Angleterre : fillettes violés par des gang

Publié le 20/03/2018

 

https://www.francetvinfo.fr/monde/royaume-uni/royaume-uni-un-scandale-pedophile-concerne-des-centaines-d-enfants_2665802.html

 

Depuis les années 80, des centaines d'enfants de Telford (Angleterre) auraient été victimes d'agressions sexuelles et de viols. Le témoignage d'une adolescente a percé la chape de plomb.

 

 Les violeurs

Royaume-Uni. Des gangs pakistanais majoritairement coupables de l ...

 

Les filles et les fillettes victimes de viol

Royaume-Uni : un scandale pédophile concerne des centaines d'enfants

 

La presse britannique le désigne déjà comme le plus grand scandale de pédophilie qu'ait connu le pays. Il pourrait concerner des centaines d'enfants, souvent très jeunes. Les visages et les noms de certaines adolescentes apparaissent en couverture des journaux. D'autres victimes témoignent anonymement.

Des Asiatiques soupçonnés

Les faits se seraient déroulés à Telford, une ville de 170 000 habitants située au cœur de l'Angleterre. Les viols et les agressions sur les enfants auraient commencé dès le début des années 80. Les agresseurs font partie d'une bande d'origine asiatique, des Pakistanais et des Bangladais. Il s'agit d'actes très violents sur lesquels la police n'avait pas vraiment enquêté jusqu'à présent.

L'affaire a provoqué un immense émoi au Royaume-Uni. Le gouvernement a été interpellé au Parlement par la députée conservatrice de Telford, Lucy Allan. L’enquête devrait faire la lumière sur ces crimes, comprendre les défaillances des autorités locales, des services sociaux et de l'État.

 

Angleterre : pourquoi les viols commis par un gang d'origine pakistanaise ont été passés sous silence par la presse.

 

Par Hadrien Mathoux

Publié le 22/10/2018 à 18:05

 

https://www.marianne.net/societe/angleterre-pourquoi-les-viols-commis-par-un-gang-d-origine-pakistanaise-ont-ete-tus-par-la?fbclid=IwAR3E3rkWzD_bxe8A7f62-AQwPlScQxU7fIwUs7iBqiVTvWNQ3Gd2JQGxoBc

 

Pour avoir parlé du procès du gang d'Huddersfield sur Facebook, le militant d'extrême droite Tommy Robinson a écopé de treize mois de prison.

Pour avoir parlé du procès du gang d'Huddersfield sur Facebook,

le militant d'extrême droite Tommy Robinson a écopé de treize mois de prison.

 - Daniel LEAL-OLIVAS / AF

 

Un groupe d'hommes d'origine pakistanaise a été condamné par le tribunal de Leeds, en Angleterre, pour des viols commis contre des jeunes filles. Alors que les scandales sexuels d'ampleur se multiplient outre-Manche, le procès était sous embargo médiatique : pas un mot dans la presse. Explications.

Les Britanniques commencent à en avoir une triste habitude : après les drames survenus à Rochdale, à Rotherham et à Telford, un nouveau scandale sexuel vient d'être éventé. Les faits, survenus cette fois-ci à Huddersfield, dans la région du Yorkshire, sont très similaires aux affaires précédentes : un gang d'hommes, très majoritairement d'origine pakistanaise, a perpétré d'ignobles crimes sexuels sur des jeunes filles. Cette fois-ci, vingt hommes ont été condamnés au cours de trois procès successifs, dont le dernier vient de se conclure ce 8 octobre à Leeds. Entre 2004 et 2011 à Hurddersfield, 22 viols ont été commis envers 11 adolescentes, dont les plus jeunes avaient 11 ans. Les filles étaient souvent droguées, puis violées par plusieurs membres du gang ; d'autres étaient amenées dans des endroits isolés où elles étaient menacées et forcées à satisfaire les requêtes sexuelles de leurs agresseurs.

Ce n'est pas la première fois que les réseaux pédophiles indo-pakistanais frappent en Grande-Bretagne. Mais une nouveauté a cette fois-ci alimenté les tensions : alors que le premier procès a débuté en janvier, et que le dernier s'est achevé au début du mois d'octobre, le silence médiatique a été total sur la question : en effet, la justice britannique avait interdit à la presse d'évoquer l'affaire judiciaire, un embargo qui n'a été levé que ce vendredi 19 octobre. Cette décision a alimenté les soupçons d'omerta, d'autant plus que le sujet est extrêmement sensible au Royaume-Uni : les sévices commis par les gangs ont longtemps été "couverts" par une série d'acteurs trop inquiets de "stigmatiser" la communauté pakistanaise… au risque de mettre en danger les victimes, dans un pays profondément acquis au multi-culturalisme et à l'obsessionnelle volonté de ne pas "blesser" telle ou telle communauté.

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Le précédent de Telford : un silence coupable et dévastateur

La dernière affaire de ce type s'est produite à Telford, près de Birmingham. Dans une longue enquête, parue en mars dernier, le Sunday Mirror a montré que près de 1.000 jeunes filles issues de la classe ouvrière blanche de cette ville ont été victimes d'un réseau de pédophiles originaires du sous-continent indien… et que des institutions comme le conseil local de la ville, alertées à plusieurs reprises, ont presque systématiquement minoré les faits par crainte d'être accusées de racisme. La police aurait refusé cinq fois d'ouvrir une enquête, finalement mise en oeuvre grâce aux multiples signalements de Lucy Allan, députée conservatrice élue en 2015 à Telford. La question est d'autant plus problématique que d'après l'élue tory, "l'existence des gangs [de pédophiles] est liée à la culture pakistanaise", une assertion confirmée en mars dernier par une enquête de The Independent montrant que les agresseurs pakistanais de Rotheram étaient persuadés que leurs sévices avaient un sens religieux - ils récitaient notamment des sourates du Coran lorsqu'ils battaient leurs victimes. L'omerta autour de Telford a été policière et politique, mais également médiatique : de grands quotidiens comme le Times et le Guardian ont fort timidement relaté les faits, pourtant choquants, en pleine période #MeeToo ! En France, L'Obs a carrément choisi d'angler son traitement de l'affaire de Telford sur un scandale qui "fait le miel de la fachosphère" et "réactive clichés et fantasmes xénophobes"...

On comprend mieux pourquoi l'affaire d'Huddersfield, révélée ce vendredi 19 octobre par la presse britannique, avait de quoi alimenter les accusations d'omerta : l'expérience dramatique et récente de Telford, ainsi que le silence médiatique imposé cette-fois ci par la justice dans les procès du gang d'Huddersfield, incitaient à l'inquiétude. D'autant qu'un militant d'extrême droite, Stephen Yaxley-Lennon, plus connu sous le pseudonyme de Tommy Robinson, a tenté d'instrumentaliser les restrictions imposées par le tribunal de Leeds. Ce trentenaire, fondateur de l'organisation extrémiste English Defence League (Ligue de défense anglaise), a tenu un Facebook Live consacré au procès du gang d'Huddersfield en mai dernier, brisant la loi du silence. Il a été aussitôt arrêté et conduit devant un juge dans les heures qui ont suivi, avant d'être condamné à 13 mois de prison pour outrage à la justice. Pour ne rien arranger, la justice a imposé un embargo médiatique sur l'incarcération de Robinson… Mais la nouvelle s'est diffusée auprès de ses sympathisants et des manifestations à Leeds ainsi que devant Downing Street se sont tenues.

Pourquoi la justice a interdit la publicité du procès de Leeds

Finalement, l'ensemble du scandale d'Huddersfield et de ses répercussions a été révélé en bloc ce vendredi. Mais cette fois-ci, le délai entre les événements et le moment où ils ont été rendus publics n'est pas imputable à un silence coupable des médias et des institutions. En effet, la cour de Leeds a pris dès janvier dernier la décision d'imposer une "reporting restriction" (qu'on pourrait traduire par "interdiction de publier"), pour des motifs fréquemment invoqués dans le monde de la justice anglo-saxonne. Un acte de 1981 autorise en effet les juges britanniques à "reporter la publication de tout article relatant une procédure judiciaire", la durée de l'embargo pouvant s'étendre "aussi longtemps que la cour estime nécessaire d'éviter un risque important de porter préjudice à l'administration de la justice." La jurisprudence, inscrite dans un rapport du Judicial College datant de juin 2014, précise que "la règle générale est que l'administration de la justice soit effectuée en public", et que "les médias doivent pouvoir relayer les procédures pleinement et en temps réel". Mais ce principe, totalement inconnu en France, souffre quelques exceptions.

Il en existe deux principales : la première est d'éviter qu'une couverture trop médiatique trop sensationnaliste, dans un sens ou dans l'autre, n'influence excessivement les jurés. Une problématique particulièrement concrète au pays des tabloïds et des unes tapageuses. C'est cette raison qui a été invoquée par le tribunal de Leeds, relate le Yorkshire Post : "Il y avait tellement de prévenus accusés d'avoir commis des abus sexuels qu'ils ne pouvaient pas être tous entendus lors d'un même procès. En conséquence, la cour a imposé de strictes restrictions de publication sur les premiers procès, dans le but de s'assurer que les jurés des procès suivants ne seraient pas influencés par la couverture médiatique." Le deuxième motif justifiant ce black-out médiatique découle du premier : il consiste à éviter de donner des arguments supplémentaires à la défense des accusés, qui pourrait se saisir du traitement médiatique pour contester le caractère équitable du procès et décrédibiliser la décision de justice.

Dans le cas du scandale d'Huddersfield, ce sont bien ces motifs, avancés dès les débuts de la procédure judiciaire, qui ont été mis en avant par la justice. La presse , depuis la fin de l'embargo, publie d'ailleurs de nombreux papiers sur l'affaire. Le Yorkshire Post a notamment fait paraître un éditorial condamnant l'attitude du militant d'extrême droite Tommy Robinson, estimant que celui-ci "doit des excuses aux victimes du gang" : "Sa ligne était que les journaux comme le Yorkshire Post étaient trop effrayés de dire la vérité car les criminels sont tous des hommes asiatiques, écrit le quotidien local. Maintenant que les restrictions de publication sont levées, la vérité est révélée : Yaxley-Lennon (Tommy Robinson, ndlr) a placé sa notoriété personnelle devant toute pensée pour les seules personnes qui comptent dans cette affaire ; les victimes." Maintenant que les vingt criminels sont en prison, le temps est donc venu, relate le Yorkshire Post, de livrer le récit de ce nouveau drame.


Quand Theresa May découvre le communautarisme, le Guardian garde les yeux fermés…

Publié le 05/06/2017 à 12:41

Jack Dion

 

Jack Dion

Directeur adjoint de la rédaction

Après l’attentat perpétré au cœur de Londres ce samedi 3 juin, la Première ministre britannique Theresa May ne s’est pas contentée de répéter qu’« assez c’est assez », formule de circonstance qui ne mange pas de pain. Non seulement elle a ciblé les services de sécurité, mais elle a mis les pieds dans le porridge en dénonçant le communautarisme, principe pourtant considéré comme une institution de l’autre côté de la Manche.

Qu’a donc déclaré Theresa May ? Que « si les attaques récentes ne sont pas liées par des réseaux, elles le sont par une idéologie qui prêche la haine et le communautarisme », ajoutant : « Cette idéologie est une perversion de l’islam ». Et de préciser : « Il y a, soyons francs, beaucoup trop de tolérance pour l’extrémisme dans ce pays. Nous devons être beaucoup plus fermes pour l’identifier et pour l’éradiquer... Cela nécessitera des discussions difficiles et parfois gênantes, mais notre pays doit se rassembler... et nous ne devons pas vivre comme des communautés séparées et ségréguées, mais comme un véritable Royaume-Uni ».

Cette idéologie est une perversion de l’islam

Theresa May

Il y a belle lurette que l’on n'avait entendu pareils propos dans la bouche d’un(e) dirigeant(e) en poste au 10 Downing Street. D’ordinaire, on y explique plutôt que le multiculturalisme institutionnalisé, tel qu’il fonctionne en Grande-Bretagne, est l’une des sept merveilles du monde. On ajoute même parfois que si la France a été l’un des pays les plus touchés par les attentats, c’est en raison d’un laïcisme pur et dur qui braque les musulmans, étant entendu que ces derniers sont tous des adeptes potentiels du djihad.

Si cette hypothèse avait quelque validité, tout devrait aller bien au royaume de Sa Très Gracieuse Majesté. A Londres comme à Manchester, la pratique des « accommodements raisonnables », comme on dit, a permis de déléguer des zones entières du territoire à des personnages troubles qui rêvent d’y instaurer la charia et qui déforment des esprits susceptibles ensuite de passer à l’acte. Que Theresa May le découvre enfin prouve que l’on peut revenir sur terre à tout âge, ce qui est somme toute assez encourageant.

Par sa saillie verbale, la Première ministre britannique n’en a pas moins déclenché une petite tempête chez ceux qui continuent à considérer le communautarisme sans frontière comme le meilleur des mondes. Ainsi le Guardian a cloué au pilori celle par qui le scandale arrive, l’accusant de vouloir installer dans son pays une forme de « crime de la pensée » (sic). Lui faisant dire ce qu’elle n’a pas dit, le Guardian reproche à Theresa May d’avoir pratiqué un « amalgame entre les meurtriers et les musulmans pacifiques », ajoutant : « De tels mots risquent de monter les individus les uns contre les autres à l’heure où ils ont besoin d’être unis ». Conclusion du journal de l’intelligentsia : « Cela devrait tous nous inquiéter ».

Amalgame entre les meurtriers et les musulmans pacifiques

The Guardian

Quoi qu’on pense par ailleurs de Theresa May, l’inquiétant est de voir un quotidien comme le Guardian reprendre à son compte l’habituelle logorrhée de ceux qui détournant le regard dès que se produit un drame attestant l’instrumentalisation de l’islam à des fins douteuses et parfois sanglantes. L’inquiétant est de ne tirer aucune leçon des attentats à répétition qui se produisent dans tous les pays désignés comme des cibles par les fous de Dieu, qu’il s’agisse de la France, du Royaume-Uni ou de l’Allemagne, aux histoires pourtant fort différentes. L’inquiétant est de ne pas s’alarmer du développement d’un terrorisme du pauvre qui frappe partout en s’appuyant sur une armée de réserve idéologiquement (dé)formée dans des lieux où règnent les prêcheurs de haine.

Il serait temps de regarder cette réalité en face en appelant un chat un chat et ne se perdant plus dans des considérations socio-psychologisantes pour inventer des culpabilités là où il n’y en pas. Ainsi, en relation avec l’attentat de Londres, l’islamologue François Burgat déclare dans Libération « Du Mali à Saint-Denis, en passant par Mossoul et Alep, je crains que le rythme auquel nous fabriquons de nouveaux terroristes demeure bien plus élevé encore ». Bref, les responsables du terrorisme ne sont pas les terroristes mais ceux qui les combattent.

Au passage, on apprend que « nous » fabriquons des terroristes à Saint-Denis. Et comment ? En bombardant la ville, peut-être ? En ne laissant pas les adeptes locaux d’un islamisme pur et dur faire leur marché en toute quiétude ? En ne s’inspirant pas assez d’un modèle britannique qui marche du feu de Dieu ?