Des femmes contre l'islam
Ayaan Hirsi Ali
La colère d’Ayaan Hirsi Ali
Octobre 20, 2007 —
Martine
Menacée de mort par des groupes islamistes pour ses prises de position
critiques sur l’Islam, l’ex-députée néerlandaise d’origine somalienne Ayaan Hirsi Ali avait dû s’exiler
en 2006 aux Etats-Unis. Depuis le 1er octobre, elle est confrontée au refus du
gouvernement de La Haye de continuer à assurer sa protection à l’étranger. Une
décision qui la rend à la fois démunie et vulnérable. Jointe par téléphone, Ayaan Hirsi Ali interpelle le
gouvernement français : à la France de rappeler au reste de l’Europe les
principes des Lumières.
Quelle est votre situation actuelle ?
Après un bref
séjour en Hollande pour rencontrer les autorités, je suis revenue aux Etats-Unis
et je me trouve actuellement dans une ville américaine où j’essaie d’organiser
ma sécurité.
Quelle est la
position des autorités néerlandaises vous concernant ?
Le gouvernement
néerlandais s’était engagé à me protéger aussi longtemps que dureraient les
menaces de mort. Mais quand j’ai décidé de partir aux Etats-Unis, il y a eu un
revirement, les autorités m’indiquant que la protection promise n’était assurée
qu’à l’intérieur des Pays-Bas. Les Américains ont pourtant expliqué qu’ils ne
pouvaient prendre le relais : ils n’assurent que la sécurité des non-Américains
dotés d’un statut officiel, pas celle d’une simple citoyenne. Le département d’Etat a donc recommandé au gouvernement des Pays-Bas
d’engager une société de protection privée, leur assurant que le gouvernement
américain les aiderait en matière de renseignement. Les Hollandais ont refusé,
et j’ai reçu une lettre me prévenant qu’on mettait fin à ma protection le 1er
octobre. Depuis, le premier ministre m’a demandé de repartir aux Etats-Unis et
de trouver moi-même des fonds pour ma protection. Je viens donc de lancer une
fondation pour laquelle je mendie actuellement de l’argent.
Salman Rushdie dit que vous êtes « la première réfugiée d’Europe
occidentale depuis l’Holocauste »
.Qu’en est-il ?
La Hollande veut
bien me donner la liberté de parole, mais pas la liberté de mouvement. Alors
que faire ? Courageusement, le Danemark offre de m’accueillir et de me
protéger. Mais c’est aux Etats-Unis que je veux vivre aujourd’hui. Mon
expression y sera plus libre et plus efficace. Car la vérité, c’est qu’il est
devenu impossible de parler librement de l’islam sur le continent européen.
L’état d’esprit actuel de l’élite implique d’éviter tout débat par peur
d’offenser les musulmans, et conduit à satisfaire les exigences des islamistes,
même s’il s’agit de faire taire les gens comme moi.
Ce sujet, l’islam, deviendrait une sorte de tabou ?
La critique de
l’islam est un tabou inscrit au cœur même de la religion. Mais que les sociétés
européennes, héritières des Lumières, s’imposent à elles-mêmes ce tabou, voilà
qui est totalement nouveau. Et stupéfiant ! Le judaïsme, le bouddhisme, le
communisme… Tout mouvement collectif ou théologique doit être ouvert aux
critiques. Il n’y a que l’islam qui les refuse et qui, d’ailleurs, en soit
exempté en Europe.
La décision du gouvernement hollandais résonne-t-elle comme un avertissement
pour tous ceux qui, en Europe, souhaitent débattre de l’islam ?
Évidemment ! Mon
cas fait passer la question de la liberté d’expression de la théorie à la
pratique. Vous pouvez exprimer votre opinion, mais votre tête sera coupée. Si
vous êtes musulman et que vous devenez un ex-musulman, si vous êtes une femme
et que vous critiquez l’islam et son oppression, le prix à payer est la vie.
Vivre dans une démocratie ne change rien à l’affaire. C’est un enjeu majeur
pour nos pays, qu’aucun personnage politique d’envergure n’a encore osé prendre
à bras-le-corps. Comme si ce n’était qu’un simple incident, alors que c’est
rien de moins que la liberté d’expression qui se joue ! Il n’y a pas de loi
pour protéger les gens comme moi dans nos pays, pas de fonds, pas de mouvement.
Il y a quand même déjà eu le cas de Salman Rushdie…
Mais son cas était
lui aussi considéré comme isolé ! Personne ne réalise que nous sommes en fait
le sommet de l’iceberg, qu’il y a sur le continent des tas de musulmans ou
d’anciens musulmans menacés, bâillonnés, et que cette censure concerne tout le
monde.
Pensez-vous que la France doive prendre position sur ce sujet ?
C’est à la France
d’être à l’origine du sursaut, d’ouvrir le débat. À la France de prendre la
tête d’un mouvement visant à faire comprendre à tous les Européens que, ce qui
se joue, c’est leur socle de valeurs et de principes les plus fondamentaux.
Qu’il est urgent de les protéger. Légalement, politiquement, voire
financièrement. Cela dépasse largement mon cas particulier. Il s’agit d’une
confrontation entre la religion et la raison. Et parce qu’elle a hérité à la
fois des Lumières et du système de la laïcité, qu’elle a une histoire et un
rayonnement particuliers, la France a un rôle à jouer. C’est le pays de
Voltaire ! Le pays de celui qui a dit : je ne suis pas d’accord avec vos idées,
mais je suis prêt à mourir pour que vous puissiez les exprimer. J’aime cette
idée qu’il importe avant tout de protéger les idées avec lesquelles vous êtes
en désaccord, pas seulement celles que vous approuvez !
Au soir de son élection, le président Sarkozy disait « à tous ceux dans le
monde qui croient aux valeurs de tolérance, de démocratie et
d’humanisme », que la France serait « à leurs côtés, qu’ils peuvent
compter sur elle »…
Eh bien, qu’il commence maintenant ! Il peut expliquer aux politiciens
néerlandais à quel point ils ont envoyé un message déplorable en contentant les
ennemis de la liberté d’expression. Cela me rappelle l’incroyable capitulation
des médias et des hommes politiques au moment des dessins de Mahomet publiés au
Danemark. Car ne soyons pas naïfs : si les islamistes parviennent à réduire au
silence un individu, voire un pays, ils ne s’arrêteront pas là. Et ils
passeront au suivant, puis au suivant, puis au suivant…
Des femmes contre l'islam
Chahdortt Djavann
//noislam.wordpress.com/
Texte plus que jamais d'actualité.
Lettre aux
nouvelles voilées
Mai
7, 2007 — Martine
Étrange semaine ! Les images insoutenables d’Envoyé spécial : la
lapidation de femmes iraniennes, l’arrachement de l’œil coupable…Hani Ramadan,
le frère de Tarik, chantre officiel de la lapidation de la femme adultère, est
invité à l’UNESCO ; les islamistes ont organisé leur deuxième défilé de mode
féminin. Étrange semaine où les masques sont tombés, mais où l’on a pu mesurer
la perversité du double langage auquel ont recours les islamistes pour défendre
l’oppression des femmes au nom de la liberté individuelle et la barbarie
religieuse au nom de la liberté culturelle.
Les nouvelles voilées organisent des manifestations pour défendre leur »
droit » au voile, au voile qui, de l’Ancien Testament au Coran en passant
par le Nouveau Testament est le symbole de l’oppression des femmes, le symbole
qui autorise toute violence à l’endroit des femmes. Elles l’ont fait d’abord au
nom de leur » culture « , puis de leur » choix individuel
« , changeant de thème sur commande, comme sous la baguette d’un invisible
chef d’orchestre, et maintenant elles se drapent de tricolore, moins pour
affirmer qu’elles sont françaises que pour imposer en France le projet de
société des islamistes.
Le régime fasciste et islamiste de
l’Iran demande à la France de retirer sa loi contre le voile. Un régime qui a
exterminé plus d’un million de ses opposants, un régime qui pratique la
lapidation, l’amputation des membres, qui exécute les homosexuels, les
agnostiques, les athées, les apostats, parle au nom de la démocratie. C’est le
monde à l’envers. La prise de position des dictatures islamiques contre cette
nouvelle loi, ingérence manifeste dans les affaires intérieures françaises,
prouve à ceux qui n’avaient pas encore compris le lien étroit entre la
prolifération du voile et l’offensive islamiste. Dorénavant, les nouvelles
voilées, en France, ne peuvent plus prétendre ignorer qu’elles sont soutenues
par le gouvernement fasciste islamiste de l’Iran ; que leurs maîtres, qu’ils
soient des pseudo-intellectuels, des mollahs déturbannés,
égyptiens, iraniens ou maghrébins, sont des missionnaires de l’islamisme. Elles
ne peuvent plus dire qu’ici et là il ne s’agit pas du même voile. La servitude
n’est ni moins haïssable ni moins condamnable quand elle se dit ou se croit
volontaire.
Hani Ramadan, le frère de Tarik Ramadan, qui défend officiellement la
lapidation des femmes et l’exécution des homosexuels au nom de la charia, a été
invité à l’UNESCO, ce dimanche 18 janvier à 14 heures, pour défendre ses idées,
dans le cadre d’un colloque sur la laïcité et la démocratie ; bien entendu, il
devait débattre avec quelques intellectuels français. Ainsi se trouve porté à
son comble l’escroquerie intellectuelle qui consiste à débattre avec les
apologistes de la torture et de l’assassinat, à banaliser l’horreur, comme si
la liberté était la liberté de tout faire, comme si le fascisme et la défense
de la lapidation étaient une opinion.
Je suis véhémente, j’ai la rage au cœur et je n’arrive pas à comprendre qu’on
accepte de débattre » démocratiquement » avec les islamistes qui
défendent au nom des lois d’Allah les images de la barbarie institutionnelle
qu’à diffusées France 2 jeudi soir : les corps féminins enfouis dans leur
linceul qui s’écroulent sous les jets de pierres, les hurlements de l’homme
ligoté dont on exorbite l’œil coupable au scalpel, à vif, ou de celui dont une
machine vient de trancher la main d’un coup sec. Non, je ne comprends pas que
ces idées soient discutées au nom de la démocratie, que Hani Ramadan soit
invité à l’UNESCO, dans un colloque patronné par les plus hautes autorités de
l’État, que la famille Ramadan soit mise sur un piédestal par les médias
français.
Oui, c’est insupportable qu’un
ministre de la République, ici en France, débatte avec Tarik Ramadan, qui
réclame, comme certains mollahs » modérés » iraniens l’ont déjà
fait, un » moratoire » pour la lapidation ; que cet imposteur
déguisé en play-boy séduise tout autant les nouvelles voilées que certains
altermondialistes et ceux ou celles qui se donnent le beau rôle de
« tolérants » .
(…)Il est temps de dire qu’on ne
discute pas avec les représentants du totalitarisme islamiste. On le condamne
et on le combat. Ceux qui ont vu sur France 2, jeudi soir, les images insoutenables
des femmes lapidées, de la main voleuse amputée et de l’œil coupable arrachée
ne supporteront plus jamais de devoir prêter l’oreille aux effusions verbales
des frères Ramadan, à la rhétorique hallucinée de l’un et à la casuistique de
l’autre. Ils auront compris ce que l’on fait au nom d’Allah. Il y a trop à
faire dans nos banlieues, trop à faire dans le domaine de l’éducation, du
travail et de l’égalité des chances, il y a eu trop de retard pris pour qu’on
puisse admettre aujourd’hui que des islamistes extrêmes deviennent les
porte-parole des jeunes français qui se sentent exclus. C’est notre
responsabilité commune, c’est la responsabilité de la République et de ses
représentants de faire en sorte que cesse cette situation perverse et absurde. L’immigration
est une chance pour la France et la démocratie est une chance pour
l’immigration. Mais il faut que les promesses soient tenues.
Chahdortt Djavanna, texte
paru dans Le journal du Dimanche le 18.01.04, p.12.
Irshad Manji
//noislam.wordpress.com/
Texte plus que jamais d'actualité.
Je suis indignée
par l’indignation des intégristes
Juin 28, 2007 —
Martine
À Vancouver, où j’ai grandi, j’allais à l’école islamique tous les
samedis. On nous y apprenait à nous méfier des juifs, qui adorent
« mollah » au lieu d’ »Allah », l’argent au lieu de Dieu.
L’instituteur nous décrivait tous les juifs comme des affairistes. Pourtant,
mon quartier voyait alors proliférer des commerces asiatiques, avec leurs
devantures en mandarin, en cantonais, en japonais, en coréen, en hindi, en
pendjabi, et même en ourdou, la langue officielle du Pakistan. Mais pas en
hébreu. Ce constat m’a fait douter : et si mon école religieuse,
au lieu de m’instruire, était en train de m’endoctriner ?
Cette interrogation est ravivée aujourd’hui, alors que le romancier
Salman Rushdie, auteur des Versets sataniques, vient d’être fait chevalier par
la reine d’Angleterre. Le ministre pakistanais des affaires religieuses a
estimé qu’au vu des provocations littéraires de Rushdie et de ses blasphèmes
envers l’islam, il n’y avait rien d’étonnant à ce que les musulmans
s’offusquent de son anoblissement et manifestent leur colère par des
attentats-suicides. Plusieurs membres du gouvernement pakistanais ont répercuté
cette condamnation envers le Royaume-Uni, attisant l’indignation des
communautés musulmanes en Europe et en Asie.
En tant que musulmane, en effet, je me sens indignée – par l’absurdité
de telles réactions.
Je suis indignée parce que ce n’est pas la première fois que des honneurs
décernés par le monde occidental suscitent la haine et la violence. En 1979, Abdus Salam, premier musulman (pakistanais) à recevoir le
prix Nobel de physique, avait ouvert son discours de réception par la citation
d’un verset du Coran. Alors qu’on aurait pu s’attendre que sa patrie lui rende
hommage, des manifestants essayèrent de l’empêcher de revenir au pays et le
Parlement alla jusqu’à le déclarer « non musulman » sous prétexte
qu’il appartenait à une minorité religieuse. Aujourd’hui encore, son nom reste
controversé, et les autorités ne le mentionnent que du bout des lèvres.
Je suis indignée par le nombre de femmes tuées chaque année au Pakistan pour
avoir prétendument souillé l’honneur de leur famille, qui excède le nombre de
détenus à Guantanamo. Les musulmans ont dénoncé, à bon droit, les sévices
infligés aux prisonniers de Guantanamo. Mais qu’en est-il de leur louable
indignation quand il s’agit du meurtre de musulmans par d’autres musulmans ?
Je suis indignée quand, en avril 2006, j’entends les mollahs d’une
mosquée extrémiste pakistanaise lancer une fatwa contre les accolades. La
ministre pakistanaise du tourisme s’était en effet laissé donner l’accolade par
son moniteur de parachute, après avoir réussi un saut au profit d’une
organisation caritative française destinée à récolter des fonds pour les
victimes du séisme qui a frappé le Pakistan en 2005. Les religieux, décrétant
que l’accolade entre un homme et une femme constituait « un grave
péché », ont demandé sa démission.
Je suis indignée par leur fatwa qui confine les femmes à la maison et les
oblige à porter le voile en toutes circonstances. Je suis indignée par la
fermeture forcée des commerces de disques et de vidéos. Je suis indignée par la
faiblesse du gouvernement qui cède au chantage des fanatiques menaçant de
lancer des attentats-suicides s’ils rencontrent la moindre opposition.
Je suis indignée par la mort d’une trentaine de musulmans dans
l’attentat organisé à Kaboul par des musulmans, par la mort de quatre-vingts
autres aux mains de « rebelles » islamistes, et par le silence du
gouvernement pakistanais qui n’a pas fait la moindre déclaration officielle
pour déplorer ces attaques visant des coreligionnaires. Je suis indignée de
voir que, au milieu de tels massacres fratricides, un athée comme Salman
Rushdie puisse se retrouver en haut de la liste des hommes à abattre.
Surtout, je suis indignée par l’attitude de ces nombreux musulmans qui
ne semblent eux-mêmes pas suffisamment indignés pour s’opposer massivement à
ces ambassadeurs divins autoproclamés. Nous n’avons de cesse de déplorer
l’exploitation de l’islam par les intégristes, mais quand l’occasion se
présente de répliquer vigoureusement à leurs hurlements, nous nous retranchons
dans le mutisme. Entre les clameurs des intégristes et le silence des modérés,
quelle voix portera le plus ?
Je sais bien qu’il n’est pas facile de résister à l’intimidation. Au
printemps, le monde musulman a encore resserré la vis : à l’initiative du
Pakistan, l’Organisation de la conférence islamique a fait pression sur le
Conseil des droits de l’homme aux Nations unies pour adopter une résolution
contre la « diffamation de la religion ». Concernant spécifiquement
l’islam, et non les croyances en général, cette résolution autorise les régimes
autoritaires à réprimer toute liberté d’expression en se prévalant de la
légitimité d’une instance internationale.
Cependant, le peuple pakistanais arrive parfois à montrer qu’il n’est pas
complètement sous la coupe des chefs religieux et politiques. L’an dernier, des
groupes citoyens ont contesté un ensemble de lois misogynes en vigueur depuis
trois décennies et prétendument fondées sur le Coran. Leurs critiques, respectueuses
de la religion, ont incité les mollahs eux-mêmes à admettre que ces lois
avaient été établies par les hommes, et non dictées par Dieu.
Tout récemment, les Pakistanais ont amené le gouvernement à lever
certaines restrictions sur la presse. Mon livre, traduit en ourdou et
téléchargeable sur Internet, connaît d’ailleurs une diffusion spectaculaire,
bien que les autorités religieuses en interdisent la commercialisation : car
elles ne peuvent empêcher les Pakistanais, ou d’autres musulmans, d’assouvir leur
profond désir de débat.
Dans ce contexte, il est grand temps d’en finir avec l’hypocrisie qui
gangrène l’islam. Ce n’est pas Salman Rushdie qui pose des problèmes. Ce sont
les musulmans.
Salman Rushdie avait vu sa tête mise à prix à 2 millions de dollars. Les
enchères sont passées à 2,5 millions, et elles n’ont pas fini de monter. Le
gouvernement iranien, principal donateur, assure que c’est là un investissement
rentable. Il semblerait que les juifs ne soient pas les seuls à être
redoutables en affaires.
Traduit de l’anglais par Myriam Dennehy. LE MONDE |
25.06.07
Necla Kelek
//noislam.wordpress.com/
Texte plus que jamais d'actualité.
Mai 13, 2007 —
Martine
Necla Kelek, une sociologue allemande d’origine
turque connue pour son livre « La fiancée importée » et son
engagement en faveur de la pénalisation du mariage forcé, est l’une des
personnalités les plus controversées dans le débat sur l’immigration et
l’intégration en Allemagne. Ses détracteurs lui reprochent d’exagérer la
description du milieu des immigrés Turcs et d’exposer un point de vue partial
de l’islam. « Nous oublions qu’énormément d’immigrés musulmans vivent dans
des communautés dont la vision du monde se limite à l’islam », argumente
la sociologue dans une interview réalisée par Regina Mönch et Heinrich Wefing. « Ce que nous voyons affectueusement comme une
grande famille vit selon d’autres règles que les nôtres, sans liberté
individuelle, sans liberté de dire non au port du voile et à l’importation de
mariées ou de mariés. Ceux qui quittent la communauté se rendent coupables de
trahison. Beaucoup n’osent pas franchir le pas, et ni les écoles, ni les
agences pour l’emploi, ni les services sociaux n’envoient les signaux
nécessaires pour changer la situation ».
Taslima Nasreen
//noislam.wordpress.com/
Texte plus que jamais d'actualité.
Discours de Taslima Nasrin, Lauréate 2004 du
Prix UNESCO - Madanjeet Singh
mai 10, 2007 — Martine
L’écrivain et journaliste bangladeshi, Taslima Nasrin,
s’est vue attribuer le Prix UNESCO-Madanjeet Singh
pour la promotion de la tolérance et de la non-violence. Elle a prononcé un
discours lors de la remise de ce prix le 16 novembre 2004 au Siège de l’UNESCO
à Paris.
Je tiens à exprimer toute ma gratitude
pour le Prix UNESCO-Madanjeet Singh 2004 qui m’a été
attribué.
Le Bangladesh, où je suis née, compte plus de 30 millions d’habitants, c’est
l’un des pays les plus peuplés au monde : plus de 1500 personnes entassées au
kilomètre carré. C’est un pays où 70% de la population vit en deçà du seuil de
pauvreté, où plus de la moitié de la population est analphabète, un pays où le
système de santé est insuffisant et où le taux de mortalité infantile reste
élevé. Pour près de 40 millions de femmes, l’accès à l’éducation est
impossible, l’autonomie irréalisable.
En raison d’une tradition patriarcale
très forte, les femmes sont victimes d’inégalités et d’injustices intolérables.
Elles souffrent de malnutrition et d’anémie, mais aussi de problèmes physiques
et psychologiques qui ne sont pas traités. En général, les femmes ne reçoivent
pas de soins car on ne les emmène à l’hôpital que lorsqu’il est trop tard. Les
femmes ne sont pas censées tomber malades car elles doivent s’occuper sans
relâche des travaux domestiques, avoir des enfants et les élever, s’occuper de
la famille et veiller au bien-être des hommes de la maisonnée. La femme a pour
destin d’obéir à son père tout le temps de son enfance, à son mari lorsqu’elle
est jeune, à son fils lorsqu’elle vieillit.
Parce que les femmes sont considérées
comme des êtres faibles, leurs droits, leurs libertés, leurs désirs, leurs
souhaits sont régis par les hommes. Les femmes sont considérées comme des êtres
inférieurs, des domestiques, des objets sexuels. Ce qu’un couple marié redoute
le plus au monde est d’avoir une petite fille. Il n’est pas rare que le mari, à
la naissance d’une fille, obtienne le divorce pour punir sa femme du crime
d’avoir donné le jour à une fille ou qu’il la répudie à vie. Les femmes sont
considérées comme intellectuellement, moralement, physiquement et
psychologiquement inférieures que ce soit par la religion, la tradition, la
culture ou les coutumes.
Conséquence de cet état de fait, les
femmes sont nombreuses à être victimes de la traite des personnes, de
l’esclavage et de diverses formes de discriminations. Les hommes aspergent les
corps des femmes d’acide, ils leur brûlent le visage, leur cassent le nez, font
fondre leurs yeux et s’en vont l’esprit léger. Les femmes sont battues,
fouettées, lapidées. Les femmes sont violées puis accusées d’avoir consenti au
viol, et les violeurs sont libérés. Dans mon pays, les violences à l’égard des
femmes ne constituent pas des crimes.
Je voudrais vous raconter l’histoire de Yasmin, une jeune fille de 15 ans. Employée
comme domestique, elle a été violée par son employeur. Elle s’est enfuie.
Tandis qu’elle regagnait à pied la maison de ses parents, elle a été vue par
des policiers. Ils lui dirent qu’il n’était guère prudent pour une jeune fille
de marcher dans les rues en pleine nuit et lui proposèrent de la ramener chez
elle dans leur fourgonnette. Et que s’est-il passé ? Après l’avoir violée, les
six policiers l’ont tuée, puis ils ont jeté son corps dans des buissons. Quand
la nouvelle de son meurtre a été connue, les villageois ont manifesté contre la
police. Les policiers ont tiré dans la foule, sept personnes ont été tuées. Dès
le lendemain, le gouvernement déclarait dans un communiqué que Yasmin était une
mauvaise fille, une prostituée, et que les policiers étaient parfaitement en
droit de la traiter comme ils l’avaient fait. Ce genre d’histoire n’est pas
rare, au Bangladesh. Et je sais que des choses semblables se produisent
également dans d’autres pays.
Personne ne m’a jamais demandé de protester mais, très jeune déjà, j’étais
convaincue de la nécessité de combattre l’oppression. Personne ne m’a jamais
demandé de pleurer, mais mes larmes ont coulé. Quand je me suis mise à écrire,
je voulais faire quelque chose de constructif. Dans mes livres, j’ai écrit qu’il
était indispensable que les femmes comprennent pourquoi elles sont opprimées et
pourquoi elles doivent se battre contre l’oppression. Cela fait des siècles que
l’on répète aux femmes qu’elles sont les esclaves des hommes, qu’elles ne sont
pas supposées s’élever contre le système patriarcal, qu’elles doivent garder le
silence face à leurs oppresseurs. Les femmes ont donc eu du mal à se faire à
l’idée qu’elles étaient bel et bien des êtres humains et qu’elles avaient le
droit de vivre comme des êtres humains, de façon autonome et dans des
conditions d’égalité. C’est par mes livres que j’ai essayé d’encourager les
femmes à se battre pour leurs droits et leur liberté. Ma voix a donné aux
femmes la possibilité de changer la façon dont elles pensaient. Et cela, les
fondamentalistes religieux n’ont pas pu l’avaler. Bien au contraire ! Les
fondamentalistes n’ont plus toléré aucune de mes opinions. Qu’une femme puisse
briser ses chaînes et conquérir sa liberté était pour eux hautement
contestable. Il était pour eux impossible de tolérer que, comme je l’affirmais,
les textes religieux étaient anachroniques et déplacés. Quelle ne fut pas leur
fureur quand ils m’entendirent affirmer que la loi religieuse, qui établit des
discriminations à l’égard des femmes, devait être remplacée par une loi laïque
et par un code civil cohérent. Par centaines de milliers, les extrémistes sont
descendus dans les rues pour exiger que je sois mise à mort par pendaison. Une
fatwa fut déclarée contre moi, ma tête fut mise à prix. Or, au lieu d’engager
des poursuites contre les fondamentalistes, c’est à moi que s’en prit le
gouvernement. Je fus condamnée pour avoir froissé les sentiments religieux du
peuple. Un mandat d’arrêt fut décerné contre moi. Malgré ces pressions, j’ai
continué à écrire. Que ce soit en poésie ou en prose, dans mes essais et mes
romans, j’ai pris la défense des opprimés. J’ai réclamé à corps
et à cris l’égalité et la justice, la justice pour tous, hommes et femmes,
quelle que soit leur religion. Je me suis prononcée très clairement en faveur
de la séparation de la religion et de l’État, d’une loi laïque, de l’éducation
laïque.
Dans mon combat pour un humanisme laïque et éthique, j’ai tenté de défendre les
plus pauvres et les minorités ethniques et religieuses opprimées. Il m’était
impossible de tolérer qu’on puisse en être réduit à mener une existence
misérable simplement parce qu’on professe une autre foi, qu’on parle une autre
langue ou qu’on a une culture différente. Je suis convaincue que la grande
diversité des religions, des langues, des cultures et des ethnicités qui
existent dans notre monde n’est pas un facteur de conflit mais un trésor qui
nous rend plus riches, et cette conviction rejoint les positions de l’UNESCO.
La diversité est un trésor à chérir. Il n’y a pas de culture supérieure ou de
culture inférieure, ce sont les motifs culturels changeants qui font de notre
monde une magnifique mosaïque de toutes les couleurs.
Les êtres humains ne devraient pas
tolérer que l’on opprime au nom de la religion. Les êtres humains ne devraient
pas tolérer les tortures que sont les mutilations génitales des femmes au nom
de la coutume ou des traditions. Les êtres humains ne devraient pas tolérer la
barbarie, l’humiliation, l’inégalité ou l’injustice au nom de la culture. La culture
ne doit pas être utilisée contre l’humanité.
Quand je regarde autour de moi, je constate partout la même chose : les femmes
sont opprimées. Riches ou pauvres, belles ou laides, qu’elles aient les yeux
bleus, noirs ou marrons, la peau blanche, noire ou brune, qu’elles soient
mariées ou célibataires, qu’elles sachent lire ou non, qu’elles soient
croyantes ou non, les femmes sont opprimées. Partout les femmes sont opprimées
et la racine du mal c’est le patriarcat, la religion, la tradition, la culture et
les coutumes qui tous ont été modelés par l’homme. C’est leur foi aveugle qui
condamne les êtres humains aux bains de sang, à la haine, à l’ignorance, à
l’analphabétisme, aux injustices et à la pauvreté. Or, si nous voulions
sincèrement que sur notre Terre la justice succède à l’injustice, nous
pourrions régler définitivement les problèmes dont souffrent l’humanité à cause
de la croyance religieuse aveugle. La bible judéo-chrétienne tout comme le
coran tolèrent et défendent l’esclavage. Jésus a dit très clairement aux
esclaves d’accepter leur sort et d’obéir à leur maître. Or, personne
aujourd’hui ne songerait à prendre position publiquement pour l’esclavage,
personne ne se hasarderait à inscrire l’esclavage dans un système de droit quel
qu’il soit. Ni les fondamentalistes chrétiens ni les juifs orthodoxes ne
parlent de sacrifice animal ou d’esclavage. Dans les pays où est appliquée la
charia ou loi islamique, où l’adultère est puni par la lapidation et le vol par
l’amputation, on ne parle pas de légitimer l’esclavage. La polygamie et les
concubines sont clairement acceptées dans l’Ancien Testament mais ces pratiques
ne sont pas légales dans le monde judéo-chrétien. On en conclura donc que la
volonté de préserver des pratiques qui calomnient, oppriment et écrasent les
femmes sous prétexte de respecter des textes religieux n’est qu’une
supercherie. Ces pratiques peuvent et doivent être délégitimées, de la même
façon que l’esclavage a été délégitimé.
L’avenir de l’humanité est incertain. Le risque qu’éclatent de nouvelles formes
de rivalités et de conflits est réel. Je pense en particulier au conflit entre
deux idées opposées, la laïcité et le fondamentalisme. Je ne partage pas
l’opinion de ceux qui estiment que le conflit opposera deux religions, à savoir
le christianisme et l’islam ou le judaïsme et l’islam. Après tout, on trouve
des fondamentalistes dans toutes les religions. Je ne suis pas plus d’accord
avec ceux qui croient que les croisades du Moyen Âge vont se répéter dans un
proche avenir. Et je ne pense pas non plus que l’Occident et l’Orient soient en
conflit. À mon avis, le conflit oppose essentiellement le mode de pensée
moderne, rationnel et logique à la foi aveugle et irrationnelle. Le conflit
oppose la modernité et l’anti-modernisme. Certains s’efforcent d’avancer,
tandis que d’autres font tout pour reculer. Il s’agit d’un conflit entre
l’avenir et le passé, entre l’innovation et la tradition, entre ceux qui
prisent la liberté et ceux qui ne l’estiment pas.
J’ai écrit pour dénoncer toutes sortes de violences physiques et sexuelles, le
terrorisme religieux et les discriminations de type patriarcal à l’égard des
femmes. J’ai fait un rêve : j’ai rêvé d’un monde merveilleux où aucune femme ne
serait opprimée, victime de la traite des personnes, attaquée à l’acide, violée
ou victime d’agressions sexuelles. Je rêve d’un monde tolérant où les êtres
humains se respectent sans jamais céder à l’appel de la guerre, des massacres,
de la violence. J’ai pris la plume pour que mon rêve devienne réalité, le rêve d’un
monde éthique dans lequel l’humanité s’épanouira et ne sera plus faite d’êtres
pleins de haine mais d’êtres remplis d’amour.
Dans ce combat pour un humanisme laïque, je n’ai pour seule arme qu’un stylo
mais c’est à la pointe d’une épée que les extrémistes ont juré ma mort. Ils ont
brûlé mes livres, poursuivi mes éditeurs en justice pour avoir publié mes
livres, attaqué les librairies où mes livres étaient vendus. Ma liberté
d’expression ne cesse d’être violée par les autorités. Sur les 28 livres que j’ai
écrits, 5 ont été interdits par le gouvernement, et des procès sont en cours
dans le but d’interdire les autres. Mes écrits m’ont valu d’être condamnée à un
an de prison par un tribunal du Bangladesh. Au cours des dernières années, les
quatre tomes qui constituent mes mémoires ont tous été interdits par le
gouvernement.
Or, mes mémoires ne retracent pas seulement ma vie. L’histoire qu’elles
racontent est familière à des milliers de femmes, elles dépeignent la façon
dont vivent les femmes dans une société patriarcale régie par des centaines de
traditions qui font souffrir les femmes. Je me suis penchée sur mon enfance
pour décrire la vie d’une fille. J’ai raconté comment j’avais été élevée en
expliquant que je bénéficiais de privilèges inaccessibles à bien d’autres
enfants. J’ai pu poursuivre mes études et devenir médecin, ce qui pour des
milliers de filles est inimaginable, même en rêve. J’ai voulu montrer où et
comment j’avais grandi, expliquer ce qui m’avait fait penser différemment, ce
qui m’avait fait agir différemment. C’est important d’aider les autres femmes à
puiser l’inspiration qui leur permettra de se révolter contre le système
oppressif dans lequel j’ai grandi et où elles continuent à vivre. J’ai dit la
vérité. J’ai raconté tout ce qui m’était arrivé au cours de mon existence. En
général, le viol ou la tentative de viol par un homme de la famille est un
sujet tabou. Les filles se taisent parce qu’elles ont honte, une honte
indicible. Mais moi, je ne me suis pas tue. On pouvait bien nous dire ce qu’on
voulait, à moi ou à ma famille, cela m’était égal. Je sens bien que beaucoup de
femmes ont l’impression que c’est leur histoire secrète que je raconte. Nous,
les victimes, nous devons crier. Nous devons nous faire entendre. Nous devons
protester haut et fort et exiger qu’on nous rende notre liberté et nos droits.
Nous devons refuser d’être menottées, enchaînées, battues et menacées.
Si les femmes ne se battent pas pour que cesse l’oppression qu’exerce sur elles
un système religieux patriarcal et suffocant, honte à elles ! Honte à nous si
nous ne protestons pas, si nous ne nous battons pas, si nous laissons perdurer
un système qui fera souffrir nos enfants et les enfants de nos enfants.
Mon histoire n’est pas unique. Mon expérience est, hélas, le lot de millions
d’autres femmes. Dans mes livres je me suis apitoyée sur mon sort. J’ai versé
des larmes, aussi, pour toutes celles qui n’ont pu s’épanouir dans l’existence
alors qu’elles en étaient capables et qu’elles le méritaient assurément. Nous,
les femmes, ne devons plus rester seules à verser nos larmes dans la solitude
et le silence. Je ne pleure plus seule désormais et à cause de cela j’ai vécu
dans la souffrance. J’ai été expulsée de mon propre pays. Au lieu de vivre dans
la région du monde où je suis née et où j’ai grandi, on m’a permis de vivre en
Occident où je ne peux que me sentir étrangère.
En d’autres termes, me voici étrangère dans mon propre pays et étrangère en
Occident, où je vis aujourd’hui. Où puis-je aller ? Nulle part. L’exil, c’est
pour moi un arrêt d’autobus. J’attends l’autobus qui me ramènera chez moi. Cela
fait déjà plus de 10 ans que je vis en exil. Je ne parviens pourtant pas à me
sentir chez moi, à faire d’un autre pays mon pays. Ce que je ressens, c’est un
sentiment de désespoir et d’impuissance. Je me demande parfois : est-ce
possible ? N’ai-je vraiment pas de chez moi ? Ce n’est pas tout à fait vrai.
J’ai une maison : l’amour, l’amour que me témoignent des femmes du monde
entier. Voilà ma maison, l’amour que je reçois des rationalistes, des
libres-penseurs, des partisans de la laïcité et des humanistes. Cet amour que
vous me donnez, voilà ce qui fait ma maison.
Quoi que j’aie fait ou écrit, je n’éprouve aucun scrupule. Quoi qu’il arrive,
je poursuivrai jusqu’à mon dernier souffle et sans accepter aucun compromis mon
combat contre toutes les forces extrémistes, fondamentalistes et intolérantes.
Nous célébrons, aujourd’hui 16
novembre, la Journée internationale de la tolérance. Alors même que je prononce
ces mots, aujourd’hui, je le sais, de nombreuses personnes seront tuées.
Aujourd’hui, je le sais, pendant que je parle, de nombreuses femmes seront
battues, violées et assassinées. Aujourd’hui, je le sais, de nombreux enfants
seront maltraités à cause de la haine et de l’intolérance. Le défi qui se pose
à nous est d’éduquer les peuples du monde à la tolérance et à la non-violence.
Le défi qui se pose à nous est de faire de la planète Terre un lieu vivable. Le
défi qui se pose à nous est de faire en sorte que chaque jour de l’année soit
une journée de la tolérance. Le concept de tolérance consiste à prendre
conscience des droits humains et de la liberté fondamentale d’autrui. Les gens
sont tous très différents les uns des autres, et il ne peut en aller autrement,
mais ce n’est que par la tolérance que les communautés métissées de toutes les
régions du globe pourront sauvegarder leur diversité.
Je suis très heureuse d’accepter en
toute humilité le Prix UNESCO-Madanjeet Singh. Je
suis très reconnaissante à l’UNESCO de la sympathie, du soutien et de la
solidarité qui me sont ainsi témoignés. Cette récompense, cette reconnaissance,
ont fortifié mon engagement et ma détermination à poursuivre mon combat.
Je vous remercie.
Nyamko Sabuni
//noislam.wordpress.com/
Texte plus que jamais d'actualité.
Nyamko Sabuni, Madame la ministre
Juin 6, 2007 —
Martine
Africaine, immigrée, ministre scandinave. Sur la photo officielle du
gouvernement suédois, Nyamko Sabuni
est immanquable. Cette petite jeune femme d’origine congolaise, née en exil au
Burundi, se retrouve aujourd’hui ministre de l’Intégration et c’est sur le
terrain des idées qu’elle se situe d’emblée.
« Je ne pense pas faire mon travail très différemment de quelqu’un d’autre
simplement parce que je suis noire, mais peut-être plutôt à cause de certains
points de vue que j’ai (…), cela est plus déterminant », affirme-t-elle en
suédois, la langue qu’elle parle en famille, en alternance avec le swahili.
Agée de 37 ans, elle a beaucoup fait parler d’elle
avant d’être nommée au nouveau gouvernement de centre-droit
en proposant, alors qu’elle siégeait au parlement, un ensemble de mesures pour
combattre la « culture de l’honneur ».
Interdiction du port du voile pour les filles de moins de quinze ans, examen
gynécologique obligatoire au collège permettant de prévenir et détecter les
mutilations génitales, arrêt du financement par l’Etat
des écoles religieuses et criminalisation des mariages forcés sont parmi ces
propositions qui lui ont valu des critiques et même d’être qualifiée
d’islamophobe.
Désormais sortie des rangs de l’opposition et à la tête d’un ministère cumulant
l’Intégration et l’Egalité entre les sexes, Nyamko Sabuni, qui reçoit dans
son bureau coquet et sans luxe apparent, souligne que son rôle a changé.
« J’ai joué mon rôle, j’ai initié un débat. En tant que ministre je vais
appliquer la politique sur laquelle nous sommes tombés d’accord », dit-elle.
La coalition qui a détrôné les sociaux-démocrates suédois aux législatives de
septembre est formée de quatre partis.
Mais « je dis aussi avec
honnêteté comment sont les choses : je crois toujours en ces propositions et
les problèmes demeurent », lance cette femme élégante au regard franc et à
l’air assuré.
En 1981, à l’âge de 12 ans, elle est
arrivée en Suède avec sa mère et trois de ses cinq frères et soeurs. Là, elle a retrouvé son père, un opposant politique
plusieurs fois emprisonné au Congo (actuellement République démocratique du
Congo), venu dans le pays nordique grâce à Amnesty International.
« Mon père et ma mère sont
immédiatement entrés dans la vie active (…) ce qui fait que pour nous, il n’y a
rien eu de bizarre. Les parents travaillaient, nous allions à l’école et la vie
suivait son cours », raconte la ministre dont l’intégration semble
exemplaire et dépourvue de traumatisme. « Je suis très fière de mes
racines, je n’ai jamais eu de problème d’identité », résume-t-elle.
A Kungsängen (20 km de Stockholm) « nous étions la seule
famille d’immigrés visible », dit-elle. L’apprentissage du suédois lui a
suffi pour se fondre dans son pays d’accueil.
Selon Nyamko
Sabuni, le marché du travail et la société suédoise
permettait dans les années 80 aux immigrés de s’intégrer plus facilement
qu’actuellement. Aujourd’hui, la création d’emplois, des cours de langue
adaptés et la lutte contre la discrimination sont les clés de l’intégration,
estime-t-elle.
Elle reproche à la Suède d’avoir
longtemps appliqué une politique d’assistanat qu’elle espère que le nouveau
gouvernement va réussir à rompre.
« Pour moi, en tant que libérale,
il est très important que (les gens) sachent qu’ici, ils ont des possibilités
et des avantages, mais aussi des obligations et des exigences », explique
cette mère de famille mariée à un Suédois.
Farouchement opposée aux pratiques culturelles ou religieuses quand elles ne
respectent pas la constitution et les droits de l’Homme, Nyamko
Sabuni avance qu’à l’heure actuelle, environ 100.000
filles en Suède subissent « la culture de l’honneur », une notion qui
englobe pour elle les examens de virginité, le port du voile pour les petites
filles, l’excision, les mariages forcés ou encore les violences physiques.
« Le plus important pour moi est
que nous ayons un dialogue, un débat, et que nous décidions ensemble de ce
qu’il est possible de faire », dit-elle.
Nonie Darwish
//noislam.wordpress.com/
Texte plus que jamais d'actualité.
« Nous avons été
élevés pour haïr »
Mai 2, 2007 —
Martine
La controverse concernant les caricatures danoises et le prophète
Mohamed est totalement “à côté de ses pompes”. Ces caricatures sont bien sûr
offensantes pour les Musulmans, mais des caricatures dans un journal ne sont
pas une raison d’incendier des bâtiments et de tuer des innocents. Ces caricatures
ne sont pas la cause de ce déclenchement de la haine que nous voyons dans le
monde Musulman, sur nos écrans, tous les soirs; elles ne sont que le symptôme
d’une maladie bien plus grave. Je suis née comme Musulmane au Caire (Égypte) et
j’y ai vécu, ainsi que dans la bande de Gaza. Dans les années 50, mon père a
été envoyé par le président égyptien Gamal A’bdel
Nasser pour diriger le Renseignement militaire à Gaza et au Sinaï. Il y a créé
le groupe des “Fédayine palestiniens” qui était la
résistance armée de l’époque. Ces “fédayine”
traversaient la frontière et ils ont massacré en Israël 400 personnes, en
blessant 900 autres.
Comme résultat des opérations de ces “fédayine”, mon
père a été tué quand j’avais 8 ans. Il a été salué par Nasser comme un héros
national, considéré comme un “shahid” ou martyr
(témoin). Dans son discours annonçant la nationalisation du Canal de Suez,
Nasser a fait le vœu que toute l’Égypte vengerait la mort de mon père. Nasser
me demanda ainsi qu’à mes parents “Lequel d’entre vous vengera la mort de votre
père, en tuant des Juifs?” Nous nous sommes regardés sans voix, incapables de
répondre.
À l’école à Gaza,
on m’a enseigné la haine, la vengeance et la rétorsion. La paix n’a jamais été
une option, en fait elle était perçue comme un signe de défaite et de
faiblesse. À l’école on chantait des chants avec des mots traitant les Juifs de
chiens (c’est à dire impurs, dans la culture arabe).Critique et questionnement
étaient interdits. Et quand je les pratiquais, on me disait “les Musulmans ne
peuvent pas aimer les ennemis de Allah, et ceux qui le font n’auront aucune
miséricorde en enfer”. Jeune femme, j’ai visité une amie chrétienne au Caire
lors des prières du vendredi, quand toutes les deux nous entendîmes les
attaques verbales contre les Juifs et les Chrétiens se répandant des
haut-parleurs de la mosquée. On entendait “qu’Allah détruise les infidèles et
les Juifs, les ennemis de Allah. Nous ne les fréquenterons pas et nous ne
signerons aucun traité avec eux” et la foule des fidèles répondait Amen! Mon
amie avait peur et moi j’avais honte. Et c’est là où j’ai compris que
l’enseignement et la pratique de ma religion étaient erronés. Malheureusement
je ne suis pas la seule à avoir subi cette forme d’éducation religieuse. Des
centaines de millions de Musulmans ont été élevés dans cette haine de
l’Occident et des Juifs, comme moyen de détourner leurs sentiments à l’égard de
leurs chefs. Et les choses n’ont pas changé depuis les années 50 quand j’étais
une gamine!
La télévision
Palestinienne prône le terrorisme et les livres scolaires nient l’existence de
l’état d’Israël.. plus de 300
écoles ont pour nom un martyr, dont mon père. Des rues en Egypte
et à Gaza portent le nom de mon père comme celui d’autres “martyrs”. Quel type
de message ceci envoie-t-il aux terroristes? Qu’ils ont
des héros! Les chefs qui ont signé des traités de paix, comme le président
Anwar al Sadat, ont été assassinés. Et aujourd’hui le président iranien, un islamo-fasciste propose des rêves nucléaires, nie
l’Holocauste et menace d’effacer Israël de la carte, comme moyen de contrôler
son pays divisé
.
En effet, comme le Danemark doit présider le Conseil de Sécurité de l’Onu, les flammes
de la controverse ont été attisées par l’Iran et la Syrie (pour intimider ce
pays). Nous sommes à un moment critique, car l’IAEA doit déférer l’Iran devant
le Conseil de sécurité et demander des sanctions. En même temps la Syrie est
sous examen pour ses actions au Liban. L’Iran et la Syrie cherchent cyniquement
à embarrasser le Danemark afin de parvenir à leurs fins dangereuses.
Mais les émeutes et
les manifestations sont le fait de foules mûres de rage. Depuis mon enfance à
Gaza jusqu’aujourd’hui, j’ai toujours vu qu’accuser l’Occident et Israël était
un véritable business dans le monde musulman. À chaque fois que la paix était à
portée de main, le chefs Palestiniens ont toujours trouvé un groupuscule qui
réussit à la saper.
Ils ont accepté que
leur peuple soit la chair à canon du “jihad arabe”. Les dictateurs des pays
avoisinant sont tous heureux de trouver une population qui serve de diversion
aux problèmes qu’il rencontrent chez eux. La seule voix libre de s’exprimer
dans ces pays en dehors du gouvernement, c’est celle de la mosquée et dans ce
lieu de prière, on appelle au jihad.
Est-ce si
surprenant qu’après des décennies d’endoctrinement à une culture de haine, le
peuple exprime sa haine réellement? Le société arabe s’est créée un système qui
repose sur la peur d’un ennemi commun, système qui apporte l’unité dont on a
besoin cruellement, la cohésion et la conformité dans une région ravagée par
les luttes tribales, l’instabilité, la violence et la corruption égoïste. Ainsi
on accuse Juifs et Chrétiens de tous les maux (même de la grippe aviaire)
plutôt de se préoccuper de construire de bonnes écoles, des routes, des
hôpitaux, des logements et de fournir des emplois et de l’espoir au peuple.
J’ai vécu 30 ans
dans cette zone de guerre, d’oppression et de dictature, d’état policier. Les
citoyens se précipitaient pour apaiser et glorifier leur dictateur, tout en
détournant le regard lorsque des Musulmans torturaient et terrorisaient
d’autres Musulmans. J’ai été le témoin de meurtres de filles pour l’honneur, de
l’oppression de femmes, de mutilations génitales, de la polygamie et de ses
effets dévastateurs dans les relations familiales. Tout cela est en train de
détruire la foi musulmane de l’intérieur.
Il est grand temps
que les Arabes et les Musulmans se mettent debout pour sauver leur famille. Il
faut que nos chefs cessent d’utiliser l’Occident et Israël comme une diversion
et une excuse à leur propre faillite et au manque de liberté de leurs citoyens.
Il est temps d’arrêter cette mascarade à propos des caricatures, alors qu’on se
tait quand des Musulmans, le Coran à une main, tue des innocents avec l’autre
main.
Les Musulmans ont
besoin d’emplois et pas de jihad. Les excuses demandées à propos des
caricatures ne résoudront pas ce problème. Nous voulons l’espoir, pas la haine!
À moins de
reconnaître que la culture de la haine est la raison profonde de ces
manifestations autour des caricatures, ces réactions violentes ne seront alors
que le prélude d’une confrontation plus large entre des civilisations, que le
monde ne pourra pas supporter.
Mina Ahadi
//noislam.wordpress.com/
Texte plus que jamais d'actualité.
Des apostats s’organisent
Mai 1, 2007 —
Martine
L’Iranienne Mina Ahadi, présidente et
cofondatrice du Conseil central des ex-musulmans : «Il faut briser les tabous».
Pour protester contre l’intrusion des lois islamiques dans la société allemande
et attirer l’attention des pouvoirs publics sur les dangers qu’elles y voient,
plusieurs dizaines de personnes d’origine musulmane ont organisé en janvier 2007
un «Conseil central des ex-musulmans» au cours duquel elles ont renié leur
religion et rendu leur acte public. «Notre action peut sembler provocatrice,
mais pour nous, c’est la seule façon de nous faire entendre et d’attirer l’attention des responsables politiques», affirme la
présidente et cofondatrice de ce Conseil, l’Iranienne Mina Ahadi.
«Nous avons abjuré» est un mouvement à l’image de sa principale animatrice :
Mina Ahadi. Actif, déterminé et ferme dans ses
convictions «pour réveiller la conscience de ceux qui n’ont jamais été
confrontés réellement aux dangers que représente l’intrusion de l’islam dans la
vie politique et sociale». Mina Ahadi, cette femme de
50 ans, d’origine iranienne, se dit «outrée» de constater que l’islam s’impose
chaque jour davantage à la société allemande et dénonce «l’intolérable
indulgence» des pouvoirs publics face à ce péril, au nom de la relativité
culturelle. Comme, pour elle, cette attitude est «inacceptable dans un pays
laïc européen», elle ne manque pas une occasion de dénoncer à la fois les
pratiques et traditions islamiques et la position «bienveillante» du
gouvernement allemand vis-à-vis de celles-ci.
Ainsi, avec deux de ses compagnons de lutte, la journaliste turque Arzu Toker et l’infirmier irakien
Nur Jabbari, Mina Ahadi a lancé le mouvement «Nous avons abjuré». Un
mouvement qui fait référence à la lutte des féministes en Allemagne dans les
années soixante-dix : «Nous avons avorté». Et pour donner un poids encore plus
important à sa cause, face au «Conseil central des musulmans d’Allemagne», une
association très puissante au sein de la société allemande, cette militante des
droits de l’homme a créé avec une quarantaine de personnes «le Conseil central
des ex-musulmans», avec l’objectif de «lutter contre les dogmes et les lois de
l’islam et surtout leur propagation périlleuse dans la société allemande».
«Réveiller les consciences»
Il faut dire que les exemples ne manquent pas, en Allemagne, pour lui
donner raison. Au début de l’année 2007, une juge de Francfort, en faisant
référence au Coran, refuse d’accorder le divorce à une femme musulmane victime
de violences conjugales. En 2005, trois hommes combinent le meurtre de leur
jeune sœur pour protéger leur «honneur». Deux d’entre eux sont acquittés, le
troisième s’en sort avec moins de dix ans de prison. «Assez !», crie
l’activiste. «Il faut mettre un terme à ces actes barbares». En 2006, le
gouvernement allemand organise une conférence pour discuter avec les mouvements
islamistes des problèmes des réfugiés et des immigrés, ce qui constitue, pour
Mina Ahadi «un scandale». «Comment un gouvernement
européen et laïc, s’interroge-t-elle, peut-il permettre à une religion de
s’ingérer de cette manière dans la vie de tous les jours de ses citoyens ? Il
faut arrêter la construction massive des mosquées, le port du voile par des
écolières, les crimes ‘d’honneur’. Il faut réveiller les consciences contre les
dangers que représente l’islam».
Mina Ahadi connaît bien «ces dangers» pour les
avoir vécus. Quand, en 1979, la révolution islamique se produit dans son pays,
l’Iran, alors jeune mariée et étudiante en médecine, elle refuse de porter le
voile et se voit renvoyée de l’université de Tabriz où elle faisait ses études.
Elle est engagée, en compagnie de son mari, dans un mouvement d’extrême gauche.
Son époux est arrêté puis exécuté. Clandestine, elle rejoint le Parti
communiste iranien basé au Kurdistan. Elle y reste pendant dix ans et travaille
pour la radio du parti. «Notre camp était tout près de Halabja.
Le jour où l’armée irakienne a bombardé la ville, notre radio a été touchée et
on a perdu 32 membres de notre parti. Saddam Hussein a déclaré que notre radio
ne constituait pas la cible. Mais quelle différence ? Nous avions perdu nos
amis», raconte la militante.
En 1990, elle se réfugie en Autriche et, un an plus tard, s’installe en
Allemagne où elle poursuit sa lutte contre ce qu’elle n’hésite pas à qualifier
de «tyrannie de la religion musulmane». Une religion qui «n’est pas réformable»,
insiste-t-elle.
«Briser les tabous»
Wir haben abgeschoworen !
: Nous avons abjuré ! Dès que l’existence
du «Conseil central des ex-musulmans» a été rendue publique, des menaces de
mort anonymes se sont multipliées à son encontre. Depuis ce jour, Mina Ahadi vit, en permanence, sous surveillance policière. Mais
elle mène avec la même opiniâtreté son combat pour attirer l’attention des
autorités et des institutions allemandes sur «les souffrances et les injustices
que subissent les musulmans et surtout les musulmanes de par
leur propre religion et au sein de leur propre communauté». Entretiens avec les
médias nationaux et internationaux, organisation de conférences et de débats,
contacts avec les associations de défense des droits de l’homme et des
organisations féministes… «tous les moyens sont bons pour se faire connaître et
propager ses idées ». Elle tente de répandre le mouvement dans toute l’Europe
et au-delà, et s’active pour recevoir le soutien de personnalités comme Salman
Rushdie, Ibn Warraq ou encore Taslima Nasreen qui
s’est montrée «très intéressée par cette initiative».
Lancé fin janvier 2007, à Cologne, par quelques dizaines de personnes,
le «Conseil central des ex-musulmans» compte aujourd’hui, moins de trois mois
après sa création, plus de 400 membres pour la plupart originaires des pays
musulmans (Iran, Irak, Turquie, Afghanistan, Maroc, Mauritanie…) mais aussi des
adhérents d’origine européenne et non musulmane. Bien évidemment, ces derniers
ne sont pas exposés aux mêmes risques. Car pour l’islam, une personne née d’un
père musulman reste musulmane toute sa vie et ne pourra ni changer de religion
ni la renier. Dans le cas contraire la charia la condamne à la peine capitale.
Alors, est-ce qu’on a peur quand on a abjuré et reçu des menaces de mort
? La question est balayée d’un revers de la main : «Plus on en parle, plus on
véhicule nos idées. Plus on est connu, mieux on est protégé. Les islamistes ne
peuvent pas tuer tout le monde. De toutes les façons, il faut briser les
tabous.»
Brigitte Gabriel
//noislam.wordpress.com/
Texte plus que jamais d'actualité.
Ils ont la
haine …
Mai 3, 2007 —
Martine
Nous sommes aujourd’hui réunis pour mettre en
commun notre information et notre savoir. Mais le Renseignement ce n’est pas
seulement des chiffres bruts, des dimensions d’une force, d’un armement ou
d’une armée. La chose la plus importante est de comprendre l’état d’esprit et
les intentions de l’ennemi. Pendant 30 ans, l’Occident s’est complu dans
l’ignorance et la dénégation de l’extrémisme musulman qui pourtant sévissait
contre des victimes innocentes au nom de Allah.
J’avais 10 ans
quand ma maison a explosé autour de moi, m’ensevelissant sous les décombres et
m’obligeant à boire mon propre sang pour survivre, alors que dehors, ceux qui
avaient commis ce crime hurlaient « Allah Aqbar »!
Mon seul crime à moi était d’être née Chrétienne, vivant dans une ville
chrétienne. À 10 ans, j’ai appris le sens du mot « infidèle ».
J’ai suivi un cours
intensif de survie. Pas chez les Scouts féminins, mais dans un abri souterrain
où j’ai vécu 7 ans, dans un épaisse obscurité, dans le froid, buvant de l’eau
usée et mangeant de l’herbe pour survivre. À 13 ans j’étais encore habillée de
mes guenilles d’enterrement et j’allais dormir tous les soirs dans l’angoisse
d’être égorgée. À 20 ans, j’avais enterré la plupart de mes amis, tués par les
Musulmans. Nous n’étions pas des Américains vivant à New York, ni des Anglais
vivant à Londres. Nous étions des Arabes chrétiens vivant au Liban.
Victime de la
terreur islamique, j’étais sidérée quand j’ai vu des Américains se réveillant
le 12/09/01 se demandant « pourquoi ils nous haïssent? » Les experts
en psychanalyse se précipitaient pour avancer toutes sortes d’excuses sur ce
que nous avions fait pour offenser le monde de l’Islam. Mais si l’Amérique et
l’Occident s’étaient réellement penchés sur le Moyen Orient, ils n’auraient pas
posé cette question. En bref, ils nous haïssent parce qu’à leurs yeux nous
sommes tout simplement des « infidèles ».
Sous la bannière de
l’Islam « la illah illa
allah, wé-mouh’amed rassoul allah » (il n’y a de
dieu qu’Allah et Mohamed est l’envoyé de Allah), ils ont massacrés des enfants
Juifs en Israël, des Chrétiens au Liban, des Coptes en Egypte,
des Assyriens en Syrie, des Hindous en Inde, ils ont expulsés 900 000 Juifs des
terres musulmanes. Nous, les infidèles du Moyen Orient, nous avons payé le prix
fort ce moment là. Mais aujourd’hui partout dans le
monde les infidèles sont en train de payer le prix de l’indifférence et du
manque de perspicacité.
Tolérer le mal est
un crime. En aucun cas, apaiser des assassins n’achète une protection, mais il
entraîne plutôt le non respect
et le mépris de l’ennemi. Cependant, c’est par apathie que l’Occident est en
train de se suicider. Le « politiquement correct » est en train de
serrer les entraves autour de nos chevilles, avec lesquelles les islamistes
nous mèneront à notre fin.
Dans cette guerre,
à moins de réagir et de se lever pour combattre le véritable ennemi, l’Islam,
l’Amérique et l’Occident sont condamnés à perdre. On vous dit que l’Islam Wahabi ou Salafi est la seule forme extrémiste de l’Islam
et que les autres Musulmans sont de merveilleux modérés.
Les images de la
violence irrationnelle en réaction aux caricatures danoises sur Mohamed sont
plus près de la vérité. De l’incendie d’ambassades aux appels à égorger ceux
qui se moquent de l’Islam et aux menaces d’un autre holocauste pour l’Occident,
toutes ces images nous ont donné un petit aperçu de la face réelle de cet
ennemi. Toutes les images de ces événements sont comme une toile de la haine,
peinte par toutes les nationalités qui ont la même idéologie de l’intolérance,
de la bigoterie et du rejet de l’autre. Cette idéologie vient d’une seule
source, l’Islam authentique, un Islam qui se réveille après des siècles
d’assoupissement et qui rallume sa colère contre l’infidèle pour dominer le
monde, un Islam qui a déclaré son « intifada » contre l’Occident.
L’Occident et les
Etats-Unis ne peuvent plus se permettre de rester dans la lourdeur paresseuse
de l’ignorance. Cette maladie mentale est en train de ronger leur corps et si
des mesures ne sont pas prises pour l’enrayer, la mort va bientôt frapper.
Pour bien saisir la
nature de l’ennemi, imaginez une tapisserie avec des dessins de serpents ou un
nid de vipères. Ils glissent, ils sifflent, ils s’entredévorent, puis
s’unissent dans une masse hideuse, pour parvenir à leur fin commune, imposer
l’Islam dans le monde entier. C’est cela la face horrible de l’ennemi que nous
combattons. Nous sommes face à une idéologie puissante capable d’altérer les instincts
de base de l’être humain. Une idéologie, capable de transformer une mère en une
rampe de lancement vers la mort. Un exemple parfait c’est cette femme du Hamas
récemment élue députée à l’Assemblée palestinienne qui délire dans une joie
céleste d’avoir déjà expédié dans l’au delà 3 de ses
fils et s’apprêtant à offrir les autres sur l’autel de la même cause. Cette
idéologie est capable d’envoyer à la mort des gens éduqués, tels des médecins
et des avocats, qui y trouveraient alors plus d’intérêt que dans une vie
sociale, leur apportant statut et respect.
Les Etats-Unis sont
devenus un objectif majeur de l’Islam radical, de sa haine et de terreur. Tous
les vendredis, les mosquées du Moyen Orient vibrent de prières et de chants
monotones appelant à la mort, à la destruction et à la damnation de l’Amérique
et des Américains. Et les actes des Islamistes radicaux suivent ces appels.
Depuis la crise des otages en Iran, plus de 3000 américains sont morts victimes
de campagnes de terreur, sans précédent en cruauté, ainsi que des milliers
d’autres citoyens dans le monde. Même les nazis n’ont pas transformé leurs
enfants en bombes humaines, se réjouissant de leur mort et de la mort des
victimes. Ces meurtres préparés et tout azimut de citoyens innocents sont
justifiés et glorifiés au nom de l’Islam.
L’Amérique ne peut
pas se défendre dans cette guerre, si le peuple américain n’a pas compris la
nature de l’ennemi qu’il a en face de lui. Même après le drame du 9/11, il y a
ceux qui cherchent encore à « comprendre » les motivations de ces
terroristes et qui prônent d’aller au devant de leurs
griefs. Que veulent-ils? Détruire notre liberté de culte, notre liberté de
parole, notre vie démocratique, la prééminence de la loi issue du plus grand
nombre, et non de la voix d’un seul prophète. Ils veulent détruire le respect
que nous enseignons à nos enfants à l’égard de la foi d’autrui, la justice que
nous déployons à tout être humain quel qu’il soit et la volonté que nous avons
pour que le monde soit meilleur pour toute l’humanité. Ils veulent détruire la
bonté et le respect que tout homme a vis à vis de
toute femme, la miséricorde que nous accordons à l’ennemi. Et on ne peut pas
répondre à ces griefs en nous excusons de ce que nous sommes.
Notre attitude
timorée dans cette confrontation face aux forces de la haine et de la bigoterie
ont renforcé celles-ci et elles peuvent aujourd’hui se permettre d’attaquer à
grande échelle les libertés que nous chérissons et d’imposer leurs valeurs et
un mode de vie étranger à notre civilisation.
Si nous ne
réveillons pas pour contenir cet assaut et pour mettre au défi la Communauté
musulmane de mettre de l’ordre en son sein, en isolant les terroristes et les
agitateurs, si nous ne croyons plus en nos valeurs comme Américains, nous
allons payer cher nos illusions. Pour l’amour de nos enfants et de notre pays,
nous devons nous lever et agir devant ce torrent de haine et d’invectives,
devant ces meurtres et cette terreur. Depuis trop longtemps nous vivons dans
l’ignorance et nous ne cherchons pas à comprendre ce qui nous pend au nez. Plus
longtemps nous resterons couchés, plus dur sera de se lever.
Brigitte Gabriel,
extrait d’un discours au Sommet du Renseignement américain à Washington, le 18
février 2006
Des femmes contre
l'islam
Wafa Sultan
//noislam.wordpress.com/
Texte plus que jamais d'actualité.
Wafa Sultan : «
L’occident sous-estime la perversité de l’islam »
septembre 14, 2007 — Martine
A l’occasion d’un séjour de 2 semaines en Australie, Dr Wafa Sultan,
psychiatre, syrienne de naissance, a rencontré les dirigeants du pays. Elle les
a mis en garde, estimant que les pays occidentaux devaient surveiller de près
tous leurs ressortissants musulmans.
Selon elle, l’Australie et les Etats-Unis ont été abusés en étant amenés à
croire qu’il existait une interprétation modérée de l’islam.
Wafa Sultan a déclaré que les musulmans subissaient un «lavage de cerveau dès
le plus jeune âge, leur faisant croire que les valeurs occidentales étaient
néfastes, et que le monde serait un jour soumis à la charia».
Déjà sous le coup de deux fatwas demandant sa mort, elle a averti les
dirigeants politiques que les musulmans continueraient à exploiter la liberté
d’expression de l’Ouest pour répandre la haine et attaquer leur pays
d’adoption. Jusqu’à ce que les occidentaux comprennent l’ampleur de la menace
islamique.
« Vous combattez quelqu’un qui souhaite mourir » a-t-elle déclaré.
« Il vous faut comprendre cette mentalité et trouver le moyen d’y faire
face. La mission du musulman sur terre est de combattre pour l’islam, et de
tuer ou d’être tué. Le musulman n’est là que pour un court moment : une fois
qu’il a tué un kafir (un incroyant), il est prêt à rejoindre son dieu. »
Selon Wafa Sultan, l’islam est une idéologie politique que l’on considère à
tort comme ayant un versant modéré. « C’est la raison pour laquelle l’occident
doit surveiller de près tous les musulmans ; vous ne pouvez pas savoir quand
ils sont prêts à être « activés ». Le problème est qu’ils partagent
tous les mêmes croyances de base ».
Dr Sultan, mère de 3 enfants, qui a émigré aux USA en 1989, a déclaré que si
les occidentaux voulaient gagner la guerre contre le terrorisme, ils devaient
tenir les musulmans responsables des atrocités commises au nom de l’islam.
Alors qu’elle considère le prophète Mahomet comme pervers, estime que le coran
doit être détruit pour sa violence, le Dr Sultan a plus de mal à formuler sa
pensée concernant les musulmans, qu’elle essaye de libérer de leur carcan de
croyances.
« Je pense que la seule façon est d’exposer les musulmans à d’autres cultures,
à d’autres modes de pensée. Les musulmans sont les otages de leur propres
croyances depuis 1400 ans. Il est impossible de conserver le coran.»