Assassinat d’un professeur : l’impuissance de nos dirigeants face à l’islamisme.

18 octobre 2020

 

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L’assassinat barbare d’un professeur d’histoire, coupable d’avoir voulu expliquer à ses élèves l’importance de la liberté d’expression, est l’aboutissement extrême des menaces et des pressions régulièrement exercées dans les établissements scolaires par des familles qui font passer la loi de leur religion avant la loi de la nation. Il est aussi la conséquence d’un laxisme trop fréquent, qui refuse de reconnaître la réalité : la volonté des islamistes d’imposer progressivement leurs conceptions politico-religieuses, incompatibles avec les valeurs de notre culture.

Faut-il rappeler que l’objectif de l’école est théoriquement d’instruire les élèves, en leur transmettant des savoirs objectifs et rationnels ? De leur apprendre à acquérir un jugement critique et à construire leur liberté de pensée ? Force est de constater que des professeurs de toutes disciplines subissent les pressions d’une minorité pour les faire renoncer à aborder des périodes de l’Histoire, des écrivains, des théories scientifiques, ou à effectuer avec tous les élèves certaines activités. Les enseignants seront-ils contraints, pour ne pas se mettre en danger, de céder au chantage exercé contre eux ou de s’autocensurer pour éviter des représailles, qui peuvent aller jusqu’à la décapitation ? Ce serait faire le jeu des ennemis de la France et renoncer à leur mission.

Force est de déplorer que les autorités publiques ne donnent pas toujours l’exemple de la fermeté devant ces comportements intolérables, que les professeurs de bonne volonté ne sont pas suffisamment soutenus par leur hiérarchie, plus soucieuse de donner l’illusion de la sérénité dans les établissements scolaires que de lutter contre ces dérives. Sans compter la crainte de se faire accuser de pratiquer des amalgames ou, pire, la complaisance idéologique pour l’islamo-gauchisme. Nos gouvernants vont défendre en paroles la liberté d’expression, décréter un hommage national, mais les actes suivront-ils ? S’ils agissent, seront-ils sans arrière-pensées, tant ils sont imprégnés de la pensée unique et du politiquement correct ?

Le gouvernement, à commencer par le président de la République et le ministre de l’Éducation nationale, devraient prendre des mesures efficaces pour combattre ces intrusions de l’islamisme. Malheureusement, si l’on ne peut douter de la sincérité de Jean-Michel Blanquer, qui a toujours montré son attachement au respect de la laïcité, les hésitations constantes d’Emmanuel Macron à nommer les choses, son opportunisme, l’influence de la gauche de sa majorité qui récuse la lucidité de ceux qui soulignent, depuis des années, l’impérialisme de l’islamisme, laissent le champ libre aux ennemis de la France.

Après un faux-semblant d’union nationale, les démons de l’angélisme ou de la connivence se réveilleront pour accuser les dénonciateurs de l’islamisme d’attiser les haines. On fermera les yeux sur l’entreprise conquérante d’une religion qui n’a jamais admis l’apostasie. On trouvera aux pires criminels des excuses économiques et sociales, on cédera encore du terrain. L’esprit munichois de capitulation n’a pas fini d’exercer ses ravages si nos dirigeants restent aveugles et ne prennent pas ce problème à bras-le-corps. Mais que peut-on attendre du pouvoir actuel ? Est-il capable d’audace et de pugnacité pour s’opposer à l’islamisme ?

Sans une prise de conscience salutaire, sans un sursaut de la nation, le roman de Michel Houellebecq, Soumission, risque fort de devenir bientôt l’avenir de la France. « Ils ne passeront pas », a promis Emmanuel Macron. Hélas, ils sont déjà passés !

Philippe Kerlouan

Catégorie : Editoriaux

Pour endiguer l’islamisme et le djihadisme, il faut rejeter explicitement charia, oumma et dhimmitude

 26 octobre 2020

 

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Le Rassemblement national vient d’exiger la fermeture des 150 mosquées les plus radicales. Ceci est évidemment capital, car ce sont principalement ces mosquées qui font la promotion permanente de la « charia » contre la loi française, de la « oumma » contre la souveraineté nationale et de la « dhimmitude » contre la citoyenneté unique, héritée du droit romain et perpétrée par la civilisation chrétienne. Pour mémoire, en islam, le concept de dhimmitude prévoit et réserve dans toute société islamique des statuts différents pour les musulmans et les non-musulmans : citoyen à part entière pour les musulmans et « citoyen de seconde zone » (« dhimmis ») pour les non-musulmans.

Ce triptyque « charia-oumma-dhimmitude » est déjà, à lui tout seul, un véritable condensé de l’idéologie islamiste de conquête de la France et de l’Europe. Il remet en cause et vise à détruire sur notre propre sol les valeurs fondatrices de notre société que sont la nation, la citoyenneté et la loi française.

Or, nous en sommes arrivés à un tel stade de déstabilisation de la société française qu’il va bien falloir que tout ce que compte l’islam de « responsables » ou de « représentants » en France rejette explicitement ces trois concepts auxquels il convient certainement de rajouter au minimum la « irtidad » (crime d’apostasie en islam, passible de la peine de mort), qui s’oppose violemment à notre liberté religieuse et, bien sûr, l’inégalité homme-femme. C’est en effet, à notre avis, le seul moyen de délégitimer définitivement, au sein même de la communauté islamique, les crimes, les exactions et les actes de violence de toutes sortes perpétrés par les terroristes islamistes ou djihadistes !

La guerre qu’il convient d’engager réellement (!) contre l’islamisme est non seulement une guerre policière et sécuritaire, mais aussi et surtout une guerre idéologique. Plus que toute autre guerre, la lutte contre l’islamisme comporte une dimension politique ! Rien de plus évident dans la mesure où l’islam est avant tout politique… il est donc nécessaire de combattre les dérives de l’islam sur son véritable terrain et non pas selon notre propre grille d’analyse occidentale, en l’occurrence chrétienne ou laïque. Il faut bien comprendre que tous les crimes commis par des djihadistes ou des terroristes (professionnels ou « amateurs ») l’ont été et le seront en application de préceptes – avérés ou supposés tels – de l’islam. La grande campagne de clarification doit être initiée sans plus attendre.

Et rien ne doit pouvoir s’opposer à cette démarche salutaire autant pour les Français de souche que pour la communauté musulmane elle-même. En particulier, l’islamo-gauchisme largement à l’œuvre depuis trente ans devra être confondu et disqualifié dans ses propres contradictions. N’a-t-on pas assisté, récemment, à la suite de la terrible décapitation de Samuel Paty, à un détournement grossier de certaines manifestations d’hommage ? Ainsi, la haine féroce de certains enseignants vis-à-vis des « racines chrétiennes » de la France étant plus importante pour eux que le rejet de l’islamisme, ceux-ci ont réclamé l’arrêt de toutes subventions aux établissements catholiques (« privés sous contrat ») en expliquant que le développement de l’enseignement catholique par rapport à l’enseignement public et laïc favorisait la montée de l’islamisme. Fabuleux… de fanatisme et de bêtise ! Mais sans doute faut-il considérer que, pour eux, la Révolution de Robespierre n’étant pas achevée… l’islamisme leur fournit l’occasion idéale de poursuivre celle-ci, quitte à devenir des dhimmis !

Face à cet aveuglement, il faut bien avouer qu’à l’opposé, l’émergence de femmes talentueuses, cultivées et courageuses telles Zineb El Rhazoui, Sonia Mabrouk, Lydia Guirous ou Dana Manouchehri est une source d’espoir dans le combat que mène la France pour le rayonnement de la culture de la vie et de la liberté contre l’idéologie de la mort et de l’enfermement qu’est l’islamisme. Autre source – timide – d’espérance dans l’avenir : en février 2017, l’université al-Azhar du Caire, qui fait souvent référence dans la pensée islamique, a osé pour la première fois remettre en cause la dhimmitude au profit de la « citoyenneté unique ». Cela montre d’ailleurs le bien-fondé du principe d’une remise en cause d’un certain nombre d’assertions de l’islam.

On a pu dire que le mondialisme et l’islamisme étaient les deux nouveaux totalitarismes mortifères du XXIe siècle. Alors, si la première de ces deux idéologies tend à nous détruire de l’extérieur, on peut vraiment dire que la seconde cherche à nous anéantir, et de façon encore plus dangereuse, de l’intérieur !

 

Thibaut de La Tocnaye

Catégorie : Editoriaux

Terrorisme : pour eux, c’est (toujours) la faute de la France !

Aucun rapport avec l’islamisme

Par Martin Pimentel et Alexandre Bertolini - 

https://www.causeur.fr/tribune-obs-terrorisme-187246

De gauche à droite, Anasse Kazib, Annie Ernaux et Virginie Despentes.

Photos: Lucile Gourdon SIPA / Hannah Assouline Numéro de reportage : 00863658_000001

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Une tribune publiée par le site de l’Obs invoque l’interventionnisme occidental pour expliquer le terrorisme. Les Français seraient dans le déni, selon le texte. Non seulement cette antienne de gauche n’a rien de très original, mais à la vue du parcours militant de certains des signataires, cela n’a rien d’étonnant. Explications


Si certains arguments de la tribune de l’Obs(1) sont éventuellement recevables, la composition du collectif laisse songeur. On trouve parmi les signataires des personnalités comme Virginie Despentes, Laurence de Cock, François Burgat ou Anasse Kazib, lesquelles ont tenu des discours aux relents “décolonialistes” voire complaisants avec les terroristes.

Le collectif, marqué à gauche, affirme que « certains journaux se repaissent des attentats pour achalander leur boutique raciste et fourbir leurs appels à la guerre comme au choc de civilisation ». Le ton est donné. La tribune se porte au secours de Judith Bernard, conspuée après des propos tenus sur arte. Le collectif part du postulat que « le lien entre les interventions militaires occidentales et certains attentats [ne serait] jamais interrogé ». Cette thèse, bien connue à gauche, est déjà largement contestable, mais passons.

Une tribune qui dédouane la radicalisation islamique mondiale

Il s’agit pour les signataires de contrer l’analyse honnie du choc des civilisations, théorisée par l’américain Samuel Huntington. À lire la tribune, par leurs actes, les dirigeants occidentaux ne feraient rien qu’à faciliter (intentionnellement ?) le discours tenu par des terroristes aux oreilles des populations musulmanes. Sont donc mises en accusation les guerres menées par l’Occident. Ces guerres antiterroristes seraient celles d’un « pompier pyromane », qui, loin de combattre le terrorisme, l’alimenterait « en nourrissant le ressentiment ».

A lire aussi: Les musulmans et Charlie Hebdo? Comme-vous-et-moi!

Les signataires de la tribune reconnaissent cependant que « tous les attentats ne sauraient s’expliquer par ces ingérences militaires et guerrières ». Ils pourraient être aussi le résultat de l’islamisme, ou d’hadiths et versets sacrés incitants à la violence contre les ennemis de l’islam, qui sait ? Pas du tout: pour Virginie Despentes, Frédéric Lordon, Adèle Haenel, Annie Ernaux et leurs amis, il s’agit plutôt d’aller trouver les raisons des massacres que nous subissons dans « la trajectoire biographique, sociale et psychologique des individus qui les perpètrent ». L’idéologie islamiste est complètement épargnée dans leur analyse.

Pour les signataires, la solution est toute trouvée: « Moins de guerres et plus de justice déboucheront assurément sur moins de terrorisme. » Simple, mais nos dirigeants devraient y penser !

Des signataires proches de l’idéologie décoloniale 

Fallait-il attendre autre chose de cette tribune, au vu de certaines signatures?

Parmi celles-ci, on trouve la pornographe favorite de Causeur Virginie Despentes, qui a écrit cette année une « Lettre à [ses] amis blancs qui ne voient pas où est le problème », récitée à une heure de grande écoute sur France inter pour nous faire prendre conscience du fameux « privilège blanc ». Le 17 janvier 2015, l’écrivain affirmait dans Les Inrockuptibles avoir « été Charlie », « mais aussi les gars qui entrent avec leurs armes », décrivant les Kouachi comme des victimes de la société française, comme « ceux qui venaient de s’acheter une Kalachnikov au marché noir et avaient décidé, à leur façon, la seule qui leur soit accessible, de mourir debout plutôt que de vivre à genoux. »

Ce genre d’idées fumeuses ne sont pas reniées pas les penseurs décoloniaux et islamo-gauchistes, terme qui peut être accolé au politologue et islamologue François Burgat, lui aussi signataire de la tribune. Ce directeur de recherche au CNRS est un défenseur de Tarik Ramadan et estime que ce dernier serait la victime d’un complot judiciaire. Il a également partagé en 2017 une tribune du co-fondateur des Indigènes de la République, Sadri Khiari, dans laquelle il accusait l’écrivain algérien Kamel Daoud, très critique envers l’islam radical, d’être payé par l’ancien président tunisien Ben Ali. Il a même soutenu la fondatrice des Indigènes de la République, Houria Bouteldja, quand on lui reprochait d’avoir utilisé le terme de « souchiens »…

Il parait qu’il est peu convenable de parler d’islamo-gauchisme mais…

Et ce ne sont ni Laurence De Cock, historienne, ni Anasse Kazib, syndicaliste Sud Rail, qui lui feront des reproches pour ce genre d’accointances ! L’historienne est une professeur obsédée par le racisme « systémique », l’islamophobie et le colonialisme qu’elle combat depuis une vingtaine d’années, alors que la France n’a plus de colonies. Elle était évidemment du premier appel des Indigènes de la République.

A lire aussi, Virginie Despentes sur les Césars: Le degré zéro de la littérature et du cinéma

Quant au délégué du personnel SNCF, il vogue entre le marxisme et des homélies en faveur de l’islam politique. Cet adepte de la convergence des luttes a participé le 10 novembre 2019 à la « marche contre l’islamophobie ». Ce jour-là, il s’était permis d’affirmer : « On a des collègues, aujourd’hui, qui se font licencier parce qu’ils ne disent pas bonjour, ne serrent pas les mains, ne font pas la bise ! » Pauvres chatons ! Voilà en tout cas une belle manière de faire passer pour de pauvres victimes de l’islamophobie française ceux qui refusent de travailler avec des femmes ou font des histoires pour des affiches de Borat sur les bus.

Avec ces signataires au militantisme étrange – et a minima antirépublicain – on comprend en fait vite pourquoi notre fameuse tribune préfère vilipender les responsabilités de la France et de l’Occident dans le terrorisme, plutôt que l’islamisme !

Les territoires conquis de l'islamisme

 

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Français malgré eux : racialistes, décolonialistes, indigénistes : ceux qui veulent déconstruire la France

 

Lettre aux escrocs de l'islamophobie qui font le jeu des racistes de Charb  - Editions Flammarion

Lettre aux escrocs de l'islamophobie qui font le jeu des racistes

 

Marlène Schiappa : « Personne ne commet d'attentat en hurlant “Dieu n'existe pas !” »

ENTRETIEN. La ministre à la Citoyenneté défend le projet de loi sur les séparatismes et s'en prend à la gauche « bobo », qui a renoncé au combat laïque.

 

Propos recueillis par Clément Pétreault

 

Publié le 13/12/2020| Le Point.fr

 

https://www.lepoint.fr/politique/marlene-schiappa-personne-ne-commet-d-attentat-en-hurlant-dieu-n-existe-pas-13-12-2020-2405544_20.php

 

Marlene Schiappa est ministre deleguee chargee de la Citoyennete.

Marlène Schiappa est ministre déléguée chargée de la Citoyenneté. © THOMAS SAMSON / AFP

 

Lorsqu'on lui demande qui incarne la laïcité, elle répond sans hésitation : « Moi ! » Marlène Schiappa, ministre déléguée chargée de la Citoyenneté, se définit aussi comme « ministre de la Laïcité » dans un gouvernement qui a décidé de placer cette thématique au cœur de son action. Elle est remontée contre cette gauche persuadée de voir des racistes partout et des laïques nulle part, cette gauche submergée par une vague de relativisme culturel et compulsivement obsédée par la défense de minorités perçues comme des opprimés qu'il faudrait absolument protéger des forces réactionnaires. Marlène Schiappa n'épargne pas non plus ses anciens amis du Parti socialiste qui ont récemment décidé d'assumer leurs valeurs laïques et revient en détail sur l'esprit du texte qui a été présenté le 9 décembre – journée anniversaire des 120 ans de la loi de 1905 – en conseil des ministres.

Le Point : Comment est-on passé d'une lutte contre l'islamisme, puis contre le séparatisme, à un projet de loi « confortant les principes républicains » ? Faut-il y voir la marque d'une hésitation ?

Marlène Schiappa : Non, il y a simplement un cheminement pour trouver le vocabulaire auquel adhèrent les Français, ce qui n'est pas forcément facile, car on n'a pas nommé ces sujets depuis longtemps. On parle de communautarisme, un terme qui reste assez confus, car il y aura toujours quelqu'un pour vous expliquer que le communautarisme n'est pas dangereux et vous faire remarquer qu'il existe un communautarisme breton ou corse… Ce qui est peut-être vrai, mais qui ne précède pas nécessairement à une idéologie terroriste. Le président de la République a su trouver dans son discours des Mureaux les termes qui cernent au mieux la manière dont une idéologie participe d'un projet contraire aux valeurs de la République et sert parfois de marchepied vers des actes violents. Parler de séparatisme permet de désigner le phénomène de ceux qui se mettent en marge de la société au nom de leur religion et qui, pensent-ils, pourraient s'exonérer de respecter les lois de la République. Voilà comment nous sommes arrivés à ce terme, traduit de manière positive en loi « confortant les principes républicains ».

Ces idéologies d’extrême gauche procèdent à une inversion des valeurs et essaient de faire passer pour des révolutionnaires des gens qui défendent des coutumes moyenâgeuses

Ce texte marque-t-il « l'offensive payante » des « laïcards », comme l'écrit Le Monde ?

Il y a beaucoup de fantasmes et de confusions qui circulent sur ce débat… Toutes les études d'opinions qui se succèdent sur le sujet démontrent que les Français sont attachés à la laïcité et veulent qu'elle soit davantage et mieux défendue. Nous sommes plusieurs ministres à être mobilisés pour présenter ce texte qui contient des dispositions importantes comme le contrat d'engagement pour les associations ou l'extension de la neutralité aux délégations de services publics…

On voit se dessiner deux camps autour de la laïcité – pour faire bref, l'un républicain et l'autre multiculturaliste –, chacun revendiquant la justesse de son interprétation de la loi de 1905. Est-ce un clivage qui vous semble valable et opérant pour expliquer ces débats ?

Oui, en partie. Il y a toujours une part de caricature dans ces débats, c'est ce que j'ai essayé d'expliquer dans le livre Laïcité, point ! que j'ai coécrit avec Jérémie Peltier. Cela étant dit, je ne vous cache pas que j'ai du mal à garder mon calme quand je vois des tenants d'une laïcité soi-disant « apaisée » expliquer que « laïcistes » et « islamistes » seraient la même chose… Je le redis, on n'a jamais tué quelqu'un au nom de la laïcité, personne ne commet d'attentat en hurlant « Dieu n'existe pas ! Je vous interdis de croire en Dieu ». C'est un fait, la majorité des attentats qui ont lieu dans le monde dans cette période sont des attentats islamistes. Quand je vois ces mêmes tenants d'une laïcité dite « apaisée » faire des articles pour expliquer que lutter contre la polygamie, les mariages forcés et l'excision, c'est être xénophobe… cela marque une terrible inversion des valeurs ! J'ai encore lu cela pas plus tard que ce matin sur le site Révolution permanente, où l'on peut à la fois se prétendre révolutionnaire et défendre des coutumes opprimantes pour les femmes. Comment qualifier des gens qui se présentent comme des défenseurs des immigrés et qui se disent dès la phrase suivante prêts à renoncer aux droits des femmes immigrées ? Je veux être claire : ce n'est pas moi qui risque l'excision, le mariage forcé ou la polygamie, car ce ne sont pas les coutumes qui existent dans la culture dans laquelle j'évolue. Est-ce pour autant une raison pour abandonner à leur sort toutes les femmes qui sont dans des familles qui pratiquent cela ? Je ne pense pas. Ces idéologies d'extrême gauche procèdent à une inversion des valeurs et essaient de faire passer pour des révolutionnaires des gens qui défendent des coutumes moyenâgeuses. Pour ne rien arranger, dans ce grand renversement général, on essaie de faire passer ceux qui luttent contre ces coutumes pour des « islamophobes » et des antimusulmans.

Mais, au fond, ce texte ne concerne qu'une toute petite minorité de comportements… Était-il nécessaire d'employer de si grands moyens législatifs ?

C'est une minorité, certes, mais qui fait des dégâts énormes, par exemple en décapitant un enseignant ou en assassinant trois personnes en prière à Nice… Il y a dans cette loi des décisions indispensables qui vont faciliter la fin du financement des associations ennemies de la République, notamment par l'étranger. Rendez-vous compte, nous avons gelé plus de 500 000 euros sur le compte de Baraka City et plusieurs millions sur celui du CCIF ! Ce sont des sommes colossales au service d'une idéologie qui dispose ainsi d'une vraie force de frappe. Par ailleurs, il y a des enjeux considérables de dignité humaine sur la fin des certificats de virginité, le contrôle des mariages forcés et le refus de la polygamie… L'argument qui consiste à dire que ça ne concerne pas beaucoup de monde est tout simplement faux. On estime à 200 000 le nombre de femmes mariées de force en France, 120 000 femmes excisées, c'est colossal ! Et quand bien même cela ne concernerait que 20 femmes, nous n'aurions pas le droit de les laisser sur le bord de la route.

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Comment expliquez-vous que l'idéal républicain ait déserté le tissu associatif, notamment de nombreuses structures d'éducation populaires qui semblent avoir renoncé à la laïcité comme préalable à l'égalité des droits ?

Je pense qu'il y a eu beaucoup de compromissions et de lâchetés aussi… Oui, il y a des syndicats étudiants ou des organisations de parents d'élèves qui sont totalement gangrenés par d'inexplicables sympathies à l'égard de la mouvance islamiste. Les fondateurs de l'Unef se désolent de ce qu'est devenu ce syndicat laïque qui défendait le droit des femmes… On s'y bat aujourd'hui pour permettre aux islamistes de s'exprimer librement. On est assez loin du but d'origine. Les défenseurs de la laïcité n'ont pas réussi à se renouveler au fur et à mesure des générations. Les associations laïques connaissent le même phénomène démographique que les associations féministes ou les loges maçonniques… sauf que l'on voit depuis cinq ans environ l'extrême gauche se réapproprier des combats féministes par exemple, avec un prisme intersectionnel qui n'œuvre pas toujours dans le sens du progrès.

Mais vous en connaissez beaucoup, vous, des jeunes qui ont envie de s'engager pour la laïcité ?

Oui, il y en a plein ! Jérémie Peltier, avec qui j'ai écrit un livre sur la laïcité, vient tout juste d'avoir 30 ans… Il y a des députés trentenaires, des philosophes comme Raphaël Enthoven, bref, beaucoup de gens qui se mobilisent.

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Vous venez de la gauche. Votre ancien camp politique a-t-il renoncé à défendre ces valeurs ou c'est vous qui avez changé ?

Sur la laïcité, la gauche a totalement renoncé ! Je suis hallucinée d'entendre mes amis restés au PS qui s'ébahissent d'entendre le premier secrétaire Olivier Faure prononcer le mot « laïcité ». La laïcité d'Olivier Faure, c'est la « laïcité p'têt ben qu'oui, p'têt ben qu'non », un gigantesque robinet d'eau tiède. Je ne vais pas l'applaudir parce qu'il se dandine en prononçant les mots « laïcité » et « république ». Quelques personnes à gauche sont restées courageuses, c'est le cas du maire de Montpellier, un maire qui a fait campagne sur l'écologie et la laïcité sous l'étiquette PS. Il est même convaincu d'avoir gagné grâce à cela. Ces dernières années, la gauche a abandonné la défense de la laïcité à la droite alors qu'à l'origine la laïcité c'est Aristide Briand, c'est Jean Jaurès… c'est la gauche ! Quand on relit les débats sur la loi de 1905, le Parti communiste et la gauche de la gauche défendaient la raison et la liberté religieuse… Aujourd'hui, on a La France insoumise qui défend les islamistes et qui considère que la laïcité serait une manifestation d'un racisme mal digéré, c'est dommage.

Jean-Luc Mélenchon a promis une pluie d'amendements, explique que ce texte est une entreprise de « stigmatisation » des musulmans, une diversion politique…

J'attends que l'on me montre quels passages de ce texte stigmatisent les musulmans. Il n'y en a aucun. En vertu de la loi de 1905, l'État ne reconnaît ni ne salarie aucun culte, voilà pourquoi dans ce texte on ne reconnaît pas et on ne nomme pas les cultes. Il y a des millions de musulmans qui ont un profond respect pour les lois de la République et qui sont très heureux que ce texte permette enfin d'écarter les influences étrangères. La France insoumise, au nom de son obsession pour la stigmatisation, est dans l'aveuglement total. Que propose Jean-Luc Mélenchon pour qu'il n'y ait plus d'attentats islamistes ? Rien.

Certains élus semblent avoir renoncé à la laïcité au profit de « concordats locaux » qui flirtent avec le clientélisme… Que pouvez-vous contre cela ?

Le dialogue et la compromission sont deux choses différentes. Quand on est élu local, on travaille avec des représentants des cultes sur des questions locales dans le cadre de l'urbanisme ou de cérémonies et l'espace public. Si le dialogue est normal, il y a en revanche compromission lorsque ce dialogue se noue autour d'une base de marchandage dans un modèle mafieux, quand on monnaye des voix contre les libéralités, contre des attributions de marchés ou des arrangements opaques…

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Certains élus font campagne dans des mosquées pendant que d'autres participent activement ès qualités à des cérémonies religieuses… Je suis personnellement toujours choquée de voir des élus de la nation communier ou porter un voile ou une kippa lors de cérémonies religieuses.

On a découvert avec étonnement que la presse américaine considérait la laïcité comme une forme à peine déguisée de racisme institutionnalisé… Être laïque, est-ce être raciste ?

Je trouve cela extraordinairement incohérent de la part de la presse américaine qui, d'un côté, va défendre à tour de bras le relativisme culturel en trouvant que toute coutume est vraiment « mignonne », y compris le fait de voiler les petites filles… En revanche, cette même presse est incapable de considérer la laïcité comme une spécificité culturelle qu'elle condamne sans appel. La laïcité nous évite d'avoir en France, contrairement aux États-Unis, des groupes de parents qui peuvent officiellement refuser que l'on enseigne à leurs enfants que la Terre est ronde parce que cela heurterait leur sensibilité religieuse… La laïcité nous permet de refuser les offensives religieuses de ceux qui ne veulent pas qu'on enseigne à leurs enfants la biologie et la reproduction au prétexte que leurs enfants devraient rester vierges jusqu'au mariage et ne jamais avoir entendu parler de la reproduction.

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Qui pour vous incarne et défend la laïcité en France ? Auriez-vous bien aimé être ministre de la Laïcité ?

C'est ce que je fais, comme l'indique mon décret d'attribution qui prévoit que je suis « chargée de veiller au respect du principe de laïcité ». Évidemment, je ne suis pas seule et nous sommes nombreux au gouvernement à défendre la laïcité, que ce soit Gérald Darmanin, Jean-Michel Banquer, mais aussi des parlementaires, des associations comme la Licra, des loges maçonniques et singulièrement la grande loge féministe de France. Il y a aussi des journalistes comme Caroline Fourest ou Sonia Mabrouk qui font preuve d'un certain courage. Mais ce qui est le plus important, c'est le collectif.

Il y a une indéniable dynamique de sécularisation de la société, mais n'attend-on pas trop des religions qu'elles se réforment et qu'elles renoncent au conservatisme qui fait aussi partie de leur tradition ?

Non, personne n'attend cela ! Les religieux restent des religieux et personne ne leur demande de renoncer à leur croyance ou de défendre ce qu'ils ont envie de défendre, c'est leur droit et ils ont aussi droit au débat public. J'observe par ailleurs que la demande de modernité ne vient pas des laïcs mais des religieux eux-mêmes. Il y a dans la religion catholique Anne Soupa qui a défendu le droit à neuf femmes de candidater pour remplacer le cardinal Barbarin, Delphine Horvilleur dont on connaît l'engagement en faveur du mouvement juif libéral, ou encore l'imame Kahina Bahloul qui s'est beaucoup engagée pour rappeler que le Coran n'oblige pas les femmes à se voiler. C'est la démonstration que la demande de modernité des religions vient de l'intérieur !

La gauche est devenue une gauche bobo, qui écoute France Inter – comme moi –, qui théorise beaucoup, mais qui a perdu pied avec la réalité

L'exécutif auquel vous appartenez est confronté à une crise sanitaire, une crise sécuritaire, une crise sociale… avec à chaque fois des réponses qui encadrent ou restreignent les libertés de circuler, de manifester, d'enseigner ou de travailler. N'avez-vous pas le sentiment de jouer avec le feu ?

C'est une période paradoxale. Le président de la République s'est fait élire sur une promesse de liberté et de libération des énergies… La pandémie a conduit à accepter des restrictions de ces libertés, toujours dans le cadre de l'État de droit et de nos principes démocratiques. Mais la liberté est pour les Français – plus que pour n'importe quel autre peuple – quelque chose de fondamental. S'il y a une vague de déprime importante chez les Français en ce moment, c'est aussi parce que nous sommes un peuple politique, attaché aux libertés qu'on nous enlève. Cela ne se fait pas de gaieté de cœur, personne ne jubile d'avoir à prononcer un couvre-feu, nous n'avons pas été élus pour ça. À la vérité, nous n'avons que de mauvaises options devant nous, il faut choisir la moins mauvaise.

De récentes études ont démontré que les Français se définissaient comme de plus en plus à droite et l'actualité politique a démontré que LREM suivait ce mouvement et modifiait sa base électorale…

Ce serait une erreur de penser que les gens de gauche ne sont pas intéressés par la sécurité ! On a beaucoup sous-estimé l'effet qu'a produit sur l'opinion l'assassinat de Samuel Paty et de ces trois personnes à Nice. Même des Français qui se définissaient comme étant de gauche se sont mis à espérer davantage de sécurité et de laïcité. Encore une fois, je ne suis pas une cible pour les islamistes, je n'ai pas de problème d'insécurité – j'habite au ministère de l'Intérieur –, ce n'est pas moi qui suis confrontée à l'insécurité, mais les classes populaires qui ne choisissent pas leurs conditions de vie. La gauche est devenue une gauche bobo, qui écoute France Inter – comme moi –, qui théorise beaucoup, mais qui a perdu pied avec la réalité.

 

Les Français exigent des actes contre les islamistes qui les menacent sur leur sol

Lettre ouverte à nos dirigeants après l’assassinat de Samuel Paty

Par Quatre Français ordinaires - 12 novembre 2020

 

https://www.causeur.fr/samuel-paty-les-francais-islamistes-186842

 

Rassemblement en souvenir de Samuel Paty à Douai, le 21 octobre 2020

© FRANCOIS GREUEZ/SIPA Numéro de reportage : 00987105_000007.


Quatre Français ordinaires écrivent à nos dirigeant

 

Nous sommes des Français ordinaires. Nous n’avons pas habituellement l’occasion d’être publiés dans les journaux à grande diffusion. Nous espérons cette fois-ci que nous le serons. L’assassinat de l’enseignant d’histoire, M. Samuel Paty, nous oblige en effet à porter notre voix de simples parents d’enfants scolarisés dans le système français en France et à l’étranger, non affiliés à des associations de parents d’élèves.

Cela fait à présent huit ans, depuis les odieux assassinats à Toulouse d’écoliers juifs et de militaires français de confession musulmane, que la France est ouvertement attaquée par ceux qui sont communément désignés « islamistes ».

Ces intégristes musulmans sont pour l’essentiel envoyés ou missionnés par des organisations étatiques ou paraétatiques étrangères dont le sinistre dessein politique est de substituer aux valeurs de la République celles de la charia. Ceux qui officient sur le territoire national en faveur de ces organisations extrémistes devraient déjà être poursuivis sur le fondement de l’article 411-4 du Code pénal qui sanctionne l’intelligence avec l’ennemi.

Si les hauts fonctionnaires qui nous gouvernent, plus enclins à la rhétorique qu’à l’analyse du réel, plus investis dans la préservation de leurs positions qu’à l’âme vibrante du pays ne s’y résolvent pas, alors ils devront laisser la place à ceux qui n’acceptent plus de la voir piétinée

Le monde occidental est visé et en Europe la France, à cause de son passé colonial, du poids démographique des musulmans et de son approche assimilatrice constitue la cible privilégiée des islamistes, comme le prouvent hélas les chiffres macabres

Des marches blanches et des bougies allumées au pied des monuments jalonnent les réactions spontanées des Français, auxquels les gouvernants jurent qu’ils combattront l’islamisme, quand ils osent le nommer, puis qu’ils défendront – à raison – la liberté d’expression. 

Toutefois, l’heure n’est plus aux discours, au lyrisme ou aux promesses. En tant que citoyens et parents d’élèves, nous exigeons des actes.

En effet, force est de constater qu’après Toulouse, la terreur est de retour dans le milieu scolaire. Force est aussi de constater, comme pour Charlie, que des invectives et des menaces de mort proférées à l’égard de la future victime ont trouvé leur exécutant. Cette fois-ci encore plus rapidement entre le moment où l’enseignant a montré les caricatures du « prophète » en classe et le moment où il a été lâchement assassiné.

Gérald Darmanin doit passer aux actes

Cette évolution, rapide, doit conduire les gouvernants à admettre et à reconnaître publiquement leur échec, plutôt que de tenter de vendre un espoir vain dépourvu de moyens et d’action. 

Oui, comme notre ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, nous souhaitons que la peur change de camp. Mais quelles mesures concrètes, efficaces et immédiates seront prises sur la durée?

Manifestation à Bordeaux le 18 octobre 2020 après l'assassinat du Samuel Paty © SIPA Numéro de reportage: 00986500_000015

Manifestation à Bordeaux le 18 octobre 2020 après l’assassinat du Samuel Paty

© SIPA Numéro de reportage : 00986500_000015

 

Certes, il est impératif de poursuivre les parents d’élèves et toute personne qui, en réclamant la démission de l’enseignant Paty, en l’insultant publiquement ou en colportant des rumeurs infondées, ont participé de près ou de loin à cet assassinat effroyable mais ne doit-il pas en être de même des collègues de M. Paty et des représentants de l’éducation nationale qui, par silence ou action, se seraient rendus coupables de complicité ? 

L’initiative de certains départements d’organiser une journée par an, dans les collèges, consacrée à la liberté d’expression est de bon augure. Elle pourrait offrir aux enseignants l’opportunité de faire réfléchir les enfants sur des caricatures politiques, culturelles ou religieuses (Jésus, Bouddha, Mahomet, Moïse, etc.). Cette initiative devrait être généralisée à l’ensemble du pays et particulièrement à ces zones de non droit où la République n’a plus voix au chapitre. Cet événement constituerait un grand moment républicain et les professeurs se sentiraient protégés par l’État (dans certains quartiers, près de la moitié des professeurs avouent s’autocensurer sur certains sujets en classe !). 

À l’issue de ce cours, tous les élèves sans exception chanteraient la Marseillaise devant le drapeau national pour réapprendre la fierté de leur héritage, qu’il soit filial ou d’adhésion. Il ne s’agit ici que de bon sens, et nous ne voyons pas de meilleure solution pour récupérer l’espace perdu par la République dans les écoles. Toute cérémonie ou autre discours reste superflu et inefficace. 

De plus, nous demandons la suspension immédiate de la mesure annoncée par le président Macron de renforcer l’enseignement de l’arabe dans les écoles. Libre à ceux qui souhaitent apprendre toute langue étrangère de s’y adonner, sans que l’État n’ait à prendre des mesures qui ne relèvent pas de l’intérêt général. La langue arabe, aussi importante soit-elle culturellement et historiquement, est intrinsèquement liée à la culture et à la religion musulmane. C’est la langue du Coran. La difficulté réside dans le fait qu’actuellement, 74 % des Français musulmans de moins de 25 ans affirment que la loi islamique prime sur la loi de la République (sondage Ifop publié le 2 septembre 2020). Une telle mesure ne ferait que renforcer ces jeunes dans leur conviction et étendre le risque de la propagation de l’idéologie islamiste à ceux qui en sont épargnés, voire qui la réprouvent. Ce n’est pas l’enseignement de l’arabe qu’il faut renforcer mais celui du français ! 

Nous réclamons un audit de grande envergure dans l’éducation nationale pour identifier ceux qui, parmi les enseignants et le personnel administratif, cultivent des idées proches des islamistes. 

D’une manière générale, il faut expulser tous les fichés S étrangers, y compris ceux ayant la double-nationalité et suspendre dans cette attente les entrées de réfugiés. Cela doit inclure bien évidemment ceux qui ont fait l’objet d’une reconduction à la frontière mais qui se trouvent toujours inexplicablement présents sur notre territoire.

Accélérons et amplifions le mouvement

Nous exigeons enfin la dissolution des associations et groupuscules islamistes (frères musulmans, salafistes …) qui véhiculent la violence morale ou physique à des fins politiques avérées ou non. Nous nous félicitons des déclarations du ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin qui vont dans le bon sens. Nous demandons que cette action s’inscrive dans la durée. 

Ces mesures n’ont pas pour objectif de s’en prendre aux musulmans. Bien au contraire, elles permettront à l’immense majorité de nos compatriotes musulmans de se sentir protégés par la République. Elles visent plus généralement à protéger les Français, quelle que soit leur foi, d’un ensemble d’actions violentes qui à première vue n’ont aucun lien entre elles mais qui en réalité, sont la conséquences de politiques passives depuis les années 70.

De 1789 à 1873, la République a mis près d’un siècle à s’imposer. Depuis huit ans, celle-ci est contestée et fragilisée dans ses fondements. Les mesures que nous préconisons, si elles sont appliquées, la renforceront davantage que tout discours ou toute manifestation.

Seront-elles mises en œuvre ? Nous l’espérons plus que jamais, car il y a urgence à agir, tout autant qu’à en finir avec la duplicité et la lâcheté à l’œuvre depuis 40 ans. 

Au fond, l’islamisme n’a pu prospérer que parce que de nombreux élus ont acheté la paix sociale par la compromission ou la peur d’être taxés de tous les maux.

Ces élus doivent désormais être dénoncés et combattus.  C’est aujourd’hui qu’il faut résister et répondre avec fierté que les valeurs de la République priment sur toutes autres, dans l’intérêt général et au profit de chacun.

Si les hauts fonctionnaires qui nous gouvernent, plus enclins à la rhétorique qu’à l’analyse du réel, plus investis dans la préservation de leurs positions qu’à l’âme vibrante du pays ne s’y résolvent pas, alors ils devront laisser la place à ceux qui n’acceptent plus de la voir piétinée : intellectuels, artistes, entrepreneurs, enseignants, soignants, artisans, agriculteurs, pompiers, policiers, militaires ; citoyens de droite, de gauche, catholiques, musulmans, juifs, athées, salariés du public et du privé, tous réunis par leur indéfectible attachement à la République et ses valeurs, et pour lesquels la liberté de conscience et d’expression ne sont pas négociables. Ne laissons pas cette opportunité de reprendre la République aux extrémistes de tous bords qui conduiront le pays à la partition.

Des voix anonymes ou plus connues se lèvent, des livres, des articles et des éditoriaux se multiplient. Accélérons ce mouvement, reprenons la main au travers de mesures fortes et de bon sens, pour que nos enfants, libres, puissent continuer à s’épanouir dans un pays Libre, et insoumis à l’obscurantisme.

Jean-Luc Laffineur, Serge Bouganim, Hervé Michelin, Valentin Chantereau.

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Nous devons réagir !

Par Elisabeth Lévy - 28 novembre 2020

https://www.causeur.fr/dernier-arret-avant-la-soumission-187727

@ Causeur

L’effroyable assassinat de Samuel Paty a obligé les athlètes du déni à ouvrir les yeux. Beaucoup les ont déjà refermés. Les Français, eux, savent que le compte à rebours a commencé. Il est encore temps de contrer la progression islamiste dans le cadre de l’État de droit. Mais le respect du droit n’interdit pas l’usage de la force. Faute de quoi nous devrons choisir demain entre la guerre civile et la résignation. 

Le déni c’est fini. Cette fois, ça ne peut pas continuer. Le 16 octobre, c’est ce que beaucoup ont pensé, la rage au cœur, en apprenant qu’un professeur avait été décapité en pleine rue à quelques encablures de son collège. L’horreur du mode opératoire, le statut de professeur de la victime, encore porteur d’une vague effluve de sacralité même si depuis plusieurs décennies, on s’est efforcé, avec succès, d’en effacer toutes les expressions, y compris la plus simple qui consistait à se lever quand il pénétrait dans la classe (habitude abandonnée au cours de ma propre scolarité qui ne date pas d’hier), sans oublier la nature du crime qui lui était reproché, avoir essayé d’acclimater ses élèves à la liberté d’expression : tout devrait conspirer à réveiller les somnambules qui foncent vers l’abîme en insultant ceux qui tentent de les arrêter et, ce qui est plus fâcheux, en les entraînant avec eux.

Pourtant, on ne nous la fait plus. On ne croit plus aux rituels usés, auxquels les masques omniprésents ajoutent un zeste de grotesque: le Premier ministre qui se rend sur les lieux, les chaînes info qui basculent en « édition spéciale », les mots et proclamations martiales d’usage, la République et ses valeurs, la laïcité et ses défenseurs, nous ne céderons pas, sans oublier le ridicule « ils ne passeront pas » du président, alors qu’ils sont passés et depuis longtemps. On a du mal à croire que derrière ces signifiants fétichisés il y ait encore des référents. Depuis 2015, on connaît la chanson : plus il y a de mots, moins il y a d’actes.

L’islamo-gauchisme assommé par un grand coup de réel

Il est vrai qu’on a un peu moins abusé que d’habitude (que nous ayons pris ce genre d’habitude est éloquent) des nounours, bougies petits cœurs, qu’on a laissés aux adolescents venus pleurer leur professeur assassiné et peut-être, sans le savoir, la fin de l’insouciance et de l’innocence. On nous a aussi épargné quelques jours durant le déluge de compréhension et le flot d’excuses – de pauvreté, de minorité, d’insanité – qui, en pareil cas, s’attachent à amoindrir, sinon l’horreur du geste, sa portée. Au contraire, quelques heures après l’attentat, de nombreux procureurs, plus ou moins légitimes dans la fonction, dressaient la liste des coupables par omission, complices par dénégation et tueurs par procuration – les imbéciles fanatisés qui, pour oublier leur impuissance, vitupèrent et maudissent derrière leur écran, et dans une langue à peine articulée, tous ceux qui leur refusent (à eux et/ou à leurs croyances) ce « respect » dont ils semblent croire qu’il leur est dû par naissance ou par essence. Le gotha de la soumission était pointé du doigt. Et on a beau détester les lynchages, avouons qu’on ressentait un brin de joie mauvaise à voir enfin dénoncés ceux qui, depuis si longtemps, insultent le doigt pour ne pas voir la lune. On peut savourer la victoire, même quand elle est obtenue par l’intimidation morale – car soyons honnête, à ce stade, il aurait été hardi, voire suicidaire, de faire entendre un avis divergent.

À lire aussi, Alain Finkielkraut: Samuel Paty, le dévoilement et le déni

Au lendemain du crime, l’islamo-gauchisme semblait donc défait par les faits, assommé par un grand coup de réel. Pas un de ses thuriféraires avisés ni de ses idiots utiles, me semble-t-il, n’a osé prononcer le mot « islamophobie » sur un média grand public (en fouinant chez Mediapart, on doit bien trouver quelques pépites en dehors de ce malencontreux billet de blog s’indignant que la police ait abattu l’assassin). Tous voulaient soudain « désigner l’ennemi ». Et tous sommaient cet État auquel ils reprochaient la veille d’être brutal et arbitraire d’agir vite et fort.

On a donc assisté à un impayable bal des Tartuffe le dimanche 18 octobre place de la République à Paris. Pas gênés pour deux ronds, les représentants de toutes les boutiques de la gauche pleurnicharde jouaient des coudes pour qu’on les voie « refuser l’inacceptable » et « nommer l’innommable ». Tous Charlie, tous Paty, tout est pardonné. Il y avait SOS racisme qui depuis des années, pourchasse de sa vindicte Zemmour et tous les « nauséabonds », rendus responsables des fractures françaises ; la Ligue des droits de l’homme qui, deux jours plus tôt, adressait à ses amis et alliés une tribune contre la loi « séparatisme » (devenue la loi « laïcité ») et qui s’est illustré comme auxiliaire zélé du djihad judiciaire mené par le CCIF ; des syndicalistes qui se bouchaient le nez quand un de leurs collègues était suspect de laïcisme exagéré. Et bien d’autres encore qui ont déployé une énergie considérable pour empêcher que l’on voie ce que l’on voyait. Tous les compassionnels qui, au motif de protéger les musulmans (de leurs compatriotes ?) les ont englués dans un statut victimaire où beaucoup se complaisent alors qu’il fait d’eux les objets impuissants de leur propre destin.

L’islamisme est une partie de l’islam

On ne va pas se plaindre que tous ces experts en escamotage aient enfin vu la lumière – si on peut dire s’agissant d’une aussi sombre réalité. Nul ne leur demande de faire leur autocritique publique…

Éducation nationale : les froussards de la République

 

La paix sociale avant tout

 

Par Anne-Sophie Nogaret  - 19 novembre 2020

 

https://www.causeur.fr/education-nationale-les-froussards-de-la-republique-186782

 

Marche blanche en hommage à Samuel Paty, Conflans-Sainte-Honorine, 20 octobre 2020.

© Samuel Boivin/ NurPhoto/AFP


Le Monde vient de publier des messages entre Samuel Paty et ses collègues, remontant une semaine avant sa mort. Pour les connaisseurs de l’Éducation nationale, la tragédie de Conflans-Sainte-Honorine n’est pas une surprise. Plusieurs indices laissent penser qu’avant l’assassinat de Samuel Paty, sa hiérarchie était en train de le lâcher. Par idéologie, lâcheté et inertie administrative, l’école française sacrifie ses enseignants à l’esprit du « pas de vagues ». 


Pour qui connaît le fonctionnement de l’Éducation nationale, l’assassinat de Samuel Paty n’est pas une surprise. Tragique et prévisible, il résulte des politiques éducatives menées depuis des décennies qui, par idéologie, ont démultiplié les effets de l’islam politique.

Le 16 octobre en fin d’après-midi, Samuel Paty, professeur au collège du Bois d’Aulne, est décapité sur la voie publique. L’attentat perpétré au nom d’Allah par un jeune réfugié tchétchène a donc lieu un vendredi, « jour du rassemblement » des musulmans. Il est l’aboutissement (et l’objectif implicite) d’une mécanique enclenchée dix jours plus tôt. À la manœuvre, Zaina, élève de Samuel Paty de 4e, son père Brahim Chnina, et Abdelhakim Sefrioui, imam radical fiché S, fervent soutien du Hamas, qui est depuis plus de vingt ans dans la ligne de mire des services de renseignement.

Samuel Paty pris en grippe sur les réseaux sociaux

Le 5 octobre, dans le cadre d’une séance consacrée à la liberté d’expression, Samuel Paty montre à ses élèves de 4e deux caricatures de Mahomet publiées par Charlie Hebdo. Abdelhakim Sefrioui et Brahim Chnina diffusent immédiatement via YouTube deux vidéos présentant ce non-événement comme une agression ciblant l’islam. Zaina est interviewée par Sefrioui : son professeur d’histoire, raconte-t-elle, a demandé aux musulmans de la classe de se désigner avant de les inviter à quitter la salle. Refusant de sortir, Zaina aurait ensuite vu la « photo d’un homme tout nu », Mahomet, montrée par Samuel Paty aux élèves. Dans cette interview pleurnicharde à souhait, les professeurs auront reconnu un profil bien identifié, celui de la petite embrouilleuse activant le levier du procès en « islamophobie ». Le témoignage de Zaina est mensonger de bout en bout : elle était absente le 5 octobre, jour où Samuel Paty a montré les caricatures à ses élèves. Les vidéos de Chnina et Sefrioui sont une parfaite mise en œuvre de la méthode islamiste qui n’a que faire de la réalité et de la vérité, concentrée sur la manipulation de deux cœurs de cible : la population musulmane et les institutions républicaines. Chez la première, il faut ancrer l’idée qu’elle est en butte à une hostilité irréductible et active, le « racisme antimusulman », tandis qu’est attendue des secondes une soumission tacite consistant au premier chef à ne pas démentir des accusations visant un fonctionnaire, bien qu’elles les sachent mensongères. Il est ainsi habituel que l’institution scolaire, confrontée à la mauvaise foi patente d’élèves et de parents musulmans, fasse comme si elle était dupe : mieux vaut passer pour abrutie que pour raciste et « islamophobe ». La « paix » est à ce prix.

À lire aussi, Alain Finkielkraut: Samuel Paty, le dévoilement et le déni

Dans les vidéos diffusées par Chnina et Sefrioui s’entendent ainsi un texte et un sous-texte, inscrits dans deux registres antinomiques, l’un théocratique, l’autre politique et laïque. « Salam aleikoum » commence Sefrioui avant de qualifier Samuel Paty de « voyou » dont le cours « abject » se situait dans la droite ligne de « l’appel du président de la République à haïr, combattre et stigmatiser les musulmans ». Voilà pour le registre politique : l’État français, dont le chef a récemment dit vouloir lutter contre l’islamisme, fait la guerre aux musulmans. Samuel Paty, fonctionnaire d’État, a montré des caricatures de Mahomet à ses élèves. Pour un habitus musulman, cela vaut preuve. Les discours de Sefrioui et de Chnina relèvent de la fatwa au sens premier du terme : ils émettent un avis juridique et religieux. Pour eux et, ne nous leurrons pas, pour une majorité de musulmans français, le cours de Paty constitue une transgression religieuse et une agression caractérisée. Que Samuel Paty ne soit pas musulman n’a aucune importance : comme nous l’apprennent nombre de nos élèves qui vont à la mosquée, ne sommes-nous pas tous destinés à nous « reconvertir » ?

Pour l’Éducation nationale, le dialogue prime la sanction

Mais les deux hommes recourent aussi à des éléments de langage exogènes à leur religion, sémantique creuse empruntée à l’ennemi pour être retournée contre lui. « Pour eux, on est pas égal à eux (sic), pourquoi ils montrent ça sur notre religion à nous, ils veulent nous rabaisser ! » expose Zaina. La rhétorique de l’humiliation, traditionnelle dans le monde arabo-musulman, se teinte ici d’une inflexion stratégique empruntée aux droits de l’homme : l’égalité politique et juridique des citoyens serait mise à mal, au profit du rabaissement délibéré des musulmans. S’ensuit, tout aussi perverse, l’accusation larvée de pédophilie envers Samuel Paty qui, affirme Sefrioui, « montre des photos d’un homme nu à des enfants de 13 ans », et ce « sans doute depuis des années »« Touchez pas à nos enfants ! »

Affaire Samuel Paty : « Tout le monde a failli, pas seulement l'Éducation nationale », affirme l'avocate de la famille

Alors que « tous les marqueurs étaient en rouge », Me Virginie Le Roy dénonce dans un entretien au Monde « une erreur d'appréciation gravissime » qui aurait conduit à la tragédie.

 

Par Le Figaro

Publié le 10 décembre 2020

https://www.lefigaro.fr/actualite-france/affaire-samuel-paty-tout-le-monde-a-failli-pas-seulement-l-education-nationale-affirme-l-avocate-de-la-famille-20201210

 

« Le rapport instille par petites touches le fait que la menace ne pouvait pas être identifiée et que rien ne laissait présager ce drame », s'est indignée l'avocate de la famille de Samuel Paty. (Image d'illustration) Pascal GUYOT / AFP

 

Dans un entretien au Monde publié ce jeudi 10 décembre, l'avocate de la famille du professeur d'histoire-géographie, Virginie Le Roy, a affirmé que «les institutions n'ont pas su protéger Samuel Paty», assassiné par un terroriste islamiste le 16 octobre à Conflans-Sainte-Honorine. Face à la publication du rapport de l'Éducation nationale jeudi 3 décembre, l'avocate est montée au créneau, signalant qu'«une erreur grave d'appréciation de la situation» avait été commise par les autorités.

 

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Interrogée sur les conclusions du rapport de l'institution, Me Virginie Le Roy affirme « avoir du mal à ne pas y voir une manœuvre politique » lorsque le texte établit que Samuel Paty « a commis une maladresse 'en proposant aux élèves musulmans de quitter la salle s'ils craignaient d'être choqués' ». « Les institutions n'ont pas su protéger Samuel Paty. Donc s'il y a une chose qu'elles doivent faire aujourd'hui, c'est respecter sa parole. Dans son e-mail à ses collègues, il dit qu'il n'a jamais désigné les élèves musulmans », a-t-elle souligné, ajoutant que, craignant de choquer les élèves, la proposition de Samuel Paty n'était que «protection et délicatesse».

 

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« Tout le monde a failli, pas seulement l'éducation nationale », estime Me Le Roy, qui dénonce « une erreur grave et manifeste d'appréciation de la situation » : «le rapport instille par petites touches le fait que la menace ne pouvait pas être identifiée et que rien ne laissait présager ce drame. On ne peut pas arriver à cette conclusion : tous les marqueurs étaient au rouge. La principale l'avait bien identifié dès le début, le jeudi 8 octobre : elle déclenche un 'fait établissement niveau 3', le niveau le plus élevé», indique-t-elle, rappelant qu'Abdelhakim Sefrioui est fiché S et inscrit au fichier des signalements pour la prévention de la radicalisation à caractère terroriste (FSPRT).

« Le fait de conclure le rapport en expliquant qu'il y avait une tendance à l'apaisement et que de ce fait il ne pouvait pas être présagé d'une attaque physique et au surplus terroriste contre Samuel Paty est soit une erreur d'appréciation gravissime, soit un artifice. (...) Est-ce que Samuel Paty a été protégé ? Non. Est-ce qu'il aurait dû l'être ? Sans aucun doute oui. Samuel Paty n'aurait pas dû mourir », conclut l'avocate.

 

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Le président de la FCPE ne veut pas être traité d'islamo-gauchiste

Le président de la fédération de parents d'élèves, critiqué pour son dialogue avec des islamistes, attaque Jean-Pierre Obin en justice.

 

Par Camille Victor et Alice Pairo-Vasseur

Publié le 11/12/2020 à 16:56 | Le Point.fr

https://www.lepoint.fr/politique/le-president-de-la-fcpe-ne-veut-pas-etre-traite-d-islamo-gauchiste-11-12-2020-2405362_20.php

La Federation des conseils de parents d'eleves (FCPE) fait partie des associations historiquement engagees en faveur de la laicite et qui dialoguent aujourd'hui avec les islamistes.

La Fédération des conseils de parents d’élèves (FCPE) fait partie des associations historiquement engagées en faveur de la laïcité et qui dialoguent aujourd'hui avec les islamistes.  © Alain Pitton / NurPhoto / NurPhoto via AFP

 

Raconter la crise militante d'organisations à la dérive ne va pas sans risque. L'ancien inspecteur général Jean-Pierre Obin, auteur du livre Comment on a laissé l'islamisme pénétrer l'école (Hermann), vient d'en faire les frais. Il a reçu cette semaine une plainte pour diffamation déposée par le président de la Fédération des conseils de parents d'élèves (FCPE). Son éditeur est lui aussi visé par cette plainte. Leur tort ? Avoir respectivement écrit et publié le passage suivant : « On observe aujourd'hui que plusieurs organisations «  historiques  » de gauche (la LDH, l'Unef, la FCPE, par exemple), touchées par la crise du militantisme traditionnel, sont entrées dans l'orbite islamo-gauchiste à la faveur de la prise de pouvoir de militants d'extrême gauche épaulés par "l'entrisme" d'activistes proches des Frères musulmans. Ainsi Rodrigo Arenas, responsable de sa fédération de Seine-Saint-Denis, a-t-il ramassé en 2019 le pouvoir vacant dans une FCPE en pleine déliquescence. Très vite, il a donné des gages aux islamistes sur lesquels il s'appuyait pour gouverner la fédération du 93. » Rien qui ne semble pourtant impossible à démontrer.

À commencer par ce qu'il convient désormais d'appeler « l'affaire des affiches » de septembre 2019, une polémique intervenue à l'occasion de la campagne électorale pour élire les représentants de parents d'élèves pendant laquelle la FCPE avait fait le choix de représenter une femme voilée participant à une sortie scolaire sous le titre « Oui, je vais en sortie scolaire, et alors ? La laïcité, c'est accueillir à l'école tous les parents sans exception ». Cette affiche avait suscité de virulentes réactions sur les réseaux sociaux, opposant les tenants d'une laïcité « républicaine » à ceux d'une laïcité plus « inclusive », cette dernière étant largement soutenue par de multiples associations proches des Frères musulmans. 

Des gages

Si Rodrigo Arenas, le coprésident de la FCPE, s'offusque d'être mentionné comme ayant « donné des gages aux islamistes », de multiples éléments publics démontrent qu'il n'hésite pas à dialoguer avec eux et à soupçonner de « racisme » ou d'« islamophobie » toute personne qui ne partagerait pas sa vision de « laïcité inclusive ». Ainsi, il a refusé le retrait de cette affiche, ce qui serait revenu à « abdiquer devant celles et ceux dont l'islamophobie est le fonds de commerce. […] nous voyons bien les réactions sur les réseaux sociaux qui, sous prétexte de laïcité́, cachent à peine leur racisme », déclarait-il dans une interview au site d'actualité religieuse musulmane Mizane Info.

Lire aussi Attentat de Conflans – Jean-Pierre Obin : « D'autres séismes sont à venir »

Rodrigo Arenas, ancien militant au PCF puis à Europe Écologie-Les Verts, dialogue régulièrement avec les réseaux décoloniaux, ce qui peut faire grincer des dents au sein de la fédération de parents d'élèves, notamment depuis sa participation, en mai 2020, à l'émission indigéniste Paroles d'honneur en compagnie de Nacira Guénif-Souilamas, sociologue de l'université Paris-8 proche du Parti des indigènes de la République (PIR).

Associée

Il serait inexact de considérer que la FCPE serait unanimement complaisante avec les islamistes, même s'il faut tout de même relever que le nom de la FCPE s'est retrouvé à de multiples reprises associé à des personnalités ou événements qui mettent à mal son engagement laïque historique, et ce, depuis plusieurs années. Ainsi, outre son engagement contre la loi sur les signes religieux ostensibles à l'école, on peut citer l'implication active d'Ismahane Chouder (militante très engagée dans les mouvances islamiste et indigéniste) dans la fédération en 2015 ou encore la participation à des débats dans le cadre de la Fête de l'Humanité aux côtés de Fatima Benomar, proche des indigénistes et qui défend le voile dans le milieu professionnel.

Interrogé par Le Point, Rodrigo Arenas n'a pas souhaité commenter l'affaire. Mais il n'a pas su cacher sa colère concernant la mention des pratiques du syndicat – objet de sa plainte pour diffamation – dans l'essai de Jean-Pierre Obin : « Monsieur Obin ment, ces allégations sont délirantes et servent une position militante, politique et idéologique qui ne repose sur aucun fait réel. Il s'agit d'opinions et elles n'autorisent pas à harceler et discriminer. Il écrit n'importe quoi me concernant, quand il veut je lui fais faire un tour en Seine-Saint-Denis avec les parents et avec moi, eux connaissent mon attachement à la laïcité. Nous combattons les intégrismes, d'où qu'ils viennent » a-t-il assuré. Jean-Pierre Obin n'a, quant à lui, pas souhaité répondre