Algérie :
la Persécution des Chrétiens se Poursuit
Ininterrompue
Par Uzay Bulut
15 décembre 2019
https://fr.gatestoneinstitute.org/15297/algerie-persecution-chretiens
Traduction du texte
original : Algeria: Persecution of Christians Continues Unbroken.« [Une] loi de 2006
stipule que tous les cultes non-musulmans doivent être pratiqués dans des
bâtiments spécifiques et désignés. Mais depuis l'entrée en vigueur de cette
loi, le gouvernement algérien n'a désigné aux chrétiens aucun lieu de culte
spécifique. » - William Stark, directeur régional de International Christian Concern (ICC), à Gatestone.
§ « Les lois algériennes
sur le blasphème empêchent les chrétiens de partager leur foi de crainte qu'une
simple conversation ne soit considérée comme blasphématoire et utilisée contre
eux. » - Open Doors, 2018.
§ Malheureusement...,
même le pape François édulcore le sort de ses coreligionnaires dans ce pays
d'Afrique du Nord ... « La période de paix à laquelle il fait référence n'est
pas très claire » - Bethany Blankley, Patheos, 2018.
Les chrétiens
continuent d'être persécutés par le gouvernement algérien. A la mi-octobre,
trois églises ont été fermées et leurs fidèles expulsés par la police.
Photo : basilique Notre-Dame-d'Afrique à Alger, l'une des églises les plus
célèbres d'Algérie. (Source image : Damien Boilley /
Flickr / Wikimedia Commons)
Les chrétiens continuent d'être
persécutés par le gouvernement algérien. A la mi-octobre, trois églises ont
été fermées et leurs fidèles expulsés par la police. Photo : basilique Notre-Dame-d'Afrique à Alger, l'une des églises les plus
célèbres d'Algérie. (Source image : Damien Boilley
/ Flickr / Wikimedia Commons) |
Les chrétiens d'Algérie ont beau ne
représenter qu'un pour cent d'une population majoritairement musulmane, ils
continuent d'être une cible pour le gouvernement algérien. A la mi-octobre,
trois églises ont été fermées autoritairement
et leurs fidèles expulsés.
William Stark, directeur régional
de International Christian Concern (ICC), a déclaré à Gatestone que ces fermetures d'églises s'inscrivaient dans
une vaste campagne lancée il y a deux ans contre les lieux de culte chrétiens.
Selon Stark, ICC- Algérie a recensé 12
églises fermées par les autorités algériennes depuis janvier 2019 :
« La fermeture des trois dernières
églises est très inquiétante, car elle intervient quelques jours après un
sit-in pacifique organisé par des membres de l'Eglise Protestante d'Algérie
(EPA) - une association qui regroupe l'ensemble des églises protestantes –
contre cette politique de fermeture d'églises. La décision des autorités de
fermer ces églises ne peut être considérée que comme une mesure de
représailles.
« Les manifestants protestent contre la
loi de 2006 qui stipule que tout culte non musulman doit être pratiqué dans des
bâtiments spécifiques et désignés. Mais depuis l'entrée en vigueur de cette
loi, aucun lieu de culte chrétien n'a été désigné par le gouvernement algérien.
»
Selon ICC, l'une des églises fermée de manière autoritaire - le temple Plein Evangile de Tizi-Ouzou,
qui compte environ 1 000 membres - est la plus grande d'Algérie. Son pasteur
principal, Salah Chalah, dirige également l'EPA.
Le pasteur a échoué dans toutes
ses tentatives de rencontrer les représentants du gouvernement. Une descente de
police dans son temple lui a valu des coups de matraque.
Stark expliqua à Gatestone
:
« La simple existence d'une minorité
chrétienne semble attenter à l'identité musulmane de la nation algérienne. Les
persécutions qui frappent cette petite minorité non-conforme qui projette une
autre image de l'identité algérienne n'ont rien pour étonner. »
L'article 2 du chapitre I de la constitution algérienne stipule
que « l'islam est la religion de l'État ».
Le Rapport 2018 du
Département d'État américain sur la liberté de religion dans le monde, précise,
concernant l'Algérie :
« Le prosélytisme non-musulman est un
crime ... Les médias ont fait état d'accusations portées par les autorités
contre cinq chrétiens de la province de Bouira. Trois de ces chrétiens
appartiennent à la même famille et sont accusés d'avoir « incité un musulman à
changer de religion » et d'avoir pratiqué le culte chrétien en un lieu non
autorisé. Le 25 décembre, le tribunal de Bouira a acquitté les cinq personnes.
Mais en mars, un tribunal de Tiaret a condamné deux frères chrétiens qui
transportaient plus de 50 Bibles dans leur voiture. Le Procureur a déclaré que
les accusés projetaient d'utiliser ces Bibles aux fins de prosélytisme. Les
deux frères ont plaidé que ces Bibles étaient destinées à être utilisées dans
l'église, mais ils ont été condamné à une amende de
100 000 dinars (790€). En mai, un autre tribunal a infligé trois mois de prison
ferme et une amende de 100 000 dinars à un prêtre et un fidèle mis en examen
pour prosélytisme...
« ... Des inconnus ont vandalisé deux
cimetières chrétiens, brisant des pierres tombales et saccageant des tombes.
Des individus ayant des pratiques religieuses autres que l'islam sunnite ont
affirmé avoir subi des menaces et être en butte à l'intolérance, y compris dans
les médias ».
Open Doors, un groupe de veille sur la
persécution des chrétiens, a récemment rapporté que,
« Au cours de la dernière année, de
plus en plus d'églises ont été fermées en Algérie. Parallèlement, certains
convertis au christianisme ont publiquement fait état de leur nouvelle foi, ce
qui a provoqué une réaction violente des familles musulmanes et réveillé
l'intolérance de la société, y compris chez les proches des convertis. L'Etat a
également ajouté à cette pression : les lois restrictives qui règlementent le
culte non musulman et interdisent la conversion et le blasphème, exposent les
chrétiens à un risque extrême ...
« Les lois algériennes sur le blasphème
empêchent les chrétiens d'exprimer leur foi. Ils savent qu'une simple
conversation peut fonder une accusation de blasphème. En Algérie, la loi
interdit d'« ébranler la foi » d'un musulman ou d'user
d'un quelconque moyen de séduction « pour convertir un musulman à une autre
religion. Les chrétiens souffrent également de harcèlement et de discrimination
dans leur vie quotidienne. Les familles de convertis et leurs voisins font
pression pour les ramener aux normes islamiques et aux rites musulmans ... »
Aucune des persécutions évoquées
ci-dessus ne diminuera tant que les chrétiens occidentaux, en particulier les
dirigeants d'église, ne sommeront pas Alger de revenir à la raison.
Malheureusement, Bethany Blankley, analyste politique
sur Fox News Radio, a expliqué en décembre 2018 dans Patheos, que même le pape Francis édulcore le sort
de ses coreligionnaires dans ce pays d'Afrique du Nord. A propos des remarques
du pontife lors d'une messe de béatification qui avait lieu à Oran, en
Algérie, Blankley écrit :
« Malgré des siècles de violence, le
message du pape a été que les chrétiens et les musulmans d'Algérie "ont
été victimes de la même violence pour avoir vécu fidèlement et respectueusement
leurs devoirs de croyants et de citoyens sur cette terre bénie. C'est pour eux
aussi, que nous prions et exprimons notre reconnaissance ».
« Il a ajouté que tous les Algériens
sont les héritiers du grand message d'amour lancé par saint Augustin d'Hippone
et qui s'est poursuivi avec le martyre d'hommes et de femmes, "qui tous
ont cherché à faire progresser leur aspiration à vivre ensemble en paix".
Cette période de paix à laquelle le pape fait référence manque singulièrement
de précision ».
Uzay Bulut,
journaliste turque, est Distinguished Senior Fellow du Gatestone Institute.
Indonésie
: Nouvelle attaque mortelle sur des chrétiens
11.12.2020
https://www.portesouvertes.ch/news/indonesie-nouvelle-attaque-mortelle-sur-chretiens
Le major
de l’Armée du Salut de Palu console les veuves des victimes
Il y a deux
semaines, quatre chrétiens ont été tués lors d'une attaque menée par des
extrémistes islamiques dans le petit village de Lemban
Tongoa, un avant-poste éloigné de l'Armée du Salut,
au centre de Sulawesi.
Les combattants appartenant aux «Moudjahidin de
l’Indonésie de l’Est» ont poignardé deux hommes, décapité un autre et brûlé vif
un quatrième. Une équipe de partenaires locaux de Portes Ouvertes a réussi à se
rendre au village pour aider les habitants, malgré les restrictions dues au
Covid-19. Lors de cette visite, les survivants leur ont raconté ce dont ils ont
été témoins.
Massacre de
chrétiens à Lemban Tongoa
Le 27 novembre, vers huit heures du matin, une dizaine d’hommes sont
arrivés au village. Armés d'épées et de fusils, les extrémistes ont donné
l’ordre aux villageois de sortir de leurs maisons. Puis ils se sont saisis de
quelques hommes, dont le père et le mari de Srikandi,
mère de trois enfants. La gorge de son père a été tranchée, sous les yeux de sa
famille. Srikandi et ses enfants se sont enfuis dans
la forêt avec d'autres villageois. Sa mère a également été capturée et a vu les
extrémistes brûler six maisons et un bâtiment de l'Armée du Salut, dont une
maison qui servait d’église. Elle a survécu sans blessures physiques.
«Nous devons être là!»
Frère Sam*, un partenaire de Portes Ouvertes dans la région, s’inquiète
d’un petit garçon qui a été témoin de la mort de son père. Il n’a presque pas
parlé pendant la visite. « Les enfants sont notre plus grande préoccupation.
Nous devons les aider à surmonter ce traumatisme », souligne Sam. La situation
est également très accablante pour l'équipe, qui entend toutes ces histoires
dramatiques. «Mais nous devons être là. Nous sommes
les seuls visiteurs de l'extérieur. Notre présence fait la différence »,
dit-il.
Pour Srikandi, une chose est sûre: elle ne veut pas retourner dans son village: «Si j'y
retourne, le souvenir me rendra malade.» Elle vit maintenant chez des proches
avec sa mère et ses trois enfants.
Cinq chrétiens
assassinés en Nouvelle-Guinée occidentale
Déjà durant la deuxième quinzaine de novembre, quatre membres d'une
communauté chrétienne avaient été tués en Nouvelle-Guinée occidentale en
l’espace de quelques jours. Leur pasteur avait été blessé par balle le 19
septembre et est mort des suites de ses blessures. Ces meurtres ont
vraisemblablement été commis par des soldats de l'armée indonésienne (TNI) et sont
liés à la lutte du gouvernement contre les groupes rebelles armés. En effet,
ces derniers se battent depuis des décennies pour l'indépendance vis-à-vis de
l'Indonésie. Ces chrétiens avaient été faussement accusés par le gouvernement
de coopérer avec les groupes rebelles. Lors de ces affrontements, les chrétiens
sont régulièrement pris entre deux feux.
Afrique :
L’Alarmante Escalade des Persécutions
Anti-Chrétiennes
par Uzay Bulut
30 juin 2019
Traduction du texte original : Africa: Alarming Rise of Christian Persecution.
https://fr.gatestoneinstitute.org/14474/afrique-persecutions-chretiennes
« Dans certaines régions, le niveau et
la nature des persécutions correspondent peu ou prou à la définition
internationale du génocide, telle qu'elle a été adoptée par l'ONU. » - Revue
indépendante du FCO (Foreign and Commonwealth Office)
en soutien aux chrétiens persécutés.
§ « Les assaillants ont
demandé aux chrétiens de se convertir à l'islam. Après que le pasteur et les
fidèles aient refusé, les agresseurs leur ont ordonné de se rassembler sous un
arbre, puis ont confisqué les Bibles et les téléphones portables. Ils les ont
ensuite appelé, l'un après l'autre derrière l'église.
Et là, ils les ont exécutés. » - World Watch Monitor, le 2 mai 2019.
§ Comme le montre le
rapport britannique, la persécution des chrétiens et des non-musulmans n'a rien
à voir avec l'appartenance ethnique, la race ou la couleur de la peau ; il
s'agit essentiellement de religion.
§ S'il n'est pas mis
fin à ces crimes, le continent africain sera un second Moyen-Orient. Ce
continent autrefois à majorité chrétienne n'abrite plus qu'une minuscule
minorité chrétienne, agonisante et sans défense.
« Dans la province du
Nord-Kivu, à l'est de la République démocratique du Congo, des prêtres ont
été pris pour cibles et assassinés. Pas moins de 15 groupes extrémistes armés
sèment la terreur dans cette région » affirme Lindy
Lowry d'Open Doors. Photo : la ville de Beni, au Nord-Kivu, où des dizaines
de chrétiens sont morts victimes d'un attentat le 22 septembre 2018. (Source
image : Razdagger / Wikimedia
Commons) |
Selon un rapport préliminaire récemment publié au Royaume
Uni, « un tiers de la population mondiale souffrirait d'une forme ou une autre
de persécution religieuse, les chrétiens représentant le groupe le plus
persécuté ».
Le rapport commandé par le secrétaire
britannique aux Affaires étrangères Jeremy Hunt à l'évêque de Truro, le très
révérend Philip Mounstephen, devait être initialement
rendu public à Pâques 2019. « Un délai supplémentaire s'est avéré nécessaire en
raison de l'ampleur et de la nature [des persécutions anti-chrétiennes]
», indique le
pré-rapport. En attendant le rapport final qui devrait être publié fin juin,
des conclusions « préliminaires » ont été rendues publiques en avril a expliqué
Mounstephen.
Dans le « résumé » qu'en a fait la «
Revue indépendante du FCO (Foreign and Commonwealth
Office) en soutien aux chrétiens persécutés », on peut lire :
« Dans certaines régions, le niveau et
la nature des persécutions correspondent peu ou prou à la définition internationale
du génocide, telle qu'elle a été adoptée par l'ONU. »
L'Afrique – la zone géographique qui
rassemble le plus grand nombre de chrétiens au
monde - est l'une de ces « régions ».
Le 16 juin, l'école élémentaire chrétienne d'un
village musulman en Ouganda a été détruite, a rapporté l'International
Christian Concern (ICC).
Le 15 juin, « une foule
de manifestants musulmans a incendié une église à Maradi, troisième ville du
Niger. L'émeute a eu lieu après qu'un imam très populaire ait été arrêté pour
avoir affirmé que le projet de loi destiné à régir les cultes était
'anti-islamique' ».
Les 9 et 10 juin, deux attaques terroristes ont
coûté la vie à 29 chrétiens du Burkina Faso. Ce massacre de chrétiens a eu lieu
moins de deux mois après l'assassinat, le 28 avril, du pasteur Pierre
Ouédraogo, 80 ans, et d'autres membres de sa congrégation par des islamistes
armés. Un dirigeant local, qui a requis l'anonymat, a déclaré à World
Watch Monitor:
« Les assaillants ont demandé aux
chrétiens de se convertir à l'islam, mais le pasteur et les autres ont refusé.
Ils les ont alors rassemblés sous un arbre et ont confisqué leurs Bibles et
leurs téléphones portables. Ensuite, ils les ont appelés, l'un après l'autre,
derrière l'église. Là, ils les ont abattus. »
Le 7 juin, au Niger, une chrétienne a
été enlevée par des
terroristes de Boko Haram. Elle a été relâchée trois jours plus tard avec une
lettre appelant tous les chrétiens à « quitter la ville dans les trois jours ou
à se faire tuer ».
Les événements ci-dessus n'ont rien isolés.
Dans la World Watch List 2019 d'Open
Doors, une ONG qui fait de la veille sur les persécutions de chrétiens, on peut
lire :
« Les violences extrêmes de l'Etat
islamique et des autres milices islamistes ont globalement disparu du
Moyen-Orient. Au fur et à mesure que leur territoire s'est restreint, les
miliciens islamistes se sont dispersés ailleurs au Moyen Orient, mais aussi
dans un grand nombre de pays d'Afrique subsaharienne. Leur idéologie a
radicalisé de nombreux groupes islamistes tels que l'Etat islamique des
Province d'Afrique occidentale (ISWAP), une milice meurtrière dissidente du
groupe nigérian Boko Haram, qui a érigé en stratégie l'enlèvement et la mise en
esclavage des femmes et jeunes filles chrétiennes. »
En Afrique, les terroristes islamistes
ne sont pas seuls à persécuter les chrétiens. Gouvernements et populations s'en
donnent à cœur joie.
Selon le rapport Open Doors 2019, la
situation dans de nombreux pays africains est la suivante :
En Somalie, les quelques
centaines de chrétiens qui y résident sont en butte à la « violence et à
l'isolement ».
« On sait que 99% des Somaliens sont
musulmans et que toutes les religions minoritaires sont lourdement persécutées.
La petite communauté chrétienne vit sous une menace constante. La charia et
l'islam sont inscrits dans la constitution et la persécution des chrétiens
prend toujours des formes violentes. Dans de nombreuses zones rurales, des
groupes islamistes comme Al-Shabab représentent le
seul pouvoir réel. Les chrétiens doivent généralement cacher leur foi pour
rester en sécurité. »
La Libye abrite une
population chrétienne d'environ 38 000 habitants.
« Les convertis au christianisme sont
victimes d'abus et de violence. La Libye abrite également de nombreux
travailleurs migrants qui ont été attaqués, agressés sexuellement et emprisonnés,
traitements qui peuvent se durcir encore s'il s'avère que ces migrants sont
chrétiens. »
Le Soudan compte 1,9
million de chrétiens.
« Le pays a été gouverné comme un État islamique
avec des droits limités pour les minorités religieuses et un encadrement sévère
de la liberté d'expression et de la presse. Les chrétiens -1,9 millions
d'habitants environ - font l'objet de discriminations et de pressions.
Plusieurs églises ont été démolies en 2017 et 2018 laissant les chrétiens sans
lieu de culte. Les musulmans convertis au christianisme représentent une cible
particulière ».
L' Érythrée, parfois appelée "Corée du Nord de
l'Afrique", abrite 2,5 millions de chrétiens dont bon nombre
peuplent les prisons.
« Depuis 1993, le président Isaias Afwerki a mis en place un
régime autoritaire et brutal ou les droits de l'homme sont inexistants. En
2018, les attaques d'églises se sont développées et des centaines de chrétiens
ont été emprisonnés dans des conditions inhumaines. Personne ne connait leur
nombre ni leur localisation au sein du vaste réseau pénitentiaire érythréen.
Personne ne sait s'ils sont encore en vie. »
Le Nigéria, où vivent plus de
90 millions de chrétiens, se révèle être l'un des pires endroits d'Afrique pour
les chrétiens.
« Au Nigéria, le niveau de violence a atteint
des sommets en raison de la généralisation des attaques perpétrées par les
bergers Peuls contre les communautés chrétiennes. Des centaines de croyants ont
perdu la vie sur la période considérée, et nombre de villages et d'églises ont
été détruits par le feu. Dans le nord du Nigeria, les chrétiens sont
ouvertement traités en citoyens de seconde zone. Les chrétiens d'origine
musulmane sont persécutés par leurs propres familles ».
En Egypte, 10 millions de
chrétiens souffrent de persécutions multiples.
« Les musulmans convertis au
christianisme subissent d'énormes pressions de la part de leurs familles
immédiates et élargies. Les blocages drastiques mis à la construction et à la
sécurisation des lieux de culte s'ajoutent aux violences pour empêcher tout
rassemblement des chrétiens. Ces dernières années, des groupes islamistes ont
multiplié les actes de violences contre les chrétiens et les églises et nombre de
fidèles y ont laissé leur vie. »
En République centrafricaine (RCA),
la religion dominante est le christianisme et la population chrétienne compte
plus de 3 450 000 personnes.
« Au cours de l'année écoulée, la
situation des chrétiens a empiré en raison de l'intense pression exercée par
les musulmans. Djihadistes et groupes criminels se relaient dans la violence
exercée contre les chrétiens. En outre, ces derniers se retrouvent
régulièrement mêlés au violent conflit qui oppose les musulmans du Séléka aux
groupes d'autodéfense anti-Balaka. »
En Algérie, les 125 000
chrétiens ont assisté impuissants à « la fermeture d'un nombre croissant
d'églises » au cours de l'année écoulée.
« Plus les convertis au christianisme
ont affiché leur foi, plus les familles musulmanes et la société sont devenus
intolérantes. Les lois qui réglementent les cultes non musulmans interdisent la
conversion et le blasphème. Le prosélytisme et l'expression publique de la foi
chrétienne deviennent donc des pratiques dangereuses ».
Au Mali, la population
chrétienne est de 425 000 personnes.
« Ce pays d'Afrique de l'Ouest s'est
progressivement radicalisé. Dans le nord en particulier, l'intolérance a généré
une violence croissante contre les chrétiens. Djihadistes et bandes mafieuses
s'entendent pour maintenir le pays dans le chaos et l'instabilité. »
En Mauritanie, onzième plus
grand pays d'Afrique, 10 000 chrétiens tentent de survivre au sein d'une
population de 4,5 millions d'habitants.
« La République islamique de Mauritanie
est dotée d'un gouvernement autocratique qui est le protecteur officiel de la
religion musulmane. Tout naturellement, l'État est à l'origine des principales
persécutions de chrétiens. Mais prédicateurs et islamistes radicaux s'emploient
à la radicalisation de la société et nourrissent l'antagonisme et la haine
envers les non-musulmans. A cela, s'ajoute un système de castes qui marginalise
les Mauritaniens à la peau plus sombre et ceux qui n'adhèrent pas à l'islam. »
En Éthiopie, bien que la
religion principale soit le christianisme et que les chrétiens dépassent en
nombre les 64 millions d'habitants, « l'islam radical se développe aux niveaux local, régional et national. Dans les zones
rurales, où les musulmans sont majoritaires, les chrétiens sont harcelés et
privés d'accès aux ressources communales ».
Le Maroc a une
population chrétienne d'environ 31 500 personnes.
« Les chrétiens sont persécutés à la
fois par l'État et par la société. L'État confisque les textes chrétiens chaque
fois qu'ils sont rédigés en arabe, restreint l'évangélisation et bloque la
création de lieux de culte pour les croyants issus de familles musulmanes.
Partout dans la population, les musulmans radicaux exercent des pressions sur
les chrétiens. En zone rurale, la pression exercée par la famille et la
communauté peut se révéler considérable. »
En Tunisie, la vie des 24
000 chrétiens « au sein de la société islamique est pétrie d'hostilité et de
pressions quotidiennes ».
« Et la menace islamiste - notamment
ceux qui reviennent des champs de bataille de l'Etat islamique - est toujours
préoccupante. En 2018, un attentat majeur a été perpétré dans la région
frontalière avec l'Algérie en juillet et en septembre, un attentat-suicide a eu
lieu contre un commissariat de police de Tunis. »
Au Kenya, où le
christianisme est la religion principale, les chrétiens sont la cible des
autorités musulmanes et des groupes terroristes.
« S'inspirant des islamistes radicaux
de Somalie, les politiciens musulmans se sont donné
pour objectif d'éliminer le christianisme. Les responsables exigent des églises
des choses qui sont étrangères à la religion chrétienne, et les militants se
livrent à de traitreux attentats-suicides et à la bombe contre ceux qui sont
considérés comme les ennemis de l'islam. La corruption qui règne au sein des
agences gouvernementales assure aux agresseurs une tragique impunité. »
Lindy Lowry, dans un article publié le
21 mai dans Open Doors, indique
que Boko Haram, fondée en 2002 au Nigéria, a étendu son rayon d'action aux pays
voisins :
« Ils ont mené des attaques terroristes au Niger, au Tchad et au
Cameroun provoquant des crises humanitaires et des
flots de réfugiés. Ils ont également mené des « raids esclavagistes »
qui ciblent les femmes « dans les environs du lac Tchad, qui borde Tchad,
Niger, Cameroun et Nigeria ...
« Au Rwanda, des milliers
d'églises ont été fermées et au moins six pasteurs ont été arrêtés depuis
février 2018 pour « pollution sonore » et non-respect des règles de
construction. Dans le Nord-Kivu, à l'est de la République démocratique du
Congo, des prêtres ont été ciblés et tués. Au moins 15 groupes extrémistes
armés sévissent dans la région ».
Comme le montre le rapport britannique, la persécution des
chrétiens et d'autres non-musulmans n'a rien à voir avec l'appartenance
ethnique, la race ou la couleur de la peau ; il s'agit avant tout de religion.
En Afrique, des groupes islamistes - mais aussi des individus - attaquent et
tentent d'annihiler les chrétiens uniquement parce qu'ils sont chrétiens. Si
ces crimes ne sont pas arrêtés, le continent africain aura une destinée
semblable à celle du Moyen-Orient. Il fut un temps où l'Afrique était une
région du monde à dominante chrétienne. Progressivement, les chrétiens deviennent
une minuscule minorité qui agonise sans défense.
Uzay Bulut,
journaliste turque, est Distinguished Senior Fellow de l'Institut Gatestone.
Au Burkina
Faso, les Chrétiens « Luttent pour Leur Survie »
par Uzay Bulut
23 octobre 2019
Traduction du texte original: Christians in Burkina
Faso: "A Fight for Survival".
https://fr.gatestoneinstitute.org/15057/burkina-faso-chretiens-survie
« Au milieu de la
nuit, vous devez vous lever et aller écouter les prêches. Aucune critique n'est
tolérée. Les femmes doivent se couvrir la tête. On ne parle pas de cigarettes,
d'alcool ou de musique, ni de fêtes ... Si vous fumez, la première fois, ils
vous disent de ne pas le faire. La troisième fois, ils vous tuent. » - Un
habitant du Burkina Faso, rapporté par Lindy Lowry,
Open Doors, 20 juin 2019.
§ « Ils ont interdit la
prostitution dans les mines [d'or] - ils leur ont tranché la gorge. Ils
assassinent quelqu'un environ une fois par mois, et ceux qui meurent ont
toujours été prévenus. Sauf les prostituées. Ils ne les préviennent pas eux.
Ils les tuent. » - Un habitant du Burkina Faso, rapporté par Lindy Lowry, Open Doors, 20 juin 2019.
§ La terreur que font
régner des groupes armés tels Al-Qaïda au Maghreb islamique, Al-Mourabitoun,
Ansar al-Dine, Ansar-ul-Islam
lil-Ichad wal Jihad, Boko
Haram, l'État islamique du Grand Sahara et le Front de libération de Macina - a
poussé plus de 135 000 habitants du Burkina Faso à l'exode ; les deux tiers ont
quitté leur domicile cette année. La violence a également entraîné la fermeture
de nombreuses écoles.
Au Burkina Faso, les violences
ont entrainé la mort de nombreux chrétiens, poussé à l'exode plus de 135 000
personnes et amené la fermeture de centaines d'églises et de catéchismes.
Photo : la cathédrale de Ouagadougou au Burkina Faso. (Source 'image : kyselak / Wikimedia Commons) |
Les attaques terroristes qui ont lieu
contre les chrétiens du Burkina Faso, un
État à majorité musulmane, sont en soi très préoccupantes. Mais elles indiquent
aussi que certains groupes terroristes, tels l'Etat islamique, n'ont pas
disparu. Affaiblis au Moyen-Orient, ils ont déplacé leurs opérations ailleurs.
La terreur que font régner des groupes armés tels Al-Qaïda au Maghreb
islamique, Al-Mourabitoun, Ansar al-Dine, Ansar-ul-Islam lil-Ichad wal Jihad, Boko Haram, l'État islamique du Grand Sahara et
le Front de libération de Macina - a poussé à l'exode plus de 135 000 burkinabés ; les
deux tiers ont quitté leur domicile cette année. La violence a également
entraîné la fermeture de nombreuses écoles.
Un rapport de
l'organisation catholique « Aide à l'Église en détresse », daté du 18
septembre, indique :
« Hitté et Rounga sont les derniers villages à avoir été désertés. Les
terroristes islamistes ont fait parvenir un ultimatum aux villageois : se
convertir à l'islam ou abandonner leurs maisons. Une source qui a requis
l'anonymat a déclaré : 'Ils ne sont ni les premiers, ni les derniers à vivre à
cette situation. Ils sont dans le collimateur des djihadistes qui sèment la
terreur, assassinent les membres des communautés chrétiennes et forcent les
survivants à s'enfuir après les avoir avertis qu'ils reviendront dans trois
jours - et mieux vaudrait à ce moment-là que les chrétiens et autres
catéchumènes n'y soient plus. »
La recrudescence des attaques
terroristes au Burkina Faso a commencé en 2014, à la
chute du dictateur Blaise
Compaoré. Quatre ans plus tard, en décembre 2018, l'état d'urgence a
été institué dans les provinces du nord du pays. Aujourd'hui, les chrétiens
sont menacés et vivent dans la peur et les forces
de sécurité du Burkina Faso sont dans l'incapacité d'empêcher les
attaques terroristes contre les chrétiens.
Un récent rapport d'Open
Doors, un groupe de défense des chrétiens, affirme qu'au Burkina Faso, les
chrétiens « luttent pour leur survie » :
« Un habitant a décrit la charia qui a
été généralisée dans l'est du pays : « à 18 heures, tout le monde doit se
rendre à la mosquée, et après chacun doit rentrer chez lui directement. Au
milieu de la nuit, il faut se lever et revenir écouter les prêches. Toute critique
est interdite. Les femmes doivent se couvrir la tête. Parler de cigarettes,
d'alcool, de musique, ou de fêtes est strictement prohibé... Si vous allumez
une cigarette, au début, ils vous disent simplement de l'éteindre. La troisième
fois, ils vous tuent. Ils ont interdit la prostitution dans les mines [d'or] -
ils tranchent les gorges. Je dirais que quelqu'un meurt au moins une fois par
mois, et les personnes assassinées ont toujours été prévenues. Sauf les
prostituées. Ils ne les avertissent pas. Ils les tuent directement ».
« Aux membres de la mission Portes
Ouvertes, les enseignants ont déclaré : 'Les djihadistes remplacent les écoles
publiques par des écoles arabes. Ils nous ont intimé l'ordre de partir. Le
gouvernement a réussi à transférer certains élèves et certains enseignants dans
des zones plus sûres... »
« L'église a beaucoup souffert. Les
témoignages recueillis par Open Doors indiquent qu'un nombre inconnu de
pasteurs et de familles d'ecclésiastiques ont été enlevés et maintenus en
captivité. L'insécurité croissante a plongé la population chrétienne dans la
peur.
« Pour éviter de nouvelles attaques,
plus de 200 églises ont été fermées dans le nord du pays. En zone rurale, la
messe du dimanche a quasiment disparu.
« Les djihadistes ont fait parvenir des
menaces aux communautés d'Arbinda, de Dablo, de Djibo, de Kongoussi et d'autres
encore pour que cessent tous les services du culte. Au début, ils se sont
opposés aux cérémonies religieuses au prétexte qu'hommes et femmes s'y
côtoyaient. Mais, très vite, ils ont interdit aux chrétiens de se rendre à
l'église.
« Plus de 5 000 pasteurs et fidèles ont
été emmenés de force dans des camps de personnes déplacées (Internally
Displaced People, IDP). D'autres sont partis avec
leur famille et leurs amis dans le sud, les régions centrales ou dans la
capitale, Ouagadougou.
Selon les témoignages recueillis, « les
gens sont partis en catastrophe, avec juste ce qu'ils avaient sur le dos. Dans
le nord, la plupart des écoles tenues par des pasteurs ont été fermées. De
nombreux enfants chrétiens ne sont plus scolarisés et leurs familles n'ont pas
les moyens d'acquitter les frais de scolarité des endroits où ils résident.
« Dans tout le pays, les églises
collectent de la nourriture pour soutenir les croyants touchés, mais les
besoins sont si énormes qu'elles sont incapables de faire face. »
Open Doors a établi une liste des attaques qui ont été menées
contre le clergé chrétien et leurs ouailles de février à mai 2019 :
Plus récemment, entre juin et
septembre, les massacres suivants ont été perpétrés au Burkina Faso,
selon International Christian Concern (ICC)
:
Comme l'a écrit Raymond
Ibrahim, Distinguished Senior Fellow
du Gatestone Institute :
« Ce qui se produit au Burkina Faso est
un cas d'école. Des groupes terroristes tels que l'État islamique peuvent voir leur influence réduite en Iraq et en Syrie,
mais le djihad se répand comme une traînée de poudre dans des pays obscurs et
oubliés du monde, et d'innombrables innocents sans nom ni visage le payent de
leur vie ».
Uzay Bulut,
journaliste turque, est Distinguished Senior Fellow du Gatestone Institute.
Chrétiens
Décapités à Noël, l'Occident Ferme les Yeux
Par Giulio Meotti
8 janvier 2020
Traduction du texte
original : Christians Beheaded for Christmas, The West
Goes Back to Sleep
https://fr.gatestoneinstitute.org/15404/chretiens-decapites-noel?anid=9
§ Combien faudra-t-il de
chrétiens assassinés avant que l'Occident y voie un "génocide" et se
dresse enfin ?
§ Au lendemain de la
décapitation des chrétiens au Nigeria, le pape François a admonesté la société
occidentale : « posez vos téléphones et parlez-vous pendant les repas ». Le
Pape n'a pas eu un mot pour les chrétiens décapités. Rien sur cette horrible
exécution de ses frères et sœurs chrétiens. Quelques jours auparavant, le pape
François a élevé une croix entourée d'un gilet de sauvetage à la mémoire des
migrants qui ont perdu la vie en Méditerranée. Il n'a pas fait mention des
chrétiens assassinés en mer par des extrémistes islamiques.
§ La chancelière
allemande Angela Merkel a déclaré que la lutte contre le changement climatique
était sa priorité. Elle n'a pas évoqué le sort des chrétiens persécutés. Au
même moment, The Economist a analysé le dévouement du Premier
ministre hongrois Viktor Orbán envers les chrétiens
persécutés comme une « exploitation » politique de la question.
A ce
jour, Boko Haram a détruit pas moins de 900 églises au nord du Nigéria et,
depuis 2015, 16 000 chrétiens ont été assassinés. Photo : la Première Mission
de l'Eglise Africaine incendiée à Jos, au Nigéria, le 6 juillet 2015. (Photo
de l'AFP via Getty Images) |
Martha Bulus, une catholique nigériane, a été enlevée par des
extrémistes islamiques de Boko Haram sur le chemin de sa fête de mariage.
Martha et ses compagnes ont été décapitées et
la vidéo de l'effroyable assassinat de ces
11 chrétiennes a été diffusée le 26 décembre au lendemain des fêtes de Noël.
Ces images rappellent l'exécution d'autres chrétiens en
combinaison orange, à genoux sur le sable avec derrière eux un djihadiste
masqué, habillé de noir et appliquant le tranchant de son couteau sur leur
gorge. Leurs corps ont été découverts dans une fosse commune en Libye.
Compte tenu de
l'ampleur des persécutions antichrétiennes au Nigéria, Martha a eu moins de
chance que Leah Sharibu.
Enlevée il y a deux ans par Boko Haram, Léah vient de
passer son deuxième Noël en captivité. La raison ? Leah a refusé de se
convertir à l'islam et d'abjurer sa foi chrétienne. Les dirigeants chrétiens
nigérians s'insurgent contre « les
enlèvements continus de mineures chrétiennes par des jeunes musulmans ... ».
Ces filles « sont converties de force à l'islam et mariées sans le consentement
de leurs parents ».
Les islamistes du
Nigéria mènent contre les chrétiens une guerre d'extermination. Pas moins
de 900 églises du nord
du Nigéria ont été détruites par Boko Haram. Le président américain Donald J.
Trump a été informé qu'au moins 16 000 chrétiens ont
été tués au Nigeria depuis 2015. Dans le seul diocèse de Maiduguri, 5 000 chrétiens ont
été assassinés. Combien de chrétiens assassinés faudra-t-il avant que
l'Occident y voie un "génocide" et se dresse pour y mettre fin ?
Au lendemain de la
décapitation des chrétiens du Nigeria, le pape François a admonesté la
société occidentale : « posez vos téléphones, parlez-vous pendant les repas ».
Mais il n'a pas eu un mot pour les chrétiens décapités. Rien sur cette horrible
exécution de ses frères et sœurs chrétiens. Peu auparavant, le pape François
a érigé une croix
entourée d'un gilet de sauvetage à la mémoire des migrants noyés en
Méditerranée. En septembre dernier, le pape a inauguré un
monument à la mémoire des migrants sur la place Saint-Pierre, mais pas une
seule fois il n'a fait mention des chrétiens jetés à la mer par des extrémistes
musulmans.
Le cardinal Robert Sarah,
l'un des rares dirigeants catholiques qui ne ferme pas les yeux sur les
persécutions islamiques, a twitté : « Au
Nigeria, le meurtre de 11 chrétiens par des islamistes fous est un brûlant
rappel de la situation faite à nos frères africains qui vivent leur foi dans le
Christ au risque de leur propre vie. »
Le Vatican n'est pas
le seul à demeurer silencieux. Aucun gouvernement occidental n'a pris la peine
d'exprimer son horreur et son indignation face à la décapitation de Noël. « Où
est l'horreur morale face à cette tragédie » a demandé l'évêque
nigérian Matthew Kukah ? « Ces crimes font partie
d'un drame beaucoup plus large avec lequel il nous faut vivre quotidiennement
».
Les dirigeants
européens devraient suivre l'exemple du Premier ministre britannique Boris
Johnson, qui, à l'occasion de son premier message de Noël à la nation, a déclaré :
« Aujourd'hui plus
que jamais, je veux que nous nous souvenions de ces chrétiens qui un peu
partout dans le monde sont victimes de persécutions. Pour eux, le jour de Noël
donnera lieu à une cérémonie secrète, ou qui aura lieu peut-être dans une
cellule de prison ».
La chancelière
allemande Angela Merkel a déclaré que sa
priorité était de lutter contre le changement climatique. Elle n'a pas eu un
mot pour les chrétiens persécutés. Le président français Emmanuel Macron n'a
pas jugé bon de souhaiter « Joyeux Noël » à ses
compatriotes.
Au même moment, The
Economist a écrit que le
Premier ministre hongrois Viktor Orbán ne défendait pas
passionnément les chrétiens persécutés, mais « exploitait » politiquement le
sujet.
Les dirigeants
européens n'ont pas condamné l'exécution barbare de chrétiens le jour de Noël :
le politiquement correct ronge la société occidentale de l'intérieur.
Début décembre,
Justin Kientega, évêque au Burkina Faso, a déclaré : «
Personne ne nous écoute. A l'évidence, l'Occident n'est soucieux que de ses
intérêts ».
« Pourquoi le monde
garde-t-il le silence quand des chrétiens sont massacrés au Moyen-Orient et en Afrique» s'insurge Ronald S.
Lauder, président du Congrès juif mondial ?
« En Europe et aux
États-Unis, des manifestations ont été organisées contre la mort tragique de
Palestiniens utilisés comme boucliers humains par le Hamas, l'organisation
terroriste qui contrôle Gaza. L'ONU a mené des enquêtes et a concentré sa
colère contre Israël qui ne fait que se défendre contre cette même organisation
terroriste. Mais le massacre barbare de milliers et de milliers de chrétiens ne
suscite qu'une relative indifférence ».
Qu'ont fait les
gouvernements occidentaux quand des milliers de jeunes musulmans sont allés en
Syrie et en Irak chasser et tuer des chrétiens, détruire leurs églises et leurs
communautés ? L'Occident n'a pas levé le petit doigt mais il en a aussi payé le
prix. Ce que les islamistes ont fait subir aux chrétiens d'Orient, ils ont
commencé à les infliger à ces « post-chrétiens »
d'Occident. Comme le disait le
médiéviste français Rémi Brague, « les forces qui ont entrepris de chasser les
chrétiens de leurs terres ancestrales se disent sans doute qu'il serait bon de
poursuivre en Occident une œuvre si bien commencée en Orient ? ».
Les têtes chrétiennes
qui roulent dans la poussière n'indignent pas l'Occident et son silence n'est
rompu que de « Allahu Akbar », de coups de feu et de
bombes. Les livres d'histoire du futur ne seront pas tendres face à cette
trahison – mais tout dépend de qui va les écrire. La fin des chrétiens d'Orient
serait un désastre. L'Église d'Occident n'aura plus un seul représentant vivant
dans le berceau de sa civilisation.
De quels tombereaux
d'indignation n'aurions-nous pas été abreuvés si, par exemple, des terroristes
chrétiens avaient arrêté un bus, trié les passagers selon leur foi, et ordonné
aux musulmans de se convertir au christianisme, avant d'assassiner 11 d'entre
eux ? L'inverse vient de se produire au Kenya. Qu'avons-nous lu ? Rien. Le 10
décembre, le groupe terroriste islamique Al Shabaab
a arrêté un bus dans le nord du Kenya,
puis a assassiné les non-musulmans. Nous, Occidentaux, réagissons aux persécution de telle ou telle minorité ; pourquoi cet
abandon des chrétiens ?
Le massacre des
chrétiens au Moyen-Orient et en Afrique est au cœur d'une idéologie totalitaire
christianophobe qui vise à unifier les
musulmans de la Oumma (la communauté islamique) au sein d'un
Califat, après avoir détruit les frontières des États nationaux et liquidé les
« mécréants », c'est-à-dire les Juifs, les Chrétiens et toutes les autres
minorités sans oublier les « apostats musulmans ». Le Nigéria l'avant-garde de
ce drame.
« Le Nigeria est
devenu le lieu le plus meurtrier au monde pour un chrétien », a déclaré Emmanuel Ogebe, avocat.
« Nous vivons un
génocide. Ils essaient d'expulser les chrétiens, ils veulent posséder leur
terre et tentent d'imposer leur religion à ces chrétiens qu'ils considèrent
comme des infidèles et des païens ».
L'Occident lui dort
sur ses deux oreilles. « L'Occident a ouvert ses frontières aux réfugiés
musulmans qui fuyaient la guerre », écrit l'économiste
Nathalie Elgrably-Lévy. « Cette solidarité
occidentale a toutes les apparences de la vertu mais elle est sélective et
discriminatoire ». Les chrétiens persécutés ont été abandonnés par les
gouvernements et les opinions publiques occidentaux.
Le Premier ministre
indien Narendra Modi a récemment suscité la colère des musulmans en tentant de
promouvoir une loi qui offrirait
la citoyenneté aux non-musulmans des pays voisins fuyant les persécutions.
Tarek Fatah a expliqué dans
le Toronto Sun que « l'octroi de la citoyenneté aux chrétiens
pakistanais, hindous et sikhs persécutés augmenterait la population non
musulmane et diluerait le droit de veto [dont les musulmans] disposent en Inde
depuis 70 ans ».
Où sont les places
publiques remplies de Londoniens ou de New-Yorkais mobilisés en faveur des
réfugiés chrétiens discriminés par l'Occident ? Dans les provinces syriennes
occupées par les islamistes, les chrétiens ont passé un « Noël spécial » -
sans carillons ni lumières parce que leurs églises ont été transformées en
écuries.
Le Khabour, cette
région de Syrie où vivaient les chrétiens assyriens, est désormais baptisée la
« vallée de la Mort ».
L'ancien archevêque de Canterbury, George Carey, a récemment écrit :
« La guerre en Syrie
a repris. Une fois de plus, les réfugiés inondent les routes et ont besoin de
notre compassion. Pourtant, ces représentants de la « foi erronée » n'en
trouveront aucune au sein du gouvernement britannique. Aucune des minorités les
plus brutalisées n'a figuré au nombre des 16 000 réfugiés qui ont trouvé la
sécurité au Royaume-Uni. 1,6% seulement des réfugiés qui ont intégré le
Programme pour les personnes vulnérables en 2015, étaient chrétiennes. Les
chrétiens représentaient pourtant 10% de la population syrienne ».
Les musulmans se
mobilisent dans les lieux publics occidentaux pour défendre les leurs; mais pour nos frères chrétiens persécutés, ces mêmes
lieux publics demeurent désespérément vides.
Giulio Meotti, journaliste culturel pour Il Foglio, est un journaliste et
auteur italien.
Allemagne : les
Musulmans Persécutent les Réfugiés chrétiens
« Les incidents sont
délibérément minorés, voire dissimulés »
par Soeren Kern
23 mai 2016
Traduction du texte original : Germany: Christian Refugees Persecuted by Muslims.
https://fr.gatestoneinstitute.org/8103/musulmans-persecutent-refugies-chretiens
Des milliers de
chrétiens sont persécutes par les musulmans dans les centres d'accueil pour
réfugiés en Allemagne, avec parfois la complicité active des agents de sécurité
indique un rapport de l'ONG Open Doors.
§ « L'un des principaux
obstacles à l'enquête a été la réticence des victimes à témoigner. Ils ne
craignaient pas seulement pour eux et leur famille en Allemagne, mais aussi
pour la sécurité de leurs proches restés au pays d'origine ». — Rapport de
l'ONG Open Doors.
§ « J'ai fui mon pays
dans l'espoir de trouver la sécurité face à des dangers qui vont croissant.
Mais en Allemagne, je me suis senti encore plus menacé ». — Un réfugié chrétien
en Allemagne.
§ En dépit d'un flux d'information
croissant en provenance des médias, des associations caritatives et de défense
des droits de l'homme, sans parler des interventions de responsables
ecclésiastiques et d'organisations chrétiennes, les autorités et les élus n'ont
lancé aucune enquête. Au contraire, nous pensons que ces incidents ont été
délibérément minorés et même volontairement dissimulés... Même dans les
commissariats, les agressions de réfugiés chrétiens pour des motifs religieux
ne sont pas consignés comme tels ». — Rapport de l'ONG Open Doors.
Des milliers de chrétiens sont
persécutes par les musulmans dans les centres d'accueil de réfugiés en
Allemagne, avec parfois la complicité active des agents de sécurité indique un
nouveau rapport qui ajoute que, dans la plupart des cas, les autorités n'ont
pas levé le petit doigt pour défendre les victimes.
L'étude affirme que les autorités
allemandes et la police ont délibérément minimisé, et parfois même dissimulé,
l'information, contribuant ainsi au « tabou » sur les agressions de réfugiés
chrétiens par des musulmans. Sans doute s'agissait-il de ne pas nourrir le
sentiment anti-immigré de la population allemande.
Le rapport, « Les Attaques
à Motivation Religieuse contre les Réfugiés Chrétiens en Allemagne » (Religiös motivierte Übergriffe gegen christliche Flüchtlinge in Deutschland), a été produit par la branche allemande de
Open Doors, une organisation non gouvernementale (ONG) qui vient en aide aux
chrétiens persécutés, dans le monde entier.
Cette étude – qui confirme une analyse du Gatestone Institute sur la violence au sein des centres
d'accueil pour réfugiés – recense plus de 300 incidents au cours desquels des
réfugiés chrétiens ont été agressés physiquement et sexuellement, voire même
menacés de mort en raison de leur foi.
Le rapport établit la synthèse de 231
entretiens réalisés auprès de réfugiés chrétiens entre février et avril 2016.
Plus de 80% des personnes interrogées étaient des hommes et plus de la moitié
avaient moins de 30 ans. La plupart viennent d'Iran, d'Afghanistan et de Syrie.
Neuf sur dix sont des musulmans convertis au christianisme, mais une conversion
qui pour la majorité d'entre eux, a eu lieu dans le pays d'origine.
Un tiers des personnes interrogées (86
exactement) affirment qu'ils ont été pris à partie physiquement par des
réfugiés musulmans et des agents de sécurité, musulmans pour la plupart. Plus
de 70 ont indiqué avoir reçu des menaces de mort ; 92 ont été insultés en
raison de leur foi chrétienne et 62 expliquent avoir été soumis « à des
musiques religieuses ou des prières » d'un niveau sonore assourdissant.
D'autres expliquent qu'ils ont reçu des coups de poing, des crachats, des
bourrades et des agressions sexuelles. 75% des personnes interrogées affirme
que le harcèlement religieux par les musulmans est un problème « fréquent ».
Selon Open Doors, le rapport ne révèle
que « la partie émergée de l'iceberg ». De « nombreux chrétiens s'inquiètent des
répercussions qu'un éventuel témoignage entrainerait ». D'autres « craignent
que l'information ne finisse entre de mauvaises mains et ne mette en danger les
familles restées au pays d'origine ». Le rapport indique :
« La peur a représenté le principal obstacle
à l'enquête. Les réfugiés chrétiens avaient peur des conséquences au cas où
leurs données personnelles ne finissent par tomber dans de mauvaises mains. Ils
craignaient certes les conséquences pour eux-mêmes et leur famille en
Allemagne, mais aussi pour leurs proches restés au pays d'origine. Les femmes
ont également représenté un frein à l'enquête : elles hésitaient à signaler les
agressions sexuelles en raison de la honte qui, au Moyen Orient, accompagne
lourdement les femmes qui en sont victimes ».
« L'état des lieux a été rendu plus
difficile encore en raison des expériences négatives de nombreux chrétiens,
chaque fois qu'ils ont voulu se plaindre à la police ou aux autorités de leurs
pays d'origine. Habitués à être traités en citoyens de seconde zone, ils font
aujourd'hui le constat que dans les centres d'accueil en Allemagne - un pays où
règne la liberté de religion – ils se sont retrouvés dans une même situation de
précarité. Pas une seule fois, ils n'ont eu le sentiment d'avoir été aidés ».
Le rapport inclut les témoignages
directs de réfugiés chrétiens qui décrivent le « climat constant de peur et de
panique » qui règne dans les centres d'accueil allemands :
Le rapport inclut un compte rendu du
pasteur berlinois, Gottfried Martens, sur différents actes de harcèlement
intervenus début mai et auxquels la police n'a pas daigné prêter attention :
« Un couple de chrétiens iraniens a
souffert d'un flux croissant d'actes d'intimidation de la part du responsable
afghan du centre d'accueil. Stigmatisés comme « infidèles », ils n'ont pas eu
droit à un lit et ont dû dormir sur le sol pendant des mois. C'en était arrivé
au point ou l'Afghan saccageait systématiquement leur coin de chambre et
détruisait les quelques signes de foi chrétienne qui leur appartenaient (bougie
de Pâques, Bible, bulletins paroissiaux) ».
« Un autre chrétien a été harcelé par
des réfugiés musulmans qui scandaient le Coran à toutes les heures du jour et
de la nuit en raison de sa conversion. Hier soir, il a tenté de mettre fin à
ses jours à l'aide d'une lame de rasoir, mais heureusement il a été sauvé à
temps ».
« Il y a deux semaines, nous avons dû
accueillir huit réfugiés en provenance d'un autre abri. Quand ils ont refusé de
participer à la prière rituelle dans le gymnase, les musulmans les ont menacés
de mort. Les agents de sécurité appelés à l'aide se sont joints à la prière, au
côté de ceux qui avaient menacé les chrétiens. Ces derniers ont été obligés de
fuir la salle ou les musulmans criaient « Allahu
Akbar » [Allah est le plus grand]. Les agents de sécurité musulmans ont ensuite
interdit aux chrétiens de pénétrer dans le centre d'accueil au motif qu'ils
avaient attaqué les musulmans ».
Selon Open Doors :
« Il est alarmant de constater que les
réfugiés chrétiens et les fidèles d'autres religions minoritaires affrontent un
niveau de discrimination et de persécution comparable à celui qui sévissait
dans leur pays d'origine ; et que même en Allemagne, ils ne trouvent pas la
protection à laquelle ils seraient en droit de prétendre ».
« En dépit d'un flux d'information
croissant en provenance des médias, des associations caritatives et de défense
des droits de l'homme, sans parler des témoignages de responsables
ecclésiastiques et d'organisations chrétiennes, les autorités et les élus n'ont
lancé aucune enquête. Au contraire, nous pensons que ces incidents ont été
délibérément minorés, voire même dissimulés. Les entretiens confidentiels menés
par les enquêteurs d'Open Doors ont montré que même dans les commissariats de
police, les dépositions sur des actes de harcèlement à motivation religieuse
contre les réfugiés chrétiens n'ont jamais été consignées comme telles ».
« Au final, de
très nombreux cas de violence confessionnelle n'entrent pas dans les
statistiques et ne sont pas répertoriés correctement en fonction de leur
gravité et de leur fréquence. Ce qui signifie qu'un nombre très important
d'atteintes aux droits de l'homme contre les chrétiens et les tenants d'autres
minorités religieuses sont traités comme des événements insignifiants ».
En conclusion, le rapport formule un
certain nombre de recommandations à l'intention du gouvernement allemand :
Certaines institutions proches du
gouvernement allemand ont contesté ouvertement les enquêtes d'Open Doors et ont
entrepris de fournir un alibi politique aux autorités pour qu'elles continuent
à faire l'impasse sur le problème.
En mars 2016, la Fondation Konrad
Adenauer (KAS), un think tank indépendant
mais très proche des Chrétiens-Démocrates d'Angela Merkel, a publié « Chrétiens
sous pression ? » (Christen unter Druck?),
une analyse qui développe l'idée que les
persécutions commises par des musulmans contre des chrétiens, en Allemagne et
ailleurs, sont largement surestimées et représentent dans tous les cas des
allégations sans preuves.
« Dans le monde en général, et en
Allemagne en particulier, les informations fiables sur les persécutions subies
par les chrétiens sont difficiles à obtenir. Les rapports et articles sur le
sujet sont hautement subjectifs et font état d'observations pour le moins
empiriques.
« La violence dans les centres
d'accueil existe, mais les causes peuvent tenir au cadre : un grand nombre de
personnes obligées de vivre ensemble longtemps, dans un espace confiné, sans
réelle vie privée et dans des conditions stressantes. Le facteur psychologique
peut s'y ajouter : inquiétudes pour l'avenir, barrière linguistique, barrières
culturelle et conditions de départ stressantes du pays d'origine. Et comme si
tout cela n'était déjà pas assez difficile, des relations
persécuteurs-persécutés peuvent se retrouver transplantées du pays d'origine en
Allemagne, dans les centres d'accueil de réfugiés.
« Aux conflits à motivation religieuse,
s'ajoutent des rivalités ethniques comme les conflits entre Afghans et
Irakiens. Le nombre de conflits qui impliquent des réfugiés convertis au
christianisme est également frappant. Mais l'on sait très peu de choses sur
l'hostilité envers les arabes chrétiens qui se sont convertis dans leur pays
d'origine ».
Le rapport du KAS se prononce contre la
séparation des réfugiés en fonction de leur affiliation religieuse, « un signal
erroné » serait envoyé aux nouveaux venus concernant l'engagement de
l'Allemagne en faveur de la liberté religieuse : « en Allemagne, notre
définition des libertés civiques n'implique aucune exception religieuse ou
culturelle ... l'Allemagne garantit la liberté de religion... En Allemagne,
personne ne doit se sentir contraint de cacher son appartenance religieuse, ni
être empêché de se convertir à une autre religion ».
Le rapport du KAS n'émet d'ailleurs
aucune recommandation pour éradiquer la persécution religieuse dans les centres
d'accueil.
A la conférence de presse de
présentation du rapport Open Doors, Volker Baumann, directeur de l'association
Action en faveur des chrétiens persécutés et défavorisés (AVC), a estimé que plus de
40 000 réfugiés sont aujourd'hui persécutés dans les centres d'accueil en
raison de leurs croyances religieuses.
Gottfried Martens, un Pasteur de
Berlin, a déclaré que le gouvernement allemand avait en réalité perdu le
contrôle de la situation. Dans un entretien accordé
au Frankfurter Allgemeine Zeitung, il
affirme que la plupart des chrétiens persécutés dans les centres d'accueil
n'osent pas déposer plainte par crainte de représailles physiques. Quand il arrive
que des plaintes sont déposées, les musulmans déposent des contre plaintes. La
vérité est que le harcèlement à motivation religieuse est difficile à prouver.
C'est pourquoi, la majorité des réfugiés à décidé de
ne pas aller en justice afin de ne pas aggraver la situation.
Thomas Müller, analyste au sein d'Open
Doors Allemagne a conclu :
« Les réfugiés chrétiens en provenance
de différents pays n'ont pas trouvé en Allemagne la sécurité qu'ils venaient y
chercher. Il est probable que le rapport qui vous est ici présenté ne constitue
que la pointe émergée de l'iceberg. De nombreux réfugiés chrétiens – notamment
ceux qui se sont convertis – vivent dans la crainte de persécutions de la part
de leurs homologues musulmans, aujourd'hui majoritaires dans les foyers
d'accueil qui se sont multipliés un peu partout en Europe. Il est déprimant
d'entendre des chrétiens persécutés dire d'un pays occidental qu'ils y
souffrent des mêmes tourments que dans leur pays d'origine ».
Soeren Kern est
Senior Fellow au Gatestone
Institute de New York. Il est aussi Senior Fellow au
Grupo de Estudios Estratégicos
/ Strategic Studies Group de Madrid dans le domaine
des politiques européennes.
Le Silence
Obstiné du Pape sur la Persécution des Chrétiens
par Giulio Meotti
17 février 2019
Traduction du texte original : The Pope's Stubborn
Silence on the Persecution of Christians
https://fr.gatestoneinstitute.org/13742/silence-pape-persecution-chretiens
Malheureusement, la
position du pape François sur l'islam semble sortir droit issue d'un monde
imaginaire.
§ « L'islam authentique
et une lecture correcte du Coran s'opposent à toutes les formes de violence »,
a affirmé le pape sans rentrer dans les détails. Tous les efforts du pape
semblent avoir pour but d'exonérer l'islam de ses responsabilités. Même des
musulmans très pratiquants - comme le président égyptien Abdel Fattah el-Sisi, l'auteur et médecin américain Zuhdi
Jasser, l'ancien ministre koweïtien de l'Information
Sami Abdullatif Al-Nesf,
l'auteur franco-algérien Razika Adnani,
le philosophe tunisien basé à Paris Youssef Seddik,
le journaliste jordanien Yosef Alawnah
et l'écrivain marocain Rachid Aylal, et bien d'autres
encore -..., ne vont pas aussi loin.
§ « Le pape François ne
peut en aucun cas ignorer les graves problèmes posés par l'expansion (de
l'islam) ... au cœur même du domaine chrétien ... Notons-le à nouveau ... la
dernière religion arrivée en Europe a un empêchement intrinsèque à s'intégrer
dans la trame européenne fondamentalement judéo-chrétienne ... » - Boualem
Sansal, écrivain algérien, dans son best-seller « 2084 ».
§ Le pape François
risque désormais l'engloutissement physique du monde chrétien dans le croissant
musulman - comme le montre le logo choisi par le Vatican pour le prochain
voyage du pape au Maroc. Le temps de l'apaisement est passé.
La persécution des
chrétiens a pris l'ampleur d'une crise internationale. Malheureusement, la
position du pape François sur l'islam semble sortir d'un monde imaginaire.
(Photo de Giulio Origlia / Getty Images)
En 2018, 4.305 chrétiens ont été
assassinés pour la seule et bonne raison qu'ils étaient chrétiens. Ce chiffre
dramatique a été compilé par le "World Watch List 2019" de
l'organisation non gouvernementale (ONG) Open Doors. L'année 2018
aura compté 1 000 victimes chrétiennes de plus, soit 25% de plus que l'année
précédente (3 066).
De nos jours, 245 millions de chrétiens sont
persécutés un peu partout dans le monde en raison de leur foi. En novembre
dernier, le « Rapport 2018 sur la liberté religieuse » de l'association Aid to the Church in Need (Aide à l'Église en détresse)
a abouti à la même conclusion : 300 millions de chrétiens sont
victimes de violence. Le christianisme, malgré une vive concurrence, a été
qualifié de « religion la plus persécutée au
monde ».
En mars 2019, le pape François se
rendra au Maroc, un pays également inscrit sur la liste de surveillance
d'Open Doors. Malheureusement, la position du pape François sur l'islam semble
sortir droit d'un monde imaginaire. La persécution des chrétiens est désormais
une crise internationale. Au cours des deux derniers mois seulement, un
policier a été tué alors qu'il tentait de désamorcer une
bombe devant une église copte en Égypte. Avant cela, sept pèlerins chrétiens
ont été assassinés par des
extrémistes religieux. Peu après, une fosse commune a été découverte en Libye
contenant les restes de 34 chrétiens éthiopiens tués par des djihadistes
affiliés à l'État islamique. Le régime iranien, a lancé une vague de répression
qui a amené l'incarcération
de plus de 109 chrétiens. Il a fallu trois mois à la pakistanaise Asia Bibi,
acquittée de l'accusation de "blasphème", pour réussir à fuir le Pakistan ou
ses anciens compatriotes réclamaient sa
pendaison. À Mossoul, autrefois capitale chrétienne d'Irak, "Noël a eu lieu sans chrétiens",
et dans l'ensemble du pays, 80% des chrétiens ont disparu.
Le cardinal Louis Raphael Sako,
patriarche de Babylone des Chaldéens et chef de l'Église catholique chaldéenne,
a récemment rendu publics des statistiques sur la
persécution des chrétiens d'Irak : « 61 églises ont été bombardées, 1 224
chrétiens ont été tués, 23 000 maisons et biens immobiliers appartenant à des
chrétiens ont été confisqués ». Le patriarche a rappelé au monde que l'État
islamique donnait « trois options aux chrétiens » : la conversion à l'islam, le
paiement d'un impôt spécial ou l'abandon immédiat et forcé de leurs terres. «
Autrement, tous auraient été tués ». C'est ainsi que 120 000 chrétiens ont été
expulsés.
« Le silence entêté des dirigeants
européens sur la question des religions, l'islam en particulier, étonne et
déçoit », a écrit récemment le
romancier algérien Boualem Sansal.
« Leur attitude est tout simplement
irresponsable, suicidaire, et même criminelle dans le contexte actuel, marqué
par l'expansion vertigineuse d'un islam radical exclusiviste arrogant... C'est
comme vivre au pied d'un volcan en colère et ne pas comprendre qu'il se prépare
à entrer en éruption ».
Sansal, menacé de mort par
les islamistes en France comme en Algérie, est l'auteur du best-seller "2084". Il affirme que la
position du pape François sur le monde musulman est semblable à celle des
dirigeants occidentaux:
« Le pape François ne pouvait d'aucune
manière être dans l'ignorance des problématiques lourdes induites par
l'expansion de l'islam radical dans le monde et aujourd'hui au cœur même du
domaine chrétien. Relevons encore ceci : l'islam, dernière religion arrivée en
Europe, a un empêchement intrinsèque à s'intégrer dans la trame européenne
fondamentalement judéo-chrétienne, même si ce référent s'est étiolé au cours
des derniers siècles. »
Le pape François a fini par reconnaître que «
l'idée de conquête » est partie intégrante de la religion islamique, mais il a
rapidement ajouté que le christianisme aussi pouvait être qualifié de
conquérant. « L'islam authentique et la lecture correcte du Coran s'opposent à
toutes les formes de violence », a affirmé le pape
sans donner plus de détails. Il n'a pas non plus expliqué en quoi
l'islam était « une religion de paix compatible avec le respect des droits de
l'homme et la coexistence pacifique ». Les efforts du pape tendent en réalité à
exonérer l'islam de ses responsabilités, un chemin ou il s'aventure bien plus
loin que nombre des critiques musulmans
comme le président égyptien Abdel Fattah el-Sisi ,
l'auteur américain et médecin Zuhdi Jasser, l'ancien ministre koweïtien de
l'Information Sami Abdullatif Al-Nesf,
l'auteur franco-algérien Razika Adnani,
le philosophe tunisien basé à Paris, Youssef Seddik,
le journaliste jordanien Yosef Alawnah
et l'auteur marocain Rachid Aylal.
La dramatique persécution des chrétiens
dans le monde islamique met en lumière un paradoxe occidental : « Depuis leur
victoire dans la Seconde Guerre mondiale, les Occidentaux ont apporté de grands
avantages à toute l'humanité », a écrit Renaud Girard dans Le Figaro .
« Scientifiquement, ils lui ont fait
partager leurs grandes inventions, telles que la pénicilline ou Internet. Les
droits de l'homme et la démocratie sont loin d'être appliqués partout dans le
monde, mais ils sont la seule référence qui existe de gouvernance au niveau
international. Il reste indéniable que, sous l'impulsion des Occidentaux, de
vastes succès politiques, techniques, sanitaires et sociaux ont été accomplis
en l'espace de deux générations. Mais il y a un domaine où la planète a
indéniablement régressé depuis 1945, et où la responsabilité occidentale est
patente. C'est celui de la liberté de conscience et de religion ... En
s'abstenant de défendre les Chrétiens d'Orient, l'Occident a commis une double
erreur stratégique : il a donné un signal de faiblesse en abandonnant ses amis
idéologiques ; il a renié son credo où, depuis deux siècles, figure en première
place, la tolérance religieuse. »
Aid to the Church in Need, association auteur
d'un autre rapport sur la
persécution des chrétiens, note qu' « aux yeux des
gouvernements occidentaux et des médias, la liberté de religion passe
progressivement en queue des priorités en matière de droits de l'homme,
derrière les questions de genre, de sexualité et de race ».
« Le politiquement correct ne veut rien
savoir de la persécution et de la répression qui pèsent actuellement sur le
christianisme et cet aveuglement volontaire a quelque chose de sinistre », a
récemment déclaré Mgr Manfred
Scheuer, évêque de Linz, en Haute-Autriche.
Cette éclipse est d'autant plus
dramatique, que chacun sait que le christianisme est en voie d'
« éradication » au Moyen-Orient, a déclaré l'archevêque
de Cantorbéry, Justin Welby :
« Des centaines de milliers de
personnes ont été contraintes de quitter leur domicile. Nombre d'entre elles
ont été tuées, asservies et persécutées ou converties de force. Quant à ceux
qui restent, ils se demandent « pourquoi rester ? » La population chrétienne
d'Irak a été réduite de moitié depuis 2003. Leurs églises, leurs maisons et
leurs commerces ont été endommagés ou détruits. La population chrétienne de
Syrie a diminué de moitié depuis 2010. Les communautés chrétiennes qui étaient
les fondements de l'Église universelle dans la région sont à risque
d'extinction imminente ».
L'Occident a trahi ses amis chrétiens
de l'Est (ici et ici). L'Occident
pourrait aussi s'interroger sur l'action du Vatican et du pape contre cette
nouvelle persécution religieuse.
La critique vient désormais du monde
catholique lui-même. « François s'inquiète peu des fermetures d'église en
série, et ne s'émeut guère de l'islamisation de l'Europe », a écrit le
chroniqueur catholique américain William Kilpatrick.
« En effet, son encouragement à la
migration de masse implique qu'il n'a rien à objecter à l'islamisation. Soit il
adhère réellement au mensonge que l'islam est une religion de paix, soit il
croit que sa prophétie d'un islam de paix a une puissance auto-réalisatrice et
donnera naissance à un islam plus modéré. Dans les deux cas, François acquiesce
à une propagation rapide de l'islam. Que François ait été mal informé sur
l'islam ou qu'il ait adopté une stratégie de désinformation, il prend un énorme
pari, pas seulement avec sa propre vie mais avec la vie de millions de
personnes ».
Des pans entiers du territoire syrien
sont aujourd'hui nettoyés de leurs
chrétiens historiques. Le pape François a récemment reçu une lettre d'un prêtre
franciscain de Syrie, le père Hanna Jallouf,
patriarche de Knayeh, un village proche d'Idlib, fief
des rebelles islamistes anti-Assad. « Les chrétiens de ce pays sont dans la
même situation que les brebis parmi les loups » a écrit Jallouf .
« Les fondamentalistes ont dévasté nos
cimetières, ils nous ont empêché de célébrer des messes en dehors de l'église,
et nous ont dépouillé des signes extérieurs de notre foi : croix, cloches,
statues sans parler des pratiques habituelles de notre religion. »
Si le pape ne veut plus recevoir de
telles lettres, il doit faire preuve de courage et affronter l'une des plus
urgentes persécutions de notre temps.
Le pape Benoît XVI, dans son discours
de Ratisbonne, a dit ce qu'aucun autre pape n'avait osé dire avant lui : qu'il
existe un lien spécifique entre violence et islam. Pour illustrer son propos,
Benoît XVI a cité un dialogue du
XIVe siècle entre un empereur chrétien byzantin, Manuel II Paléologue, et un
érudit persan, sur le concept de violence dans l'islam : « Montre-moi donc ce
que Mahomet a apporté de nouveau, et tu y trouveras seulement ... son mandat de
diffuser par l'épée la foi qu'il prêchait » a dit l'empereur.
Le pape Jean-Paul II avait également
fait part de ses préoccupations. En 1992, Mgr Mauro Longhi, qui, encore
étudiant, accompagnait souvent le pape lors de ses promenades, a cité Jean-Paul
II préoccupé par une «
invasion islamiste » de l'Europe.
« Le pape m'a dit : « Fais part de ce
que je te dis à tous ceux que tu rencontreras dans l'Église du troisième
millénaire. Je vois l'Église frappée d'une blessure mortelle. Plus profonde,
plus douloureuse que celles de ce millénaire (il faisait référence au
totalitarisme communiste et au nazisme). Cela s'appelle l'islamisme. Ils
envahiront l'Europe. J'ai vu leurs hordes arriver d'ouest en est », et il m'a
parlé ensuite de chaque pays un par un : du Maroc à la Libye en passant par
l'Egypte, et ainsi de suite jusqu'à l'est.
« Le Saint-Père a ajouté : « Ils
envahiront l'Europe, l'Europe ne sera plus qu'un sous-sol pétri d'anciennes
reliques, d'ombres et de toiles d'araignées. Les biens de famille. Vous,
l'Église du troisième millénaire, devez contenir cette invasion. Pas avec des
armées, car les armées seront insuffisantes, mais avec votre foi, avec votre
vie vécue avec intégrité. »
La vision de Jean-Paul II ressuscite la
campagne historique de l'islam contre les terres chrétiennes:
« en 637, l'armée islamique s'empare de Jérusalem deux fois sainte, puis dans
la foulée de tout le Proche-Orient, foyer historique du christianisme », écrit le romancier
algérien Boualem Sansal. Il a ensuite décrit « l'irrésistible progression de
l'islam vers l'ouest, l'Afrique du Nord judéo-chrétienne qu'il convertira
séance tenante, l'Espagne très catholique qu'il annexera au début du VIIIe
siècle, vers Byzance, qu'il prendra en 1453, vers Vienne, qu'il assiégera en
1529, avec le projet de fondre sur Rome et de soumettre l'Europe entière... ».
Le pape François doit maintenant faire
face au risque potentiel d'un monde chrétien englouti physiquement par le
croissant musulman - comme le montre le logo choisi
par le Vatican pour le prochain voyage du pape au Maroc. Il serait temps que
l'apaisement finisse.
Giulio Meotti, éditeur culturel à Il Foglio, est un journaliste et auteur italien.