sur l’audace des quelques-uns qui auront échoué à
prendre le pouvoir en leur nom.

Il
était une foi, l'islam...: l'histoire de celui qui voulait diviniser pour
mieux régner
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