Juifs en terre d’islam :
humiliations et violences
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Il était interdit à un dhimmi d’avoir
un domestique musulman : en 1880, au Maroc, à Entifa,
dans le district de Marrakech, Jacob Dahan, un juif âgé de 65 ans, fut, sur
ordre du gouverneur, cloué au sol, battu à mort et son cadavre traîné dans les
rues de la ville par des soldats parce que les autorités s’étaient rendu compte
qu’il avait engagé à son service une pauvre femme musulmane. Pour récupérer son
corps et l’ensevelir, il a fallu le payement d’une forte rançon aux autorités
par la communauté juive. En plus de la mule du défunt son bétail fut également
saisi.
Sollicité par les juifs de Fez pour
obtenir l’autorisation de construire un bain public (hammam), le sultan Abd ar-Rahman avait rejeté la
demande, en 1837, après consultation des ouléma. Car
après un examen scrupuleux des textes sacrés et juridiques depuis la création
de l’islam jusqu’à l’intégration, par la force, du Maroc en terre d’islam (dar
al islam), à l’exception d’un alem qualifié d’âne par ses pairs, ces
docteurs de la loi islamique avaient abouti à une conclusion objectant toute
possibilité de construction d’un hammam pour les juifs. Ils avaient alors émis
une douzaine de fatwas qui interdisaient la construction du hammam pour la
simple raison que l’état d’humiliation dans lequel les dhimmis doivent être
maintenus ne leur permet pas de jouir des mêmes privilèges que les êtres
illustres que sont les musulmans. La construction de ce hammam ferait des juifs
les égaux des musulmans et en plus, les sujets tributaires ne peuvent rien
construire après la conquête de leur terre par l’islam.
En dehors des droits spécifiés et
« protégés » par la loi islamique, le non-musulman, en terre d’islam,
n’avait plus aucun autre droit. Le dhimmi était un sous-homme qui devait
marcher rapidement lorsqu’il était dans la rue, baisser le regard lorsqu’il
croisait un musulman et passer à sa gauche, c’est-à-dire du côté impur. Sa
civilisation était, la plupart du temps, détruite par les musulmans, sous
prétexte qu’elle est inférieure, avilissante ou idolâtre. Il lui était
strictement interdit d’épouser une musulmane, sous peine d’une punition de
mort, de contester ou de condamner l’islam ou le « saint Coran », de
détourner un « croyant » de sa foi (l’Algérie a voté, en mars 2006,
une nouvelle loi réglementant l’exercice religieux pour les non-musulmans et
qui rend le prosélytisme passible de peines de prison.)
Le dhimmi ne bénéficiait d’aucune
égalité dans le domaine de la justice : son témoignage n’était pas admis
par les tribunaux et, à égalité de délit, il écopait d’une sanction plus lourde
qu’un musulman. Les dhimmis étaient régulièrement molestés dans les rues,
insultés, poussés dans des caniveaux, battus.
« À Alger, un janissaire, selon son inclination,
pourrait arrêter et battre le premier juif rencontré dans la rue, sans que ce
dernier osât rendre des coups ou s’en protéger. Sa seule ressource était de
courir aussi vite qu’il le pouvait jusqu’à ce qu’il puisse se sauver : les
plaintes étaient plus mauvaises qu’inutiles, car le cadi, convoquant toujours
le janissaire devant lui, lui demandait pourquoi il avait frappé le juif. La
réponse était : « parce qu’il a insulté notre sainte religion », sur quoi le
janissaire était renvoyé, et le juif mis à mort. Il est vrai que le témoignage
de deux musulmans était nécessaire pour prouver que le juif avait insulté leur
religion ; mais à de telles occasions, les témoins ne manquent jamais. » On
crachait sur eux, en plein visage.
Ils devaient souvent vivre dans des
ghettos dont les clôtures étaient fermées le soir. Ils devaient inhumer leurs
morts en courant, mais toujours en secret et sans pleurer. L’inhumation d’un
rabbin à Bagdad, en 1889, avait provoqué la confiscation du cimetière et le
pillage du quartier juif, parce qu’elle fut jugée trop visible.
Il leur était interdit de passer à
côté d’une mosquée :
« Ô vous qui croyez ! Les infidèles ne
sont qu’impureté. Qu’ils n’approchent pas de la Mosquée sacrée » (Coran 9/28).
Leurs orphelins étaient, la plupart
de temps, convertis de force à l’islam, et leurs femmes étaient impunément
l’objet d’abus réguliers. La « protection » qui leur était accordé
leur faisait jouir d’une paradoxale liberté de culte, prévoyant qu’ils exercent
leur religion à condition qu’elle ne fasse pas de l’ombre à l’islam, n’entre
pas en concurrence avec lui et que leur doctrine ne soit pas une hérésie au
regard de la pensée islamique. Chose évidemment impossible du moment où cela
revenait à interdire, par exemple, aux chrétiens de proclamer l’un des thèmes
centraux de leur doctrine disant que Jésus est fils de Dieu, le Messie, venu
sauver l’humanité. Idée qui, aux yeux de l’islam, est une hérésie. Avec ces
mêmes restrictions, les zoroastriens ne pouvaient pratiquer leur culte du feu,
l’islam refusant de cohabiter avec tous ceux qui observent des pratiques, à ses
yeux, idolâtres telles les pratiques zoroastriennes.
Violences, exécutions sommaires,
esclavage, destruction de leurs lieux de culte et humiliations permanentes
étaient leur lot quotidien. Il n’était pas rare que des chefs religieux juifs
ou chrétiens soient emprisonnés ou battus en public chaque fois qu’une de leurs
ouailles commettait un délit. En 1098, tous les chrétiens de Jérusalem seront
expulsés par le gouverneur fatimide. Selon Bat Ye’or,
la population juive de cette ville n’avait pas le droit, jusqu’au XIXe siècle,
de dépasser 2.000 personnes, sous peine d’en éliminer certains. Les juifs
étaient obligés de payer les autorités ottomanes pour visiter les tombeaux de
leurs patriarches ou empêcher qu’ils soient détruits par des musulmans. Même
chose pour prier au Mur des Lamentations ou sur le mont Sion. Chaque juif
vivant hors de Jérusalem devait payer des taxes pour entrer et pour sortir de
cette ville.
Toutes ces révélations ne constituent
en rien une exagération délibérée des faits historiques. C’est la réalité de ce
qu’ont vécu la quasi-totalité des non-musulmans en terre d’islam, et telle que
racontée par des diplomates, historiens et voyageurs à travers des chroniques,
des courriers ainsi que par plusieurs récits de l’époque, écrits soit par des chrétiens
vivants en terre d’islam pour relater le sort tragique qui est le leur, soit
par des musulmans, eux-mêmes, dans le but d’afficher, dans un orgueil
ostentatoire, la supériorité du musulman.
En Algérie, la loi votée en mars 2006
prévoit des peines de 2 à 5 ans de prison et une amende de 500.000 à 1.000.000
de dinars (5.000 à 10.000 euros) contre toute personne qui
« incite, contraint
ou utilise des moyens de séduction tendant à convertir un musulman à une autre
religion ».
Les mêmes sanctions sont prévues
contre toute personne qui
« fabrique,
entrepose, ou distribue des documents imprimés ou métrages audio-visuels ou
tout autre support ou moyen, qui visent à ébranler la foi musulmane ».
Le texte interdit l’exercice du culte
autre que musulman en
« dehors des édifices
prévus à cet effet et subordonne l’affectation des édifices pour l’exercice du
culte à l’obtention d’une autorisation préalable ».
Selon le ministère des Affaires
religieuses, ce texte a pour objectif principal
« l’interdiction du
prosélytisme et des campagnes clandestines d’évangélisation ».
Geneviève Harland
Ce texte a été précédemment mis en
ligne le 29 mars 2008
Propagation de l’islam en
Afrique du Nord, en Espagne, etc.
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Héritage des pratiques de Mahomet,
les razzias, les raids et les guerres de conversion furent un classique de
l’expansion musulmane qui fut tellement rapide qu’elle atteignit l’Afrique du
Nord en un laps de temps très court, sous le commandement du redoutable général
Amr ibn al-As al-Sahmi (décédé en 663) à la tête de
4.000 combattants soutenus par 5.000 soldats de l’impitoyable Az-Zubayr ibn al-Awwam (mort en
656), tous deux compagnons de Mahomet et cruels chefs de guerre.
Entre 640 et 642, les conquêtes de
l’Égypte, épuisée par des oppositions doctrinales chrétiennes, furent d’une
atrocité sans précédent. L’évêque copte Jean de Nikiou,
raconte que lors de leurs avancées, les envahisseurs pillaient tout sur leur
passage :
« Tous ceux qui se rendaient aux musulmans
étaient tués : enfants, femmes, hommes et vieillards. »
En 643, la conquête de Tripoli, par
Amr ibn al-As al-Sahmi, fut impitoyable pour les
populations locales. Après qu’un bon nombre fut massacré, chrétiens et juifs
durent se résoudre à céder en esclavage femmes et enfants aux envahisseurs
arabes.
L’Ifriqiya (la Tunisie) sera conquise
en 670, et ce fut ainsi que sonna le glas de la prospère chrétienté de
Carthage. Puis c’est le Maghreb (le Maroc) [Et non l’Afrique Nord appelée à
tort par certains « Maghreb »] qui sera envahi, en 680, par cet islam
atrocement offensif.
Malgré la coalition regroupant des
tribus païennes dirigées par une femme, Kahina, et des tribus christianisées
secourues par des forces byzantines, la ville de Kairouan tombera entre les
mains arabes en 698. Presque toutes les populations d’Afrique du Nord durent se
plier à cette nouvelle religion étrangement guerrière et qui ne se montrait
jamais indulgente.
Moussa ibn Nusayr,
gouverneur de Tunisie, arrachera les enfants des chefs vaincus. Ils furent par
la suite islamisés et reçurent une éducation musulmane. Les nouveaux convertis
à l’islam seront enrôlés de force dans les armées arabes où ils étaient placés
dans les premiers rangs pour la conquête de l’Espagne, et les conversions de
force des chefs nord-africains entraîneront rapidement celles de leurs masses.
Les conquêtes musulmanes continuèrent
à être meurtrières. Du côté de l’Orient la ville d’Antioche sera prise en 640
et presque toute l’Assyrie sera dévastée en 642. La population d’Euchaita, en Arménie, sera complètement massacrée. On
observera d’abondantes destructions de maisons et lieux de culte chrétiens dans
la région de Daron, au sud-ouest du lac Van (dans l’actuelle Turquie), ainsi
que de nombreuses exactions se traduisant par des massacres et des mises en
esclavage.
La Géorgie sera envahie en 643. En
702, le patriarche orthodoxe d’Antioche sera décapité et, en 705, le calife al
Walid ibn Abd al Malik (Walid Ier 673-715) fera
brûler vifs des dizaines d’aristocrates rassemblés dans l’église Saint Grégory
en Arménie qu’il venait de conquérir. Le calife as-Saffah
soumettra, lors de son règne (749-754), les Arméniens à des « scènes
horribles de tortures » et imposera « aux prêtres l’infâme supplice
de la bastonnade et du fouet », pendant que les populations non-musulmanes
étaient frappées d’énormes impôts et chaque non-musulman soumis à porter, au
cou, des sceaux de plomb.
Cette soumission avait un double
objectif : distinguer les musulmans, considérés comme les « êtres
supérieurs », des non-musulmans, « sous-hommes », et pousser les
rares non musulmans qui avaient échappé au massacre à se convertir à l’islam.
Dès 754, sous le règne du second
calife abbasside, Abou Djaffar Abdallah ben Muhammad
al-Mansour (714-775), contre tous les chrétiens arméniens qui n’arrivaient pas
à payer ces
« Contributions extrêmement
onéreuses (…) On avait dressé partout des potences, des pressoirs et des
échafauds ; on ne voyait partout que des supplices affreux et
continuels. »[1]
L’islam gagna ensuite la vallée de
l’Indus. La ville de Kaboul sera prise en 685. Le bouddhisme disparut de
l’Inde, où il est né, après les persécutions musulmanes de 1200, lorsque ce
pays fut presque entièrement envahi par l’islam. Mais le véritable déclin du
bouddhisme en Inde, commença en 712 avec le début des conquêtes musulmanes
particulièrement meurtrières de la province du Sind, orchestrées par le despote
al-Haijâj ibn Youssouf al-Thaqafî,
gouverneur de l’Irak, et à la pointe de l’épée du brutal commandement Muhammad
ibn al-Qâsim qui massacrera, pendant trois jours,
environ 11.000 personnes à Brahminabad, dans le port
de Debal. Mais l’arrivée des musulmans arabisés dans
la vallée de l’Indus avait véritablement commencé en 643, avec les premières
incursions dans la province du Sind qui seront suivies par les massacres de
712, les conquêtes musulmanes turques du XIe siècle et Moghols du XVIe siècle.
Ces brutales invasions musulmanes
successives, causèrent des victimes bouddhistes et hindoues par millions Les
historiens estimeront qu’entre l’an 1000 et 1525, l’Inde aurait perdu plus de
80 millions de ses habitants du fait des conquêtes musulmanes et entraînèrent
la destruction de la quasi-totalité des temples hindous et bouddhistes du Nord
du pays et des mosquées furent édifiées à leurs emplacements. Les grandes
périodes musulmanes en Inde vont de la domination par le Sultanat de Delhi
(XIIIe-XIVe siècle)],
puis par celle de l’Empire Moghol (XVIe-XVIIIe siècles) et enfin par celle de l’Empire
ottoman (XIVe-XXe siècles).
Du côté de l’Europe occidentale, la
ville d’Éphèse, en Grèce, est mise à sac, en 781, et près de 8.000 grecs seront
mis en captivité et réduits en esclavage. En 903, 22.000 chrétiens de
Thessalonique sont partagés entre chefs arabes, et ensuite vendus comme esclaves.
Á certains moments, les captifs furent tellement nombreux que pour hâter leur
vente, ils furent mis « aux enchères trois fois seulement » et par groupes
de cinq et de dix. [2]
Les musulmans prennent la Sicile, en
703, dont la capitale Palerme devient, en 713, une ville truffée de mosquées,
et finira par être pillée, en 831, avec la Sardaigne. Les Italiens du Nord,
ceux de Rome en l’occurrence, désignent, non sans moquerie, ceux du sud envahi
par l’islam, d’“Arabes”. Mais la ville de Rome fut à son tour pillée par les
forces musulmanes, au milieu du IXe siècle. L’île de Chypre et de la Crète seront
prises en 827, les Baléares et la Corse en 850. La ville de Pise sera détruite
par des pirates musulmans en 1004.
Après les premières pénétrations en
Italie et en Grèce, c’est au tour de l’Espagne et du sud de la France de subir
les conquêtes musulmanes. Dès 710, sous le commandement du général marocain
converti à l’islam, Tariq ibn Ziyad, les musulmans
pénètreront la péninsule ibérique, à partir de l’île de Gibraltar (djabal al-Tariq, « montagne de Tariq ») grâce
à des offensives successives, favorisées par des conflits internes de la
monarchie wisigothe, qui leur permettront de prendre, non sans commettre des
exactions en tout genre, les villes de Séville, Grenade, Gijon,
Valence et Saragosse. Presque au même moment, ils amasseront des richesses
immenses, grâce à leur esprit de razzia, qui leur permettra d’assouvir aussi
bien leurs objectifs matériels que spirituels. La ville de Tolède sera prise en
711, celle de Cordoue, par les forces Omeyyades, en 756. La pratique de la
langue arabe sera imposée à tous les habitants du sud de l’Espagne,
indépendamment de leur appartenance ethnique, culturelle ou religieuse.
Nord-Africains, Ibères, juifs et chrétiens seront contraints de pratiquer un
dialecte, celui de Mahomet, venu de la péninsule arabique, à des milliers de
kilomètres de chez eux. La Liturgie catholique, lorsqu’elle n’est pas
interdite, ne se dit plus en latin, mais s’écrit et se pratique plutôt en
arabe. Les églises et synagogues qui n’ont pas été détruites, et qui ont
également échappé à une transformation en mosquée, débordent de décorations de
style arabe et musulman. Astreints à un tribut spécifique, les dhimmis (les
« protégés », les non-musulmans) devaient payer en nature ou en
espèce « l’impôt de protection » sinon, ils s’exposaient à des
sanctions particulièrement sévères.
En 716, la grande église Santa Rufina de Séville est transformée en mosquée. En 852, la
quasi-totalité des églises de Cordoue sera détruite et, en 853, l’émir de cette
ville, Mohammed Ier, projette de vendre comme esclaves, à des
musulmans, toutes les femmes chrétiennes, pour permettre l’éradication du
christianisme de cette ville ; ses ministres l’en dissuaderont. Au IXe siècle,
on assiste à un énième massacre de chrétiens à Séville. La Catalogne sera
pillée et sa capitale Barcelone détruite, en 985, par le vizir et chef
militaire al-Mansur (« le Victorieux »), Muhammad ibn Abi Amir
(938-1002). Dans l’Al-Andalous, al-Mansur maltraite et persécute les Mozarabes,
détruit le royaume de Leon, incendie Saint-Jacques-de-Compostelle dont le
sanctuaire sera rasé (en 997) et les cloches de l’église emmenées à Cordoue. En
1066, plus de quatre mille juifs de Grenade seront massacrés. En 1126, des
milliers de chrétiens seront, à leur tour, déportés au Maroc par les
Almoravides. Lorsqu’ils ne se résignaient pas à se convertir à l’islam, la
plupart des habitants non musulmans du Sud de l’Espagne furent obligés de fuir
l’Al-Andalous, et trouver refuge dans le nord non-musulman.
Geneviève Harland
À suivre…
Notes :
[1] Bat Yé’or, Juifs
et chrétiens sous l’islam, les dhimmis face au défi intégriste, éditions
Berg International, Paris, 1994, page 59.
[2] Bat Ye’or : Les
chrétiens d’orient entre jihâd et dhimmitude, VIIe–XXe siècles, les éditions de Cerf, Paris 1991, pages 122.
Article précédemment mis en ligne le
19 juillet 2007