Ces voltairiens qui veulent embastiller Zemmour
Par
Elisabeth Lévy
1 octobre 2019
https://www.causeur.fr/ces-grands-democrates-qui-veulent-embastiller-zemmour-166619
Éric Zemmour le 28 septembre 2019 à Paris © CORET PHOTOS/SIPA Numéro de
reportage: 00925892_000030
Tous
contre un ! C’est fou comme les robinets d’eau tiède peuvent être haineux.
Zemmour n’avait pas encore commencé son discours devant la convention de la
droite que tous les petits flics des associations, délateurs numériques et
autres vigilants médiatiques étaient aux aguets, se demandant avec gourmandise
s’ils trouveraient de quoi demander des interdictions, des censures et des
sanctions. Ils ne partagent pas ses idées et ils se battront pour qu’il ne
puisse pas les défendre. Vieille histoire chez « les bâtards de Voltaire ».
Glissons sur la sottise épaisse de Dominique Jamet et son évocation de Goebbels.
La palme de l’indignité revient à François Hollande, vous savez le président qui
parlait du risque de partition de la France à ses visiteurs du soir, mais ne
leva pas le petit doigt durant son mandat pour l’enrayer. Notre ex offusqué
redoute aujourd’hui la « banalisation
de l’extrême » mais, alors qu’il savait la sécession islamiste à
l’œuvre dans les territoires perdus, il n’a rien fait. Sans doute craignait-il,
en disant ce qu’il savait, d’écorner sa belle image d’homme de gauche. Et cet
homme qui a préféré sa réputation à l’avenir de son pays joue sur
France Inter, toute honte bue, les vierges outragées.
On ne
s’étonne plus non plus de voir un syndicat de journalistes, une profession qui
devrait considérer que la liberté d’expression est sacrée, faire chorus avec les
censeurs. « Eric
Zemmour use de sa liberté d’expression comme il l’entend, à ses risques et
périls judiciaires », écrit la SDJ du Figaro dans
un communiqué hallucinant. En somme, que l’on embastille (métaphoriquement)
Zemmour, ce sera de sa faute. Il n’avait qu’à écouter les consignes du parti. La
SDJ ricane sur « la
position, fort commode, de rentier de la polémique qui est la sienne ».
Etonnant comme ces défenseurs de l’humanité peuvent dénier à leur adversaire la
moindre humanité. On aimerait presque voir l’un d’eux essuyer le dixième de la
boue qui à intervalles réguliers s’abat sur notre confrère et ami pour lui
demander s’il trouve cela commode. La SDJ demande donc à la direction de « mettre
un terme à cette situation ambiguë ». Oui, vous avez bien lu, une
organisation de journalistes demande à sa direction de mettre un journaliste au
pas. Si vous avez un combat à mener, assurez-vous que ces gens ne
sont pas dans votre camp. Les journalistes de LCI ont réagi plus honorablement.
Tout en critiquant la diffusion in extenso du discours de Zemmour, à l’image de
ce qui se fait pour les responsables politiques, ils ont précisé qu’ils ne
voulaient nullement l’interdire d’antenne.
Le
spectacle de la bonne conscience lyncheuse et de la vertu haineuse, pour
habituel qu’il soit, est à vomir. C’est qu’avec Zemmour, la haine est un devoir
civique puisque lui-même, répètent les perroquets, tient des discours de haine.
J’aimerais bien me disputer avec Zemmour, faire le tri dans ses propos entre ce
que je partage et ce que je conteste. Je pourrais lui dire que son discours cède
plus au désespoir qu’à la haine (ce qui n’est pas criminel, sinon, il faudrait
aussi condamner Greta Thunberg qui a le catastrophisme moins élégant et moins
cultivé que lui) ; qu’il a raison de défendre l’identité française tout en
discutant sa conception de l’identité. J’aimerais lui parler de la dose
respective d’ancien et de nouveau que doit comporter cette identité, des
immenses vertus de la société libérale. J’aimerais lui faire entendre que, pour
l’avenir, nous n’avons pas le choix entre des femmes qui s’appellent Robert et
des islamistes venus d’autres temps et d’autres lieux. Je lui dirais que la
machine à assimiler française, pour grippée qu’elle soit, a fabriqué des
millions de Français qui n’ont pas disparu par enchantement. Il moquerait ma
candeur, invoquerait l’histoire. Je lui rétorquerais qu’il fait parfois le jeu
de l’adversaire.
L’ennui, c’est que pour se disputer, il faut être entre gens de bonne compagnie.
Or, avec les hyènes et les vautours qui tournoient autour de Zemmour, attendant
la faute pour pouvoir crier « On le tient chef ! », toute dispute devient un
procès et tout ce qu’on pourrait dire à Zemmour sera retenu contre lui – raison
pour laquelle j’en viens à regretter d’avoir publiquement contesté ses idées, en
oubliant qu’avec l’armée de caméras qui guettait, nous n’étions pas entre gens
de bonne compagnie : le résultat des broncas anti-Zemmour, c’est qu’on ne peut
pas l’engueuler tranquillement. Bien joué camarades.
Alors
que ces tristes sires qui demandent qu’on le fasse taire sachent qu’il a fait
plus de bien au débat public qu’ils ne le feront jamais. La preuve, c’est que
depuis deux jours, on ne parle que de ça, chacun tenant absolument, sur tous les
plateaux, à participer au brouhaha. Y compris ma pomme. N’empêche, sans Zemmour,
on en serait peut-être encore à ânonner que tout va bien, qu’il n’y a pas de
territoires perdus et que le grand problème de notre pays est l’islamophobie. Il
est outrancier, s’écrient ces âmes distinguées. C’est vrai, l’entendre peut
secouer, heurter, inquiéter, enrager. Vivre dans un monde où aucun propos ne
pourra nous faire sursauter, est-ce cela que nous voulons ? Pauvrets ! Il
faudrait les protéger contre les têtes qui dépassent et les idées qui défrisent.
Sont-ils à ce point incapables de lui répondre qu’il leur faille agiter des
gousses d’ail en psalmodiant salaud, raciste, islamophobe ? Leur déni
persistant, tel qu’il ronronne du matin au soir sur France Inter, est en réalité
bien plus dangereux que ses exagérations.
Le
président qui ne dit la vérité que dans le secret du off – curieux mélange de
cynisme et de naïveté – a regretté sur un ton doucereux que les médias invitent
un tel personnage (enfin,
les médias, ils font ce qu’ils veulent), et a lancé, sans même avoir
le courage de la nommer, quelques vilenies à l’adresse de l’émission de Pascal
Praud sur C News. Puis, alors que Léa Salamé prononçait enfin les mots « liberté
d’expression », il a lâché le morceau : pour débattre, on peut très bien inviter
« un modéré de droite et un modéré de gauche ». Enfin un bon mot du président
Blagounet. Comme le disait mon cher Muray organisons un débat entre patinette et
trottinette – moderne contre moderne.
Si la
coalition des trouillards qui préfère faire taire Zemmour qu’argumenter contre
lui (grâces soient pour cela rendues à l’ami Raphaël Enthoven), devait parvenir
à ses fins, notre débat public, déjà semé d’interdits et de procès, médiatiques
ou judiciaires, deviendrait une bien morne plaine. Nos concitoyens n’ont pas
besoin de sermons mais de raison. Exclure Zemmour, c’est signifier à tous ceux
qui veulent l’entendre, quoi qu’ils pensent de ses idées, qu’ils ne sont pas
assez adultes pour forger leur propre jugement. Quant à moi, je préfère le
désaccord avec Zemmour que le consensus avec François Hollande. Pour la bonne
raison que je n’oublie jamais que sa liberté, c’est la mienne.
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Monsieur Macron, lutter contre la «radicalisation», c’est se payer de mots
Notre président a l’intelligence sans la conviction
Par
Renée Fregosi
- 13 octobre 2019
Emmanuel Macron le 8 octobre 2019, après l'attentat de la Préfecture de police ©
Jacques Witt/SIPA Numéro de reportage: 00927071_000010
Notre président a l’intelligence sans la conviction. Il invite les citoyens à la
suspicion généralisée, alors que la France aurait besoin d’un plan global de
lutte contre les menées des islamistes
Le président Emmanuel Macron est intelligent et cultivé, et se pique d’avoir
l’esprit philosophique à une époque où la mentalité managériale est davantage
prisée. Il la vante lui-même d’ailleurs. Notre président de la République a donc
bien compris qu’après le quadruple assassinat perpétré à la Préfecture de Police
de Paris, il faut non seulement montrer de l’empathie comme c’est devenu
l’habitude après chaque attentat mais aussi se monter déterminé à lutter contre
l’islamisme. Mais c’est là qu’Emmanuel Macron se lance dans un grand discours
qui se veut « fondateur », et perd la piste politique à suivre.
Appel désespéré à la société civile
Lutter contre l’islamisme reviendrait à empêcher la « radicalisation » et pour
ce faire, à la détecter en amont chez les individus sur le point d’y basculer,
la pressentir aux premiers signes avant-coureurs d’un possible « passage à
l’acte » (entendez la commission d’un attentat). Et le Président d’en appeler
aux Français pour « repérer à l’école, au travail, dans les lieux de culte,
près de chez soi », les signes de radicalisation potentiels d’une personne.
Cette injonction à la vigilance des citoyens, le Président Macron l’avait
d’ailleurs déjà lancée en octobre 2016 au Mans en affirmant que « la société
[doit assumer] que l’Etat n’est plus l’unique acteur de la sécurité ». Or,
par de-là la satisfaction que l’on pourrait ressentir à entendre là une
détermination salutaire, cette posture martiale révèle deux graves erreurs
politiques.
À lire aussi: Saint-Denis:
des salafistes et agents municipaux s’allient contre les laïques
D’abord, les citoyens n’ont à se substituer à l’État affaibli ou défaillant dans
sa tâche de protection, isolément et encore moins regroupés en milices
populaires. La sécurité publique doit être assurée par la puissance publique.
C’est un bien mauvais signe donné aux ennemis de la France et de la démocratie
en général que de laisser croire qu’il est inévitable que l’Etat soit impuissant
à garantir le premier droit des citoyens, celui de leur sécurité. Première
erreur que l’on pourrait espérer simplement de langage, une maladresse dans
l’expression.
Les attentats : la partie la plus visible de l’islamisme radical
Mais la seconde erreur est sans doute plus grave car elle touche à la stratégie
qui doit enfin être mise en œuvre contre l’offensive islamiste globale. Il ne
s’agit pas en effet de « lutter contre la radicalisation » comme si le danger
résidait uniquement dans la décision à commettre un attentat par des individus
« radicalisés », c’est-à-dire déterminés à tuer et à se faire tuer pour leur
cause politico-religieuse. Car l’islamisme ne se réduit pas au djihadisme
meurtrier : les attentats ne constituent, il faut le répéter, que la partie
émergée de l’iceberg.
À lire aussi: Attentat
à la Préfecture: c’est trop facile d’accuser Castaner
Certes il fut déjà difficile de nommer l’ennemi terroriste. Bien après les
attentats de Charlie Hebdo et même du Bataclan, Manuel Valls et Jean-Yves
Le Drian restaient isolés à oser qualifier de terroristes islamistes les
assassins. Et aujourd’hui, le pouvoir politique hésite toujours dans un premier
temps à désigner l’islamisme pour ne pas être accusé de « stigmatiser les
musulmans ». On l’a encore vu tout récemment avec les atermoiements de
Christophe Castaner qui assurait péremptoire aux premières heures après
l’attentat de la Préfecture de Police de Paris que rien ne laissait penser que
l’assaillant ait quelque chose à voir avec l’islamisme.
La République en proie à une idéologie concurrente puissante
Mais ce qui fait surtout défaut, c’est une conception globale de l’offensive
islamiste, c’est une conviction forte du bien-fondé de la lutte contre toute
atteinte à l’esprit laïque c’est-à-dire à la défense et de la libre pensée et de
la libre disposition de son corps. C’est en effet une lutte idéologique qu’il
s’agit de mener contre l’islamisme. Car l’islamisme est un mouvement
politico-religieux polymorphe qui vise à imposer non seulement à tous les
musulmans une lecture unique et rigoriste du Coran, mais aussi à imposer à
l’ensemble des populations non musulmanes des normes issue de cette
interprétation intégriste : notamment la séparation des sexes dans l’espace
public (les rues, les stades, les plages, les piscines, les écoles, les
transports, etc…) mais aussi la reconnaissance du délit de blasphème entravant
la liberté d’expression, ou l’introduction de droits spécifiques (tenues
vestimentaires, menus halal, espace de prière sur les lieux de travail,
etc…).
Or, le Président Macron ne semble décidément pas convaincu de la nécessité de
mener cette lutte dans le discours comme dans les faits. D’une part en affirmant
l’illégitimité de telles conceptions et pratiques intégristes islamistes. Pour
ce faire il s’agirait en effet de renoncer à toute vison multi-culturaliste de
la société visant au séparatisme des « communautés ». D’autre part en faisant
respecter scrupuleusement les interdits édictés par les lois existantes, en en
promulguant s’il le faut de nouvelles ciblant plus précisément l’intégrisme
musulman, et en faisant exécuter les décisions de justice à l’encontre des
prêcheurs et des mosquées intégristes (salafistes et wahhabites). Enfin, en
opposant une résistance déterminée à l’entrisme islamiste tout particulièrement
mené par les Frères musulmans au sein des institutions de la République et
notamment en renonçant à ces instances visant à une illusoire organisation
d’un islam de France (actuelle Fondation de Islam de France présidée par Ghaleb
Bencheikh et Association musulmane pour un islam de France présidée par Hakim El
Karoui).
Il s’agit donc de cesser de se leurrer aussi bien avec l’hypothèse du
« déséquilibré » qu’avec cette notion confuse et inefficiente de
« radicalisation ». Le terroriste qui passe à l’action ne peut le faire que
parce qu’il est masqué, protégé et encouragé par un ensemble complexe, fait
d’acteurs islamistes déterminés, de mentalités victimaires tous azimuts, de
négligences, de lâchetés et de renoncements de la part des pouvoirs publics et
des responsables politiques, ainsi que de complicité, de connivence et de
naïveté coupable de la part d’intellectuels, de médias et d’universitaires.
C’est là que réside le combat auquel doit nous inviter le Président de la
République, un combat pour la défense de la République laïque, et non pas nous
convier à la suspicion généralisée voire pire à la délation.
Par
Driss Ghali
-
https://www.causeur.fr/eric-zemmour-islam-censure-maroc-166841
Éric Zemmour. Photo : Hannah Assouline.
J’exprime ma solidarité totale et sans arrière-pensée avec Zemmour. Je le
soutiens car la liberté d’expression est une condition essentielle de la
démocratie. Je le soutiens car il cultive une érudition vive et subtile.
Ses détracteurs ont-ils lu le Coran ?
Je le soutiens car il a lu le Coran alors que ses détracteurs se contentent de
parcourir des éléments de langage qu’on échange par SMS comme des contrebandiers
écoulent de l’alcool frelaté ou des marchandises volées. Je le soutiens car il
incarne la tradition française du pamphlet. Je le soutiens car il a compris que
la violence est la matière première de la politique, que l’on ne garde pas le
pouvoir en pratiquant le yoga ou en lisant Ghandi. Je soutiens Zemmour parce que
je hais le lynchage qui est le crime des lâches et de ceux qui ne se battent pas
à la loyale. Je soutiens Zemmour car l’ennemi de mon ennemi est mon ami :
je n’ai aucune tendresse pour les islamistes, les prochains maîtres du monde
arabe et les prochains co-propriétaires des territoires perdus de la République.
Je ne veux pas être de la génération qui aura capitulé devant les « féministes
islamistes » et les « djihadistes repentis ».
Je soutiens Zemmour parce qu’il est Maghrébin comme moi. Il vient d’Algérie et
moi du Maroc. Dans ma famille, on m’a appris à aimer les juifs séfarades, des
sujets fidèles du Sultan tout comme mes aïeux. On m’a appris à respecter leur
souffrance, eux qui ont subi ratonnades et vexations à chaque disette ou
révolution. On m’a appris à les aimer, en dépit du conflit israélo-palestinien,
car ils n’ont jamais tourné le dos au Maroc.
Alors soutenir ne signifier pas signer un chèque en blanc. Lorsque Zemmour place
Islam, nazisme et communisme dans la même phrase, il commet une grande
maladresse. La religion des magnifiques Mamelouks d’Egypte et des rois de Perse
n’a rien à voir avec des totalitarismes qui ont stérilisé les arts et la culture
et rendu les hommes malheureux.
L’Islam a détruit le communisme partout où il l’a trouvé sur son chemin, de la
Turquie à l’Egypte nassérienne en passant par le Maghreb. Il aurait détruit le
nazisme s’il avait été amené à cohabiter avec lui.
La religion musulmane relève véritablement du miracle. Comment expliquer
autrement que des bédouins d’Arabie aient pu diffuser une doctrine qui a
convaincu 1,5 milliards d’êtres humains ? Comment admettre autrement que la
prière du vendredi est donnée en langue arabe de Dakar à Jakarta alors que 80 ou
90% des musulmans ne parlent pas l’Arabe ? Jamais le Coran n’a été traduit en
wolof ou en swahili pour convertir qui que ce soit. Il faut croire au miracle,
en effet, devant la transformation radicale d’un peul ou d’un malais qui se
défait de pans entiers de son identité pour embrasser l’Islam.
Mais l’Islam n’a rien de commun avec la France. Ce sont deux forces antagonistes
et incompatibles. Deux civilisations qui ne peuvent se mélanger. Ce que l’on
donne à l’un, il faut tout de suite l’enlever à l’autre. L’Islam ne reconnaît
pas l’Egalité (ni entre hommes et femmes, ni entre musulmans et non-musulmans),
il n’admet pas la Liberté et il limite la Fraternité aux seuls membres de la
religion islamique. Moi, en tant que musulman fervent, je suis obligé de
renoncer à plusieurs obligations de ma religion par loyauté pour la France. La
vraie France, celle des valeurs et du savoir-vivre, et non cet hôtel ou ce hall
d’aéroport que fréquentent nos élites progressistes. La vraie France leur
échappe depuis longtemps, elle s’est enfouie dans leur inconscient comme un
mauvais souvenir que l’on refoule. Moi, je la cultive dans mes rêves et mes
moment éveillés comme une promesse que Dieu réserve aux bienheureux. C’est comme
ça, la France est un acte de foi et les croyances d’un croyant ne se discutent
pas.
Tel est précisément le péché capital commis par Zemmour. Il ose se moquer du
progressisme, la nouvelle religion de la bourgeoisie. Cette doctrine, taillée
sur mesure pour les managers, n’a rien d’aristocratique : les nobles d’antan
levaient le glaive pour défendre Dieu et leurs fiefs, nos maîtres actuels se
cachent dans le bunker de l’Elysée en attendant que les CRS fassent le boulot.
Ils délèguent la répression aux GAFA à qui ils enjoignent de censurer la pensée
de droite partout où elle se trouve.
Ceux qui lynchent Zemmour ne lui pardonnent pas sa lucidité quant à leur
doctrine de pacotille. Ils le pourchassent avec entrain car il est une cible
facile qui ne mord pas et ne distribue pas les coups de couteau. Zemmour n’a
rien d’un gladiateur romain ni d’un parachutiste factieux. A l’inverse,
les islamistes font peur. Et nos procureurs médiatiques sont terrorisés à l’idée
de les énerver. L’effet Charlie est passé par là et personne n’a envie
d’une nouvelle expédition punitive.
Qu’a-t-il compris ? Que la France n’a strictement rien à gagner d’une trop
grande exposition à l’Islam. Que des tensions et de la discorde. Or, les nations
aspirent à la concorde civile pour faire front uni face aux menaces extérieures
et poursuivre ensemble le bien commun (la prospérité par exemple). Alors que la
Chine s’impose comme la puissance de demain, alors que les Etats-Unis ne veulent
plus entendre parler de partenariat transatlantique, la France va devoir
réserver toute son attention à la gestion de la question musulmane. Elle va se
déchirer en interne au lieu de se préparer, en douceur, au défi chinois et
américain. Quelle est donc cette question musulmane ? Elle est simple et sa
compréhension est à la portée de tous : combien de temps l’Islam va-t-il
accepter de vivre comprimé et limité sur le sol français ? Encore cinq ans ou
dix ans, à mon avis. L’Islam est un être vivant qui a un contact avec le divin,
il n’a pas vocation à accepter la laïcité et le climat général de permissivité
qui contredisent ce pour quoi il est venu au monde. La mission de l’Islam est de
« libérer » les hommes des lois écrites par d’autres hommes pour qu’ils puissent
se soumettre à l’unique loi acceptable : celle de Dieu. L’Islam se veut une
libération et non une oppression. D’où peut-être son immense succès chez les
peuples opprimés. Personnellement, je vois l’Islam comme une part inaliénable de
mon identité mais je mets de côté son message messianique et sa portée
politique. Ma loyauté s’exerce à l’endroit de la civilisation française qui
inspire mes valeurs et mon mode de vie ; elle s’exerce aussi envers le Maroc qui
m’a donné mes racines et qui habite mon cœur où que je sois dans le monde. Mais
qui suis-je moi, simple mortel, pour m’opposer à un dessein qui relève du
divin ?
C’est cela qui fait peur à Zemmour. C’est cette tragédie annoncée qu’il veut
éviter. Ces morts et ces larmes. Lui, le Français de branche, fils d’immigrés,
se met en danger pour garder intact son objet de désir : la nation française.
Malheureusement, les élites n’ont aucune relation passionnelle avec la France.
Elles lui préfèrent la Californie (la start-up nation) et le Qatar (la terre du
vivre-ensemble où une microminorité de riches est servie par une cohorte de
migrants corvéables à merci).
Zemmour a peur et ce sentiment tétanise et réduit son champ de vision. Il ne
voit pas qu’il y a des musulmans français prêts au sacrifice suprême pour leur
nouvelle patrie. Qu’il y a du courage, de la testostérone et de la grandeur chez
des Mamadou, des Zyed et des Rachida.
Le moment venu, ces Français de branche sortiront du lot et se mettront au
service de la France. En attendant, « le pacte germano-soviétique » a le champ
libre : les islamistes d’un côté et les progressistes de l’autre étouffent toute
velléité de défense de la France. L’anaconda a deux couleurs : le vert et le
rose. C’est un monstre.