Algérie :

la Persécution des Chrétiens se Poursuit Ininterrompue

Par Uzay Bulut
15 décembre 2019

https://fr.gatestoneinstitute.org/15297/algerie-persecution-chretiens

Traduction du texte original : Algeria: Persecution of Christians Continues Unbroken.« [Une] loi de 2006 stipule que tous les cultes non-musulmans doivent être pratiqués dans des bâtiments spécifiques et désignés. Mais depuis l'entrée en vigueur de cette loi, le gouvernement algérien n'a désigné aux chrétiens aucun lieu de culte spécifique. » - William Stark, directeur régional de International Christian Concern (ICC), à Gatestone.

§  « Les lois algériennes sur le blasphème empêchent les chrétiens de partager leur foi de crainte qu'une simple conversation ne soit considérée comme blasphématoire et utilisée contre eux. » - Open Doors, 2018.

§  Malheureusement..., même le pape François édulcore le sort de ses coreligionnaires dans ce pays d'Afrique du Nord ... « La période de paix à laquelle il fait référence n'est pas très claire » - Bethany BlankleyPatheos, 2018.

Les chrétiens continuent d'être persécutés par le gouvernement algérien. A la mi-octobre, trois églises ont été fermées et leurs fidèles expulsés par la police.

Photo : basilique Notre-Dame-d'Afrique à Alger, l'une des églises les plus célèbres d'Algérie. (Source image : Damien Boilley / Flickr / Wikimedia Commons)

 

Les chrétiens continuent d'être persécutés par le gouvernement algérien. A la mi-octobre, trois églises ont été fermées et leurs fidèles expulsés par la police.

Photo : basilique Notre-Dame-d'Afrique à Alger, l'une des églises les plus célèbres d'Algérie. (Source image : Damien Boilley / Flickr / Wikimedia Commons)

Les chrétiens d'Algérie ont beau ne représenter qu'un pour cent d'une population majoritairement musulmane, ils continuent d'être une cible pour le gouvernement algérien. A la mi-octobre, trois églises ont été fermées autoritairement et leurs fidèles expulsés.

William Stark, directeur régional de International Christian Concern (ICC), a déclaré à Gatestone que ces fermetures d'églises s'inscrivaient dans une vaste campagne lancée il y a deux ans contre les lieux de culte chrétiens.

Selon Stark, ICC- Algérie a recensé 12 églises fermées par les autorités algériennes depuis janvier 2019 :

« La fermeture des trois dernières églises est très inquiétante, car elle intervient quelques jours après un sit-in pacifique organisé par des membres de l'Eglise Protestante d'Algérie (EPA) - une association qui regroupe l'ensemble des églises protestantes – contre cette politique de fermeture d'églises. La décision des autorités de fermer ces églises ne peut être considérée que comme une mesure de représailles.

« Les manifestants protestent contre la loi de 2006 qui stipule que tout culte non musulman doit être pratiqué dans des bâtiments spécifiques et désignés. Mais depuis l'entrée en vigueur de cette loi, aucun lieu de culte chrétien n'a été désigné par le gouvernement algérien. »

Selon ICC, l'une des églises fermée de manière autoritaire - le temple Plein Evangile de Tizi-Ouzou, qui compte environ 1 000 membres - est la plus grande d'Algérie. Son pasteur principal, Salah Chalah, dirige également l'EPA.

Le pasteur a échoué dans toutes ses tentatives de rencontrer les représentants du gouvernement. Une descente de police dans son temple lui a valu des coups de matraque.

Stark expliqua à Gatestone :

« La simple existence d'une minorité chrétienne semble attenter à l'identité musulmane de la nation algérienne. Les persécutions qui frappent cette petite minorité non-conforme qui projette une autre image de l'identité algérienne n'ont rien pour étonner. »

L'article 2 du chapitre I de la constitution algérienne stipule que « l'islam est la religion de l'État ».

Le Rapport 2018 du Département d'État américain sur la liberté de religion dans le monde, précise, concernant l'Algérie :

« Le prosélytisme non-musulman est un crime ... Les médias ont fait état d'accusations portées par les autorités contre cinq chrétiens de la province de Bouira. Trois de ces chrétiens appartiennent à la même famille et sont accusés d'avoir « incité un musulman à changer de religion » et d'avoir pratiqué le culte chrétien en un lieu non autorisé. Le 25 décembre, le tribunal de Bouira a acquitté les cinq personnes. Mais en mars, un tribunal de Tiaret a condamné deux frères chrétiens qui transportaient plus de 50 Bibles dans leur voiture. Le Procureur a déclaré que les accusés projetaient d'utiliser ces Bibles aux fins de prosélytisme. Les deux frères ont plaidé que ces Bibles étaient destinées à être utilisées dans l'église, mais ils ont été condamné à une amende de 100 000 dinars (790€). En mai, un autre tribunal a infligé trois mois de prison ferme et une amende de 100 000 dinars à un prêtre et un fidèle mis en examen pour prosélytisme...

« ... Des inconnus ont vandalisé deux cimetières chrétiens, brisant des pierres tombales et saccageant des tombes. Des individus ayant des pratiques religieuses autres que l'islam sunnite ont affirmé avoir subi des menaces et être en butte à l'intolérance, y compris dans les médias ».

Open Doors, un groupe de veille sur la persécution des chrétiens, a récemment rapporté que,

« Au cours de la dernière année, de plus en plus d'églises ont été fermées en Algérie. Parallèlement, certains convertis au christianisme ont publiquement fait état de leur nouvelle foi, ce qui a provoqué une réaction violente des familles musulmanes et réveillé l'intolérance de la société, y compris chez les proches des convertis. L'Etat a également ajouté à cette pression : les lois restrictives qui règlementent le culte non musulman et interdisent la conversion et le blasphème, exposent les chrétiens à un risque extrême ...

« Les lois algériennes sur le blasphème empêchent les chrétiens d'exprimer leur foi. Ils savent qu'une simple conversation peut fonder une accusation de blasphème. En Algérie, la loi interdit d ébranler la foi » d'un musulman ou d'user d'un quelconque moyen de séduction « pour convertir un musulman à une autre religion. Les chrétiens souffrent également de harcèlement et de discrimination dans leur vie quotidienne. Les familles de convertis et leurs voisins font pression pour les ramener aux normes islamiques et aux rites musulmans ... »

Aucune des persécutions évoquées ci-dessus ne diminuera tant que les chrétiens occidentaux, en particulier les dirigeants d'église, ne sommeront pas Alger de revenir à la raison. Malheureusement, Bethany Blankley, analyste politique sur Fox News Radio, a expliqué en décembre 2018 dans Patheos, que même le pape Francis édulcore le sort de ses coreligionnaires dans ce pays d'Afrique du Nord. A propos des remarques du pontife lors d'une messe de béatification qui avait lieu à Oran, en Algérie, Blankley écrit :

« Malgré des siècles de violence, le message du pape a été que les chrétiens et les musulmans d'Algérie "ont été victimes de la même violence pour avoir vécu fidèlement et respectueusement leurs devoirs de croyants et de citoyens sur cette terre bénie. C'est pour eux aussi, que nous prions et exprimons notre reconnaissance ».

« Il a ajouté que tous les Algériens sont les héritiers du grand message d'amour lancé par saint Augustin d'Hippone et qui s'est poursuivi avec le martyre d'hommes et de femmes, "qui tous ont cherché à faire progresser leur aspiration à vivre ensemble en paix". Cette période de paix à laquelle le pape fait référence manque singulièrement de précision ».

Uzay Bulut, journaliste turque, est Distinguished Senior Fellow du Gatestone Institute.

 

Indonésie : Nouvelle attaque mortelle sur des chrétiens

11.12.2020  

https://www.portesouvertes.ch/news/indonesie-nouvelle-attaque-mortelle-sur-chretiens

Le major de l’Armée du Salut de Palu console les veuves des victimes

Il y a deux semaines, quatre chrétiens ont été tués lors d'une attaque menée par des extrémistes islamiques dans le petit village de Lemban Tongoa, un avant-poste éloigné de l'Armée du Salut, au centre de Sulawesi. 

Les combattants appartenant aux «Moudjahidin de l’Indonésie de l’Est» ont poignardé deux hommes, décapité un autre et brûlé vif un quatrième. Une équipe de partenaires locaux de Portes Ouvertes a réussi à se rendre au village pour aider les habitants, malgré les restrictions dues au Covid-19. Lors de cette visite, les survivants leur ont raconté ce dont ils ont été témoins.

Massacre de chrétiens à Lemban Tongoa

Le 27 novembre, vers huit heures du matin, une dizaine d’hommes sont arrivés au village. Armés d'épées et de fusils, les extrémistes ont donné l’ordre aux villageois de sortir de leurs maisons. Puis ils se sont saisis de quelques hommes, dont le père et le mari de Srikandi, mère de trois enfants. La gorge de son père a été tranchée, sous les yeux de sa famille. Srikandi et ses enfants se sont enfuis dans la forêt avec d'autres villageois. Sa mère a également été capturée et a vu les extrémistes brûler six maisons et un bâtiment de l'Armée du Salut, dont une maison qui servait d’église. Elle a survécu sans blessures physiques.

«Nous devons être là!» 

Frère Sam*, un partenaire de Portes Ouvertes dans la région, s’inquiète d’un petit garçon qui a été témoin de la mort de son père. Il n’a presque pas parlé pendant la visite. « Les enfants sont notre plus grande préoccupation. Nous devons les aider à surmonter ce traumatisme », souligne Sam. La situation est également très accablante pour l'équipe, qui entend toutes ces histoires dramatiques. «Mais nous devons être là. Nous sommes les seuls visiteurs de l'extérieur. Notre présence fait la différence », dit-il.

Pour Srikandi, une chose est sûre: elle ne veut pas retourner dans son village: «Si j'y retourne, le souvenir me rendra malade.» Elle vit maintenant chez des proches avec sa mère et ses trois enfants.

Cinq chrétiens assassinés en Nouvelle-Guinée occidentale

Déjà durant la deuxième quinzaine de novembre, quatre membres d'une communauté chrétienne avaient été tués en Nouvelle-Guinée occidentale en l’espace de quelques jours. Leur pasteur avait été blessé par balle le 19 septembre et est mort des suites de ses blessures. Ces meurtres ont vraisemblablement été commis par des soldats de l'armée indonésienne (TNI) et sont liés à la lutte du gouvernement contre les groupes rebelles armés. En effet, ces derniers se battent depuis des décennies pour l'indépendance vis-à-vis de l'Indonésie. Ces chrétiens avaient été faussement accusés par le gouvernement de coopérer avec les groupes rebelles. Lors de ces affrontements, les chrétiens sont régulièrement pris entre deux feux.

 

Afrique :

L’Alarmante Escalade des Persécutions Anti-Chrétiennes

par Uzay Bulut
30 juin 2019

Traduction du texte original : Africa: Alarming Rise of Christian Persecution.

https://fr.gatestoneinstitute.org/14474/afrique-persecutions-chretiennes

« Dans certaines régions, le niveau et la nature des persécutions correspondent peu ou prou à la définition internationale du génocide, telle qu'elle a été adoptée par l'ONU. » - Revue indépendante du FCO (Foreign and Commonwealth Office) en soutien aux chrétiens persécutés.

§  « Les assaillants ont demandé aux chrétiens de se convertir à l'islam. Après que le pasteur et les fidèles aient refusé, les agresseurs leur ont ordonné de se rassembler sous un arbre, puis ont confisqué les Bibles et les téléphones portables. Ils les ont ensuite appelé, l'un après l'autre derrière l'église. Et là, ils les ont exécutés. » - World Watch Monitor, le 2 mai 2019.

§  Comme le montre le rapport britannique, la persécution des chrétiens et des non-musulmans n'a rien à voir avec l'appartenance ethnique, la race ou la couleur de la peau ; il s'agit essentiellement de religion.

§  S'il n'est pas mis fin à ces crimes, le continent africain sera un second Moyen-Orient. Ce continent autrefois à majorité chrétienne n'abrite plus qu'une minuscule minorité chrétienne, agonisante et sans défense.

« Dans la province du Nord-Kivu, à l'est de la République démocratique du Congo, des prêtres ont été pris pour cibles et assassinés. Pas moins de 15 groupes extrémistes armés sèment la terreur dans cette région » affirme Lindy Lowry d'Open Doors. Photo : la ville de Beni, au Nord-Kivu, où des dizaines de chrétiens sont morts victimes d'un attentat le 22 septembre 2018. (Source image : Razdagger / Wikimedia Commons)

Selon un rapport préliminaire récemment publié au Royaume Uni, « un tiers de la population mondiale souffrirait d'une forme ou une autre de persécution religieuse, les chrétiens représentant le groupe le plus persécuté ».

Le rapport commandé par le secrétaire britannique aux Affaires étrangères Jeremy Hunt à l'évêque de Truro, le très révérend Philip Mounstephen, devait être initialement rendu public à Pâques 2019. « Un délai supplémentaire s'est avéré nécessaire en raison de l'ampleur et de la nature [des persécutions anti-chrétiennes] », indique le pré-rapport. En attendant le rapport final qui devrait être publié fin juin, des conclusions « préliminaires » ont été rendues publiques en avril a expliqué Mounstephen.

Dans le « résumé » qu'en a fait la « Revue indépendante du FCO (Foreign and Commonwealth Office) en soutien aux chrétiens persécutés », on peut lire :

« Dans certaines régions, le niveau et la nature des persécutions correspondent peu ou prou à la définition internationale du génocide, telle qu'elle a été adoptée par l'ONU. »

L'Afrique – la zone géographique qui rassemble le plus grand nombre de chrétiens au monde - est l'une de ces « régions ».

Le 16 juin, l'école élémentaire chrétienne d'un village musulman en Ouganda a été détruite, a rapporté l'International Christian Concern (ICC).

Le 15 juin, « une foule de manifestants musulmans a incendié une église à Maradi, troisième ville du Niger. L'émeute a eu lieu après qu'un imam très populaire ait été arrêté pour avoir affirmé que le projet de loi destiné à régir les cultes était 'anti-islamique' ».

Les 9 et 10 juin, deux attaques terroristes ont coûté la vie à 29 chrétiens du Burkina Faso. Ce massacre de chrétiens a eu lieu moins de deux mois après l'assassinat, le 28 avril, du pasteur Pierre Ouédraogo, 80 ans, et d'autres membres de sa congrégation par des islamistes armés. Un dirigeant local, qui a requis l'anonymat, a déclaré à World Watch Monitor:

« Les assaillants ont demandé aux chrétiens de se convertir à l'islam, mais le pasteur et les autres ont refusé. Ils les ont alors rassemblés sous un arbre et ont confisqué leurs Bibles et leurs téléphones portables. Ensuite, ils les ont appelés, l'un après l'autre, derrière l'église. Là, ils les ont abattus. »

Le 7 juin, au Niger, une chrétienne a été enlevée par des terroristes de Boko Haram. Elle a été relâchée trois jours plus tard avec une lettre appelant tous les chrétiens à « quitter la ville dans les trois jours ou à se faire tuer ».

Les événements ci-dessus n'ont rien isolés. Dans la World Watch List 2019 d'Open Doors, une ONG qui fait de la veille sur les persécutions de chrétiens, on peut lire :

« Les violences extrêmes de l'Etat islamique et des autres milices islamistes ont globalement disparu du Moyen-Orient. Au fur et à mesure que leur territoire s'est restreint, les miliciens islamistes se sont dispersés ailleurs au Moyen Orient, mais aussi dans un grand nombre de pays d'Afrique subsaharienne. Leur idéologie a radicalisé de nombreux groupes islamistes tels que l'Etat islamique des Province d'Afrique occidentale (ISWAP), une milice meurtrière dissidente du groupe nigérian Boko Haram, qui a érigé en stratégie l'enlèvement et la mise en esclavage des femmes et jeunes filles chrétiennes. »

En Afrique, les terroristes islamistes ne sont pas seuls à persécuter les chrétiens. Gouvernements et populations s'en donnent à cœur joie.

Selon le rapport Open Doors 2019, la situation dans de nombreux pays africains est la suivante :

En Somalie, les quelques centaines de chrétiens qui y résident sont en butte à la « violence et à l'isolement ».

« On sait que 99% des Somaliens sont musulmans et que toutes les religions minoritaires sont lourdement persécutées. La petite communauté chrétienne vit sous une menace constante. La charia et l'islam sont inscrits dans la constitution et la persécution des chrétiens prend toujours des formes violentes. Dans de nombreuses zones rurales, des groupes islamistes comme Al-Shabab représentent le seul pouvoir réel. Les chrétiens doivent généralement cacher leur foi pour rester en sécurité. »

La Libye abrite une population chrétienne d'environ 38 000 habitants.

« Les convertis au christianisme sont victimes d'abus et de violence. La Libye abrite également de nombreux travailleurs migrants qui ont été attaqués, agressés sexuellement et emprisonnés, traitements qui peuvent se durcir encore s'il s'avère que ces migrants sont chrétiens. »

Le Soudan compte 1,9 million de chrétiens.

« Le pays a été gouverné comme un État islamique avec des droits limités pour les minorités religieuses et un encadrement sévère de la liberté d'expression et de la presse. Les chrétiens -1,9 millions d'habitants environ - font l'objet de discriminations et de pressions. Plusieurs églises ont été démolies en 2017 et 2018 laissant les chrétiens sans lieu de culte. Les musulmans convertis au christianisme représentent une cible particulière ».

L' Érythrée, parfois appelée "Corée du Nord de l'Afrique", abrite 2,5 millions de chrétiens dont bon nombre peuplent les prisons.

« Depuis 1993, le président Isaias Afwerki a mis en place un régime autoritaire et brutal ou les droits de l'homme sont inexistants. En 2018, les attaques d'églises se sont développées et des centaines de chrétiens ont été emprisonnés dans des conditions inhumaines. Personne ne connait leur nombre ni leur localisation au sein du vaste réseau pénitentiaire érythréen. Personne ne sait s'ils sont encore en vie. »

Le Nigéria, où vivent plus de 90 millions de chrétiens, se révèle être l'un des pires endroits d'Afrique pour les chrétiens.

« Au Nigéria, le niveau de violence a atteint des sommets en raison de la généralisation des attaques perpétrées par les bergers Peuls contre les communautés chrétiennes. Des centaines de croyants ont perdu la vie sur la période considérée, et nombre de villages et d'églises ont été détruits par le feu. Dans le nord du Nigeria, les chrétiens sont ouvertement traités en citoyens de seconde zone. Les chrétiens d'origine musulmane sont persécutés par leurs propres familles ».

En Egypte, 10 millions de chrétiens souffrent de persécutions multiples.

« Les musulmans convertis au christianisme subissent d'énormes pressions de la part de leurs familles immédiates et élargies. Les blocages drastiques mis à la construction et à la sécurisation des lieux de culte s'ajoutent aux violences pour empêcher tout rassemblement des chrétiens. Ces dernières années, des groupes islamistes ont multiplié les actes de violences contre les chrétiens et les églises et nombre de fidèles y ont laissé leur vie. »

En République centrafricaine (RCA), la religion dominante est le christianisme et la population chrétienne compte plus de 3 450 000 personnes.

« Au cours de l'année écoulée, la situation des chrétiens a empiré en raison de l'intense pression exercée par les musulmans. Djihadistes et groupes criminels se relaient dans la violence exercée contre les chrétiens. En outre, ces derniers se retrouvent régulièrement mêlés au violent conflit qui oppose les musulmans du Séléka aux groupes d'autodéfense anti-Balaka. »

En Algérie, les 125 000 chrétiens ont assisté impuissants à « la fermeture d'un nombre croissant d'églises » au cours de l'année écoulée.

« Plus les convertis au christianisme ont affiché leur foi, plus les familles musulmanes et la société sont devenus intolérantes. Les lois qui réglementent les cultes non musulmans interdisent la conversion et le blasphème. Le prosélytisme et l'expression publique de la foi chrétienne deviennent donc des pratiques dangereuses ».

Au Mali, la population chrétienne est de 425 000 personnes.

« Ce pays d'Afrique de l'Ouest s'est progressivement radicalisé. Dans le nord en particulier, l'intolérance a généré une violence croissante contre les chrétiens. Djihadistes et bandes mafieuses s'entendent pour maintenir le pays dans le chaos et l'instabilité. »

En Mauritanie, onzième plus grand pays d'Afrique, 10 000 chrétiens tentent de survivre au sein d'une population de 4,5 millions d'habitants.

« La République islamique de Mauritanie est dotée d'un gouvernement autocratique qui est le protecteur officiel de la religion musulmane. Tout naturellement, l'État est à l'origine des principales persécutions de chrétiens. Mais prédicateurs et islamistes radicaux s'emploient à la radicalisation de la société et nourrissent l'antagonisme et la haine envers les non-musulmans. A cela, s'ajoute un système de castes qui marginalise les Mauritaniens à la peau plus sombre et ceux qui n'adhèrent pas à l'islam. »

En Éthiopie, bien que la religion principale soit le christianisme et que les chrétiens dépassent en nombre les 64 millions d'habitants, « l'islam radical se développe aux niveaux local, régional et national. Dans les zones rurales, où les musulmans sont majoritaires, les chrétiens sont harcelés et privés d'accès aux ressources communales ».

Le Maroc a une population chrétienne d'environ 31 500 personnes.

« Les chrétiens sont persécutés à la fois par l'État et par la société. L'État confisque les textes chrétiens chaque fois qu'ils sont rédigés en arabe, restreint l'évangélisation et bloque la création de lieux de culte pour les croyants issus de familles musulmanes. Partout dans la population, les musulmans radicaux exercent des pressions sur les chrétiens. En zone rurale, la pression exercée par la famille et la communauté peut se révéler considérable. »

En Tunisie, la vie des 24 000 chrétiens « au sein de la société islamique est pétrie d'hostilité et de pressions quotidiennes ».

« Et la menace islamiste - notamment ceux qui reviennent des champs de bataille de l'Etat islamique - est toujours préoccupante. En 2018, un attentat majeur a été perpétré dans la région frontalière avec l'Algérie en juillet et en septembre, un attentat-suicide a eu lieu contre un commissariat de police de Tunis. »

Au Kenya, où le christianisme est la religion principale, les chrétiens sont la cible des autorités musulmanes et des groupes terroristes.

« S'inspirant des islamistes radicaux de Somalie, les politiciens musulmans se sont donné pour objectif d'éliminer le christianisme. Les responsables exigent des églises des choses qui sont étrangères à la religion chrétienne, et les militants se livrent à de traitreux attentats-suicides et à la bombe contre ceux qui sont considérés comme les ennemis de l'islam. La corruption qui règne au sein des agences gouvernementales assure aux agresseurs une tragique impunité. »

Lindy Lowry, dans un article publié le 21 mai dans Open Doors, indique que Boko Haram, fondée en 2002 au Nigéria, a étendu son rayon d'action aux pays voisins :

« Ils ont mené des attaques terroristes au Niger, au Tchad et au Cameroun provoquant des crises humanitaires et des flots de réfugiés. Ils ont également mené des « raids esclavagistes » qui ciblent les femmes « dans les environs du lac Tchad, qui borde Tchad, Niger, Cameroun et Nigeria ...

« Au Rwanda, des milliers d'églises ont été fermées et au moins six pasteurs ont été arrêtés depuis février 2018 pour « pollution sonore » et non-respect des règles de construction. Dans le Nord-Kivu, à l'est de la République démocratique du Congo, des prêtres ont été ciblés et tués. Au moins 15 groupes extrémistes armés sévissent dans la région ».

Comme le montre le rapport britannique, la persécution des chrétiens et d'autres non-musulmans n'a rien à voir avec l'appartenance ethnique, la race ou la couleur de la peau ; il s'agit avant tout de religion. En Afrique, des groupes islamistes - mais aussi des individus - attaquent et tentent d'annihiler les chrétiens uniquement parce qu'ils sont chrétiens. Si ces crimes ne sont pas arrêtés, le continent africain aura une destinée semblable à celle du Moyen-Orient. Il fut un temps où l'Afrique était une région du monde à dominante chrétienne. Progressivement, les chrétiens deviennent une minuscule minorité qui agonise sans défense.

Uzay Bulut, journaliste turque, est Distinguished Senior Fellow de l'Institut Gatestone.

 

Au Burkina Faso, les Chrétiens « Luttent pour Leur Survie »

par Uzay Bulut
23 octobre 2019

Traduction du texte original: Christians in Burkina Faso: "A Fight for Survival".

https://fr.gatestoneinstitute.org/15057/burkina-faso-chretiens-survie

« Au milieu de la nuit, vous devez vous lever et aller écouter les prêches. Aucune critique n'est tolérée. Les femmes doivent se couvrir la tête. On ne parle pas de cigarettes, d'alcool ou de musique, ni de fêtes ... Si vous fumez, la première fois, ils vous disent de ne pas le faire. La troisième fois, ils vous tuent. » - Un habitant du Burkina Faso, rapporté par Lindy Lowry, Open Doors, 20 juin 2019.

§  « Ils ont interdit la prostitution dans les mines [d'or] - ils leur ont tranché la gorge. Ils assassinent quelqu'un environ une fois par mois, et ceux qui meurent ont toujours été prévenus. Sauf les prostituées. Ils ne les préviennent pas eux. Ils les tuent. » - Un habitant du Burkina Faso, rapporté par Lindy Lowry, Open Doors, 20 juin 2019.

§  La terreur que font régner des groupes armés tels Al-Qaïda au Maghreb islamique, Al-Mourabitoun, Ansar al-Dine, Ansar-ul-Islam lil-Ichad wal Jihad, Boko Haram, l'État islamique du Grand Sahara et le Front de libération de Macina - a poussé plus de 135 000 habitants du Burkina Faso à l'exode ; les deux tiers ont quitté leur domicile cette année. La violence a également entraîné la fermeture de nombreuses écoles.

Au Burkina Faso, les violences ont entrainé la mort de nombreux chrétiens, poussé à l'exode plus de 135 000 personnes et amené la fermeture de centaines d'églises et de catéchismes. Photo : la cathédrale de Ouagadougou au Burkina Faso. (Source 'image : kyselak / Wikimedia Commons)

Les attaques terroristes qui ont lieu contre les chrétiens du Burkina Faso, un État à majorité musulmane, sont en soi très préoccupantes. Mais elles indiquent aussi que certains groupes terroristes, tels l'Etat islamique, n'ont pas disparu. Affaiblis au Moyen-Orient, ils ont déplacé leurs opérations ailleurs.

La terreur que font régner des groupes armés tels Al-Qaïda au Maghreb islamique, Al-Mourabitoun, Ansar al-Dine, Ansar-ul-Islam lil-Ichad wal Jihad, Boko Haram, l'État islamique du Grand Sahara et le Front de libération de Macina - a poussé à l'exode plus de 135 000 burkinabés ; les deux tiers ont quitté leur domicile cette année. La violence a également entraîné la fermeture de nombreuses écoles.

Un rapport de l'organisation catholique « Aide à l'Église en détresse », daté du 18 septembre, indique :

« Hitté et Rounga sont les derniers villages à avoir été désertés. Les terroristes islamistes ont fait parvenir un ultimatum aux villageois : se convertir à l'islam ou abandonner leurs maisons. Une source qui a requis l'anonymat a déclaré : 'Ils ne sont ni les premiers, ni les derniers à vivre à cette situation. Ils sont dans le collimateur des djihadistes qui sèment la terreur, assassinent les membres des communautés chrétiennes et forcent les survivants à s'enfuir après les avoir avertis qu'ils reviendront dans trois jours - et mieux vaudrait à ce moment-là que les chrétiens et autres catéchumènes n'y soient plus. »

La recrudescence des attaques terroristes au Burkina Faso a commencé en 2014, à la chute du dictateur Blaise Compaoré. Quatre ans plus tard, en décembre 2018, l'état d'urgence a été institué dans les provinces du nord du pays. Aujourd'hui, les chrétiens sont menacés et vivent dans la peur et les forces de sécurité du Burkina Faso sont dans l'incapacité d'empêcher les attaques terroristes contre les chrétiens.

Un récent rapport d'Open Doors, un groupe de défense des chrétiens, affirme qu'au Burkina Faso, les chrétiens « luttent pour leur survie » :

« Un habitant a décrit la charia qui a été généralisée dans l'est du pays : « à 18 heures, tout le monde doit se rendre à la mosquée, et après chacun doit rentrer chez lui directement. Au milieu de la nuit, il faut se lever et revenir écouter les prêches. Toute critique est interdite. Les femmes doivent se couvrir la tête. Parler de cigarettes, d'alcool, de musique, ou de fêtes est strictement prohibé... Si vous allumez une cigarette, au début, ils vous disent simplement de l'éteindre. La troisième fois, ils vous tuent. Ils ont interdit la prostitution dans les mines [d'or] - ils tranchent les gorges. Je dirais que quelqu'un meurt au moins une fois par mois, et les personnes assassinées ont toujours été prévenues. Sauf les prostituées. Ils ne les avertissent pas. Ils les tuent directement ».

« Aux membres de la mission Portes Ouvertes, les enseignants ont déclaré : 'Les djihadistes remplacent les écoles publiques par des écoles arabes. Ils nous ont intimé l'ordre de partir. Le gouvernement a réussi à transférer certains élèves et certains enseignants dans des zones plus sûres... »

« L'église a beaucoup souffert. Les témoignages recueillis par Open Doors indiquent qu'un nombre inconnu de pasteurs et de familles d'ecclésiastiques ont été enlevés et maintenus en captivité. L'insécurité croissante a plongé la population chrétienne dans la peur.

« Pour éviter de nouvelles attaques, plus de 200 églises ont été fermées dans le nord du pays. En zone rurale, la messe du dimanche a quasiment disparu.

« Les djihadistes ont fait parvenir des menaces aux communautés d'Arbinda, de Dablo, de Djibo, de Kongoussi et d'autres encore pour que cessent tous les services du culte. Au début, ils se sont opposés aux cérémonies religieuses au prétexte qu'hommes et femmes s'y côtoyaient. Mais, très vite, ils ont interdit aux chrétiens de se rendre à l'église.

« Plus de 5 000 pasteurs et fidèles ont été emmenés de force dans des camps de personnes déplacées (Internally Displaced People, IDP). D'autres sont partis avec leur famille et leurs amis dans le sud, les régions centrales ou dans la capitale, Ouagadougou.

Selon les témoignages recueillis, « les gens sont partis en catastrophe, avec juste ce qu'ils avaient sur le dos. Dans le nord, la plupart des écoles tenues par des pasteurs ont été fermées. De nombreux enfants chrétiens ne sont plus scolarisés et leurs familles n'ont pas les moyens d'acquitter les frais de scolarité des endroits où ils résident.

« Dans tout le pays, les églises collectent de la nourriture pour soutenir les croyants touchés, mais les besoins sont si énormes qu'elles sont incapables de faire face. »

Open Doors a établi une liste des attaques qui ont été menées contre le clergé chrétien et leurs ouailles de février à mai 2019 :

Plus récemment, entre juin et septembre, les massacres suivants ont été perpétrés au Burkina Faso, selon International Christian Concern (ICC) :

Comme l'a écrit Raymond Ibrahim, Distinguished Senior Fellow du Gatestone Institute :

« Ce qui se produit au Burkina Faso est un cas d'école. Des groupes terroristes tels que l'État islamique peuvent voir leur influence réduite en Iraq et en Syrie, mais le djihad se répand comme une traînée de poudre dans des pays obscurs et oubliés du monde, et d'innombrables innocents sans nom ni visage le payent de leur vie ».

Uzay Bulut, journaliste turque, est Distinguished Senior Fellow du Gatestone Institute.

 

Chrétiens Décapités à Noël, l'Occident Ferme les Yeux

Par Giulio Meotti
8 janvier 2020

Traduction du texte original : Christians Beheaded for Christmas, The West Goes Back to Sleep

https://fr.gatestoneinstitute.org/15404/chretiens-decapites-noel?anid=9

§  Combien faudra-t-il de chrétiens assassinés avant que l'Occident y voie un "génocide" et se dresse enfin ?

§  Au lendemain de la décapitation des chrétiens au Nigeria, le pape François a admonesté la société occidentale : « posez vos téléphones et parlez-vous pendant les repas ». Le Pape n'a pas eu un mot pour les chrétiens décapités. Rien sur cette horrible exécution de ses frères et sœurs chrétiens. Quelques jours auparavant, le pape François a élevé une croix entourée d'un gilet de sauvetage à la mémoire des migrants qui ont perdu la vie en Méditerranée. Il n'a pas fait mention des chrétiens assassinés en mer par des extrémistes islamiques.

§  La chancelière allemande Angela Merkel a déclaré que la lutte contre le changement climatique était sa priorité. Elle n'a pas évoqué le sort des chrétiens persécutés. Au même moment, The Economist a analysé le dévouement du Premier ministre hongrois Viktor Orbán envers les chrétiens persécutés comme une « exploitation » politique de la question.

A ce jour, Boko Haram a détruit pas moins de 900 églises au nord du Nigéria et, depuis 2015, 16 000 chrétiens ont été assassinés. Photo : la Première Mission de l'Eglise Africaine incendiée à Jos, au Nigéria, le 6 juillet 2015. (Photo de l'AFP via Getty Images)

Martha Bulus, une catholique nigériane, a été enlevée par des extrémistes islamiques de Boko Haram sur le chemin de sa fête de mariage. Martha et ses compagnes ont été décapitées et la vidéo de l'effroyable assassinat de ces 11 chrétiennes a été diffusée le 26 décembre au lendemain des fêtes de Noël. Ces images rappellent l'exécution d'autres chrétiens en combinaison orange, à genoux sur le sable avec derrière eux un djihadiste masqué, habillé de noir et appliquant le tranchant de son couteau sur leur gorge. Leurs corps ont été découverts dans une fosse commune en Libye.

Compte tenu de l'ampleur des persécutions antichrétiennes au Nigéria, Martha a eu moins de chance que Leah Sharibu. Enlevée il y a deux ans par Boko Haram, Léah vient de passer son deuxième Noël en captivité. La raison ? Leah a refusé de se convertir à l'islam et d'abjurer sa foi chrétienne. Les dirigeants chrétiens nigérians s'insurgent contre « les enlèvements continus de mineures chrétiennes par des jeunes musulmans ... ». Ces filles « sont converties de force à l'islam et mariées sans le consentement de leurs parents ».

Les islamistes du Nigéria mènent contre les chrétiens une guerre d'extermination. Pas moins de 900 églises du nord du Nigéria ont été détruites par Boko Haram. Le président américain Donald J. Trump a été informé qu'au moins 16 000 chrétiens ont été tués au Nigeria depuis 2015. Dans le seul diocèse de Maiduguri, 5 000 chrétiens ont été assassinés. Combien de chrétiens assassinés faudra-t-il avant que l'Occident y voie un "génocide" et se dresse pour y mettre fin ?

Au lendemain de la décapitation des chrétiens du Nigeria, le pape François a admonesté la société occidentale : « posez vos téléphones, parlez-vous pendant les repas ». Mais il n'a pas eu un mot pour les chrétiens décapités. Rien sur cette horrible exécution de ses frères et sœurs chrétiens. Peu auparavant, le pape François a érigé une croix entourée d'un gilet de sauvetage à la mémoire des migrants noyés en Méditerranée. En septembre dernier, le pape a inauguré un monument à la mémoire des migrants sur la place Saint-Pierre, mais pas une seule fois il n'a fait mention des chrétiens jetés à la mer par des extrémistes musulmans.

Le cardinal Robert Sarah, l'un des rares dirigeants catholiques qui ne ferme pas les yeux sur les persécutions islamiques, a twitté : « Au Nigeria, le meurtre de 11 chrétiens par des islamistes fous est un brûlant rappel de la situation faite à nos frères africains qui vivent leur foi dans le Christ au risque de leur propre vie. »

Le Vatican n'est pas le seul à demeurer silencieux. Aucun gouvernement occidental n'a pris la peine d'exprimer son horreur et son indignation face à la décapitation de Noël. « Où est l'horreur morale face à cette tragédie » a demandé l'évêque nigérian Matthew Kukah ? « Ces crimes font partie d'un drame beaucoup plus large avec lequel il nous faut vivre quotidiennement ».

Les dirigeants européens devraient suivre l'exemple du Premier ministre britannique Boris Johnson, qui, à l'occasion de son premier message de Noël à la nation, a déclaré :

« Aujourd'hui plus que jamais, je veux que nous nous souvenions de ces chrétiens qui un peu partout dans le monde sont victimes de persécutions. Pour eux, le jour de Noël donnera lieu à une cérémonie secrète, ou qui aura lieu peut-être dans une cellule de prison ».

La chancelière allemande Angela Merkel a déclaré que sa priorité était de lutter contre le changement climatique. Elle n'a pas eu un mot pour les chrétiens persécutés. Le président français Emmanuel Macron n'a pas jugé bon de souhaiter « Joyeux Noël » à ses compatriotes.

Au même moment, The Economist a écrit que le Premier ministre hongrois Viktor Orbán ne défendait pas passionnément les chrétiens persécutés, mais « exploitait » politiquement le sujet.

Les dirigeants européens n'ont pas condamné l'exécution barbare de chrétiens le jour de Noël : le politiquement correct ronge la société occidentale de l'intérieur.

Début décembre, Justin Kientega, évêque au Burkina Faso, a déclaré : « Personne ne nous écoute. A l'évidence, l'Occident n'est soucieux que de ses intérêts ».

« Pourquoi le monde garde-t-il le silence quand des chrétiens sont massacrés au Moyen-Orient et en Afrique» s'insurge Ronald S. Lauder, président du Congrès juif mondial ?

« En Europe et aux États-Unis, des manifestations ont été organisées contre la mort tragique de Palestiniens utilisés comme boucliers humains par le Hamas, l'organisation terroriste qui contrôle Gaza. L'ONU a mené des enquêtes et a concentré sa colère contre Israël qui ne fait que se défendre contre cette même organisation terroriste. Mais le massacre barbare de milliers et de milliers de chrétiens ne suscite qu'une relative indifférence ».

Qu'ont fait les gouvernements occidentaux quand des milliers de jeunes musulmans sont allés en Syrie et en Irak chasser et tuer des chrétiens, détruire leurs églises et leurs communautés ? L'Occident n'a pas levé le petit doigt mais il en a aussi payé le prix. Ce que les islamistes ont fait subir aux chrétiens d'Orient, ils ont commencé à les infliger à ces « post-chrétiens » d'Occident. Comme le disait le médiéviste français Rémi Brague, « les forces qui ont entrepris de chasser les chrétiens de leurs terres ancestrales se disent sans doute qu'il serait bon de poursuivre en Occident une œuvre si bien commencée en Orient ? ».

Les têtes chrétiennes qui roulent dans la poussière n'indignent pas l'Occident et son silence n'est rompu que de « Allahu Akbar », de coups de feu et de bombes. Les livres d'histoire du futur ne seront pas tendres face à cette trahison – mais tout dépend de qui va les écrire. La fin des chrétiens d'Orient serait un désastre. L'Église d'Occident n'aura plus un seul représentant vivant dans le berceau de sa civilisation.

De quels tombereaux d'indignation n'aurions-nous pas été abreuvés si, par exemple, des terroristes chrétiens avaient arrêté un bus, trié les passagers selon leur foi, et ordonné aux musulmans de se convertir au christianisme, avant d'assassiner 11 d'entre eux ? L'inverse vient de se produire au Kenya. Qu'avons-nous lu ? Rien. Le 10 décembre, le groupe terroriste islamique Al Shabaabarrêté un bus dans le nord du Kenya, puis a assassiné les non-musulmans. Nous, Occidentaux, réagissons aux persécution de telle ou telle minorité ; pourquoi cet abandon des chrétiens ?

Le massacre des chrétiens au Moyen-Orient et en Afrique est au cœur d'une idéologie totalitaire christianophobe qui vise à unifier les musulmans de la Oumma (la communauté islamique) au sein d'un Califat, après avoir détruit les frontières des États nationaux et liquidé les « mécréants », c'est-à-dire les Juifs, les Chrétiens et toutes les autres minorités sans oublier les « apostats musulmans ». Le Nigéria l'avant-garde de ce drame.

« Le Nigeria est devenu le lieu le plus meurtrier au monde pour un chrétien », a déclaré Emmanuel Ogebe, avocat.

« Nous vivons un génocide. Ils essaient d'expulser les chrétiens, ils veulent posséder leur terre et tentent d'imposer leur religion à ces chrétiens qu'ils considèrent comme des infidèles et des païens ».

L'Occident lui dort sur ses deux oreilles. « L'Occident a ouvert ses frontières aux réfugiés musulmans qui fuyaient la guerre », écrit l'économiste Nathalie Elgrably-Lévy. « Cette solidarité occidentale a toutes les apparences de la vertu mais elle est sélective et discriminatoire ». Les chrétiens persécutés ont été abandonnés par les gouvernements et les opinions publiques occidentaux.

Le Premier ministre indien Narendra Modi a récemment suscité la colère des musulmans en tentant de promouvoir une loi qui offrirait la citoyenneté aux non-musulmans des pays voisins fuyant les persécutions. Tarek Fatah a expliqué dans le Toronto Sun que « l'octroi de la citoyenneté aux chrétiens pakistanais, hindous et sikhs persécutés augmenterait la population non musulmane et diluerait le droit de veto [dont les musulmans] disposent en Inde depuis 70 ans ».

Où sont les places publiques remplies de Londoniens ou de New-Yorkais mobilisés en faveur des réfugiés chrétiens discriminés par l'Occident ? Dans les provinces syriennes occupées par les islamistes, les chrétiens ont passé un « Noël spécial » - sans carillons ni lumières parce que leurs églises ont été transformées en écuries.

Le Khabour, cette région de Syrie où vivaient les chrétiens assyriens, est désormais baptisée la « vallée de la Mort ». L'ancien archevêque de Canterbury, George Carey, a récemment écrit :

« La guerre en Syrie a repris. Une fois de plus, les réfugiés inondent les routes et ont besoin de notre compassion. Pourtant, ces représentants de la « foi erronée » n'en trouveront aucune au sein du gouvernement britannique. Aucune des minorités les plus brutalisées n'a figuré au nombre des 16 000 réfugiés qui ont trouvé la sécurité au Royaume-Uni. 1,6% seulement des réfugiés qui ont intégré le Programme pour les personnes vulnérables en 2015, étaient chrétiennes. Les chrétiens représentaient pourtant 10% de la population syrienne ».

Les musulmans se mobilisent dans les lieux publics occidentaux pour défendre les leurs; mais pour nos frères chrétiens persécutés, ces mêmes lieux publics demeurent désespérément vides.

Giulio Meotti, journaliste culturel pour Il Foglioest un journaliste et auteur italien.

Allemagne : les Musulmans Persécutent les Réfugiés chrétiens

« Les incidents sont délibérément minorés, voire dissimulés »

par Soeren Kern
23 mai 2016

Traduction du texte original : Germany: Christian Refugees Persecuted by Muslims.

https://fr.gatestoneinstitute.org/8103/musulmans-persecutent-refugies-chretiens

 

Des milliers de chrétiens sont persécutes par les musulmans dans les centres d'accueil pour réfugiés en Allemagne, avec parfois la complicité active des agents de sécurité indique un rapport de l'ONG Open Doors.

§  « L'un des principaux obstacles à l'enquête a été la réticence des victimes à témoigner. Ils ne craignaient pas seulement pour eux et leur famille en Allemagne, mais aussi pour la sécurité de leurs proches restés au pays d'origine ». — Rapport de l'ONG Open Doors.

§  « J'ai fui mon pays dans l'espoir de trouver la sécurité face à des dangers qui vont croissant. Mais en Allemagne, je me suis senti encore plus menacé ». — Un réfugié chrétien en Allemagne.

§  En dépit d'un flux d'information croissant en provenance des médias, des associations caritatives et de défense des droits de l'homme, sans parler des interventions de responsables ecclésiastiques et d'organisations chrétiennes, les autorités et les élus n'ont lancé aucune enquête. Au contraire, nous pensons que ces incidents ont été délibérément minorés et même volontairement dissimulés... Même dans les commissariats, les agressions de réfugiés chrétiens pour des motifs religieux ne sont pas consignés comme tels ». — Rapport de l'ONG Open Doors.

Des milliers de chrétiens sont persécutes par les musulmans dans les centres d'accueil de réfugiés en Allemagne, avec parfois la complicité active des agents de sécurité indique un nouveau rapport qui ajoute que, dans la plupart des cas, les autorités n'ont pas levé le petit doigt pour défendre les victimes.

L'étude affirme que les autorités allemandes et la police ont délibérément minimisé, et parfois même dissimulé, l'information, contribuant ainsi au « tabou » sur les agressions de réfugiés chrétiens par des musulmans. Sans doute s'agissait-il de ne pas nourrir le sentiment anti-immigré de la population allemande.

Le rapport, « Les Attaques à Motivation Religieuse contre les Réfugiés Chrétiens en Allemagne » (Religiös motivierte Übergriffe gegen christliche Flüchtlinge in Deutschland), a été produit par la branche allemande de Open Doors, une organisation non gouvernementale (ONG) qui vient en aide aux chrétiens persécutés, dans le monde entier.

Cette étude – qui confirme une analyse du Gatestone Institute sur la violence au sein des centres d'accueil pour réfugiés – recense plus de 300 incidents au cours desquels des réfugiés chrétiens ont été agressés physiquement et sexuellement, voire même menacés de mort en raison de leur foi.

Le rapport établit la synthèse de 231 entretiens réalisés auprès de réfugiés chrétiens entre février et avril 2016. Plus de 80% des personnes interrogées étaient des hommes et plus de la moitié avaient moins de 30 ans. La plupart viennent d'Iran, d'Afghanistan et de Syrie. Neuf sur dix sont des musulmans convertis au christianisme, mais une conversion qui pour la majorité d'entre eux, a eu lieu dans le pays d'origine.

Un tiers des personnes interrogées (86 exactement) affirment qu'ils ont été pris à partie physiquement par des réfugiés musulmans et des agents de sécurité, musulmans pour la plupart. Plus de 70 ont indiqué avoir reçu des menaces de mort ; 92 ont été insultés en raison de leur foi chrétienne et 62 expliquent avoir été soumis « à des musiques religieuses ou des prières » d'un niveau sonore assourdissant. D'autres expliquent qu'ils ont reçu des coups de poing, des crachats, des bourrades et des agressions sexuelles. 75% des personnes interrogées affirme que le harcèlement religieux par les musulmans est un problème « fréquent ».

Selon Open Doors, le rapport ne révèle que « la partie émergée de l'iceberg ». De « nombreux chrétiens s'inquiètent des répercussions qu'un éventuel témoignage entrainerait ». D'autres « craignent que l'information ne finisse entre de mauvaises mains et ne mette en danger les familles restées au pays d'origine ». Le rapport indique :

« La peur a représenté le principal obstacle à l'enquête. Les réfugiés chrétiens avaient peur des conséquences au cas où leurs données personnelles ne finissent par tomber dans de mauvaises mains. Ils craignaient certes les conséquences pour eux-mêmes et leur famille en Allemagne, mais aussi pour leurs proches restés au pays d'origine. Les femmes ont également représenté un frein à l'enquête : elles hésitaient à signaler les agressions sexuelles en raison de la honte qui, au Moyen Orient, accompagne lourdement les femmes qui en sont victimes ».

« L'état des lieux a été rendu plus difficile encore en raison des expériences négatives de nombreux chrétiens, chaque fois qu'ils ont voulu se plaindre à la police ou aux autorités de leurs pays d'origine. Habitués à être traités en citoyens de seconde zone, ils font aujourd'hui le constat que dans les centres d'accueil en Allemagne - un pays où règne la liberté de religion – ils se sont retrouvés dans une même situation de précarité. Pas une seule fois, ils n'ont eu le sentiment d'avoir été aidés ».

Le rapport inclut les témoignages directs de réfugiés chrétiens qui décrivent le « climat constant de peur et de panique » qui règne dans les centres d'accueil allemands :

Le rapport inclut un compte rendu du pasteur berlinois, Gottfried Martens, sur différents actes de harcèlement intervenus début mai et auxquels la police n'a pas daigné prêter attention :

« Un couple de chrétiens iraniens a souffert d'un flux croissant d'actes d'intimidation de la part du responsable afghan du centre d'accueil. Stigmatisés comme « infidèles », ils n'ont pas eu droit à un lit et ont dû dormir sur le sol pendant des mois. C'en était arrivé au point ou l'Afghan saccageait systématiquement leur coin de chambre et détruisait les quelques signes de foi chrétienne qui leur appartenaient (bougie de Pâques, Bible, bulletins paroissiaux) ».

« Un autre chrétien a été harcelé par des réfugiés musulmans qui scandaient le Coran à toutes les heures du jour et de la nuit en raison de sa conversion. Hier soir, il a tenté de mettre fin à ses jours à l'aide d'une lame de rasoir, mais heureusement il a été sauvé à temps ».

« Il y a deux semaines, nous avons dû accueillir huit réfugiés en provenance d'un autre abri. Quand ils ont refusé de participer à la prière rituelle dans le gymnase, les musulmans les ont menacés de mort. Les agents de sécurité appelés à l'aide se sont joints à la prière, au côté de ceux qui avaient menacé les chrétiens. Ces derniers ont été obligés de fuir la salle ou les musulmans criaient « Allahu Akbar » [Allah est le plus grand]. Les agents de sécurité musulmans ont ensuite interdit aux chrétiens de pénétrer dans le centre d'accueil au motif qu'ils avaient attaqué les musulmans ».

Selon Open Doors :

« Il est alarmant de constater que les réfugiés chrétiens et les fidèles d'autres religions minoritaires affrontent un niveau de discrimination et de persécution comparable à celui qui sévissait dans leur pays d'origine ; et que même en Allemagne, ils ne trouvent pas la protection à laquelle ils seraient en droit de prétendre ».

« En dépit d'un flux d'information croissant en provenance des médias, des associations caritatives et de défense des droits de l'homme, sans parler des témoignages de responsables ecclésiastiques et d'organisations chrétiennes, les autorités et les élus n'ont lancé aucune enquête. Au contraire, nous pensons que ces incidents ont été délibérément minorés, voire même dissimulés. Les entretiens confidentiels menés par les enquêteurs d'Open Doors ont montré que même dans les commissariats de police, les dépositions sur des actes de harcèlement à motivation religieuse contre les réfugiés chrétiens n'ont jamais été consignées comme telles ».

« Au final, de très nombreux cas de violence confessionnelle n'entrent pas dans les statistiques et ne sont pas répertoriés correctement en fonction de leur gravité et de leur fréquence. Ce qui signifie qu'un nombre très important d'atteintes aux droits de l'homme contre les chrétiens et les tenants d'autres minorités religieuses sont traités comme des événements insignifiants ».

En conclusion, le rapport formule un certain nombre de recommandations à l'intention du gouvernement allemand :

Certaines institutions proches du gouvernement allemand ont contesté ouvertement les enquêtes d'Open Doors et ont entrepris de fournir un alibi politique aux autorités pour qu'elles continuent à faire l'impasse sur le problème.

En mars 2016, la Fondation Konrad Adenauer (KAS), un think tank indépendant mais très proche des Chrétiens-Démocrates d'Angela Merkel, a publié « Chrétiens sous pression ? » (Christen unter Druck?), une analyse qui développe l'idée que les persécutions commises par des musulmans contre des chrétiens, en Allemagne et ailleurs, sont largement surestimées et représentent dans tous les cas des allégations sans preuves.

« Dans le monde en général, et en Allemagne en particulier, les informations fiables sur les persécutions subies par les chrétiens sont difficiles à obtenir. Les rapports et articles sur le sujet sont hautement subjectifs et font état d'observations pour le moins empiriques.

« La violence dans les centres d'accueil existe, mais les causes peuvent tenir au cadre : un grand nombre de personnes obligées de vivre ensemble longtemps, dans un espace confiné, sans réelle vie privée et dans des conditions stressantes. Le facteur psychologique peut s'y ajouter : inquiétudes pour l'avenir, barrière linguistique, barrières culturelle et conditions de départ stressantes du pays d'origine. Et comme si tout cela n'était déjà pas assez difficile, des relations persécuteurs-persécutés peuvent se retrouver transplantées du pays d'origine en Allemagne, dans les centres d'accueil de réfugiés.

« Aux conflits à motivation religieuse, s'ajoutent des rivalités ethniques comme les conflits entre Afghans et Irakiens. Le nombre de conflits qui impliquent des réfugiés convertis au christianisme est également frappant. Mais l'on sait très peu de choses sur l'hostilité envers les arabes chrétiens qui se sont convertis dans leur pays d'origine ».

Le rapport du KAS se prononce contre la séparation des réfugiés en fonction de leur affiliation religieuse, « un signal erroné » serait envoyé aux nouveaux venus concernant l'engagement de l'Allemagne en faveur de la liberté religieuse : « en Allemagne, notre définition des libertés civiques n'implique aucune exception religieuse ou culturelle ... l'Allemagne garantit la liberté de religion... En Allemagne, personne ne doit se sentir contraint de cacher son appartenance religieuse, ni être empêché de se convertir à une autre religion ».

Le rapport du KAS n'émet d'ailleurs aucune recommandation pour éradiquer la persécution religieuse dans les centres d'accueil.

A la conférence de presse de présentation du rapport Open Doors, Volker Baumann, directeur de l'association Action en faveur des chrétiens persécutés et défavorisés (AVC), a estimé que plus de 40 000 réfugiés sont aujourd'hui persécutés dans les centres d'accueil en raison de leurs croyances religieuses.

Gottfried Martens, un Pasteur de Berlin, a déclaré que le gouvernement allemand avait en réalité perdu le contrôle de la situation. Dans un entretien accordé au Frankfurter Allgemeine Zeitung, il affirme que la plupart des chrétiens persécutés dans les centres d'accueil n'osent pas déposer plainte par crainte de représailles physiques. Quand il arrive que des plaintes sont déposées, les musulmans déposent des contre plaintes. La vérité est que le harcèlement à motivation religieuse est difficile à prouver. C'est pourquoi, la majorité des réfugiés à décidé de ne pas aller en justice afin de ne pas aggraver la situation.

Thomas Müller, analyste au sein d'Open Doors Allemagne a conclu :

« Les réfugiés chrétiens en provenance de différents pays n'ont pas trouvé en Allemagne la sécurité qu'ils venaient y chercher. Il est probable que le rapport qui vous est ici présenté ne constitue que la pointe émergée de l'iceberg. De nombreux réfugiés chrétiens – notamment ceux qui se sont convertis – vivent dans la crainte de persécutions de la part de leurs homologues musulmans, aujourd'hui majoritaires dans les foyers d'accueil qui se sont multipliés un peu partout en Europe. Il est déprimant d'entendre des chrétiens persécutés dire d'un pays occidental qu'ils y souffrent des mêmes tourments que dans leur pays d'origine ».

Soeren Kern est Senior Fellow au Gatestone Institute de New York. Il est aussi Senior Fellow au Grupo de Estudios Estratégicos / Strategic Studies Group de Madrid dans le domaine des politiques européennes.

 

Le Silence Obstiné du Pape sur la Persécution des Chrétiens

par Giulio Meotti
17 février 2019

Traduction du texte original : The Pope's Stubborn Silence on the Persecution of Christians

https://fr.gatestoneinstitute.org/13742/silence-pape-persecution-chretiens

Malheureusement, la position du pape François sur l'islam semble sortir droit issue d'un monde imaginaire.

§  « L'islam authentique et une lecture correcte du Coran s'opposent à toutes les formes de violence », a affirmé le pape sans rentrer dans les détails. Tous les efforts du pape semblent avoir pour but d'exonérer l'islam de ses responsabilités. Même des musulmans très pratiquants - comme le président égyptien Abdel Fattah el-Sisi, l'auteur et médecin américain Zuhdi Jasser, l'ancien ministre koweïtien de l'Information Sami Abdullatif Al-Nesf, l'auteur franco-algérien Razika Adnani, le philosophe tunisien basé à Paris Youssef Seddik, le journaliste jordanien Yosef Alawnah et l'écrivain marocain Rachid Aylal, et bien d'autres encore -..., ne vont pas aussi loin.

§  « Le pape François ne peut en aucun cas ignorer les graves problèmes posés par l'expansion (de l'islam) ... au cœur même du domaine chrétien ... Notons-le à nouveau ... la dernière religion arrivée en Europe a un empêchement intrinsèque à s'intégrer dans la trame européenne fondamentalement judéo-chrétienne ... » - Boualem Sansal, écrivain algérien, dans son best-seller « 2084 ».

§  Le pape François risque désormais l'engloutissement physique du monde chrétien dans le croissant musulman - comme le montre le logo choisi par le Vatican pour le prochain voyage du pape au Maroc. Le temps de l'apaisement est passé.

La persécution des chrétiens a pris l'ampleur d'une crise internationale. Malheureusement, la position du pape François sur l'islam semble sortir d'un monde imaginaire.

(Photo de Giulio Origlia / Getty Images)

En 2018, 4.305 chrétiens ont été assassinés pour la seule et bonne raison qu'ils étaient chrétiens. Ce chiffre dramatique a été compilé par le "World Watch List 2019" de l'organisation non gouvernementale (ONG) Open Doors. L'année 2018 aura compté 1 000 victimes chrétiennes de plus, soit 25% de plus que l'année précédente (3 066).

De nos jours, 245 millions de chrétiens sont persécutés un peu partout dans le monde en raison de leur foi. En novembre dernier, le « Rapport 2018 sur la liberté religieuse » de l'association Aid to the Church in Need (Aide à l'Église en détresse) a abouti à la même conclusion : 300 millions de chrétiens sont victimes de violence. Le christianisme, malgré une vive concurrence, a été qualifié de « religion la plus persécutée au monde ».

En mars 2019, le pape François se rendra au Maroc, un pays également inscrit sur la liste de surveillance d'Open Doors. Malheureusement, la position du pape François sur l'islam semble sortir droit d'un monde imaginaire. La persécution des chrétiens est désormais une crise internationale. Au cours des deux derniers mois seulement, un policier a été tué alors qu'il tentait de désamorcer une bombe devant une église copte en Égypte. Avant cela, sept pèlerins chrétiens ont été assassinés par des extrémistes religieux. Peu après, une fosse commune a été découverte en Libye contenant les restes de 34 chrétiens éthiopiens tués par des djihadistes affiliés à l'État islamique. Le régime iranien, a lancé une vague de répression qui a amené l'incarcération de plus de 109 chrétiens. Il a fallu trois mois à la pakistanaise Asia Bibi, acquittée de l'accusation de "blasphème", pour réussir à fuir le Pakistan ou ses anciens compatriotes réclamaient sa pendaison. À Mossoul, autrefois capitale chrétienne d'Irak, "Noël a eu lieu sans chrétiens", et dans l'ensemble du pays, 80% des chrétiens ont disparu.

Le cardinal Louis Raphael Sako, patriarche de Babylone des Chaldéens et chef de l'Église catholique chaldéenne, a récemment rendu publics des statistiques sur la persécution des chrétiens d'Irak : « 61 églises ont été bombardées, 1 224 chrétiens ont été tués, 23 000 maisons et biens immobiliers appartenant à des chrétiens ont été confisqués ». Le patriarche a rappelé au monde que l'État islamique donnait « trois options aux chrétiens » : la conversion à l'islam, le paiement d'un impôt spécial ou l'abandon immédiat et forcé de leurs terres. « Autrement, tous auraient été tués ». C'est ainsi que 120 000 chrétiens ont été expulsés.

« Le silence entêté des dirigeants européens sur la question des religions, l'islam en particulier, étonne et déçoit », a écrit récemment le romancier algérien Boualem Sansal.

« Leur attitude est tout simplement irresponsable, suicidaire, et même criminelle dans le contexte actuel, marqué par l'expansion vertigineuse d'un islam radical exclusiviste arrogant... C'est comme vivre au pied d'un volcan en colère et ne pas comprendre qu'il se prépare à entrer en éruption ».

Sansal, menacé de mort par les islamistes en France comme en Algérie, est l'auteur du best-seller "2084". Il affirme que la position du pape François sur le monde musulman est semblable à celle des dirigeants occidentaux:

« Le pape François ne pouvait d'aucune manière être dans l'ignorance des problématiques lourdes induites par l'expansion de l'islam radical dans le monde et aujourd'hui au cœur même du domaine chrétien. Relevons encore ceci : l'islam, dernière religion arrivée en Europe, a un empêchement intrinsèque à s'intégrer dans la trame européenne fondamentalement judéo-chrétienne, même si ce référent s'est étiolé au cours des derniers siècles. »

Le pape François a fini par reconnaître que « l'idée de conquête » est partie intégrante de la religion islamique, mais il a rapidement ajouté que le christianisme aussi pouvait être qualifié de conquérant. « L'islam authentique et la lecture correcte du Coran s'opposent à toutes les formes de violence », a affirmé le pape sans donner plus de détails. Il n'a pas non plus expliqué en quoi l'islam était « une religion de paix compatible avec le respect des droits de l'homme et la coexistence pacifique ». Les efforts du pape tendent en réalité à exonérer l'islam de ses responsabilités, un chemin ou il s'aventure bien plus loin que nombre des critiques musulmans comme le président égyptien Abdel Fattah el-Sisi , l'auteur américain et médecin Zuhdi Jasser, l'ancien ministre koweïtien de l'Information Sami Abdullatif Al-Nesf, l'auteur franco-algérien Razika Adnani, le philosophe tunisien basé à Paris, Youssef Seddik, le journaliste jordanien Yosef Alawnah et l'auteur marocain Rachid Aylal.

La dramatique persécution des chrétiens dans le monde islamique met en lumière un paradoxe occidental : « Depuis leur victoire dans la Seconde Guerre mondiale, les Occidentaux ont apporté de grands avantages à toute l'humanité », a écrit Renaud Girard dans Le Figaro .

« Scientifiquement, ils lui ont fait partager leurs grandes inventions, telles que la pénicilline ou Internet. Les droits de l'homme et la démocratie sont loin d'être appliqués partout dans le monde, mais ils sont la seule référence qui existe de gouvernance au niveau international. Il reste indéniable que, sous l'impulsion des Occidentaux, de vastes succès politiques, techniques, sanitaires et sociaux ont été accomplis en l'espace de deux générations. Mais il y a un domaine où la planète a indéniablement régressé depuis 1945, et où la responsabilité occidentale est patente. C'est celui de la liberté de conscience et de religion ... En s'abstenant de défendre les Chrétiens d'Orient, l'Occident a commis une double erreur stratégique : il a donné un signal de faiblesse en abandonnant ses amis idéologiques ; il a renié son credo où, depuis deux siècles, figure en première place, la tolérance religieuse. »

Aid to the Church in Need, association auteur d'un autre rapport sur la persécution des chrétiens, note qu' « aux yeux des gouvernements occidentaux et des médias, la liberté de religion passe progressivement en queue des priorités en matière de droits de l'homme, derrière les questions de genre, de sexualité et de race ».

« Le politiquement correct ne veut rien savoir de la persécution et de la répression qui pèsent actuellement sur le christianisme et cet aveuglement volontaire a quelque chose de sinistre », a récemment déclaré Mgr Manfred Scheuer, évêque de Linz, en Haute-Autriche.

Cette éclipse est d'autant plus dramatique, que chacun sait que le christianisme est en voie d' « éradication » au Moyen-Orient, a déclaré l'archevêque de Cantorbéry, Justin Welby :

« Des centaines de milliers de personnes ont été contraintes de quitter leur domicile. Nombre d'entre elles ont été tuées, asservies et persécutées ou converties de force. Quant à ceux qui restent, ils se demandent « pourquoi rester ? » La population chrétienne d'Irak a été réduite de moitié depuis 2003. Leurs églises, leurs maisons et leurs commerces ont été endommagés ou détruits. La population chrétienne de Syrie a diminué de moitié depuis 2010. Les communautés chrétiennes qui étaient les fondements de l'Église universelle dans la région sont à risque d'extinction imminente ».

L'Occident a trahi ses amis chrétiens de l'Est (ici et ici). L'Occident pourrait aussi s'interroger sur l'action du Vatican et du pape contre cette nouvelle persécution religieuse.

La critique vient désormais du monde catholique lui-même. « François s'inquiète peu des fermetures d'église en série, et ne s'émeut guère de l'islamisation de l'Europe », a écrit le chroniqueur catholique américain William Kilpatrick.

« En effet, son encouragement à la migration de masse implique qu'il n'a rien à objecter à l'islamisation. Soit il adhère réellement au mensonge que l'islam est une religion de paix, soit il croit que sa prophétie d'un islam de paix a une puissance auto-réalisatrice et donnera naissance à un islam plus modéré. Dans les deux cas, François acquiesce à une propagation rapide de l'islam. Que François ait été mal informé sur l'islam ou qu'il ait adopté une stratégie de désinformation, il prend un énorme pari, pas seulement avec sa propre vie mais avec la vie de millions de personnes ».

Des pans entiers du territoire syrien sont aujourd'hui nettoyés de leurs chrétiens historiques. Le pape François a récemment reçu une lettre d'un prêtre franciscain de Syrie, le père Hanna Jallouf, patriarche de Knayeh, un village proche d'Idlib, fief des rebelles islamistes anti-Assad. « Les chrétiens de ce pays sont dans la même situation que les brebis parmi les loups » a écrit Jallouf .

« Les fondamentalistes ont dévasté nos cimetières, ils nous ont empêché de célébrer des messes en dehors de l'église, et nous ont dépouillé des signes extérieurs de notre foi : croix, cloches, statues sans parler des pratiques habituelles de notre religion. »

Si le pape ne veut plus recevoir de telles lettres, il doit faire preuve de courage et affronter l'une des plus urgentes persécutions de notre temps.

Le pape Benoît XVI, dans son discours de Ratisbonne, a dit ce qu'aucun autre pape n'avait osé dire avant lui : qu'il existe un lien spécifique entre violence et islam. Pour illustrer son propos, Benoît XVI a cité un dialogue du XIVe siècle entre un empereur chrétien byzantin, Manuel II Paléologue, et un érudit persan, sur le concept de violence dans l'islam : « Montre-moi donc ce que Mahomet a apporté de nouveau, et tu y trouveras seulement ... son mandat de diffuser par l'épée la foi qu'il prêchait » a dit l'empereur.

Le pape Jean-Paul II avait également fait part de ses préoccupations. En 1992, Mgr Mauro Longhi, qui, encore étudiant, accompagnait souvent le pape lors de ses promenades, a cité Jean-Paul II préoccupé par une « invasion islamiste » de l'Europe.

« Le pape m'a dit : « Fais part de ce que je te dis à tous ceux que tu rencontreras dans l'Église du troisième millénaire. Je vois l'Église frappée d'une blessure mortelle. Plus profonde, plus douloureuse que celles de ce millénaire (il faisait référence au totalitarisme communiste et au nazisme). Cela s'appelle l'islamisme. Ils envahiront l'Europe. J'ai vu leurs hordes arriver d'ouest en est », et il m'a parlé ensuite de chaque pays un par un : du Maroc à la Libye en passant par l'Egypte, et ainsi de suite jusqu'à l'est.

« Le Saint-Père a ajouté : « Ils envahiront l'Europe, l'Europe ne sera plus qu'un sous-sol pétri d'anciennes reliques, d'ombres et de toiles d'araignées. Les biens de famille. Vous, l'Église du troisième millénaire, devez contenir cette invasion. Pas avec des armées, car les armées seront insuffisantes, mais avec votre foi, avec votre vie vécue avec intégrité. »

La vision de Jean-Paul II ressuscite la campagne historique de l'islam contre les terres chrétiennes: « en 637, l'armée islamique s'empare de Jérusalem deux fois sainte, puis dans la foulée de tout le Proche-Orient, foyer historique du christianisme », écrit le romancier algérien Boualem Sansal. Il a ensuite décrit « l'irrésistible progression de l'islam vers l'ouest, l'Afrique du Nord judéo-chrétienne qu'il convertira séance tenante, l'Espagne très catholique qu'il annexera au début du VIIIe siècle, vers Byzance, qu'il prendra en 1453, vers Vienne, qu'il assiégera en 1529, avec le projet de fondre sur Rome et de soumettre l'Europe entière... ».

Le pape François doit maintenant faire face au risque potentiel d'un monde chrétien englouti physiquement par le croissant musulman - comme le montre le logo choisi par le Vatican pour le prochain voyage du pape au Maroc. Il serait temps que l'apaisement finisse.

Giulio Meotti, éditeur culturel à Il Foglioest un journaliste et auteur italien.